Qui ne risque rien n'a rien

le grand problème avec le Parti Québécois, c'est d'avoir eu peur d' une élection référendaire, alors qu'il avait tout à gagner à risquer sa tête

Tribune libre - 2007

En politique comme dans tout le reste, il ne faut pas craindre de prendre des risques. Or, le grand problème avec le Parti Québécois, c'est d'avoir eu peur d' une élection référendaire, alors qu'il avait tout à gagner à risquer sa tête.

Membre du Parti depuis sa fondation, je l'ai écrit à maintes reprises mais comme je ne suis ni un personnage ni une célébrité, ni une vedette, seulement un géographe peu connu, alors personne ne m'a pris au sérieux.

Comme quoi tout argumentaire objectif ne tient pas devant la subjectivité des individus impliqués. (...)

Qu'est-ce qui a empêché le Parti Québécois d'adopter la politique suivante et de la publier sans arrière pensée ni vergogne?

VOUS VOTEZ POUR LE PARTI QUÉBÉCOIS, VOUS AVEZ DÉCIDÉ QUE:

1. Vous reconnaissez le Québec comme votre foyer national.

2. Vous reconnaissez l'État du Québec comme seul État légitime et légal au Québec.

3. Vous ne reconnaissez plus le gouvernement fédéral à Ottawa comme ayant autorité au Québec.

4. Vous accordez votre appui au gouvernement du Québec pour qu'il déclare le Québec libre et indépendant d'Ottawa. (ne dites jamais Canada, ni séparé du Canada parce que le Canada est un continent et si vous persistez à le voir comme un continent, tout le monde finira par le reconnaître comme tel, partout en Amérique du Nord).

5. Vous accordez votre appui au gouvernement du Québec pour qu'il presse Ottawa de liquider ses offices, officines et institutions au Québec, qui seront prises en charge par le Québec. Tout sera liquidé.

6. Vous autorisez le gouvernement du Québec à faire des représentations internationales pour faire reconnaître l'État du Québec comme ayant pleine autorité partout au Québec.

7. Vous autorisez le gouvernement du Québec à négocier d'État à État avec les autres provinces du Canada et avec les États américains. (Ne vous cassez pas la tête pour savoir comment cela va se faire, croyez que cela va se faire, cela se fera).

Il n'y a pas à y revenir. Un vote pour le Parti Québécois est un vote pour cette décision finale.

Je sais que beaucoup auront peur, peur, peur et encore peur de prendre une telle décision. Et pourtant, c'est la seule décision à prendre. Un geste hardi trouve sa récompense. Personne ne pourra accuser le Parti Québécois de duplicité. Personne ne pourra accuser le Parti Québécois de vouloir "sépârer le Québec du Canada" puisque ce que nous voulons, c'est nous défaire d'Ottawa. Le reste du Canada l'aura vite compris et saura que nous n'avons pas l'intention de revenir en arrière. Aux États Unis aussi, les Américains vont le comprendre car ils savent eux que leur gouvernement à Washington n'est plus crédible, qu'il est trop gros, inerte et entropique. Voyez le discours d'Arnold Schwarzenegger à ce sujet.

Les demi mesures ne valent rien. Le Parti Québécois a assez longtemps vécu de demi-mesures et d'expédients commodes.

Résultat: Il a ruiné la cause de l'indépendance nationale.

Le manque de détermination se paie extrêmement cher en stratégie d'État. Rappelez-vous le troisième principe de stratégie d'État: Détermination et maintien d'objectifs praticables et réalisables en termes de temps et d'espace. Prendre la décision qu'un vote pour le Parti Québécois entraîne tout de suite des conséquences politiques majeures, voilà qui est déterminé et déterminant.

Je sais que je me frappe la tête contre un mur et le poing dans la farine mais j'essaie quand même.

René Marcel Sauvé, géographe et auteur de
Géopolitique et avenir du Québec

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René Marcel Sauvé217 articles

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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 avril 2007

    Vous perdez votre temps. Vous pouvez rêver encore...
    LE PQ (ce qu'il en reste) ne veut qu'une chose: LE POUVOIR.
    Il est temps de passer à autre chose.
    Nestor Turcotte
    Matane

  • Archives de Vigile Répondre

    7 avril 2007

    Voilà qui est clair. Enfin, un langage que je comprends et que je rêve d'entendre depuis plus de vingt ans de la part du Partie Québécois. Des mots simples, une démarche précise, des gestes concrets à poser en vue de réaliser le pays du Québec. Et, si le PQ ne va pas dans le sens de ce que vous décrivez au cours des prochains mois, je crois sincèrement, que je ne voterai plus pour ce parti politique.
    Votre éclairage est précieux pour la nation. Merci de partager votre connaissance avec nous.