Le père de l’Assurance-Maladie du Québec et son groupe de travail ont
déposé leur rapport. Des surprises ? Pas vraiment car il était écrit dans
le ciel que le contenu du rapport dans son ensemble ressemblerait à ce qui
a été déposé. Dès le départ, monsieur Castonguay avait un préjugé
favorable à une médecine privée au Québec. Faut-il se surprendre du titre
donné au rapport : En avoir pour son argent.
Le groupe de travail estime que la survie de l'actuel système passe
nécessairement par son adaptation « aux réalités et au contexte du 21e
siècle ». Et pour ce faire, il faut trouver une façon de juguler
l'hémorragie financière d'un système qui ne cesse de peser sur les finances
publiques québécoises. Déjà on annonce ses couleurs. La facture annuelle de
la santé au Québec grimpera à plus de 42 milliards de dollars en 2017.
Cette facture augmente depuis 10 ans de 6 % en moyenne par année, alors que
la croissance économique de la province s'établit à environ 4 %. Tout cela
dans un contexte d’augmentations salariales consenties par le gouvernement
Charest aux médecins spécialistes (25,4%) et bientôt les augmentations
salariales qui seront consenties aux omnipraticiens.
Il faudrait peut-être
fermer le robinet avant qu’il ne soit trop tard. Ces enfants gâtés du
système de santé du Québec ont-ils vraiment besoin d’augmenter encore leurs
revenus ? Mais plutôt que de commencer par l’exemple, le rapport
Castonguay nous suggère à nous d’aider le gouvernement à continuer de
pourvoir tous ces mal-financés du système. Le rapport suggère que les
patients inscrits à une clinique de médecine familiale aient à débourser,
contre une prise en charge de l'ensemble de leurs besoins de santé, une
cotisation annuelle pouvant aller jusqu'à 100 $. J’ai comme un peu de
difficulté avec cette idée. Je connais des gens qui avaient un médecin de
famille il y a quelque temps dans le système public ici à Trois-Rivières.
Or ce médecin a décidé de délaisser le système de santé public pour le
système privé. Il a donc informé sa clientèle de ses intentions et il
invitait sa clientèle à payer une cotisation annuelle de 50$ pour avoir le
droit à des consultations (payantes) dans l’avenir. La presque totalité
l’a suivi de peur de perdre son médecin de famille. Pouvez-vous me dire
quel changement dans les services sa clientèle a-t-elle eu droit ? Aucun,
c’est totalement comme auparavant à la différence que maintenant qu’elle
doit payer de leur poche pour avoir le service. Rien de plus. Donc la
suggestion d’une cotisation pouvant aller à 100.$ ouvre une porte à une
inflation des coûts de cotisation. Et même si cela se met en place, cela ne
garantit aucunement un meilleur service aux patients pas plus qu’un plus
grand nombre de médecins. S’il y a une pénurie de médecins (estimé à 800)
actuellement comment une cotisation va-t-elle générer des médecins de plus?
Selon les prévisions effectuées par le ministère des Finances à l’automne
2007, la croissance moyenne de l’économie et des revenus du gouvernement
devrait être de l’ordre de 3,9 % par année d’ici 2017-2018. Si la
croissance est moins que prévue, pourquoi donc en faire payer le coût qu’à
une partie de la population ? Tous doivent collaborer y compris les
médecins. C’est une question d’équité et de protection des moins nantis de
la société. J’espère que le Collège des Médecins dont le rôle est de
protéger la population (propos du Dr Lamontagne dans une lettre m’étant
adressée) saura ralentir les demandes des médecins en cette période
économiquement difficile.
Roger Kemp
Trois-Rivières
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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