Congrès d'orientation

Québec solidaire chiffrera sa plateforme électorale plus tard

Le parti est toujours souverainiste, mais admet que sa démarche pourrait conduire à autre chose que la souveraineté

Québec 2007 - Québec solidaire



Le parti Québec solidaire a adopté sa plateforme électorale en fin de semaine à Montréal, lors de son congrès d'orientation, mais n'était pas en mesure hier de chiffrer plusieurs des éléments qui la composent. Quant à la question nationale, les porte-parole du parti ont admis que leur démarche de «démocratie participative» pourrait aboutir à autre chose que la souveraineté du Québec.
«Ce sont des chiffres que nous ne sommes pas en mesure de vous donner aujourd'hui», a lancé sans détours la co-porte-parole Françoise David, lors d'un point de presse au terme du congrès auquel 320 délégués ont participé (il compterait maintenant 5100 membres). Elle a précisé que le parti, qui veut entre autres nationaliser l'eau et l'énergie éolienne, définirait un «cadre financier» à la mi-mars, lors de son prochain conseil national, sinon avant le déclenchement des prochaines élections générales. Alors, les chiffres seront «irréfutables», a-t-elle dit. Elle a nié avoir promis au mois de mai qu'au terme du congrès, elle présenterait des mesures «chiffrées». «J'avais dit "au besoin chiffrés"», a-t-elle précisé. «Nous voulons encore travailler sur ces chiffres, vous conviendrez que c'est un travail laborieux», a expliqué l'autre porte-parole, Amir Khadir, plus tôt hier.
Certaines mesures promues par QS pourraient coûter cher à l'État québécois, mais ces nouvelles dépenses seraient en grande partie financées par de nouveaux revenus, ont soutenu les porte-parole. Au chapitre des dépenses, QS promettra notamment de rehausser les prestations de la sécurité du revenu «au niveau de ce qu'on appelle les personnes ayant des contraintes sévères à l'emploi», ce qui ferait passer ces prestations de 650 $ par mois à environ 800 $. Le salaire minimum serait progressivement haussé à 10 $. Aussi, les prestataires d'aide sociale recevraient leurs médicaments gratuitement. Un gouvernement QS chercherait aussi à réduire les frais de scolarité, avec pour objectif, à long terme, de rendre l'éducation totalement gratuite, mesure que Mme David a évaluée à environ 533 millions de $. C'est sans compter que QS veut, dans les écoles, diminuer légèrement le nombre d'élèves par classe, ce qui pourrait coûter 420 millions $, a indiqué Mme David.
Selon Amir Khadir, toutefois, la création d'une nouvelle société d'État comme Pharma-Québec, «un pôle public de recherche, de production et d'acquisition de produits pharmaceutiques», permettrait de faire d'importantes économies (non encore évaluées). QS compterait de plus sur des revenus venant d'Éole-Québec et des redevances sur l'exploitation de l'eau. Le congrès de QS a décidé samedi de nationaliser les projets éoliens futurs (mais ceux déjà réalisés ne seraient pas expropriés) et a réclamé un moratoire sur le développement de cette énergie, qui se ferait de façon anarchique. «Dans le futur, les revenus importants que ça génère resteraient au Québec.» Mme David évalue aussi que l'État pourrait aller chercher «entre 2 et 3 milliards $» supplémentaires dans les poches des particuliers les plus riches et des entreprises, mais aussi en luttant contre l'évasion fiscale.
Démocratie participative
Par ailleurs, QS a arrêté hier sa démarche d'accession à la souveraineté du Québec, qui, a soutenu M. Khadir, ferait sortir l'option souverainiste de l'impasse dans laquelle elle est actuellement. Présentée à la tribune par un militant passionné comme une démarche «fondamentalement et radicalement de démocratie participative et citoyenne», elle veut annihiler l'emprise du «chef» sur celle-ci.
Après l'accession de QS au pouvoir, le gouvernement procéderait à l'élection au suffrage universel d'une «assemblée constituante composée à parité d'hommes et de femmes» et dont M. Khadir a dit ignorer la taille et la durée de vie, pour l'instant. Cette assemblée consulterait la population et ferait par la suite des propositions que le gouvernement soumettrait à la population par voie de référendum. Deux questions seraient alors posées: l'une portant sur l'avenir politique et constitutionnel du Québec, l'autre sur une constitution québécoise. Il n'est pas certain que la constituante proposerait de faire la souveraineté, a admis M. Khadir. «Cela m'attristerait», a-t-il dit, mais si c'est là la volonté du peuple...


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