Ingérence étrangère : paranoïa de Trudeau père, indolence de Trudeau fils

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La haine obsessionnelle des Trudeau contre le Québec

Contraster certaines positions de Trudeau père et de Trudeau fils apparaît aux yeux de certains comme un exercice spécieux. 


Sur la question des risques d’ingérence étrangère toutefois, le contraste est éclairant. Il nous permet de saisir la nature de ce Canada que le père a carrément refondé en 1982 d’une manière des plus contestables.


De Gaulle


Pour le Pierre Elliott Trudeau (élu PM en juin 1968), le risque d’ingérence étrangère vient surtout de la France.


Une véritable paranoïa s’était emparée de lui depuis le «Vive le Québec libre» prononcé par de Gaulle (juillet 1967). Il est convaincu que la France, en sous-main, cherche à aider le mouvement souverainiste, puis le Parti Québécois.


En septembre 1968, il qualifia même Philippe Rossillon, millionnaire français passionné par la francophonie canadienne (il avait financé un journal en Acadie), d’être un «agent d’un pays étranger»!


Trudeau transmettra ses craintes excessives à ses services secrets.


La GRC, en se basant sur un roman d’espionnage publié en France (Topaz de Léon Uris), imagine le complot suivant: à travers la coopération France-Québec, les Soviétiques entendent provoquer le morcellement du Canada!


Thèse délirante qu’un agent de la GRC exposera en 1969 à Claude Morin, alors sous-ministre influent de l’État québécois (Morin deviendra plus tard un ministre de R.Lévesque et aura des contacts rémunérés avec la GRC). 


La police montée sera obsédée par la relation France-Québec, plaçant illégalement de ses acteurs sous écoute. Réservant des filatures intrusives aux diplomates et ressortissants français.



  •  Écoutez la rencontre Foisy-Robitaille avec Antoine Robitaille et Philippe-Vincent Foisy au micro de Benoit Dutrizac via QUB radio :



Indolence


Quel contraste avec l’indolence que Justin Trudeau a manifesté face aux faits révoltants de l’ingérence chinoise, à notre époque!


Pendant des années, il a ignoré, voire nié les révélations du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) sur les multiples dimensions de l'offensive chinoise: immixtion dans les processus électoraux, intimidation de ressortissants chinois, infiltration d’universités à coups de dons plantureux.


Le 17 mars, chose rarissime, un agent du SCRS dénonça même anonymement, dans le Globe and Mail, l’inertie révoltante de Trudeau fils dans ce dossier; il s’autorisa à se constituer en lanceur d'alerte.


Quand il était question de lutter contre les «séparatistes», Trudeau était prêt à faire mousser des menaces imaginaires provenant pourtant d’une grande démocratie comme la France.


Mais quand une dictature hypermoderne aux ambitions impériales – qui exècre l'Occident –, comme la Chine de Xi Jinping, s’ingère vraiment dans la politique canadienne, le fils relativise.



  •  Écoutez l'entrevue d'Antoine Robitaille avec Marc Tanguay, chef intérimaire du Parti libéral du Québec sur QUB radio : 



Innocent


En 1960, P.E. Trudeau, avec son ami Jacques Hébert, se font inviter au pays contrôlé alors depuis 11 ans par Mao. Ils en tireront un ouvrage plein de candeur, Deux innocents en Chine rouge.


La réédition de 2007 comprend une introduction d’Alexandre Trudeau, qui souligne qu’à l'époque, son père et Hébert blâmaient encore «férocement Duplessis et sa coterie pour la répression qui écrasait le Québec».


Et la répression du régime maoiste, responsable de millions de morts? Rien.


Chez Trudeau, la méfiance et les dénonciations extrêmes, c'est toujours pour le Québec. La Chine, elle, même dans ses pires aspects, a droit à l’innocence.