Politique fiction sur fond de division au Québec

Si le libéralisme politique des années 2000 aidé par les technologies encourage toutes les scissions, il faut trouver des moyens afin de retrouver une certaine union sociale et nationale.

Tribune libre 2008

Un phénomène témoigne de la fissure sociale et politique que connaissent
les sociétés modernes dont le Québec. Nous semblons nous diriger vers des
partis politiques de plus en plus spécialisés.
Un indice de la chose se trouve dans Québec Solidaire qui ne trouve sa
raison d’être qu’en tant que parti égalitariste. QS se détermine comme
indépendantiste ou autrement écologiste que par commodité électoraliste.
L’ancien lien vivant entre le nationalisme de libération et l’engagement
social est presque dissous. Si il en est ainsi, la gouvernance péquiste de
L. Bouchard y a sans doute contribué. Mais cela ne suffit pas comme
explication.
L’individuation des sociétés libérales à tendance à engendrer de multiples
chapelles politiques vouées à s’opposer. Considérons maintenant l’A.D.Q qui
dans les faits se caractérise comme un parti de sensibilité néolibérale
trouvant plus à redire sur l’inefficacité des structures gouvernementales
que sur les aspirations « autonomistes » du Québec. Encore là des mesures
de d’autres types contradictoires par rapport au programme central
n’apparaissent que pour ce qu’elles sont, le résultat de contraintes
électoralistes.
Un parti en outre qui est aussi dans le décor comme le Parti Vert malgré
encore des « mesures diverses » ne se définit que par son orientation
décisive qui est celle de la protection de l’environnement. Ce parti à la
prétention écologiste n’est ni socialiste, ni indépendantiste ou
précisément libéral.
La surenchère électorale rend la vie difficile à l’ensemble des partis qui
théoriquement s’en tiendraient à la réalisation de leur programme
principal. Le PQ, premier parti spécialisé ici dans la réalisation de
l’indépendance en a souffert, un parti qui devra réunir argumentaire pour
la souveraineté et préparation de la loi sur la citoyenneté.
Mais là n’est pas l’essentiel de ce propos, celui là consiste à dire que
la fragmentation des identités politiques et sociales signifie que l’empire
de la division risque d’empêcher cette union nécessaire seule capable de
permettre au Québec de devenir un pays.
Si la division et la spécialisation politique devaient mettre fin au
bipartisme, plusieurs défendent l’idée d’un système de représentation
proportionnelle mixte doué d’une obligation de forcer les partis à trouver
des terrains d’entente à fin de la formation d’une coalition
gouvernementale.
Un terrain politique favorable à des négociations entre les partis
forcerait ceux-ci aux compromis susceptibles d’encadrer des positions et
des intentions qui autrement sombreraient dans le dogmatisme. Si le
multipartisme se mettait en place au Québec permettant même l’existence
réelle d’un second parti indépendantiste cohabitant avec les PQ, PLQ, ADQ,
QS et PV, c’est peut être dans des conditions d’alliance de partis qu’enfin
la voie de l’indépendance pourrait connaître une chance de se réaliser.
Si le libéralisme politique des années 2000 aidé par les technologies
encourage toutes les scissions, il faut trouver des moyens afin de retrouver une certaine union sociale et nationale.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Jean Pierre Bouchard Répondre

    14 janvier 2008

    Oui M.Bousquet. Il suffit de consulter Vigile ces dernières heures encore pour constater que non seulement la division politique est à son sommet au Québec mais qu’en plus cette division politique déchire les indépendantistes pas moins qu’hier. Or, il faut accorder le bénéfice du doute au Parti Québécois avec son projet sur la citoyenneté à l’heure où la grande mobilisation politique en général est difficile à relancer. Il faut une nouvelle conscientisation de la souveraineté en rapport avec notre situation contemporaine. Il apparaît que les militants de partis politiques sont rarement grandement récompensés de leurs efforts bénévoles. C’est malheureux mais ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas considérer les *contextes dans lesquels nous nous trouvons avant de commettre des gestes qui peuvent porter à conséquence.
    C’est le genre de commentaires qui créé de l’antipathie sur un nom dans Vigile mais nous sommes ici pour débattre.
    * contextes : entres autres ; situation linguistique à Montréal.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 janvier 2008

    Nos indépendantistes le sont tellement qu'ils forment d'autres partis indépendantistes, indépendants du PQ ce qui est de nature à lui enlever des votes. Si j'étais à la place de M. Charest, je commencerais à me frotter les mains de contentement en pensant que mes chances d'obtenir un troisième mandat viennent d'augmenter d'autant.
    Nos indépendantistes purs et durs surveillent les dirigeants du PQ comme si ils étaient leurs ennemis en les accusant d'être fédéralistes. Wow ! C'est le parti Libéral provincial qui est full-fédéraliste. L'ADQ et le PQ me semble plus prêt d'une vraie confédération qui comporte la souveraineté de ses membres sauf pour les services qu'ils peuvent se donner ensemble pour une solution de gagnant-gagnant en cette période de mondialisation qui frappe aussi en Europe.