Le culte de l'objet contre le sentiment national

Les médias sont l’un des résultats de cette désacralisation du paysage

Tribune libre 2008

Si l’on déborde de la description centrale des médias faite avec
intelligence [par D.Desroches->11263]
– Le cirque médiatique - et que l’on s’en tient à la source au moteur de ces
« boîtes à images et sons » qui est le profit. Le portrait de ce qui se
dessine est bien celui d’un monde constitué à travers un ensemble de
réflexes. Un monde qui a remplacé le sens de l’existence non pas par les
sens mais par la stimulation à distance des sens.
Jeu de mots ici qui n’est qu’apparent parce qu’en fait il ne fait que
traduire notre rapport abstrait à la réalité. Le web lui-même permet une
forme d’expression de soi mais qui passe par le biais d’un écran interposé
et aussi par un type d’inter activité qui n’est pas dénué d’impulsivité.
Mais dans cette situation la science a aussi son mot à dire, parce que
c’est celle-ci qui a séparé l’homme de la nature qui a déterminé que le
tout de l’ensemble de la communauté humaine pouvait se dissoudre en unités
plutôt qu’en totalités. Plusieurs siècles de travail philosophique en
Occident
ont préparé l’émergence de l’individu en tant que schéma social
d’intention de rupture avec son milieu initial. Cette voie semble-t-il ne
pouvait que déboucher parallèlement aux progrès matériels obtenus qu’à un
développement extraordinaire d’une instrumentalisation de l’être humain et
de l’environnement des milieux naturels.
Les médias sont l’un des résultats de cette désacralisation du paysage
opéré par le développement philosophique et ultérieurement scientifique.
Tout comme le marché est devenu de plus en plus tentaculaire à partir du
moment où l’innovation scientifique a rendu possible l’explosion d’une
offre de produits de plus en plus variés. Science et marché pour simplifier
ont engendré le couple étrange du sujet et de l’objet. Un rapport de
dépendance a été créé depuis la fin du 19ème siècle entre l’être humain et
la chose qui est souvent proprement dit une machine qui est sans égal
depuis l’apparition sur cette planète de l’humanité.
La question pratique à se poser c’est comment avec ce type de civilisation
d’aujourd’hui être capable de véritablement retrouver l’homme idéal rêvé
par la philosophie des Lumières, c’est en dire en gros un être humain à la
fois libre mais également responsable de ses proches et sensible à son
appartenance nationale dans la fibre consciente de son humanité ?
Où selon une formule plus simplifiée, il peut être affirmé que le
libéralisme politique s’est trouvé à être vampirisé par le libéralisme
économique. Ainsi, dans ces conditions, le Québec qui nous tient à cœur
peut-il sortir de ce modèle qui principalement a été façonné par les
Etats-Unis ?
Ce modèle qui à son mot à dire sur l’état d’une civilisation occidentale
sclérosé politiquement et socialement et qui ne connaît plus comme forme de
progrès que celui des technologies, qui de plus semble se diriger vers la
mise à mort du dernier lien de solidarité sociale qui existe soit celui de
la nation.
Ceci est une tentative de description en terme de raisonnement de
civilisations sur l’étau qui bloque le Québec.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Dominic Desroches Répondre

    22 janvier 2008

    Cher Monsieur Bouchard,
    je vous remercie beaucoup pour votre commentaire qui tire une partie de ses conclusions de mes petites avancées. Je partage sans effort votre constat qui devrait, cela me dépasse, faire réfléchir un peu plus ceux qui prétendent vouloir libérer leur nation...