Noble discours

Proche-Orient : mensonges, désastre et cynisme


Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a défendu hier avec conviction le bien-fondé de la mission des Forces armées canadiennes en Afghanistan. Compte tenu de l'opposition d'une majorité des Québécois à cette mission, le discours de M. Duceppe était courageux, noble.
Le Bloc a approuvé l'intervention de l'OTAN en Afghanistan, entreprise à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Cependant, à mesure que les troupes canadiennes s'engageaient dans les combats et que les doutes s'installaient dans la population, la résolution des députés bloquistes a faibli. Au point où leur appui était assorti de tellement de réserves qu'il commençait à ressembler à une opposition.
Le point culminant de ce revirement s'est produit en décembre, lorsque le chef bloquiste a menacé de "défaire le gouvernement sur la question afghane si M. Harper refuse d'effectuer" les changements qu'il réclamait dans les objectifs de la mission. Les réactions à cette menace ont été très négatives. M. Duceppe a profité de son discours d'hier pour rajuster le tir, si l'on peut dire.
Bien sûr, le leader du Bloc a parlé longuement du rééquilibrage qu'il souhaite en faveur de l'aide humanitaire et de la reconstruction. Mais il a aussi insisté sur la légitimité de la mission. Par exemple, il a répété que "l'Afghanistan n'est pas l'Irak", alors que beaucoup de Québécois comprennent mal la distinction entre les deux opérations. Il a souligné que "la force armée qui est déployée en Afghanistan est ancrée dans le droit international, dans le multilatéralisme." Il a soutenu, ce qui n'est pas rien, qu'"un Québec souverain aurait participé à l'intervention internationale en Afghanistan". Il a qualifié l'intervention de "noble cause": "Cette mission a pour but d'aider un peuple parmi les plus démunis de la planète. Pour jouer notre rôle, nous sommes appelés à faire des sacrifices, mais ils en valent la peine." On ne saurait mieux dire.
Dans un texte étoffé, le chef du Bloc québécois suggère de nombreux changements qui, selon lui, devraient être apportés à l'intervention occidentale en Afghanistan, et en particulier à la contribution canadienne. Il y a là beaucoup de bonnes idées, auxquelles les bloquistes ne sont pas les premiers à penser. Le problème, c'est que plusieurs de ces idées sont irréalistes. Par exemple, on peut bien souhaiter une augmentation des montants investis dans la reconstruction, mais il est loin d'être sûr que le gouvernement afghan, par qui les projets doivent passer, soit capable d'en absorber davantage.
On ne peut pas non plus exiger que le premier ministre canadien convainque les autres pays impliqués d'en faire plus. On peut pousser M. Harper à essayer - ce qu'il a déjà fait - mais si les États-Unis ou la France, par exemple, ne veulent rien savoir, il serait injuste de l'en tenir responsable.
Ce qui est tout à fait à la portée du gouvernement par contre, c'est de mieux défendre la mission auprès du public canadien. À cet égard, Gilles Duceppe a tout à fait raison: "La première chose que doit corriger le gouvernement Harper, c'est son attitude. Le gouvernement doit accepter de débattre ouvertement et avec transparence de la question afghane."

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André Pratte878 articles

  • 308 193

[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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