Harper, une vraie leçon de courage

L'opinion publique, au Canada, c'est bien connu, est majoritairement non seulement contre la guerre en Irak aussi bien qu'en Afghanistan, mais elle considère le Président Bush comme un ignoble boutefeu

Brassard, une vraie leçon de connerie


Michaël Ignatieff, député libéral et toujours, quoiqu'il dise, aspirant à la direction du Parti libéral du Canada (PLC), s'est récemment repenti d'avoir soutenu l'intervention de la coalition américano-britannique en Irak. Il a battu sa coulpe dans le New York Times magazine.
"Quel courage!", se sont exclamés certains baratineurs médiatiques. C'est tout juste si on ne jugeait pas son attitude...héroïque!
De grâce! Arrêtons ces flagorneries inconvenantes. Cette repentance tardive d'un intellectuel de haut calibre, devenu politicien, ne découle, somme toute, que d'un opportunisme calculateur.
L'opinion publique, au Canada, c'est bien connu, est majoritairement non seulement contre la guerre en Irak aussi bien qu'en Afghanistan, mais elle considère le Président Bush comme un ignoble boutefeu. Alors, vous pensez bien que, dans de telles conditions, le brillant intello Ignatieff, s'il veut garder ses chances de devenir un jour chef du PLC, se doit de renier ses convictions d'autrefois sur la guerre en Irak.
"Il vient d'effacer la dernière tache à son dossier en faisant cela", a déclaré un stratège libéral. Il a confessé son péché, il a été reconnu brave et courageux, il peut désormais aspirer au plus haut sommet de la vie politique. Opération blanchiment réussi!
Contrition tardive
Par conséquent, lorsqu'il a déclaré à L'Express, en décembre 2003: "Bien que les derniers mois aient été difficiles, je préfère clairement voir à Bagdad les Américains que Saddam Hussein" et, quand, aujourd'hui, il affirme que ce qu'il appelle maintenant l'"invasion américaine en Irak" était une erreur qu'il n'aurait jamais dû endosser, il faut en conclure qu'il aurait donc fallu laisser Saddam tranquille. Et fermer pudiquement les yeux sur les massacres, les charniers, les opérations génocidaires, les droits humains abolis, perpétrés par un régime sanguinaire. Face à une volte-face aussi affligeante de la part d'un intellectuel de renom, je ne vois aucun courage. Le courage, je le trouve bien plus chez Stephen Harper qui, malgré une opinion hostile, continue de considérer comme un devoir d'État la participation du Canada dans le conflit afghan.
"J'ai soutenu cette intervention, disait-il encore en 2003, au nom des droits de l'homme". Il rejoignait ainsi la position de quelques intellectuels français (Pascal Bruckner, André Glucksman, Guy Milière, et même Bernard Kouchner) qui, eux aussi, contrairement au gouvernement français et à leurs concitoyens (tellement gangrenés par l'anti-américanisme qu'ils souhaitaient la victoire de Saddam), considéraient comme un devoir d'ingérence humanitaire le renversement du régime barbare de Bagdad.
Maintenant, il faut donc croire que, pour M. Ignatieff, les "droits de l'homme" n'étaient nullement concernés par le despotisme féroce de Saddam Hussein. Et, puisque les droits humains supprimés ne constituent plus désormais une bonne raison pour justifier l'intervention, il n'en reste plus aucune, les deux autres (armes de destruction massive et liens du régime avec le terrorisme) étant considérées comme des mensonges.
Ce qui est toutefois faux, car on sait maintenant que, d'une part, des témoignages crédibles indiquent que les armes de destruction massives irakiennes ont été transférées et cachées en Syrie et que, d'autre part, plusieurs camps terroristes (dont certains liés à Al Quaïda) étaient établis en Irak depuis plusieurs années.
Le triomphe de Byzance
De plus, M. Ignatieff, comme le nouveau candidat libéral, Jocelyn Coulon, se drape dans un juridisme byzantin en distinguant la guerre en Afghanistan, une guerre dite légale, de la guerre en Irak, une guerre réputée "illégale". Pure ergotage oiseux et avocassier! Qui est donc le dispensateur de la légalité? L'ONU! C'est à mourir de rire. L'ONU, cette incarnation de l'impuissance, ce Machin, dont la vice-présidence de la Commission du désarmement est confiée à ...l'Iran (!!!) et dont le Conseil des droits de l'Homme est dominé par des États - Algérie, Cuba, Chine, Russie - pour qui les droits humains sont des bagatelles.
Anéantir la cruelle dictature de Saddam ne fut peut-être pas "légal", selon les onusiens de salon, mais ce fut, à n'en pas douter, une action d'assainissement international. Dommage que M. Ignatieff soit devenu un légaliste bien-pensant.
Il n'y a pas d'autre solutions que de finir la besogne en Irak et en Afghanistan, deux théâtres d'opérations d'une seule et même guerre, la guerre contre la terreur islamiste. Il faudra même envisager bientôt une attaque ciblée contre les installations nucléaires iraniennes, à l'instar d'Israël qui, il y a quelques années, bombarda et détruisit une centrale nucléaire irakienne. "Un retrait précipité d'Irak, écrit Guy Millière, serait une défaite majeure pour l'ensemble de l'Occident".
Il est bien regrettable que M. Ignatieff ne pense plus la même chose.


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