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La langue - un état des lieux



La manière dont s'y est pris l'Office québécois de la langue française (OQLF) pour rédiger, puis publier son bilan de la situation linguistique a suscité une telle controverse qu'on a finalement consacré peu de temps au contenu du document lui-même. C'est dommage car le rapport est bien fait, complet et facile à lire pour quiconque s'intéresse à la question ([www.oqlf.gouv.qc.ca->www.oqlf.gouv.qc.ca]).

Plusieurs commentateurs ont déploré que l'Office refuse de tirer une conclusion générale de cette fournée de statistiques. Les médias auraient aimé annoncer que «le français recule» ou «le français progresse». Cela aurait aussi fait l'affaire des partis politiques, allergiques qu'ils sont à la nuance et à la complexité. La présidente de l'organisme, France Boucher, a commis bien des maladresses dans ce dossier mais elle a eu raison d'éviter de prononcer un verdict qui aurait été forcément simpliste.
Le président démissionnaire du «comité de suivi» du bilan, Simon Langlois, a bien résumé l'impression qui se dégage de la lecture du rapport: «Il donne un portrait d'ensemble plutôt favorable, mais il identifie des zones d'ombre pour qui saura lire.»
Certaines de ces zones d'ombre sont bien connues, notamment la baisse du pourcentage de personnes qui parlent le plus souvent français à la maison (langue d'usage) sur l'île de Montréal (54% en 2006). Plusieurs craignent qu'à mesure que le poids des francophones diminue dans l'île, l'intégration linguistique des immigrants devienne plus difficile.
On remarque que l'anglais est encore beaucoup utilisé au travail par les immigrants allophones. En 2001, 33% d'entre eux travaillaient surtout en anglais. Des données toutes chaudes du Recensement de 2006 indiquent que la situation s'améliore; elle reste néanmoins préoccupante, surtout dans le commerce de détail, comme l'a révélé notre collègue Louise Leduc, dans La Presse de mercredi dernier.
Autre donnée: quelque 40% des travailleurs francophones parlent anglais lorsqu'ils s'adressent à un supérieur ou un subordonné anglophone; si nous ne leur parlons qu'anglais, comment peut-on s'attendre à ce que nos concitoyens améliorent leur français?
Dans le «portrait d'ensemble plutôt favorable» dont parle M. Langlois, soulignons quelques données particulièrement encourageantes. Même si on entend souvent dire que les transferts linguistiques des immigrants se font encore majoritairement vers l'anglais, les données compilées par l'OQLF démontrent le contraire. Au total, 58% des immigrants qui ont laissé tomber en partie ou complètement leur langue maternelle ont adopté le français. Plus leur arrivée ici est récente, plus les néo-Québécois ont tendance à opter pour le français.
Ce faisant, ils n'adoptent pas seulement une langue, mais une culture. En 1994, 56% des Québécois allophones lisaient des quotidiens de langue française; dix ans plus tard, cette proportion a grimpé à 63%. En 1989, seulement 27% des allophones allaient généralement voir des spectacles en français; cette part est aujourd'hui deux fois plus grande (55%).
Bref, de façon générale, le français se porte de mieux en mieux au Québec. Mais il y a des zones de fragilité. Celles-ci ne se prêtent pas aux mesures mur à mur comme le renforcement de la loi 101 dans des milliers de PME et la baisse de l'immigration. Le gouvernement serait mieux avisé de bien circonscrire les problèmes et d'intervenir ensuite avec détermination et doigté. Le bistouri sera plus efficace que la hache.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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