Le PLQ double le PQ

Québec - prochaines élections 2007



Pour la première fois depuis un peu plus de deux ans, les libéraux de Jean Charest devancent le Parti québécois dans les intentions de vote. Les libéraux améliorent légèrement leur position, mais surtout, le PQ perd des plumes auprès des électeurs francophones.
C’est ce que démontre la plus récente enquête réalisée par CROP pour le compte de La Presse. Effectué du 18 au 28 janvier derniers, auprès de 1000 répondants, le coup de sonde est exact à trois points de pourcentage près. Le PQ aurait remporté les élections si elles avaient eu lieu la semaine dernière, mais pour le vice-président de CROP, Claude Gauthier, la tendance des derniers mois ouvre désormais la porte à une victoire libérale plus tard au printemps. « Le PQ voit le tapis lui glisser peu à peu sous les pieds », résume-t-il.
Peu de mouvement du côté de la « satisfaction » à l’endroit du gouvernement, pour cette période où Jean Charest a pourtant multiplié les annonces d’investissements. Ainsi, 43 % des Québécois se disent satisfaits du gouvernement québécois, le même niveau qu’à la précédente enquête, en décembre. Les insatisfaits sont à 52 %, un point de pourcentage de moins qu’il y a un mois – rien de significatif si on tient compte de la marge d’erreur.
Mais cela bouge du côté des intentions de vote, durant cette période où le chef péquiste s’est prononcé contre le crucifix à l’Assemblée nationale, a fait une mission officielle en France et s’est frotté aux centrales syndicales.
Il y a eu aussi l’annonce du départ de Jonathan Valois dans Joliette
et la décision de Louise Beaudoin
de ne pas revenir en politique.
Avant répartition des 17 % d’indécis, le sondage CROP donne 29 % des appuis au PLQ, 30 % au PQ, 12 % à l’ADQ. Le Parti vert récolte 8 %, soit le double de Québec solidaire, avec 4 %.
Quand CROP répartit les indécis selon leur choix à la question référendaire, on observe que, pour la première fois depuis novembre 2003, les libéraux prennent les devants avec 37 % des suffrages, une hausse de 2 % sur décembre dernier. Le PQ, de son côté, chute de 5 %, passant de 39 à 34 %.
Par rapport au moment où André Boisclair est devenu chef du PQ, à la fin de 2005, son parti a perdu au total 16 points de pourcentage dans les intentions de votes, passant de 50 % à 34 %. Durant la même période, les libéraux ont gagné 6 points.
À la fin de 2005, le PQ détenait une avance de 19 points sur les libéraux qui s’est transformée en un retard de 3 points en janvier 2007.
Chez les francophones, l’appui au PQ chute de 6 points en un mois, à 34 %. Les libéraux, eux, marquent le pas à 24 %, un point de pourcentage de plus seulement qu’en décembre. Mario Dumont gagne 1 point, profitant semble-t-il de ses sorties sur les accommodements raisonnables.
Devant ces résultats, le vice-président de CROP, Claude Gauthier, estime que des élections tenues la semaine dernière auraient probablement porté le Parti québécois au pouvoir, « mais cela devient de plus en plus difficile à prédire ».
La tendance des derniers mois est encourageante pour Jean Charest. Si on regarde la situation il y a un an, on voit que le revirement est spectaculaire. « Il n’y a pas d’engouement pour le PLQ, mais il reprend peu à peu le terrain », résume le spécialiste de CROP. Le mécontentement reste important dans la population, mais les adversaires du gouvernement se divisent entre plusieurs partis – même les verts récoltent 9 %.
« Depuis l’arrivée de M. Boisclair, le PQ n’a pas réussi à canaliser ce mécontentement », observe Claude Gauthier. Selon lui, M. Charest n’a pas à attendre trop longtemps pour déclencher la prochaine campagne électorale, un geste peut accélérer une tendance déjà inscrite. « Il pourrait déclencher ce printemps avec plus d’espoir de l’emporter. Il est en bien meilleure position qu’il y a quelques mois » estime M. Gauthier.
À Montréal, le PQ baisse de 7 points, à 31 %, et les libéraux grimpent de 5 points à 40 %. C’est l’inverse à Québec, où les péquistes grimpent de 5 points, à 39 % et les libéraux baissent de 6 points à 23 %. En région, l’ADQ gagne 3 points, tandis que les péquistes baissent de 5 points, à 40 % et les libéraux piétinent à 33 % – un point de plus qu’en décembre.
Rare source de réconfort pour M. Boisclair, CROP a aussi testé la volonté de la population de reporter Jean Charest au pouvoir. Rassemblés, ceux qui ne votent pas libéral font vite pencher la balance : 34 % des répondants pensent qu’il faut « continuer avec le gouvernement Charest », mais 56 % estiment que l’heure est arrivée d’une relève de la garde. La même question posée en septembre 2006 donnait des scores similaires, 33 % voulaient reporter le PLQ au pouvoir contre 59 % qui étaient d’opinion contraire.
L’aptitude du chef du PQ à diriger le Québec reste une inconnue toutefois. Quand on leur demande lequel des chefs de parti est le plus « apte à diriger le prochain gouvernement », 29 % des gens optent pour Jean Charest, tandis qu’André Boisclair et Mario Dumont récoltent chacun 22 %. Françoise David obtient 7 %. En grattant un peu plus, on constate qu’auprès des francophones, Jean Charest, André Boisclair et Mario Dumont sont presque à égalité, avec respectivement 25, 26 et 24 % d’appréciation.
Encore là, l’étoile d’André Boisclair a pâli. En mars 2006, quand on leur demandait qui était « le plus apte à défendre les intérêts du Québec », André Boisclair récoltait 33 % contre 25 % à M. Charest et 20 % à Mario Dumont.
Peu après l’élection du chef péquiste, CROP évaluait que, dans un match à deux entre MM. Charest et Boisclair, 51 % des gens voyaient en M. Boisclair le leader le plus « apte à gouverner le Québec », contre 26 % pour Jean Charest.
Élément intéressant, André Boisclair est le chef qui fait le moins bonne figure auprès de ses propres sympathisants. Ainsi, 60 % des électeurs péquistes voient en lui le chef le plus apte à diriger le Québec, Jean Charest est lui perçu comme le meilleur par 74 % des électeurs libéraux tandis que Mario Dumont fait le plein de 70 % d’électeurs adéquistes. Deux électeurs de Québec solidaire sur trois, 66 %, voient en Françoise David le meilleur premier ministre.


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