BOISCLAIR DÉÇOIT

La grogne gagne le caucus péquiste

Crise de leadership au PQ


La collision entre André Boisclair et le mouvement syndical laisse prévoir une semaine bien difficile pour le chef péquiste. Elle a cristallisé le mécontentement au sein du caucus, et quelques élus se préparent à se vider le coeur dès leur prochaine réunion.
Devant la manchette de La Presse hier, indiquant que l'aile gauche du PQ était outrée par les déclarations de M. Boisclair sur les syndicats, Louise Harel a passé un coup de fil à l'un des leaders du [SPQ libre, Pierre Dubuc->3901], pour souligner que le constat fait par ce mouvement progressiste était partagé par d'autres.
Le SPQ libre «ne devrait pas être isolé» lors de la rencontre des présidents de région, le 3 février prochain, aurait soutenu Mme Harel, qui n'a pas rappelé La Presse hier.
Camil Bouchard, député de Vachon, estime que son chef doit expliquer des propos qui ont heurté les leaders syndicaux. «Les syndicats ont été des moteurs importants pour la redistribution de la richesse, nous devons avoir des relations cordiales avec eux», a dit le député de Vachon, qui reconnaît avoir hâte de voir son parti faire des propositions à la population. «Il est important qu'on puisse offrir des alternatives au gouvernement, c'est ça qui presse», a lancé M. Bouchard.
M. Boisclair avait soulevé la colère des syndicalistes Marc Laviolette (CSN) et Réjean Parent (CSQ) pour avoir soutenu qu'il entendait tirer un trait avec l'époque où le gouvernement péquiste était «copains-copains» avec les centrales et où les négociations se terminaient autour de soupers «bien arrosés».
Faisant hier le bilan de sa visite officielle à Paris, M. Boisclair a minimisé le ressac syndical et promis qu'il «ne se présentera pas à l'électorat avec les mêmes formules qu'en 2003». Il entend «honorer l'appui que des milliers de nouveaux membres (lui) ont donné» (en l'élisant), a-t-il soutenu.
Le PQ a atteint son objectif de financement de 3 millions de dollars en 2006, mais les militants ont appris avec appréhension qu'ils devraient ramasser 5 millions $ pour l'année électorale à quelques mois des élections, le PQ est loin d'avoir engrangé autant qu'il ne le devrait.
Des vétérans comme François Gendron préviennent déjà dans des cercles restreints qu'ils ont bien l'intention de vider leur sac à la première occasion, quand ils se retrouveront avec M. Boisclair pour un caucus de deux jours, jeudi prochain.
D'autres élus rongent leur frein ; Camil Bouchard par exemple n'a pas eu de nouvelles depuis des mois du projet de plateforme électorale qu'il avait soumis comme prévu en août dernier. Daniel Turp, député de Mercier se demande, dit-on, si le projet de Constitution québécoise qu'il a livré à temps lui aussi est carrément sur la tablette.
Candidats
Ministre sous Jacques Parizeau et Lucien Bouchard, Louise Beaudoin a confirmé hier qu'elle ne serait pas candidate pour le Parti québécois aux prochaines élections dans Chambly une surprise pour l'organisation péquiste. [Dans une lettre diffusée hier->4026], elle explique, sans faire une seule allusion à André Boisclair, qu'elle demeure militante péquiste et que son engagement souverainiste est «solide et vigoureux». À des proches. elle a maintes fois répété au cours des dernières semaines qu'elle estimait qu'André Boisclair «n'a pas ce qu'il faut pour être premier ministre».
Cela laisse en suspens la candidature péquiste dans Chambly. Déjà l'ancien maire de Saint-Basile-le-Grand, Bernard Gagnon, sonde ses appuis, épaulé par le député bloquiste Yves Lessard. Me Bertrand Saint-Arnaud confirmait hier qu'il était aussi en réflexion devant cette ouverture.
Pour une autre candidature qu'on pensait réglée au PQ, celle de Claudine Harnois dans Joliette, le plan de match vient de changer. La jeune femme d'affaires renonce à se porter candidate pour des raisons de santé.
Au cours des dernières heures, les stratèges d'André Boisclair vérifiaient l'intérêt d'un autre candidat, Claude Duceppe, le frère du chef bloquiste.


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