PARTI QUÉBÉCOIS

Le Parti québécois «n’est pas un parti mourant»

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Congrès du Parti québécois : rien de bien nouveau sous le soleil


En congrès d’orientation samedi, le Parti québécois a tenté à tout prix de s’extirper des allusions à sa mort annoncée. « Ce n’est pas un parti mourant », a répété le nouveau président de l’exécutif national, Jocelyn Caron.


Plus de 400 militants – certains en visioconférence – ont ouvert le rassemblement préélectoral du parti de René Lévesque, qui se tenait à Trois-Rivières sur une seule journée. Le chef de la formation politique, Paul St-Pierre Plamondon, s’y est présenté « fébrile », avec ses sept députés.


« C’est le congrès de l’énergie », pas celui de la fin, a-t-il lancé en mêlée de presse, quelques minutes avant de franchir les portes de la salle de conférences où s’étaient rassemblés les membres, pour leur première rencontre en personne du mandat « PSPP ».


Cette semaine, il avait maintenu en entrevue avec Le Devoir que le parti se portait bien. La dette a été épongée, a-t-il fait remarquer.


« Est-ce qu’un parti mourant aurait 0,00 $ de dette ? », a demandé le nouveau président du conseil exécutif national du PQ, Jocelyn Caron, lors de son discours devant les militants en matinée.


« Est-ce qu’un parti mourant recruterait des candidatures hautement reconnues comme celles de Pierre Nantel ? », a-t-il poursuivi. L’ex-député fédéral s’est officiellement lancé dans la course à l’investiture pour participer à l’élection partielle dans Marie-Victorin l’an prochain.


Depuis sa dégelée aux élections de 2018, le PQ perd des plumes dans les sondages. Il pointait récemment au troisième rang des intentions de vote, à égalité avec Québec solidaire à 13 %. Or, selon le chef parlementaire du parti, Joël Arseneau, le débat entourant la santé politique ne date pas d'hier.


« C’est un narratif qui existe depuis la création du Parti québécois. Comme si c’était un parti voué à disparaître », a-t-il renchéri lorsqu’accosté par Le Devoir entre deux séances plénières.


« À la fois l’idée d’indépendance et le parti vont demeurer tant que l’objectif ne sera pas atteint. »


« Changeons d’avenir »


Le PQ a adopté le thème « changeons d’avenir » pour son congrès. Il changera d’ailleurs d’image de marque et proposera un modèle anti-multiculturaliste de l’indépendance.


« On [va faire] des choix qui sont déterminants pour une campagne qui sera déterminante, stratégique », a lancé Paul St-Pierre Plamondon aux militants, samedi, ne cachant pas le regard qu’il porte sur les élections générales de 2022.


Les militants se prononceront ce week-end sur une multitude de propositions portant sur l’indépendance, l’environnement, la langue française, l’immigration et plus. Le parti se servira de ces positions pour élaborer sa plateforme électorale.


Samedi, dès le début du rassemblement militant, « PSPP » et les jeunes du parti se sont tiraillés sur une proposition visant à assurer la gratuité scolaire « du primaire à l’université ».


« J’ai de la misère à concevoir qu’on pourrait payer l’université à une famille qui gagnerait 500 000 $ par année. De là à payer gratuitement pour même ceux qui sont très, très bien nantis, je trouve que ça soulève des vraies questions », a signifié M. St-Pierre Plamondon lorsqu’appelé à commenter la proposition du Comité national des jeunes (CNJPQ).


La présidente des jeunes, Marie-Laurence Desgagné, a soutenu que sa position « n’est pas irréconciliable » avec celle du chef. « Nous ce qu’on souhaite, c’est arriver graduellement à la gratuité scolaire. Notre objectif, ce n’est pas nécessairement d’y arriver du jour au lendemain », a-t-elle dit.


Dernier congrès


En après-midi, les militants péquistes ont finalement voté « non » à la proposition de gratuité scolaire des jeunes. Intervenant contre cet amendement, le président du parti, M. Caron, s’est tout de même engagé à faire mousser l’idée d’une « gratuité effective » pour les moins biens nantis.


Samedi, les membres ont aussi adopté une poignée de propositions visant à affirmer l’identité québécoise. Ils se sont prononcés en faveur d’un amendement pour « refuser le projet postnational canadien », qui « propose une vision individualiste et communautariste de la société ». Ils ont condamné unanimement « la culture de l’annulation ».


Les nouvelles cibles de réduction de gaz à effets de serre du parti ont par ailleurs obtenu l’appui des membres.


Le congrès du PQ est le dernier congrès politique de la saison. Les quatre autres partis représentés à l’Assemblée nationale se sont réunis dans les dernières semaines.



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