Comme l’Alberta et la Saskatchewan, le Québec doit oser l’autonomie

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« Pour la première fois depuis des décennies, le Québec se fait ravir le leadership sur la défense des compétences des provinces et sur l’opposition aux mesures centralisatrices du gouvernement fédéral »


Me Konstantinos Merakos et Éric Duhaime


Le premier est constitutionnaliste et a été candidat conservateur dans Chomedey, en octobre dernier ; le second est chef du Parti conservateur du Québec.




Les Parlements de l’Alberta et de la Saskatchewan ont récemment adopté ou sont sur le point d’adopter des lois visant à protéger les champs de compétence des provinces, notamment dans le domaine de l’énergie, contre la volonté centralisatrice du gouvernement fédéral de Justin Trudeau. Après des amendements notables, l’Alberta a adopté la Loi sur la souveraineté de l’Alberta dans un Canada uni, le 8 décembre dernier, tandis que la Saskatchewan a voté à l’unanimité en faveur du projet de loi « Saskatchewan First » lors de la deuxième lecture le 28 novembre dernier.


Bien que légèrement différentes dans leur mise en application, les deux lois ont le même objectif principal : protéger les compétences des provinces et prendre des actions concrètes contre des politiques ou des initiatives du gouvernement fédéral jugées nuisibles ou causant un préjudice aux Albertains ou aux Saskatchewanais, particulièrement en lien avec l’exploitation des ressources naturelles.


Le Parti conservateur du Québec salue le courage législatif des deux Parlements et continuera de suivre avec grand intérêt le développement et la mise en place des deux lois « autonomistes » de l’Alberta et de la Saskatchewan.


Bien que nous soyons toujours en train d’analyser plus en détail les dispositions des deux lois, de prime abord, nous trouvons l’approche intéressante et innovante pour tenter de freiner l’approche centralisatrice du gouvernement Trudeau. Il faut, toutefois, étudier plus en profondeur si une telle approche peut être applicable et souhaitable pour le Québec et prendre en compte leurs impacts sur les Premières Nations et les Inuits.


Cela étant dit, nous ne comprenons pas l’opposition sommaire et sans étude sérieuse du premier ministre québécois, François Legault, lui qui se fait continuellement fermer la porte au nez sur ses demandes par le gouvernement Trudeau. Pour la première fois depuis des décennies, le Québec se fait ravir le leadership sur la défense des compétences des provinces et sur l’opposition aux mesures centralisatrices du gouvernement fédéral. Le premier ministre Legault devrait plutôt saluer ces initiatives et faire des deux provinces des alliées dans la quête d’une plus grande autonomie du Québec, à l’intérieur de la Confédération canadienne.


M. Legault parle beaucoup de rapatriement de pouvoirs et en a fait sa grande priorité, mais il n’a aucune stratégie, aucun allié, aucune démarche concrète pour protéger et augmenter les pouvoirs du Québec. Encore une fois, beaucoup de paroles en l’air, sans actions concrètes. De toute évidence, M. Legault a préféré les coups de gueule et les symboles, plutôt que les résultats et les gains concrets pour le Québec.


Au lieu de rejeter les initiatives de l’Alberta et de la Saskatchewan, le Parti conservateur du Québec tenterait de mieux comprendre leurs démarches, d’en faire des partenaires et, si possible, d’élargir une coalition qui protège plus efficacement les pouvoirs des provinces.


Une « alliance conservatrice » avec les conservateurs des autres provinces, mais aussi avec les conservateurs fédéraux. Historiquement, les conservateurs ont toujours été plus décentralisateurs et respectueux des compétences des provinces que leurs adversaires libéraux ou néodémocrates. C’est le Parti conservateur du Canada, sous le leadership de l’ex-premier ministre Stephen Harper, qui a aussi reconnu que les Québécois forment un peuple.


Pendant beaucoup trop longtemps, les Québécois se sont divisés sur l’enjeu constitutionnel, alors que le Canada anglais constituait pratiquement un bloc monolithique.


Le temps est venu d’unir tous les Québécois qui sont très majoritairement autonomistes afin de s’allier aux Bleus du Canada.

 





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