CHEFFERIE DU PQ

La santé du PQ à Montréal sous le regard des candidats à la chefferie

Comment regagner les Montréalais ?

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Les Montréalais ont rejeté le Parti québécois en 2018

Il fut une époque pas si lointaine où Montréal et ses banlieues étaient colorées de bleu pâle. Aujourd’hui, le Parti québécois (PQ) vivote et a perdu tous ses sièges dans la métropole. Comment les regagner? Les candidats à la chefferie de la formation se prononcent.


Sylvain Gaudreault, élu à une époque où le parti avait huit sièges uniquement sur l’Île, consent à dire que la formation a perdu des plumes dans la région. Il constate au parti un dégonflement du discours dans la lutte aux inégalités sociales.


«Il faut qu’on redevienne très présents sur les enjeux sociaux, notamment dans l’Est de Montréal», observe-t-il.


Si Québec solidaire, un autre parti souverainiste, a volé quelques sièges au PQ dans les dernières années, il n’est pas impossible de les reprendre, affirme le député de Jonquière, premier à avoir officialisé sa candidature à la direction.


«On a une capacité d’avoir des propositions concrètes. Chez Québec solidaire, je remarque beaucoup de principes, de théories», souligne-t-il en entrevue avec Métro.


Selon l’historien Frédéric Bastien, la chute du PQ à Montréal est symptomatique d’un syndrome national. «Le PQ a abandonné la contestation du régime fédéral. Il a perdu des votes à gauche et à droite, et a cessé d’être une coalition nationaliste», analyse-t-il.


L’avocat Paul St-Pierre Plamondon avoue que le Parti québécois a «connu une défaite électorale difficile en 2018», et «pas seulement à Montréal». «Le Parti québécois n’était pas très présent sur le terrain», avance-t-il.


Regagner les Montréalais


Celui qui s’était présenté à la course de 2016 soutient l’importance d’aborder cette année les enjeux climatiques. «En milieu urbain, les changements climatiques, affectent tout particulièrement la population. Une grosse partie de mon programme va y être consacrée», souligne-t-il.


Impossible, ajoute-t-il, de penser à Montréal sans aborder la protection de la langue française. «Quand on parle du recul de la langue française, ça se produit dans la grande région de Montréal, évoque-t-il. En ce moment, ça pose même des problèmes de santé publique. Il y a quelque chose qu’on ne fait pas bien pour donner les outils du succès à nos Québécois d’adoption.»


Selon un sondage commandé au mois de novembre par la Fondation pour la langue française, 30% des Montréalais croient se faire aborder plus souvent en anglais qu’il y a dix ans.


Pour regagner le coeur des Montréalais, M. Gaudreault propose, lui, d’adopter des «positions fortes» sur trois enjeux: le maintien de la langue française, la lutte contre les inégalités sociales et un «travail étroit» avec les communautés culturelles.


M. Bastien compte pour sa part éviter de «faire du clientélisme». «Je m’adresse aux Montréalais parce qu’ils sont québécois», lance-t-il.


«Il n’y a aucun clivage irrémédiable. Il faut faire la bataille sur la question nationale en forçant une négociation constitutionnelle dans un premier mandat», précise le professeur.


Le quatrième candidat dans la course à la chefferie, Guy Nantel, n’a pas répondu à nos demandes d’entrevue. Son équipe affirme vouloir attendre la présentation de son programme, au mois d’août.