Le CHUM en otage

CHUM



Le projet du nouveau CHUM n'est pas au bout de ses peines. Et les obstacles viennent d'où on ne les attendait pas du tout. Par exemple, d'un document daté de 1818 par lequel Louis-Joseph Papineau cédait à la Ville de Montréal un terrain situé de part et d'autre de la rue Viger, terrain où se trouve aujourd'hui un petit parc sur lequel le CHUM veut construire son centre de recherche. Le problème, c'est que selon les descendants du chef patriote, la Ville est liée par les conditions fixées au moment du don, et par conséquent doit préserver le parc.


«La Ville devrait respecter la volonté de Louis-Joseph Papineau, a dit Henri Bourassa, 61 ans, arrière-arrière-petit-fils du grand homme. Ce don-là avait été fait pour un parc. Il n'y en a pas beaucoup de parcs au centre-ville. Et c'est tout un pan de l'histoire.»
Si les descendants refusent tout compromis et portent l'affaire devant les tribunaux, la construction de centre de recherche, premier élément du nouveau CHUM, serait reporté de plusieurs mois. Or, ce projet ne peut plus souffrir de retard. Le nouveau CHUM est une priorité absolue pour la santé des Québécois. Il doit aller de l'avant!
Des juristes consultés par notre collègue André Noël soutiennent que les tribunaux auraient de fortes chances de donner raison aux descendants de Papineau. Mais cela n'est pas certain. On remarque que l'acte de donation ne parle pas de «place publique», mais bien de «place de marché».
À cet emplacement a de fait été construit le marché Viger. Mais celui-ci a été déménagé dès 1857, du vivant de M. Papineau. On ne sache pas qu'il ait alors protesté. De plus, une bonne moitié du terrain en question n'appartient plus à la Ville depuis qu'il a été exproprié par Québec pour la construction de l'autoroute Ville-Marie.
Heureusement, les descendants de Papineau et la direction du CHUM semblent ouverts à un compromis suivant lequel la cour intérieure du nouveau centre de recherche deviendrait une place publique (la place Louis-Joseph Papineau?).
Autre motif d'inquiétude, cependant, pour tous ceux qui ont le nouveau CHUM à coeur: certains, le maire de l'arrondissement Ville-Marie en tête, semblent vouloir mêler le projet à d'autres débats où, si on n'y prend garde, il pourrait s'embourber. Affirmant qu'il faut préserver le terrain cédé par Papineau (qu'on remarque surtout en raison d'une statut (sic) fameuse de Chénier), Benoît Labonté suggère que le centre de recherche du CHUM soit construit plus à l'ouest... ce qui exigerait le recouvrement de l'autoroute Ville-Marie. Une excellente idée... qui nécessitera que tous les plans du centre soient refaits et qui coûtera très cher. Trop cher? M. Labonté et d'autres suggèrent de dépenser l'argent là plutôt que dans le projet de modernisation du boulevard Notre-Dame.
Ce cirque doit cesser! LE projet prioritaire, c'est celui du CHUM. Ce projet-là va être bien assez dispendieux sans qu'on lui greffe des coûts additionnels; il a déjà suffisamment d'ennemis sans qu'on le mêle à d'autres controverses. D'ailleurs, pendant qu'on prend ainsi le nouveau CHUM en otage, où sont tous ceux qui se sont battus pour que le grand hôpital soit construit au centre-ville plutôt qu'à Outremont? Leur silence est intolérable.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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