La table est mise

Tribune libre - 2007


Au cours des derniers jours, la très ruminante Madame la toute-puissante
dame de fer à la couenne dure qui en mène large depuis le 26 mars s’est
permis encore de faire la promotion des méga hôpitaux en PPP, qu’elle veut
réaliser pour le bénéfice des (sic) citoyens de Montréal.
Depuis qu’elle est au pouvoir en 2003, elle et son compagnon Crapet
Charest brûlent d’envie de voir se réaliser des projets en PPP, malgré une
forte opposition de l’opinion publique. Depuis, les médias du Québec, par
le biais d’une majorité de rédacteurs financiers favorables à ce concept,
nous démontrent que tout devient soudainement possible grâce à ce nouveau
schème de gestion que sont les PPP : salles de concerts ; routes ; hôpitaux
; CHSLD ; arénas ; etc.
Cependant, la vrai priorité pour Mme Jérôme-Forget, et son entourage de
parasites anglophiles, c’est d’ouvrir l’exploitation des infrastructures
publiques du Québec aux intérêts privés internationaux, surtout ceux issus
de l’anglosphère.
Mme Jérôme-Forget, de par sa formation à l’université de Londres et à
McGill, ainsi que par son engagement professionnel auprès du conseil
médical du Canada et de l’institut d’études canadian, entre autres, a fait
la démonstration, à plusieurs occasions, de ses penchants pour ce monde
très circonscrit de Toronto, ce petit cercle de ceux qui sont
particulièrement actifs dans l’assurance et l’immobilier. Des groupes
d’intérêts très proches du PLQ, financièrement.
Au mois de décembre 2006, lors d’une conférence organisée par le conseil
canadian pour les PPP tenue à Toronto, Mme la super patronne a expliqué aux
assistants de cette conférence qu’au Québec, les employés du secteur public
sont trop incompétents pour planifier quoi que çe soit. Elle leur a dit
qu’ils ont planifié une ligne de métro qui finissait dans une rivière et
que certains projets d’hôpitaux sont sujets à 1000 changements coûteux.
Les déclarations qu’elle fit ce soir-là au sujet de la ligne de métro et
des projets d’hôpitaux se sont avérées à être des fabrications. Mme
Taschereau, son attachée de presse, n’a pas pu préciser de quels projets
hospitaliers il s’agissait, disant que c’était un exemple parmi d’autres.
Pour ce qui en est des concepteurs de la ligne de Métro vers Laval qui
n’étaient pourtant pas des fonctionnaires, mais bien des ingénieurs d’une
compagnie privée, son attachée de presse a expliqué que les remarques de
Mme Jérôme-Forget sur le prolongement de la ligne de métro étaient des
figures de style.
Revenons maintenant à la construction du CHUM et du CUSM à Montréal. Le
neurologique ministre Couillard, assisté par ses brillants planificateurs
du ministère de la Santé, ont décidé de construire - à des endroits du
centre-ville qui sont déjà engorgés - deux éventuels éléphants blancs qui
vont mobiliser plus de 3 milliards de dollars en investissements. Les
anglophones vont disposer de près de 1,2 milliard pour bâtir leur propre
méga centre hospitalier. Les anglophones, qui représentent à peu près 12%
de la population de Montréal, vont disposer de près de 40% de cette manne.
Ce projet d’hôpital universitaire va aider directement la minorité
anglophone à angliciser davantage les nouveaux venus au Québec.
Je me demande si les communautés francophones du Nouveau-Brunswick, ou de
l'Ontario, disposent de subventions dans des proportions semblables?
Par ailleurs, quand on sait ce que ça coûte à l’État québécois pour former
des médecins et que ceux de McGill optent, à plus de 50%, pour aller
pratiquer ailleurs après leur formation, je pense qu’il est temps de revoir
les droits accordés à cette aristocratie de professionnels.
Pour revenir aux PPP, des fonctionnaires du ministère de la Santé du
Royaume-Uni ont déjà prévenu les dirigeants des centres hospitaliers de
l’université de Montréal (CHUM) et de l’université McGill (CUSM) qu’il
n’était pas avantageux de construire de très gros hôpitaux en partenariat
avec le secteur privé.
Peu importe. Depuis 2005, par l'orchestration d'une campagne médiatique
du tant populaire gouvernement en place, un nouvel élan est donné pour les
projets de PPP avec l’agence PPP, créée par le gouvernement Charest avec un
budget total de 7,1 millions. Son P.D.G., Pierre Lefebvre, touche un
salaire de 219 300$ par année. Un salaire du domaine selon Mme
Jérôme-Forget. Je crois qu’elle se réfère ici à ce domaine bien nanti des
crosseurs de Bay street, mentionnés précédemment.
Pour épauler cette opération de charme des PPP, des organes médiatiques
tels que Radio-Canada, Gesca, Quebecor et d’autres font paraître des textes
et des reportages favorables à cette forme de gestion des biens publics.
On n’a qu’à lire les textes de nombreux journalistes et rédacteurs
d’opinions de la presse écrite au Québec pour se rendre compte l’ampleur de
cette inféodation aux intérêts des gros joueurs de Bay Street.
Dans une autre sphère d’idées, la table est mise au Québec pour un autre
genre d’opération de charme, un autre style de programme des commandites
auquel le ROC nous a habitués, celui-ci géré par l’armée pour adoucir
l’opinion publique québécoise largement défavorable à la guerre en
Afghanistan. Des parades et des échanges de drapeaux auront lieu un peu
partout au Québec pour souligner le départ, vers l'Afghanistan, de notre
chair à canon issue de Val-Cartier.
Je suis un de ceux qui croient que l’Afghanistan est un terrain de jeu
stratégique pour les forces impérialistes, et ce, depuis trop longtemps.
Il est temps que ce pays règle ses problèmes sans l’ingérence des
puissances occidentales, qu’il devienne finalement un pays souverain.
Ça vous fait peut-être penser à quelque chose?
De surcroît, je serais curieux de savoir combien de civils ont été tués en
Afghanistan depuis le début des années 1980 pour les besoins stratégiques
des diverses forces impérialistes du monde. Ça doit se chiffrer par
millions.
J'aimerais ajouter que le Canada n'est plus un pays souverain. Il est
soumis à l'empire américain et, par extension, à cette nouvelle forme
d'impérialisme économique et culturel qu'est l'anglosphère, que M. Harper
défend si bien.
Pour conclure, le poète Jacques Prévert a déjà écrit quelque chose qui
ressemble aux mots suivants : « le problème avec la guerre, c’est qu’elle
ne tue pas seulement les professionnels de la guerre, mais beaucoup de
civils ».
Daniel Sénéchal
Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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