Fidèle à ses mauvaises analyses habituelles, Alain Dubuc écrivait dans sa chronique d’hier que c’était l’option de la souveraineté qui tirait le PQ vers le bas dans la faveur des Québécois. À la lecture du sondage Léger Marketing publié dans le Devoir de ce matin, on se rend bien compte que l’indépendance récolte 41% de la faveur des Québécois, le PQ 37% et Pauline Marois 25%. Exactement le contraire de l’analyse d’Alain Dubuc. C’est Madame Marois qui tire l’option vers le bas et dans une certaine mesure le PQ aussi.
Tous les sondages nous le disent depuis le départ de Bernard Landry en 2005, l’option est toujours demeurée plus populaire que le PQ et ses chefs. Je ne comprends pas encore que cette simple constatation n’ait toujours pas eu d’effet sur le discours du PQ qui continue de tergiverser, alors que son vote s’effrite d’une élection à l’autre et que les indépendantistes le quittent lentement mais sûrement.
Quand un chef remet l’option à plus tard en prétextant que les Québécois ne seraient pas prêts et que sa popularité baisse par la suite, alors que l’option ne bouge toujours pas, cela ne veut absolument pas dire que le PQ traîne un boulet lorsqu’il parle d’indépendance. Cela signifie plutôt qu’il ne réussit pas à faire le plein de ses électeurs et des indépendantistes parce que ses chefs n’en parlent pas. Or, même si le PQ ne parle pas de souveraineté, celle-ci demeure toujours plus populaire que le parti et ses chefs. Imaginez si le PQ en faisait la promotion !
Vous pourriez avoir le plus beau produit du monde, si vous n’en faites pas la promotion et que vous en parlez le moins souvent possible, personne ne va l’acheter. Le PQ a un public cible, ce sont les indépendantistes. Il a un produit à vendre, l'indépendance. S'il ne parle pas d'indépendance à son public cible que croyez-vous qu'il va arriver? Les indépendantistes vont aller acheter le produit ailleurs! Voilà pourquoi le PQ et Pauline Marois sont moins populaires que l'option.
On pourra bien parler d’union des forces souverainistes tant qu’on voudra dans les pages de Vigile, mais il semble bien que le problème ne soit pas là. Le PQ et ses chefs devraient tout simplement tenir un discours clair sur le sujet, cesser de tergiverser, comme plusieurs indépendantistes le demandent depuis des années.
Les détracteurs du PQ disent que les Québécois ne veulent plus de référendum que de toute façon la loi sur la clarté a rendu obsolète. Qu’on le veuille ou non, il ne nous reste plus qu’une alternative, l’élection décisionnelle. Que les stratèges du PQ s’attellent à la tâche et préparent avec les dirigeants des autres partis politiques, qui défendent l’option, différents scénarios d’accession à l’indépendance à la suite de l’élection d’une majorité de députés en faveur de l’indépendance et d’une majorité absolue de votes à des partis indépendantistes.
On aura beau dire que ça ne marchera pas, si on ne l’essaie pas, on ne le saura pas. Chose certaine, si le PQ s’évertue à ne rien faire, il va continuer de brûler ses chefs les uns après les autres et poursuivre sa chute dans la faveur des Québécois et des indépendantistes jusqu’à disparaître totalement du paysage politique, alors que l’option sera toujours vivante.
C’est ce que nous dit encore une fois le sondage de ce matin.
Juste à regarder, on le voit bien, c'est simple comme bonjour !
La souveraineté plus populaire que le PQ et Marois
Souveraineté 41%, PQ 37%, Marois 25%
Chronique de Louis Lapointe
Louis Lapointe534 articles
L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fon...
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L'auteur a été avocat, chroniqueur, directeur de l'École du Barreau, cadre universitaire, administrateur d'un établissement du réseau de la santé et des services sociaux et administrateur de fondation.
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11 commentaires
Jean-Claude Michaud Répondre
7 septembre 2009C'est bizarre que personne n'allume mais le grand chef charismatique des souverainistes ces années-çi, c'est Gilles Duceppe qui devrait venir au Québec après l'élection fédérale. Il a perdu assez de temps à Ottawa. Il pourrait faire monter l'appui au Pq et à la souveraineté en autant qu'il modernise le parti et ratisse large, fasse de la place aux jeunes et entrer de nouveaux politiciens. Triste à dire mais Pauline Marois incarne le vieux PQ. Elle ne passe pas dans l'opinion publique comme chef. Elle pourrait redevenir ministre des finances dans un gouvernement du PQ.
Claude Girard Répondre
6 septembre 2009Bonnes gens de Vigile, cessez donc de vous en prendre sans arrêt aux apparatchiks et aux opportunistes du PQ qui nuisent à la cause. Il y en a, c’est sûr. Mais j’ai peine à croire que ce parti nous trompe à ce point sur ses intentions véritables. Les grands responsables de la perte de crédibilité de ce parti, ce sont l’étapisme et la stratégie référendaire malheureusement aussi vivants que dans les belles années de Claude Morin. Tant que le PQ ne changera pas de cap sur le chemin à suivre, il continuera à nous parler de souveraineté plutôt que d’indépendance et de bon gouvernement plutôt que de gouvernement national.
La stratégie étapiste est pourtant bien connue et devrait l’être des lecteurs de Vigile. Dans le but d’amadouer les nationalistes mous, prenant pour acquis que les indépendantistes n’auront d’autre choix que de voter PQ, on propose un programme de bon gouvernement avec à la marge, de simples demandes d’exercice des compétences du Québec. Même les fédéralistes sont pour ça. Une fois au pouvoir, on tente de réunir les conditions qui permettraient de tenir un référendum gagnant. En 1995, ce fut l’échec de Meech. En 2013 ou 2014, ce sera l’humiliation appréhendée du gouvernement fédéral qui refusera de nous accorder la pleine juridiction en matière genre agricole (voir le site du PQ) qui devrait alors conduire à un Meech II. C’est à ce moment qu’on ressort le référendum sur la souveraineté avec plus ou moins d’association, toujours dans le but de ne pas faire peur au bon peuple.
Bien sûr, ça ne marchera pas mais en attendant, le Québec en tant que nation stagne sinon régresse. Il n’y a pas d’alternative autre que l’abandon de cette stratégie sans issue pour s’orienter enfin sur la construction de l’état politique du Québec, Constitution de 1982 ou non. La meilleure action à prendre pour tous ceux qui ont à cœur la survie de la nation québécoise serait de forcer le PQ à attaquer la légalité illégitime de cette constitution et cesser de perdre son temps et le nôtre avec l’étapisme. La maturité politique au Québec, qui reste encore à acquérir, pourrait enfin survenir, condition première de notre émancipation collective.
Archives de Vigile Répondre
6 septembre 2009En fait, l'écart entre l'appui à l'indépendance dans ce sondage et les intentions de vote au PQ est encore plus grand que vous ne le soulignez.
Le PQ obtient 37% quand on élimine les "ne sais pas/refus de répondre".
Si on fait la même chose avec l'appui à la souveraineté, on obtient 47%.
L'écart entre le PQ et l'indépendance est plus grand que les intentions de vote à QS ou les quelques votes infracentésimales du PI. La baisse des appuis au PQ ne se dirige pas vers ces partis mais vers l'abstention.
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2009“Nous mettons nos sièges en jeu!” avait dit Trudeau-le-détestable, en 1980.
Personne alors chez les étapistes élus n’avait osé relever le défi. Personne. Muets comme des carpes !
Muets depuis comme des carpes. Depuis 1980.Et même avant. Et toujours occupés à chercher un truc, pour se dérober au combat, alors que le passage obligé est l’élection, qui est le combat par excellence.
C’est de l’excellence qu’adviendrait la légitimité nécessaire à un gouvernement indépendantiste, nécessairement républicain. Pas d’un truc.
Rien à voir avec la magie, tout çà.
La pensée magique serait celle à l’effet que l’indépendance adviendrait en n’en parlant jamais, ou son exact contraire, qui consisterait à en parler 24 heures par jour.
M. Lapointe, vous jetez un pavé (de plus) dans une mare pour le moins suspecte…
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2009Bravo, cher Monsieur. Votre analyse est correcte.
Il faut se débarasser d'un vieux bazou qui fait du sur place.Comme le PQ. Si celui-ci, comme le BLOC, ne parle plus de son option c'est qu'il la renie ou qu'il n'y croit plus.
Et je suis tout à fait d'accord avec vous sur les citations. Il n'y a rien de pire que quelqu'un qui sort une ou deux lignes d'un texte et qui en fait un commentaire qui déforme l'idée de l'auteur.
NT
Archives de Vigile Répondre
5 septembre 2009Mieux vaut tard que jamais. Les constatations amenées par M. Lapointe ces derniers jours ont été faites par de nombreux indépendantistes il y a longtemps. Ceux qui sont au PI, par exemple. Et pourtant on leur fait la vie dure dans les cercles souverainistes contrôlés par le PQ. Demandons-nous pourquoi.
Il n'y aura pas d'États généraux fructueux s'ils débouchent sur une invitation à réintégrer les rangs du PQ, qu'on se le tienne pour dit. Nous avons déjà vu neiger, et cela ne marchera pas. Le grand problème de l'organisateur des États généraux est qu'il est lui-même résolument et définitivement péquiste. C'est-à-dire non crédible. (Évidemment, je m'attends à recevoir des huées ici).
La seule voie possible pour les indépendantistes est de se donner leur propre alternative, que ce soit au sein du PI (ce que je souhaite, mais il devrait être sérieusement réformé) ou d'un nouveau parti indépendantiste, qui ne serait pas contrôlé par les apparatchiks du PQ. Un parti qui ne prônerait que l'indépendance, et non pas l'autonomie.
Claude G. Thompson Répondre
5 septembre 2009Monsieur Lapointe
Vous écrivez :
« Que les stratèges du PQ s’attellent à la tâche et préparent avec les dirigeants des autres partis politiques, qui défendent l’option, différents scénarios d’accession à l’indépendance à la suite de l’élection d’une majorité de députés en faveur de l’indépendance et d’une majorité absolue de votes à des partis indépendantistes. »
J’ai de plus en plus l’impression que c’est là la voie qui finira par triompher. À ma connaissance, la venue de Q.S. et du P.I. avait pour but d’accélérer le processus de l’accession à l’indépendance parce que le PQ faisait du sur-place et ne répondait plus de son article premier. Si les choses continuent d’aller comme elles vont, il me semble plutôt que les divisions qui en résultent ne pourront qu’élargir le fossé qui nous sépare de l’indépendance. Plus longtemps durera la division des votes, plus éloignée se fera la constitution du pays. L’idée d’une coalition, tel que l’ont défendue avec courage et obstination plusieurs intervenants depuis bientôt un an, m’apparaît le plus sûr moyen d’y parvenir.
Les dirigeants des organisations concernées seront-ils capables de mettre leur égo de côté et de faire prévaloir la nation sur les partis?
J’espère que nous aurons la maturité nécessaire pour que cela advienne. Ce ne sont pas les individus qui font les peuples, ce sont les collectivités. Les individus s’y épanouissent et font partie de la collectivité, cette collectivité formant le peuple. Les chefs politiques devraient le savoir et se conduire en conséquence tout en cessant de croire qu’ils ont le monopole de la vérité. C’est tous ensemble que nous devons réagir et agir.
Claude G. Thompson
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
5 septembre 2009Monsieur Lapointe,
Ce qui est un fait, dans les propos de M. Bousquet, c’est que nous ne sommes pas assez d’indépendantistes convaincus au Québec pour nous voter la forte majorité nécessaire à obtenir l’approbation internationale. Car, que l’on parle de référendum ou d’élection décisionnelle, nous ne réussirons pas à sortir Ottawa de notre territoire avec une majorité inférieure à 60%, au pif. Et tant que notre meilleur allié, la France, sera soumis à la haute finance canadian, cette approbation internationale sera fonction d’une majorité encore plus forte !
Quant aux efforts d’UNION de tous les indépendantistes fournis depuis des mois sur Vigile, ils n’ont encore retenu l’appui ni du PQ ni de sa chef actuelle. À cause de cela, on peut considérer comme pieux votre vœu :
« Que les stratèges du PQ s’attellent à la tâche et préparent avec les dirigeants des autres partis politiques, qui défendent l’option, différents scénarios d’accession à l’indépendance à la suite de l’élection d’une majorité de députés en faveur de l’indépendance et d’une majorité absolue de votes à des partis indépendantistes. »
Cette hypothèse est incompatible avec le projet de Mme Marois de « gouvernance souverainiste » que plusieurs qualifient de « provincialiste ». C’est plutôt la politique, remémorée ces jours-ci, de l’autonomie, chère à Duplessis : reprendre notre butin…
Les plus cyniques verront dans votre analyse du sondage la preuve de l’opportunisme de la chef actuelle : Elle réussit tellement bien à se démarquer de l’option d’indépendance qu’elle va devenir plus tôt qu’on pense première Premier ministre du Québec, mais dans le Parti Libéral.
Raymond Poulin Répondre
5 septembre 2009Les plus grandes vérités politiques sont parfois les plus simples, ce que vous illustrez aujourd’hui. La tentative d’union des indépendantistes part du même constat et découle du raisonnement suivant : chercher, dans les conditions actuelles, à créer ou promouvoir un parti de substitution au PQ signifierait aggraver les conséquences de la lutte des indépendantistes entre eux — ce choix s’imposerait cependant si le PQ continuait de péricliter rapidement. Par conséquent, il vaut mieux tenter d’en arriver à un programme commun de souveraineté que chaque parti, tout en conservant ses autres caractères propres, s’engage à défendre et pour lequel il fait front commun en campagne électorale, ce qui suppose alors une entente de désistement et de ralliement, dans chaque comté, quelques jours avant le vote, afin de former, le cas échéant, un gouvernement de coalition indépendantiste. Ce mouvement d’union pourrait éventuellement agir de concert avec les états généraux des formations et autres mouvements indépendantistes, qu’est censé organiser Gilbert Paquette. Il est possible qu’aucune de ces tentatives ne réussisse, mais la seule manière de le savoir est d’agir. Il est également possible que le Parti québécois refuse de s’associer à ces tentatives, auquel cas les dizaines de milliers d’indépendantistes non péquistes (et probablement des membres actuels du PQ) n’auraient d’autre choix que de tout faire pour démembrer ce parti et lui substituer une autre organisation. On ne peut attendre indéfiniment que le Parti québécois se conduise enfin selon ce qu’il prétend être, présente un programme en conséquence et entreprenne l’action publique nécessaire en fonction avant tout de préparer l’indépendance advenant une victoire électorale à la suite d’une élection décisionnelle. Pauline Marois et son état-major ont encore la possibilité de redresser leur trajectoire, mais aucune excuse de ne pas le faire. Il faut en revenir à la règle Parizeau : «Quand on veut faire l’indépendance, il faut le dire, clairement» et «Il faut en parler avant, pendant et après les élections».
Louis Lapointe Répondre
5 septembre 2009Bonjour M. Bousquet,
Votre commentaire de ce matin est teinté de mauvaise foi. En plus de déformer mes propos, vous me citez mal en alignant des mots et des phrases qui changent le sens de mon message et en plus, dans ce même cas, vous utilisez les guillemets comme si vous me citiez dans le texte, alors qu’il n’en est rien. J’inviterais donc les lecteurs de Vigile à ne pas trop prêter foi à votre commentaire de ce matin qui transpire la malhonnêteté intellectuelle.
L.L.
Gilles Bousquet Répondre
5 septembre 2009M. Lapointe écrit : «Vous pourriez avoir le plus beau produit du monde, si vous n’en faites pas la promotion et que vous en parlez le moins souvent possible, personne ne va l’acheter. Le PQ a un public cible, ce sont les indépendantistes. Il a un produit à vendre, l’indépendance.»
Le public cible me semble être les fédéralistes aussi vu qu’il n’y a pas assez d’indépendantistes pour faire une bonne majorité.
Le PI n'a parlé que de ça, l'indépendance du Québec mais n'a récolté que des miettes. Trop de Québécois placent la souveraineté, loin derrière d'autres priorités comme : Un bon travail, la santé, l'affection, une maison, des vacances etc. Pas facile de convaincre un fédéraliste.
M. Lapointe ajoute : «l’élection décisionnelle, juste à regarder, on le voit bien, c’est simple comme bonjour ! ».
Du genre, si vous élisez une majorité de députés souverainistes, bingo ! Ça sera la souveraineté ? Même M. Parizeau, un brave parmi les braves, ne s’est pas risqué à ça en 1994. Ça me semble encore plus risqué en 2009 avec 59 % de fédéralistes au Québec.
La vérité c’est que les souverainistes sont divisés entre le PQ, Québec solidaire et l’ADQ. « Si on se fie aux résultas des élections, il n’y en a que o, o5 % au PI ».
L y a 12 points entre la popularité de Mme Marois et celle du PQ. Probablement 8 points vont à Québec solidaire et 4 à l’ADQ. On a le compte.
Qui vous voyez de mieux à la tête du PQ ?
Quoi faire ? Unir les souverainistes, sous la gouverne du PQ, le navire amiral" pour faire élire plus de souverainistes qui prendraient le pouvoir afin de brasser le fédéral pour, comme disait Séraphin Poudrier dans les Belles histoires,, lui faire râler son dernier râlement, ce que ne fera jamais M. full-provincial Charest.