La fin de l'illusion référendaire
Depuis que le référendum s'est imposé comme mode d'accession à la souveraineté, on s'est bercé de l'illusion qu'il suffisait de convaincre une majorité de voter OUI pour accéder automatiquement à la souveraineté. Deux chroniques publiées en ce 15e anniversaire du Référendum de 1995, nous obligent à mettre fin à cette illusion référendaire.
Dans son blogue J F Lisée revient sur la position de Jean Chrétien à l'effet que le gouvernement du Canada n'allait pas reconnaître une victoire du OUI en 1995: Pile on perdait, face on ne gagnait pas.
Jean-Claude Leclerc, dans Le Devoir, nous apprend qu'un plan contingent avait été mis en place par Ottawa en cas de victoire du OUI: "Plus tard, parlant du référendum québécois qu’Ottawa faillit perdre en 1995, Jocelyne Bourgon, en quittant le Conseil privé, avouera au Globe and Mail que ce fut son pire moment. N’avait-on pas alors critiqué le fédéral pour s’être si peu préparé à un pareil résultat, lui fait remarquer Edward Greenspon, l’interviewer. La plus haute fonctionnaire du pays réplique: «I think that people do not know what was the state of readiness, and that’s the way it should be.» (1)
Connaissant les libéraux, ce plan contingent comprenait nécessairement un volet militaire. Ajouter à cela
la meute de partionnistes qui seraient sortis de leurs cages pour l'occasion, lesquels auraient fait voir une lacune importante du camp du OUI: l'absence d'un plan contingent visant le contrôle effectif de notre territoire. Et vous avez là une idée du véritable rapport de forces qui se serait joué à ce moment-là. La véritable leçon de 1995, c'est qu'il faut prendre acte que si le OUI l'avait emporté, le rapport de force n'était pas favorable pour rendre effective cette décision: "Car en octobre 1995, il fallait gagner le référendum, mais il fallait ensuite gagner la souveraineté." (J.F. Lisée). Welcome to Realpolitik.
Faut-il en conclure qu'il n'y a rien à faire pour sortir de la cage à castor, aussi longtemps qu'Ottawa refusera de jouer le jeu démocratique ? Non, la seule chose qu'il y a à conclure, c'est qu'il faut prendre acte d'un constat géopolitique incontournable: seul un rapport de force favorable mène au changement de statut d'un État. Ceux qui, par convictions aveugles, s'accrochent à cette obsession référendaire, en ignorant totalement les forces qui s'y opposent, nuisent plus à la cause qu'ils n'y contribuent: "Les convictions sont des ennemis de la vérité, plus dangereux que les mensonges" (F.N.). C'est cette hantise qu'un gouvernement souverainiste s'enfermerait dans un échéancier référendaire fermé que craint la population, crainte qui se reflète dans les sondages sur la souveraineté. C'est pourquoi le référendum est devenu un repoussoir si utile aux fédéralistes.
Il urge de mettre fin à cette illusion que le référendum égale automatiquement souveraineté; et, que sa mise de côté égale faire le deuil du projet. La réalité politique la plus élémentaire nous commande de revoir nos "schémas de référence habituels" (J. Facal). Il faut changer de paradigme et ramener le projet dans le champ du réel: dégager une stratégie afin de bâtir ce nécessaire rapport de force avec l'État canadien avant de passer à l'acte.
C'est ce que propose le Plan Marois (lequel découle du Plan Larose). Compte tenue des débats qu'il suscite, on peut dire qu'il s'agit d'un difficile changement de paradigme.
***
Le Plan Marois découle de deux constats géopolitiques incontournables:
UN: Le changement de statut qui mène à la souveraineté résultera d'un rapport de force favorable entre l'État du Québec et l'État canadien. Il faut donc bâtir ce rapport de force.
DEUX: Le déterminant de la politique c’est l’État. C’est donc les assises de l’État du Québec qu’il faut consolider pour en augmenter le potentiel afin de le placer dans un rapport de force favorable avec l’État canadien.
Certaines critiques du Plan Marois l'on réduit à une proposition illusoire de quémandage de pouvoirs auprès du fédéral; au mieux on obtient quelque chose et on s'enferme soi-même dans le fédéralisme renouvelé; au pire on consacre notre impuissance. En fait, ce plan contient des volets qui sont de loin plus porteurs pour la cause si on les examine au mérite. J'en retiens deux qui supposent une stratégie d'État d'envergure à condition d'être assumer par un leadership proactif: la Constitution de l'État du Québec (dans le prolongement de la Loi 99, par laquelle le Québec s'est reconnu comme un État de jure); et, la proposition d'une politique d'indépendance énergétique.
La Constitution de l'État du Québec
Donc pour contrer la Constitution canadienne il nous faut, au nom du principe de l’équivalence (doctrine d'État), adopter en grande priorité une Constitution de l’État du Québec. Constitution d’État (et non de province), incluant une Charte des droits, une Charte de la laïcité et un Code de citoyenneté. Cette Constitution pourrait être adoptée, dans un premier temps, sous réserve des articles 41 et 45 de la Constitution canadienne ; elle contiendrait une clause de rupture à être activée en temps opportun.
Certains pensent qu’il faut plutôt attendre le lendemain du Grand Soir pour se doter d’une Constitution d’État, sinon on s’enferme soi-même dans la cage à castor canadienne. Il faut plutôt être d’avis que la vaste consultation publique menant à l’adoption de notre propre Constitution d’État (et non de province, j'insiste) serait l’occasion d’un exercice pédagogique extraordinaire, lequel permettrait au peuple de dessiner les contours plus précis d’un État souverain ; un pas concret vers la rupture.
Il est entendu que l’Assemblée nationale postulerait que notre Constitution a préséance sur la Constitution canadienne, suivant en cela la posture prise dans l’adoption de la Loi 99 qui répudiait la Loi C 20. Il est à prévoir que cela mènerait à un conflit de légitimité entre les deux Constitutions. C’est ici que la clause de rupture prend toute sa pertinence ; le peuple aurait alors à trancher entre une Constitution qui lui fut imposée, rejetée unanimement par l'Assemblée nationale, et celle qu’il se serait donnée démocratiquement. La démocratie étant l'adhésion raisonnée et volontaire à l'État, le choix n’aura jamais été aussi clair.
En s'assurant une majorité d'appui durant le parcours, on isolerait ainsi les forces du statu quo. Il y aurait là un avantage stratégique déterminant pour la suite de l'histoire, obtenu sans grand risque.
La politique d'indépendance énergétique
Depuis 150 ans, l'énergie (sa disponibilité et ses coûts) a été la ligne portante du développement des États dans le monde. Au Québec, la nationalisation de l'hydro-électricité a donné un souffle déterminant à la Révolution tranquille et au Québec. Depuis la prise du pouvoir par les libéraux, les choix stratégiques de l'Hydro-Québec, dans toute la filière énergétique, ont été fait en fonction de servir systématiquement les intérêts privés des amis libéraux plutôt que ceux du bien publique. Les conséquences de ces orientations libérales sont d'une telle ampleur qu'il faut parler clairement de trahison de l'intérêt national. Il est urgent de reprendre le contrôle de notre État et de redevenir "Maître de nos ressources". Le projet d'indépendance énergétique inscrit dans le Plan Marois est une stratégie d'État d'envergure qui a le même potentiel que le projet de nationalisation de l'hydro-électricité de Jean Lesage; proposition qui lui a permis, après avoir pris le pouvoir de justesse en 1960, d'être réélu en 1962 avec 55% des voix.
La deuxième Révolution tranquille
Ces deux volets du Plan Marois, ajoutés à la volonté d'ouvrir des fronts multiples (2) pour "faire bouger les lignes" (G. Larose), ont le potentiel de créer une dynamique politique évoquant une deuxième Révolution tranquille. Rappelons que la première a créé une dynamique qui a transformé la plupart des acteurs politique qui l'ont amorcée, de fédéralistes à souverainistes; ce qui a donné naissance à un mouvement souverainiste de masse. De plus elle a transformé l'identité d'un peuple: de canadien-français à québécois (en adéquation avec le territoire de l’État). C'est aussi à cette époque que le terme d'État du Québec apparaît clairement dans le discours politique. René Lévesque, dans son rapport de force avec les "trusts" anglo-saxons qui s'opposaient à la nationalisation de l'Hydro, a fait ce constat: "Nous n'avions que notre État Québec". Il avait compris que "Seul l'État agit avec envergure" (J.R.M. Sauvé).
Pendant que le Canada se définit sans nous, le Plan Marois propose de redéfinir résolument le Québec sans lui. Au bout du parcours de ces deux États qui s'éloignent l'un de l'autre, on peut entrevoir le point de rupture. C'est pour nous placer dans un rapport de force favorable pour ce rendez-vous avec l'histoire que ce plan prend toute sa pertinence.
Non il ne s'agit pas d'un éloignement de la souveraineté, au contraire, il représente la seule voie réaliste qui y mène. À condition de changer de paradigme:
Le difficile changement de paradigme.
..........
(1) http://www.ledevoir.com/politique/quebec/309901/les-dessous-d-octobre-1970-l-armee-sera-la-vraie-gardienne-de-l-unite-nationale
(2) http://qc.news.yahoo.com/s/yahoocanada/100621/canada/lester__r_f_rendum___la_prochaine_fois_doit__tre_la_bonne__parce_qu_elle_va__tre_la_derni_re
Stratégie: Le Plan Marois
Le difficile changement de paradigme
Pendant que le Canada se définit sans nous, le Plan Marois propose de redéfinir résolument le Québec sans lui.
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21 commentaires
Jean-Claude Pomerleau Répondre
23 octobre 2011NOUVELLE - 21 octobre 2011
Discours de Pauline Marois à la Chambre de commerce et d'industrie de la rive-sud : « Agir pour créer la richesse » (notes d'allocution)
(...)
« Nous ne sommes pas tous d’accord sur la question de l’avenir du Québec, mais vous serez tous d’accord avec moi pour dire que le Québec doit retrouver un rapport de force face à Ottawa. Et contrairement à d’autres, je n’attendrai pas 10 ans! Je suis ouverte à la discussion et capable de négocier. J’ai même arraché un amendement constitutionnel au gouvernement Chrétien comme ministre de l'Éducation!
« Mais nous devons en finir avec l’attentisme, l’immobilisme, les faux-fuyants. C’est à nous et à personne d’autre de prendre les décisions qui sont cruciales pour notre avenir!
« Au cours des dernières décennies, depuis la Révolution tranquille, le Québec a été en mode rattrapage sur le plan économique. Il est temps pour notre peuple de passer à un autre mode : celui du dépassement. Nous avons les atouts pour devenir une des sociétés les plus prospères en Amérique.
« Nous avons toutes les cartes en main : l’énergie et les cerveaux. Nous avons tout ce qu’il faut pour réussir de façon éclatante, particulièrement ici, sur la rive-sud. Tout ce qui manque, c’est une volonté ferme de reprendre le contrôle de notre État, de remettre l’État au service du Québec, de remettre le Québec sur la voie de la prospérité.
« C’est ce que je veux faire et je veux le faire avec vous.
« Merci. »
http://pq.org/actualite/nouvelles/discours_de_pauline_marois_a_la_chambre_de_commerce_et_d_industrie_de_la_rive_su
...
JCPomerleau
Jean-Claude Pomerleau Répondre
16 juin 2011Voici une déclaration importante de Mme Marois sur la Constitution du Québec, dans laquelle elle s'engage a assumer le conflit de légitimité avec:
"Pour réaliser de vrais changements dans ce domaine, ça prend du courage. Nous allons nous heurter au Canada, à sa Constitution, à sa Charte, à sa politique du multiculturalisme. Nous ferons la démonstration aux Québécois que dans ce domaine, le pays du Québec sera libre de définir lui-même sa politique linguistique et sa citoyenneté, ce qui est infiniment mieux que la situation actuelle. "
(...)
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/325570/parti-quebecois-le-courage-de-changer
..
JCPomerleau
Jean-Claude Pomerleau Répondre
16 avril 2011« Imaginez lorsque l'indépendance énergétique rejoindra l'indépendance politique ! » (Pauline Marois, déclaration du 15 avril 2011)
JCPomerlea
Archives de Vigile Répondre
15 avril 2011Biensûr que les Québécois se souhaitent une constitution, mais ils ne veulent pas se la faire imposer comme c'est le cas de la constitution fédérale.
Il y a des points fondamentaux qui doivent être débatus.
Voulons-nous un État de primauté du droit (rule of law) ou rester dans notre code civil français actuel ?
Personnellement, sans la primauté du droit, je quitte le Québec.
Si cette constitution nous impose cet athéisme que des groupes d'intérêts déguisent en laïcité, je quitte le Québec.
Si cette constitution reconnaît les anglophones comme nation à l'intérieur du Québec (comme le propose Marois), aussi bien quitter pour le ROC car cette nation aura encore plus de pouvoir pour prendre contrôle du Québec avec l'appui du Canada.
Il est là le problème.
Les trois quarts des Québécois souhaitent une constitution pour le Québec, ce qui fait d'eux des nationaux, mais ils boudent le PQ qui se dit national. Pourquoi ?
La raison est que les Québécois craignent, comme moi, de finir dans une dictature. Un État qui décide de tout. C'est celà que le gouvernement péquiste de 1994 à 2003 a montré aux Québécois et c'est la raison de sa débâcle et plongée dans les abîmes pendant 8 ans !
C'est là-dessus que surfent les libéraux et la droite, mais aussi le fédéral avec sa constitution. Les Québécois se voient déjà devoir utiliser la Cour Suprême fédérale pour se défendre de jugements arbitraires au Québec. Une constitution fédérale qui nous assure la "common law", en échange de l'imposition du multiculturalisme.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
2 avril 2011Oui à la Constitution québécoise !
par L'actualité / 29 Mars 2011
http://balancer.lactualite.com/politique/oui-la-constitution-quebecoise
Plus des deux tiers des Québécois estiment que le Québec devrait se doter de sa propre Constitution, selon un sondage CROP-L’actualité.
Voilà qui devrait sourire au Parti québécois, qui, s'il prend le pouvoir aux prochaines élections, compte faire adopter une Constitution québécoise. Celle-ci affirmera entre autres la primauté de la langue française, l'égalité entre les femmes et les hommes ainsi que la laïcité des institutions publiques.
****
Sachant que la Constitution canadienne permet aux provinces de se doter de leur propre Constitution et que la Colombie-Britannique dispose déjà de la sienne, seriez-vous d'accord ou non pour que le Québec se dote aussi de sa propre Constitution, comme le propose le Parti québécois ?
Tout à fait / Plutôt d'accord 67 %
Tout à fait / Plutôt en désaccord 33 %
Sondage CROP-L'actualité mené par l'intermédiaire d'un panel Web auprès de 1 000 adultes du 18 au 21 janvier 2011.
...
JCPomerleau
Jean-Claude Pomerleau Répondre
18 décembre 2010Le fédéral confirme que le Québec peut se doter d'une constitution, sous réserve de l'article 45 de la Constitution canadienne de 1982:
http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/politique-quebecoise/201012/17/01-4353630-le-quebec-pourrait-se-doterde-sa-propre-constitution.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_B4_manchettes_231_accueil_POS2
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
25 novembre 2010Jean Claude Pomerleau
Merci, votre texte est excellent, ainsi que les textes auquels il réfère. En effet, si on est assez naïfs pour croire que tout ce qui a été préparé par le Canada pour contrer un référendum gagnant en 1995 a été un ‘Love-In’ douteux, c’est qu’on ne veut pas savoir que les Mesures de Guerres, en 70, ont établi un précédent plutôt inquétant de domination militaire sur le Québec. Je suis tout à fait d’accord aussi avec la proposition disant que les Canadiens n’ont plus peur d’un éventuel référendum car il y a de moins en moins de chances, démographiquement, que nous gagnons ce référendum en respectant leur loi sur la ‘clarté’.
Normand Lester l’exprime très bien: il est temps que nous soyons aussi stratèges qu’eux, si nous désirons survivre en tant que nation française d’Amérique du Nord.
Le Plan Marois est porteur d’avenir pour la souveraineté du Québec. Ce n’est pas pour rien qu’il y ait eu, encore récemment, une montée de critiques concertées à son égard: Pauline Marois fait peur à ceux qui voient loin et qui voudraient bien continuer à nous voler impunément.
Quand à ces ‘électrons libres’ de la cause souverainiste, qui préfèrent faire de la souveraineté leur propre gloriole, donc n’importe quand, tout-de-suite, et n’importe comment, maintenant; j’espère que les amis du Plan Marois, qui ont une plume ratissant aussi large que la vôtre, vont affûter leurs crayons pour écrire d’intelligentes et désarmantes rebuffades.
Je suis persuadée que plusieurs délégués au congrès d’avril seraient enchantés d’avoir de tels textes en poche et en bouche pour être prêts à soutenir Pauline Marois contre ces ‘taupes’ et autres fantoches.
Utilisons notre intelligence, nos ressources, nos connaissances, et notre expérience pour s’assurer la victoire. La prochaine fois sera la bonne.
Un changement de paradigme, en effet!
Archives de Vigile Répondre
22 novembre 2010Mon Général...
Avec Bernard Landry le PQ recueillait 23,1 % des électeurs inscrits. Avec Boisclair, 20,0 % et Marois 19,9 %
Dans cette plage d'appui de l'électorat, croyez-vous que le PQ a le soutien nécessaire pour mettre en oeuvre un changement de paradigme ? Voire, Constitution de l'État et indépendance énergétique ?...
5 novembre 2010, par Pierre Bouchard, Escoumins
Prenons le pouvoir et ensuite on va commencer à construire. C’est exactement cela qui cloche, ça ne marche pas.
Lors des deux derniers mandats du PQ au gouvernement, le parti et ses députés se sont comportés exactement selon les règles fédéralistes, membres de l'unité anglo-canadienne.
Ils ont maintenu le régime colonialiste à l'éducation. Maintenu le régime d'apartheid pour la minorité blanche anglo-canadienne du Québec. Maintenu les bonnes relations avec l'unité anglo-canadienne, selon les règles du parlement d'Ottawa et de la Constitution canadienne modifiée sans référendum, de 1982.
Le PQ a prouvé, c'est dans son dossier, qu'on ne peut croire ou faire confiance à ce que son chef et ses députés proposent.
Le plan Marois n'est que de l'autonomisme, selon les 50 jeunes souverainistes dissidents. Juste un truc en prévision de l'élection. Après, ce sera différent. Rien n'indique que le parti aura un comportement différent de ces deux derniers mandats.
Pauline Marois est clairement une cheffe d'identité bailingue et d'appartenance canadienne. Confirmée dans sa façon de changer et gérer le PQ, par l'appui des fédéralistes l'honorable Stéphane Dion, Lord Dubuc ov Geska et Sir Andrew Pratt ov Geska.
Pauline Marois ne fait pas concurrence au chef du QLP, John Charest, dans l'opinion des électeurs.
Pauline Marois contribue à sa propre défaite par la division du votre francophone, en appelant le chef du QLP Jean Charest, au lieu de John Charest, depuis qu'elle est au PQ. En répondant aux anglophones, en « anglais », tout comme les libéraux et les immigrants.
Ce profil, cette façon de faire de Pauline, cette stratégie PQ a déjà échoué et continuera d'échouer.
SP
Jean-Claude Pomerleau Répondre
15 novembre 2010Sondage
Le référendum, un repoussoir:
http://www.ledevoir.com/politique/quebec/311011/sondage-leger-marketing-le-devoir-referendum-les-quebecois-ne-sont-pas-presses
JCPomerleau
Jean-Claude Pomerleau Répondre
6 novembre 2010@ Gébé Tremblay
M Larose est celui qui a amener le changement de paradigme: La gouvernance souverainiste. Il n'aime pas l'idée que cela puisse se décrire comme poser des gestes de souveraineté. Il s'agit pour lui de poser des "fondamentaux de la souveraineté", bref des actes d'État.
La proposition d'une Constitution d'État, faisant du français une langue d'État, apparaît à la 18 e minutes du vidéo. Donc Larose l'a clairement évoqué. Et sa proposition n'a rien à voir avec celle de M Turpp, qui est une proposition provincialiste sans envergure politique.
L'intervention de M Larose est relativement court et il n'a pas sortie tous les lapins de son chapeau, si bien qu'on ne sait pas si l'indépendance énergétique y était. Possible qu'il s'agit d'un enrichissement de son plan qui s'est ajouté par la suite.
Peu importe, les détails il s'agit de comprendre que ce plan qui a été un "work in progress" est maintenant le plan de match du mouvement.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
6 novembre 2010J'ai regardé la vidéo, M. Pomerleau, et M. Larose n'y parle pas des champs de constitution que vous avez suggéré ni de souveraineté énergétique.
Il suggère de créer l'assurance chomage du Québec, la nationalisation de l'eau et de décréter la langue française comme langue officielle de l'État.
L'idée de constitution date de 2004. C'est sur le forum du site du Conseil de la Souveraineté du Québec que les militants avons proposé cette idée et avons proposé aux dirigeants (Gérald Larose) du site de structurer le forum de sorte que l'onpuisse construire cette constitution avec toutes les idées des citoyens. La réponse est venue quelques semaines plus tard par la fermeture définitive du forum.
C'est Daniel Turp plus tard qui a repris l'idée.
Pour ce qui est de la souveraineté énergétique, c'est un des chapitres du livre de Lisée.
M. Pomerleau, aucune politique de souveraineté n'aboutira si la nation ne possède pas le contrôle de sa monnaie. Ce n'est pas par la nationalisation de l'eau qu'il faut commencer, mais par celle de la monnaie. Il serait plus productif de nationaliser les Caisses Desjardins.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
6 novembre 2010Le Plan Larose, expliqué par lui-même. (à partir de la 6 e minute):
http://video.google.fr/videoplay?docid=-5964693339976922865#
Cet explications sont importantes car le seul parti souverainiste qui peut prendre le pouvoir a adopté le Plan Larose. En écoutant attentivement on se rendra compte que ce plan n'a rien de statique, en fait il s'agit d'un plan qui fait de l'État le déterminant de l'action politique. Cela nous change des débats littéraires.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2010L’indépendance réfère spécifiquement au moment de rupture. Dans le contexte de notre débat national, elle désigne l’intensité d’une conviction.
La souveraineté désigne le statut permanent d’un État suite à la rupture, qu’est l’indépendance.
M. Pomerleau, cette rupture est le fait de la nation. C'est celle-ci qui établi l'État. Pas le contraire.
Nicole Hébert Répondre
5 novembre 2010Je sais M.Pomerleau, mais comme ils sont souvent utilisés indifféremment par nous,je souligne que je préfère l"accompli"...
Mais je venais compléter la petite liste de nos forces à-lier: le Conseil de la Souveraineté, les IPSOS, le MNQ, les Sociétés Saint-Jean-Baptiste, Québec solidaire...et... bisn sûr Vigile, au plus grand déplaisir de notre JJJ non pas national mais fédéral! Y'en a d'autres?
Jean-Claude Pomerleau Répondre
5 novembre 2010@ Mme Nicole Hébert
L'indépendance réfère spécifiquement au moment de rupture. Dans le contexte de notre débat national, elle désigne l'intensité d'une conviction.
La souveraineté désigne le statut permanent d'un État suite à la rupture, qu'est l'indépendance.
JCPomerleau
Nicole Hébert Répondre
5 novembre 2010Clair comme de l'eau de roche, M. Pomerleau. Comme votre texte est public, je m'en sers dans mes envois "réveille-matin". Et oui, ce plan Marois - inspiré de Larose, de Lisée et de bien d'autres car je crois que c'est une des forces de P.M de reconnaître et utiliser l,apport de tous. Ce plan m'apparaît de plus en plus intelligent! Qu'il soit déjà en train de s'appliquer au niveau de la préparation-terrain, j'ai pu le constater. Qu'il puisse se raffiner d'ici le Congrès d'avril avec la collaboration de tous les cerveaux disponibles, c'est encore mieux. Qu'il fasse son chemin en même temps que l'on parle de souveraineté* , c'est le fameux "on peut marcher tout en mâchant de la gomme" que quelqu'un a rappelé ici récemment. Et que tout cela se fasse pendant qu'en parallèle, le RRQ - avec Sylvain Racine, de son exil en Suède, des jeunes et des plus vieux - tapissent des morceaux de pays d'affiches pleines d'humour, je trouve que ça commence à faire un BEAU PLAN! Ajoutons l'Appel citoyen du Collectif du 5 mai, les pétitions et la persévérance de Luc Archambault, la venue de cette coalition de syndicalistes - pour le moment - visant à contrer les discours de la droite, etc (j'en passe)... je crois que c'est cela l'union des forces. J'ai envie de participer de plus en plus à cette levée de Québécois pour le OUI à nous-mêmes. Et on dirait bien que ce n'est pas du rêve, non?
______________
* Pour ma part, je préfère ce mot à l'autre, non par peur du 2e mais parce que je trouve qu'être SOUVERAIN, c'est plus accompli, plus fier et ouvert, qu'être Indépendant. Ça suppose un plus. C'est davantage qu'un retrait défensif. C'est un choix personnel mais je peux faire avec l'autre!
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2010Je dirais que l'État est d'abord humain. L'organisation organique des systèmes qui produisent nos ressources naturelles ont leurs propres États (constitutions) qu'il faut respecter (C'est l'écologie). Chercher l'indépendance de ces systèmes naturels est noble et salutaire il va de soi, mais le substituer à l'indépendance du "corps" de l'État humain est une grave erreur.
L'État fédéral canadian a violé, depuis 1974, le droit organique des nations canadiennes que la constitution leur assurait.
Le rapport de force de la nation québécoise est donc de contester, par les plus hautes instances juridiques internationales, cette violation de ses droits.
C'est le geste d'indépendance nationale.
Jean-Claude Pomerleau Répondre
5 novembre 2010@ Gébé Tremblay
Je n'ai pas lu le livre de Jean-François Lisée, je n'ai donc aucune idée sur les liens à faire avec le Plan Marois.
Je mentionne que le Plan Marois découle du Plan Larose que j'ai commenté dans la page Opinion du journal Le Devoir le 18 janvier 2008.Le présent texte découle donc du Plan Larose sur lequel j'ai réfléchis un peu depuis:
http://www.vigile.net/Pauline-l-important-c-est-Larose
Vous soumettez qu'on passe à coté tant qu'on a pas compris que c'est la nation qui est le déterminant de la politique; et que vous ne voyez pas ou elle est pris en compte dans cette proposition de constitution (en deux temps). En fait, comme le disais Aristote: "L'État est d'abord organique". Donc la constitution structure ce corps et lui permet d'agir avec plus d'envergure.C'est un must pour créer un rapport de force entre l'État du Québec et l'État canadien.
JCPomerleau
Archives de Vigile Répondre
5 novembre 2010Plus grand monde contestent d'en finir avec le référendisme.
Mais, moi je me demande bien pourquoi le PQ se donne le trouble de chercher des chefs au lieu de simplement y mettre Jean François Lisée !
Car c'est bien un plan Lisée, et non Marois, ou Boisclair, ou Landry, qu'il nous présente encore n'est-ce pas ?
Le problème de ce plan Lisée est qu'il passe à côté de l'essentiel ; la nation.
1- La Constitution de l’État du Québec
Vous dites "constitution d'État et non de province." Mais la réalité est qu'une province est un État.
Qu'est-ce que des "Charte des droits, une Charte de la laïcité et un Code de citoyenneté." ont en rapport avec l'indépendance et souveraineté de la nation ? Elles ne sont même pas nécessaires à une nation souveraine. J'ai l'impression quon cherche à nous embarquer dans une Commission des Accommodements no. 2 ! Les Québécois ont déjà fait le tour de ces questions depuis 2007 et nous connaissons les positions des différents groupes d'intérêts et savons qu'ils n'en changeront pas. La pédagogie en ces matières a été faite. De plus, ces champs n'ont aucun rapport avec la deuxième partie du plan ; La politique d’indépendance énergétique.
Pour identifier l'essentiel dans une constitution de l'État du Québec il suffit de se référer à la constitution canadienne pour y sélectionner les champs dont l'État fédéral se réserve l'exclusivité :
C'est dans ces catégories que réside l'essentiel et c'est pourquoi le fédéral s'en réserve l'exclusivité. C'est maintenant là dedans que la nation a besoin de pédagogie. Et c'est en rapport avec la deuxième partie du plan :
2- La politique d’indépendance énergétique
Là encore on sent l'influence du livre Pour une Gauche Efficace de J-F Lisée et encore là on passe à côté de l'essentiel : la nation.
L'énergie essentielle et PREMIÈRE de l'État québécois est le travail, l'intelligence, la créativité, et l'innitiative du peuple qui le compose. Ce sont donc ces qualités et valeurs du peuple québécois qui doivent être indépendants et souverains, car c'est l'énergie sans laquelle les industries énergétiques n'existeraient pas et non plus toutes les autres transformations des ressources. C'est d'abord le peuple qui a besoin d'être nationalisé et non pas les poteaux d'éoliennes ou barrages qu'il produit. La forêt est aussi une ressource énergétique naturelle ! Toutes les ressources naturelles du Québec doivent être nationalisées, mais sans la nationalisation du travail du peuple c'est la valeur de l'énergie du peuple qui est alors contrôlée de l'extérieur et par laquelle la valeur des énergies naturelles, même nationalisées, sont manipulées à la baisse par la monnaie du travail du peuple !
C'est en ce sens que la deuxième partie du plan doit être en synergie avec la première pour créer la richesse.
C'est cette pédagogie qu'il faut faire. La véritable indépendance et souveraineté.
René Marcel Sauvé Répondre
5 novembre 2010Très exigeant un tel changement qui fera la différence entre une province inféodée et un État. Il y a beaucoup de travail à faire mais trop de Québécois pensent encore en termes de machins trucs, quand ce n'est pas de la prestidigitation ou de la magie. Comme des enfants, ils veulent tout tout de suite.
L'action nécessaire dont vous faites une excellente présentation monsieur Pomerleau suppose au moins trois préalables:
1. Un Chef d'État et je crois le voir en Madame Marois.
2. Une doctrine qui n'a rien d'un dogmatisme. Une véritable doctrine est un ensemble de certitudes opératives qui permettent de traduire les intentions en acte.
3. Une discipline, ce qui veut dire disponibilité et acquisition des compétences nécessaires au gouvernement d'un État.
Ces trois éléments doivent se tenir d'une pièce et pendant longtemps dans l'avenir.
Salutations
JRMS
Archives de Vigile Répondre
4 novembre 2010M. Pomerleau, je suis d'accord avec le fait qu'une Constitution québécoise est peut-être le meilleur moyen de procéder dans l'état actuel des choses, j'ai fait quelques textes à ce sujet, mais rien n'autorise à croire que ça se produira. Il faudrait avoir en main cette Constitution avant les prochaines élections, il faudrait se faire élire avec le mandat de procéder. Mais ce n'est pas ce qu'on nous propose. Prenons le pouvoir et ensuite on va commencer à construire. C'est exactement cela qui cloche, ça ne marche pas. Comme je le disais dans un autre commentaire, je ne demande pas la promesse de tenir un référendum, encore moins qu'on fixe la date. Sans mandat, sans réalisation concrète et sans détermination, tentant de faire croire une chose et son contraire selon les gens à qui on s'adresse, on se condamne à gouverner les mains attachées pendant 2 mandats.