La raison d’être d’Option nationale

Élection Québec 2012


La création d’un nouveau parti n’est pas une chose anodine. Dans les
démocraties avancées, cela se produit règle générale à la suite d’une crise
sociale ou encore lorsqu’un parti change de position idéologique pour des
raisons électoralistes parce qu’il espère élargir son assise électorale en
modifiant son discours.
Comme il est sain et naturel pour un courant d’opinion de vouloir
s’exprimer, d’être représenté dans les débats publics et de faire valoir
ses idées, les militants et les électeurs laissés orphelins et sans voix
par les repositionnements des partis traditionnels n’auront d’autre choix
que de fonder un nouveau parti qui représente leur vision de l’avenir.
Cette logique correspond à la fondation plus ou moins récente de l’ADQ, de
Québec solidaire et plus récemment d’Option nationale.
Ces nouveaux partis participent aux campagnes électorales pour offrir aux
citoyens l’opportunité de voter de façon cohérente avec leur vision de la
société. Si le vote est un acte rationnel, il doit refléter les convictions
de l’individu. Les partis sont en quelque sorte la courroie de transmission
de la liberté d’expression et stimulent la participation électorale des
citoyens en leur offrant un canal de communication de leurs pensées.
Mais le but d’un parti politique n’est pas seulement de participer aux
élections, c’est aussi de faire évoluer l’opinion publique par un travail de
persuasion qui se fait en tout temps : avant, pendant et après les
élections. La participation aux élections permet de rassembler ceux qui ont
les mêmes convictions et de leur donner une force politique exprimée en
nombre de votes et si possible en nombre de sièges. Les ressources
humaines, financières, organisationnelles engendrées par la participation
politique seront par la suite utilisées pour accroître l’influence du parti
dans le débat public et élargir son assise électorale en attirant de
nouveaux membres et de nouveaux électeurs. Telle est la logique qui préside
à la fondation de nouveaux partis.
***
Aucun projet de société ou de changement institutionnel ne peut se réaliser
s’il ne s’incarne pas politiquement et électoralement dans un système où la
légitimité est fonction de la volonté populaire. Autrement dit un parti ne
peut exister s’il ne participe pas aux élections, s’il ne tente pas de
faire élire des candidats qui exprimeront les convictions de ses membres.
La formation d’un nouveau parti n’est pas facile et exige constance et
persévérance. Il faut réunir des volontés individuelles, bâtir une
organisation efficace, maintenir la cohésion idéologique des militants qui
sont animés par différentes conception du vivre ensemble et qui ont aussi
divers degrés d’ambition personnelle.
Le maintien de cette cohésion est
effectué par les diverses instances du parti où les membres peuvent faire
valoir leur point de vue. C’est le rôle premier des associations de comté
qui sont la base de tout parti. Ce sont des lieux d’échanges, de
concertation et de formation pour les membres qui veulent s’impliquer
activement. Un parti aura d’autant plus de rayonnement dans l’espace public
que sa base militante sera motivées et mobilisée. A cet égard le nombre
n’est pas le facteur le plus déterminant, c’est l’intensité de l’engagement
qui rend un parti dynamique et performant. Et cette intensité dépend
elle-même de la clarté et de la cohérence des objectifs que poursuit le
parti. L’ambigüité idéologique, les tergiversations, les virages
électoralistes et la confusion des esprits qui en découle sont les causes
de la désaffection des militants et de la sclérose de l’organisation.
Tels sont à mes yeux les raisons qui ont conduit à la fondation d’Option
nationale. L’existence de ce parti se justifie parce qu’il est le seul à
faire activement la promotion de l’accession du Québec à l’indépendance
nationale, il est le seul à placer l’indépendance au cœur de son projet de
société et à en faire un enjeu électoral. Depuis la création d’Option
nationale, le Québec a repris la route de l’indépendance. Nous avons enfin
un parti aux idées claires qui propose une offre de politiques cohérente et
ambitieuse pour le Québec. Nous ne sommes plus entravés collectivement par
la confusion idéologique.
Maintenant, nous, indépendantistes, pouvons comme individu être nous-mêmes,
dire ce que nous pensons et agir selon nos convictions. Nous ne perdrons
plus notre temps sur des voies d’évitement et nous ne nous enliserons plus
dans le cul de sac du provincialisme. Nous pourrons consacrer notre
argent et nos énergies à la promotion de l’indépendance.
***
La fondation d’un nouveau parti dérange évidemment les vieux partis qui
cherchent à disqualifier tout nouveau concurrent qui offre une alternative
aux électeurs et qui risque de lui enlever des parts du marché électoral.
Comme Option nationale s’est constitué pour combattre le néo-provincialisme
du Parti québécois qui a mis au rancart sa raison d’être souverainiste en
la dévoyant dans une fictive gouvernance autonomiste, le PQ fera tout pour
tuer dans l’œuf un parti qui lui conteste le monopole de la représentation
souverainiste. Pour faire oublier ses turpitudes, il se servira de celles
du gouvernement libéral comme épouvantail à moineaux. Il tentera de ramener
au bercail les militants qui l’ont déserté en présentant l’élection des
libéraux comme une abomination menaçant l’intérêt national. Lui qui n’a pas
su rassembler par des objectifs constructifs les militants progressistes et
indépendantistes, il tentera de les rallier par la peur en leur demandant
de renier leurs convictions pour battre les libéraux. Il incarne encore une
fois la politique du renoncement pour mieux nous enfermer dans la
pusillanimité et la procrastination. Il ne faut pas se laisser duper par
ces appels à l’unité contre l’empire du mal qui n’ont d’autres raisons que
d’enrayer et de museler toute force de renouvellement du discours
indépendantiste. Ce sont les virages opportunistes du Parti québécois qui
ont engendré l’émergence de Québec solidaire et d’Option nationale, il doit
assumer les conséquences de ses choix et ne pas faire porter aux autres le
poids de ses contradictions.
Le Parti libéral n’est pas le seul responsable de la déliquescence de la
société québécoise, il ne faudrait pas oublier de dénoncer ceux qui sont
les véritables ennemis du Québec, ceux qui nous rabougrissent
collectivement. Le PQ se montre bien timide lorsqu’il s’agit de combattre
notre subordination dans le fédéralisme canadien. Il cautionne en réalité
ce système aux yeux des électeurs en s’enfermant dans une logique
provincialiste. Il fait comme si les problèmes du Québec ne dépendaient pas
de son statut politique L’œuvre de salut national passe par un travail de
vérité sur notre statut national que seuls des partis authentiquement
indépendantistes peuvent faire.
Si on suivait le raisonnement des apôtres de l’unité péquiste, aucun
nouveau parti ne pourrait voir le jour puisque la nécessité de battre les
libéraux sera toujours à l’ordre du jour. L’unité pour recommencer à
tergiverser, non merci. C’est en menant le combat pour nos idées que tout
devient possible.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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13 commentaires

  • Jean Lépine Répondre

    6 juin 2012

    Ce vidéo chez Bazzo m'a vraiment impressionné.
    http://www.youtube.com/watch?v=QVc5M6sLOu4

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2012

    M. Monière, vous exprimez avec éloquence et clarté les motifs de mon désengagement, comme celui de tant d'ex-membres et ex-militants des plus actifs au PQ, suite à l'intronisation de UBU Bouchard à la chefferie de ce parti et au pied de nez de ce dernier au projet d'indépendance du Québec alors que l'adhésion des Québécois à cette option n'ayant jamais cessé d'augmenter depuis la fondation du R.I.N., jusqu'à atteindre une presque majorité absolue (50% + 1) lors du référendum de 1995.
    J'adhère entièrement aux termes "pusillanimité et procrastination" chez le PQ depuis 1996 qui n'en fait plus qu'un organe politique électoraliste, un parti sans projet autre que celui d'exercer l'intendance coloniale de la "Province of Kwibek", un organe qu'à flatter l'ego-trip de ses troupes en l'accès à certains privilèges que le pouvoir d'intendance coloniale confère à ceux et celles qui l'exercent. Pathétique !!!

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2012

    Après avoir visionné cette vidéo d'une intervention de Jean-Marie Aussant sur "les coûts économiques pour le Québec d'être une province du Canada" y a t-il quelqu'un ici pour soutenir qu'il n'est pas urgent que soit donné plus de visibilité à ce chef de parti ? Et quel meilleure tribune pour le député-chef de l'Option nationale qu'un ministère dans un prochain gouvernement soit-il un gouvernement du PQ ?

  • Archives de Vigile Répondre

    6 juin 2012

    À propos de certains éléments dangereux au sein du Parti Indépendantiste...
    http://www.stormfront.org/forum/t778943-3/
    Stormfront est un site d'extrême-droite et raciste.
    Est-ce que cette infiltration peut être à craindre aussi chez Option Nationale?

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    Le peuple québécois évolue à un rythme effréné. Les anciennes allégeances éclatent et une configuration politique éclatée se forme pour refléter les valeurs profondes des individus. Le peuple cherche une solution honorable à l’impasse politique fédérale du 2 mai 2011. Les vieux partis n’offrent pas cette porte de sortie ou de sauvegarde. Le PQ, par exemple, est totalement déconnecté de la réalité. Le lendemain de leur défaite électorale, ils tenteront de faire un post mortem comme le Bloc a tenté de le faire sans succès. Nous sommes en crise, en transition et Option Nationale offre exactement la solution que le peuple recherche. Donnez la chance à Jean-Martin Aussant de communiquer avec lui et je vous prédis un raz-marée à la prochaine élection. À titre d’exemple et pour redonner la vue aux aveugles, je vous propose cette étonnante vidéo
    -> http://www.facebook.com/photo.php?v=4061878183353&set=o.221985374523581&type=2&theater
    Donnez-lui une évaluation de 0 à 10, juste par curiosité !

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    @ Philippe Marcil
    Je ne parle en aucune façon de retour au PQ. je parle d'alliance avant les élections prévoyant de nommer ministre un député d'une autre allégeance.
    Ça se fait régulièrement en Europe et qu'on me reprenne si notre système actuel ne permet pas de tels arrangements. À ma connaissance tout ce qu'il faut pour être nommé ministre c'est d'être élu député ; je n'ai vu nulle part qu'il fallait être député du parti majoritaire.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    Option Nationale est une nécessité dans ce flou absurde (ou voulu) de la Marois à la tête du PQ.Avec O.N. c'est clair, direct,c'est comme une bouffée d'air frais pour un peuple qui étouffe depuis trop longtemps.
    Mais j'ai fait ce petit exercice et j'encourage les gens à rajouter d'autres nationalités pour compléter l'exercice.
    Alors,je recherche sur Google :
    noms italiens,
    http://www.prenoms-pour-tous.com/liste_prenoms_italiens_lettre_a.php
    asiatiques
    http://lechinois.com/prenom/nom100famille.html
    britanniques
    http://mapage.noos.fr/voute/debuter/nomsgrandebretagne.htm
    Pakistanais
    http://www.studentsoftheworld.info/penpals/stats_fr.php3?Pays=PAK
    Puis je place les noms ou prénoms(ne craignez rien ils vont vous trouver un nom qui va avec le prénom),
    sur le site du DGE
    http://www.electionsquebec.qc.ca/francais/provincial/financement-et-depenses-electorales/recherche-sur-les-donateurs.php
    pour examiner la tendance générale des diverses contributions aux partis politiques selon la nationalité.
    Alors sur Vigile nous sommes quelques centaines à partager les mêmes idées,peut-être un peu plus,mais aux élections générales,je crois comme Pierre Curzi,à cause de la tendance et des coups fourrés que pourrait faire Charest et ses 62 voleurs,que l'urgence sera de s'unir.Un autre mandat libéral pourrait nous être fatal.
    NB: je n'ai pas fait de recherche sur les noms québécois.J'avais la chienne d'avoir le même genre de révélation tendancieuse.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    Vous avez tout à fait raison. Pas question pour les indépendantistes de céder au chant des sirènes péquistes.
    Un gouvernement minoritaire caquiste ou libéral ferait amplement l'affaire s'il devait déboucher sur le départ de Pauline Marois et l'abandon de la doctrine de la gouvernance souverainiste.
    S'il faut cela aux péquistes actuellement aux commandes de ce parti pour qu'ils comprennent, que le sort en soit jeté.
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    Vivement le ralliement derrière une bannière souverainiste affirmée (comme option nationale). Les bévues du PLQ et PCC peuvent être un tremplin pour un référendum gagnant dans un futur proche. Pour ça il faut s'unir plutôt que de rester chacun dans son coin. Il y a beaucoup plus de éléments qui regroupent ON, PQ et QS, que de points qui les divisent. Le seul hic est le traitement de la souveraineté en tant qu'en jeux électoral.
    Ne laissons pas les différences nous éloigner des objectifs communs!

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    @jouthil
    Je ne crois pas que Jean-Martin Aussant reviendrait au PQ même si on lui promet un poste de ministre. Il préfère risquer d'être défait que d'occuper un poste important dans un parti qui ne représente plus ses convictions. Il fait de la vraie politique.

  • Stéphane Sauvé Répondre

    5 juin 2012

    Merci Monsieur Monière pour cette information, elle est utile dans le contexte d'un parti libéral qui pourrait se retrouver encore au pouvoir et achever le Québec.
    Un contexte où la gauche à la PQ ou à la QS préfère avoir raison au lieu de s'unir et gagner les prochaines élections.
    Il est temps que les partis mettent de l'eau dans leur vin et acceptent de s'allier.
    Quand je penses que malgré les inepties de Charest, Marois soit encore presque nez à nez avec lui, ca me dépasse complètement !

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    O.N. n'est pas le seul à promouvoir solidement l'accession à l'indépendance, il y a aussi le Parti indépendantiste; quoiqu'il est est très marginal pour l'instant.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 juin 2012

    Merci de répondre ainsi au questionnement que peuvent encore se poser plusieurs anciens militants du PQ quant à cette supposée division du vote.
    Et si le PQ veut vraiment éviter la division du vote, il n'a qu'à proposer à monsieur Aussant un alliance avec, à la ligne d'arrivée, un poste de ministre dans un futur gouvernement.