Politique canadienne

La lettre

Donald Trump souffle le chaud et le froid

Tribune libre

Tout au cours de sa campagne électorale, Mark Carney s’est engagé, s’il était élu premier ministre, de faire du pays un « Canada fort » et de « bâtir l’économie la plus forte du G7 ». Dans cette foulée, le nouveau chef du gouvernement libéral, dès le début de son mandat, indique, dans une lettre remise à tous ses ministres et secrétaires d’État, le sentier à suivre pour parvenir à ses objectifs.

« Le mois dernier, la population canadienne a élu un nouveau gouvernement pour qu’il se tienne debout pour notre pays et bâtisse une économie forte qui bénéficie à toutes les Canadiennes et tous les Canadiens. À titre de membres du 30e Conseil des ministres, nous devons accomplir ce mandat avec détermination et force », lance Mark Carney aux membres de son cabinet en guise d’introduction à sa lettre.

D’entrée de jeu, le premier ministre insiste sur la nécessité d’« établir de nouveaux rapports avec les États-Unis dans les domaines de l’économie et de la sécurité, et renforcer notre collaboration avec nos alliés et nos partenaires commerciaux fiables du monde entier ». Dorénavant, la pierre angulaire des relations que compte entretenir son gouvernement avec les États-Unis sera claire et succincte à savoir collaborer si nécessaire, mais pas nécessairement collaborer.

Or parmi les sept priorités énoncées dans sa lettre, je suis d’avis que celle ayant trait à la réduction des coûts et à l’abordabilité des logements retiendra de toute évidence l’attention des Canadiennes et des Canadiens dans un contexte de surenchère du panier d’épicerie et de pénurie de logements à prix modique.

Par ailleurs, maintenant que les assises stratégiques nécessaires à la construction d’un « Canada fort » sont déposées sur la table, il appartient de facto au gouvernement libéral de Mark Carney, de les traduire en réalisations, un défi titanesque dans un contexte d’instabilité économique et géo-politique provoqué notamment par l’imprévisibilité de notre voisin du Sud. Une histoire à suivre avec beaucoup d’attention…

Donald Trump souffle le chaud et le froid

Parlant de son dôme d’or antimissile et de l’intérêt manifeste du premier ministre canadien Mark Carney, pour son projet, le président américain, Donald Trump, a plaidé que « Le Canada nous a appelés, et il veut en faire partie. On va lui parler. Il veut de la protection lui aussi. Comme d’habitude, on aide le Canada comme on peut ». En revanche, le Canada se retrouve toujours impliqué contre son gré dans une guerre de tarifs douaniers imposée, faut-il le rappeler, par le même Donald Trump. En somme, Donald Trump souffle le chaud et le froid.

Or à la suite de sa récente rencontre avec le président, Mark Carney a fait l’éloge de son homonyme américain en le qualifiant de « président transformateur » et de leader qui apporte du bon et du mauvais tout en parlant des bienfaits de voir Donald Trump assis dans la chaise présidentielle.

Dans cette foulée, deux questions me viennent à l’esprit. Primo, que s’est-il donc passé pour que Mark Carney louange subitement à tel point le président Trump? Et secundo, en acceptant de se rallier au projet anti-missile de Trump, le premier ministre ne risque-t-il pas de réveiller la lubie de Donald Trump à l’égard de l’annexion du Canada comme 51e état des USA en s’affichant de façon transcendante comme le grand frère au secours de son jeune frère?

Le président n’en est pas à ses premières idées mégalomanes. De ce fait, Mark Carney devrait, à mon avis, tempérer ses ardeurs eu égard au dôme d’or de Trump d’autant plus qu’à ma connaissance, aucun danger imminent n’est susceptible d’envahir à court terme la voûte céleste canadienne. Un peu de retenue, M. Carney, devant l’ogre narcissique et assoiffé de pouvoir!


Henri Marineau, Québec



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