Réplique à Pierre Cloutier

Il faut investir le PQ

Tribune libre 2008

[Votre critique du PQ mérite d'être prise en considération->16353].
« Le Parti québécois est devenu avec le temps un parti d’intérêts
formés essentiellement de petits opportunistes et carriéristes attirés par
le petit pouvoir provincial, en compétition les uns avec les autres pour
monter dans la structure pyramidale du pouvoir. C’EST UNE ORGANISATION
DÉSUÈTE et SCLÉROSÉE. Une organisation ÉTEIGNOIRE, lourde, paralysante,
élitiste et CONTRÔLANTE, inodore, incolore et sans saveur. On est loin de
la passion qui l’animait dans les premières années de son existence et lors
des 2 référendums. C’est devenu un parti plate, drabe, sans passion et sans
saveur. C’est loin d’être un parti d’idées, comme le disait Jacques
Parizeau. Et ce n’est plus un parti de masse. C’est devenu un parti
d’intérêts d’une petite élite qui monopolise l’information qui lui permet
d’accéder au pouvoir. D’où son refus de l’ouverture et de la transparence.

»

« C’EST UNE ORGANISATION DÉSUÈTE et SCLÉROSÉE. »
Admettons.
Comme toute organisation qui prend de l'âge... comme toute population qui
prend de l'âge, comme toute personne qui prend de l'âge, nous faisons face
à une organisation, à une population et à des personnes, qui ont... pris de
l'âge. Pour faire face à ce problème, deux solutions s'offrent à nous.
- Jeter tout à la poubelle et recommencer à zéro. C'est la politique
des bébés boomers, on rase tout et on recommence. On reconstruit du neuf,
c'est stimulant, on se croit jeune et beau... sauf qu'on fait de graves
erreurs et la génération suivante est obligé ensuite de détruire à
nouveau... C'est le porter-jeter. C'est la mythe de la nouveauté à tous
prix. C'est la voie du consumérisme. Ce semble être la thèse de certains
partisans de QS, de l'ADQ et du PI.
- Une autre solution est aussi possible. Cela s'appelle faire face à
l'âge, à la sclérose, à la désuétude. Il faut faire de l'exercice. La
présente campagne électorale est un bon exercice. Mais il ne faut pas se
tromper d'exercice. L'exercice en cours consiste à batte le gouvernement
démissionnaire de Jean Charest. Ce n'est pas le moment de rénover le PQ. Il
est trop tard, trop tard aussi pour recommencer à zéro ailleurs. Il faut
faire avec ce que l'on a et mettre l'épaule à la roue, il faut mettre ses
habits de travail et investir l'atelier pour créer. L'oeuvre à faire
consiste à battre les canadianisateurs. À renverser le gouvernement du PLQ
de la canadianisation du Québec. 4 années de plus de cette canadianisatrice
et sclérosé désuétude n'est pas la solution à la désuétude et la sclérose
supposée du PQ.
Après les élections, il sera question de s'attaquer à la tâche. Que le PQ
forme ou pas le nouveau gouvernement. Cela s'appelle mieux s'entourer, pour
cela il faut investir le PQ pour qu'il y ait là de quoi mieux entourer
Pauline Marois, dans chaque comté et à la direction démontréalisée. Pas
évident, André Boisclair a représenté cette voie, il a quitté. Madame
Marois tout juste arrivée est précipitée dans une élection. Pourquoi ?
Justement pour lui couper l'herbe sous le pied. Et, on n'aurait d'autres
solutions maintenant que d'abonder dans le sabordage et le sabotage ? Il
n'y aurait d'autres solutions que d'abonder dans le piège tendu par nos
adversaires ?
Nous sommes en élection.
Nous devons mettre l'épaule à la roue, ne pas quitter le navire comme des
rats de bas étages, peu importe nos frustrations, et elle ne sont pas rien,
j'en conviens. Nous devons renverser le Premier ministre démissionnaire.
OUI, nous le pouvons.
Après les élections, il nous faudra mettre ce parti à niveau. OUI, l'après
élection sera crucial. Nous devrons brasser la cage. Nous devrons investir
ce parti. Il devra changer.
Pourquoi n'a-t-il pas changé après l'élection-défaite de André Boisclair,
parce qu'il a quitté. Nous avons besoin de stabilité pour changer ce parti.
Si rien n'a changé, c'est notre incurie qui en est la cause. On a remis
entre les mains du PQ un PQ qui était nôtre, par notre propre désistement.
Madame Marois a eu la bonne attitude quand on lui a présenté à TLMEP. Le
message est passé. Il faut que le reste du message passe, il n'y a pas que
le site Internet à rénover, c'est toute la culture militante qu'il faut
changer, à commencer par notre propre investissement. La démission, notre
démission doit cesser. Nous devrons investir les lieux qui sont les nôtres
et forcer les changements. Le PQ est toujours un grand parti de masse et
malgré tout, il est toujours un parti d'idée. Le carriérisme est une
caractéristique incontournable de toute organisation. Les vieilles
organisations semblent davantage en souffrir parce que dans les neuves,
cette caractéristique est noyée dans un grand nombre d'engagements
gratuits. Il faut contrebalancer cette caractéristique dans une vieille
organisation par un investissement massif de sang nouveau. Certains comté
un temps contrôlés par des carriéristes, favorisent d'un faible membership.
Investir en grand nombre le PQ, est la solution du sang neuf dans la
pyramide de toute structure, jeune ou vieille. À l'exemple de ce que Barack
et Hillary ont insufflé au vieux parti démocrate États-Unien. Madame Marois
peut le faire et elle le fera. Pour ce faire, il faut l'appuyer et appuyer
les forces du changement, dans et hors le PQ, maintenant pendant cette
campagne électorale cruciale. Ce qui est maintenant crucial, c'est cette
élection, et non pas le prochain congrès du PQ en 2009.
Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois.
Avant, les grands politiciens agissaient en bon père de famille.
Maintenant pour faire changement, Madame Marois agit en « bonne mère de
famille » qui travaille à la fondation d'un État souverain, comme elle l'a
dit à Tout le monde en parle, sous les applaudissements de l'auditoire.
Elle a bien répondu à la question posée de Guy A. Lepage concernant la
contestation de M. Saint-André. Elle a dit que les instances décisionnelles
avaient décidé de ne pas accepter de candidat qui ne respecte pas la ligne
de parti. C'est un choix. Un choix qu'on pourra remettre en question en
investissant ce parti pour le rénover... après les élections.
L'éclatement du PQ n'est pas la solution
La division souverainiste et le report des échéances qu'engendre le fait
de recommencer à zéro en faisant table rase dans d'autres partis, QS et PI,
n'est pas la solution. D'autres partis peuvent rassembler des
souverainistes selon leurs affinités électives, mais il faudra faire
l'Union de ces forces tôt ou tard. Liquider le PQ pour grossir les rangs de
ces partis n'avance à rien. Le seul intérêt à favoriser d'autres
rassemblement, c'est d'élargir le spectre rejoint par le PQ afin de
mobiliser des citoyens au valeurs et idées souverainistes, celles qui ne
l'ont jamais été mobilisées par le PQ ou qui l'on quitté depuis un temps.
Le PQ fait parti de notre histoire, et est toujours un parti de
rassemblement au centre de l'échiquier politique du Québec. Il est partie
du « coffre à outils » souverainiste, même si d'autres outils se sont
depuis peu ajoutés à ce coffre. Au augmente pas le nombre des ses outils en
jetant les vieux pour s'en fabriquer des neufs.
Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois
Voir aussi ailleurs dans la Tribune libre de Vigile :
_________________________________
[Soyons objectifs et
congruents->http://www.vigile.net/Soyons-objectifs-et-congruents]

Nicodème Camarda 23 novembre 2008
_________________________________
[PQ, QS et PI : la crise de l’unité
souverainiste->http://www.vigile.net/La-crise-du-souverainisme]

L’indépendance passerait par l’éclatement du PQ ? Vraiment ?
Luc Archambault 23 novembre 2008
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    26 novembre 2008

    @ Frédéric Picard
    Merci pour votre appréciation de la question de la rénovation du PQ. Je constate que vous êtes plus à même de juger de l'aspect technique, ( technocratique ) de la question. Je comprends bien que de multiples tentatives se soient heurtées à un mur. Ce qui ne veut pas dire que le mur ne soit pas pour autant qu'un inéluctable empêchement à la rénovation de la solidarité et du synergique rassemblement du peuple souverain du Québec.
    La balance des avantages et des inconvénients ne me semble pas pencher en faveur de l'éclatement du PQ pour les raisons que j'ai énumérées plus haut. Les inconvénients son aussi, sinon plus considérables que les avantages.
    La question demeure cependant comment rénover le PQ et faire face au blocage sans pour autant vouer le PQ aux pics des démolisseurs que soutiennent les canadianisateurs avides se semer la division dans les rangs souverainistes.
    D'autres avenues sont à envisager puisque tôt ou tard, l'entourage des chefs des autres partis ne manqueront pas de poser les mêmes problèmes. C'est une donnée de la technocratie des organisations. Il faut apprendre me semble-t-il à gérer la situation autrement que par la succession des équipes, Ce qui n'a rien donné depuis le départ de M. Parizeau.
    Élire Pauline Marois Première ministre avec l'appui d'un rassemblement souverainiste fort et mobilisé, ne manquera pas de produire de nombreux effets. Ces effets pourraient être tout autre que celui que vous supposez. Madame Marois aura besoin de cet appui pour gouverner, pour consolider le PQ, pour préparer la suite des choses quant au destin du peuple souverain du Québec. Elle n'aura pas le choix de mieux s'entourer. D'autant si sa victoire est dû à la mobilisation des souverainistes. L'indélogeabilité dont vous parlez est toute relative. Fonder et justifier l'éclatement du PQ et tout ce qui s'en suit en terme d'inévitables reports et ajournements des échéances souverainistes qui seraient la raison justifiant tel éclatement, la justifier sur cette seule hypothèse est tout sauf avisé. Désolé de vous le dire, même si je comprends et entends bien votre frustration légitime.
    Si des interventions ponctuelles et non concentrées ont fait chou blanc. Une action ciblée venant de toutes parts après que les souverainistes aient réinvestis les lieux qu'ils ont désertés, pourrait porter fruit. L'alternative de l'éclatement et la dispersion des souverainistes dans 2 ou 3 partis, que vous proposez, n'offre rien de mieux qui vaille. Il s'agit bel et bien d'une fuite en avant qui ne fait que reporter l'avènement de ce que vous souhaitez, de ce que nous souhaitons. Le référendisme, l'obligation de tenir un référendum dans un premier mandat n'est certes pas un argument. Par contre, si votre but est de noyauter le PQ pour qu'il endosse le programme du PI, c'est autre chose. Il s'agirait là plutôt de la frustration de punchiste qui n'auraient pas pu et su devenir calife à la place du calife. Ce qui est tout autre chose.
    Si les souverainistes sont incapables de faire d'un parti un vrai parti rassembleur, comment peuvent-ils penser être crédible pour résoudre des problèmes autrement plus complexes qui ne manqueront pas de surgir quand viendra le temps de fonder une Union de plusieurs partis souverainistes fondés sur ces bases, sans parler de ceux qui se posent quand il est question de fonder un État souverain dans un contexte de sécession.
    Cette fuite en avant que provoque cette stratégie et culture de la démolition, se fonde sur les frustrations d'un petit nombre de personnes qui sont bien réelles et compréhensibles, mais le fait qu'ils aient pensé pouvoir agir sans véritables appuis massifs de la base souverainiste, invalide le constat de blocage assuré que vous diagnostiqué en tant qu'aide soignant au chevet d'un malade. Ce fut un échec.
    Ce dont il est question dans ma proposition, c'est de fonder cette rénovation sur un investissement massif en terme de force et de nombre, de la base souverainiste, cela dans un esprit non pas de confrontation mais de connivences et d'appui. Ce qu'il vous faudra de toute façon faire pour fonder un ou deux autres partis. Tant qu'à le faire dans la division, pourquoi ne pas le faire dans le rassemblement. Les inconvénients, les reports que telle stratégie de l'effondrement du PQ ne manquera pas d'engendrer, n'ouvrent sur aucun avantage et ne livrent le mouvement souverainiste qu'à l'hostilité et la querelle. Il n'y a rien là qui vaille !
    Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois.

  • Frédéric Picard Répondre

    26 novembre 2008

    Le PQ est un régime stalinien messianique. Le chef dicte tout. Les disciples suivent le chef aveuglément. Sans une démission (ou congédiement) de Pauline Marois (ainsi que de l'exécutif, des spins et des apparatchiks), le PQ ne sera pas "réformable". Tant que les Martine Tremblay, Lyne Sylvie Perron et cie tournoieront autour du PQ comme des goélands autour d’un McDo, aucune réforme du PQ n’est envisageable.
    Vous parlez d'investir le PQ? Le PQ se défend très bien contre ce phénomène. Brutalement, il a fait savoir au MES et à Jean-Claude St-André que leurs places n'étaient plus au PQ. On a droit à la dissidence au PQ, tant qu’on ne fait pas trop de bruit. Parlez-en aussi à Joseph Facal et à Bernard Landry. Une chose est sure: On n’a surement pas droit à la dissidence au PQ quand on est député ou députable.
    À voir les manières anti-démocratiques de l'exécutif, je doute fort du succès d’une telle opération "reprise du PQ". Qui plus est, si Mme Marois devient première première ministre, la déloger sera tâche impossible. On tombe donc dans un paradoxe. Si l’on veut avoir une chance de réformer le PQ, Pauline Marois ne doit pas être première ministre. De l’autre côté, si on veut que le Québec sorte indemne des prochains 4 ans, Jean Charest ne doit pas être premier ministre. Les indépendantistes sont littéralement pris en Charybde et Scylla.
    Pauline Marois a, de plus, fait le choix délibéré "d'écouter la population" et de cesser d'écouter les éléments motivés de son parti. Qu'elle assume ! On ne peut pas dire « Je vous ignore » puis, par après revenir dire « Venez m’aider ». Elle savait qu'elle allait perdre sa frange la plus motivée. Elle a fait ce choix, ce calcul politique. On verra bien si le calcul politique est payant le 9 décembre.
    ***
    On ne peut pas jouer à la politique du moins pire indéfiniment. Parce qu'à toujours souhaiter le moins pire, on aura jamais le meilleur. La politique du moins pire fait totalement abstraction de la promotion des idées. Elle est basée sur une sorte de cynisme négatif, de refoulement, de déni de soi. Mais surtout, la politique du moins pire est basée sur la peur. Tel un vieux fond catholique où on gobait tout ce que le curé disait, de peur d’aller en enfer. Or la peur est l’ennemie des indépendantistes. C’est le principal obstacle que nous devons faire face lorsque nous devons convaincre. Vous comprendrez alors mes réticences alors à me servir de la peur et à vous y suivre.