Sous prétexte que le PQ nous éloignerait de l'imminence de la création de
l'État souverain par d'incessants reports causés par des contingences
adverses, il faudrait recommencer à zéro avec d’autres partis ? N'est-ce
pas reporter de 15 ans au moins la victoire électorale de nouveaux Partis
indépendantistes ( QS et PI ), le temps qu’ils se constituent en force
électorale en moins de 3 élections. ? Qui reporte les échéances, le PQ ou
la division du vote souverainiste ? Dénoncer les reports et abonder dans le
report et la division, c’est ça être indépendantiste ?
Contre les contingences adverses de la perte de « l'imminence » de la
souveraineté : non plus la division, mais la congruence de « l'immanence »
de la cause du peuple démocratique et souverain du Québec
Immanence
- [PHILOSOPHIE] Qui existe de soi-même; qui est de la nature même
de l’être. - [Moderne] Qui existe à l’intérieur de l’être.
Ce qui est de la nature même du peuple démocratique et souverain, c’est
qu’il est le seul et unique fondateur de l’État démocratique. La congruence
souverainiste impose que le peuple démocratique et souverain fonde l’État
qui le gouverne. L’État du Canada n’est pas fondé par et pour le peuple
souverain du Québec puisque ce peuple n’a jamais été nommément appelé à le
valider. Pour cause, ce peuple souverain du Québec n’adhère pas à la
Constitution unilatérale de ce Canada rapatrié de 1982 et imposé d’autorité
sans le consentement du peuple et contre l'avis de l’Assemblée nationale du
Québec.
Pourtant c’est bien cet État du Canada invalide et illégitime qui gouverne
le peuple souverain du Québec. La congruence souverainiste fondée sur
l’immanence de la cause du peuple souverain du Québec, consiste à appeler
le peuple à invalider cet État. Avant de retrouver son indépendance il faut
d’abord divorcer, il faut d’abord confirmer l’invalidité d’une union
imposée de force et d’autorité. Avant d’appeler le peuple souverain du
Québec à fonder un État souverain, il faut l’appeler à invalider l’État
actuel qui impose son gouvernement d’un État qui ne reconnaît pas même
l’existence du peuple démocratique et souverain du Québec.
L'imminence annoncée de la création de l'État souverain du Québec nous a
trop longtemps fait croire que cet état de fait pouvait être toléré
puisqu'il ne devait être que très temporaire. Après 30 ans de lutte, cette
imminence a fait long feu. C'est la crise de « l'imminence » perdue. Une
crise qui engendre la division, voire l'éclatement de l'unité
souverainiste. Les appels des indépendantistes à recommencer à zéro la mise
sur pieds de partis autres que le PQ, dans QS et le PI, ne peut que
reporter d’autant cette imminence perdue.
Ainsi, ne serait-il pas temps de songer à autre chose... que «
l’imminentisme » pour prendre fait et cause pour la cause du peuple
souverain du Québec. Cet « imminentisme » qui seul est en mesure de
fédérer les souverainistes, et son corollaire opposé, celui qui divise,
parce que la perte de l’imminence serait causée par les souverainistes
eux-mêmes.
La perte de l’imminence mobilisatrice ( dans le report démobilisateur
)
VS
Un gain de congruence
_______________________________________
La voix du peuple souverain du Québec
La congruence de la légitimité démocratique
La lutte pour la création d’un État souverain du Québec, indépendant du
Canada, a été caractérisée dès la création du Parti québécois et la
dissolution du RIN, par l’imminence de son avènement. C'est «
l'imminentisme » historique, le paradigme constitutif et mobilisateur du
souverainisme étatique historique. Le problème avec de tels fondements,
c'est que « l'imminence » envolée... la mobilisation, l'unité souverainiste
qui ne tiendrait qu'à son imminence, s'envole... C'est la crise... La crise
actuelle du souverainisme historique, la crise de la division, de
l'éclatement pressenti ou avéré du PQ, attaqué de toutes parts.
N'est-il pas temps de refonder le souverainisme sur des bases plus solides
qui fondent la mobilisation et le souverainisme non plus sur l'imminence de
la création de l'État souverain mais sur la congruence du principe
démocratique qui se fonde sur la volonté du peuple démocratique et
souverain.
« L'imminentisme » du souverainisme étatique historique
Rien n’a pu contredire cette croyance, cette espérance, ce programme, ce
paradigme constitutif du parcours souverainiste : le pays est à notre
portée et sa création est imminente. Ni les premiers revers du PQ ( il
suffit de travailler encore ). Ni le report du référendum ( finalement le
PQ a pu grâce à la promesse de tenir un référendum, atteindre le pouvoir et
a pu le tenir ). Ni le premier échec référendaire ( le rapatriement d’une
constitution unilatérale rejetée par le Québec devait créer les conditions
pour revenir à la charge ), ni le beau risque qui a mis la table pour un
renouvellement de la Constitution du Canada ( au contraire, le rejet de
Meech a pavé la voie à Jacques Parizeau de retour au Parti québécois ), ni
même les années qui suivirent la presque victoire du deuxième référendum (
Lucien Bouchard le sauveur devait pouvoir revenir à la charge ), ni encore
la démission de Bernard Landry ( un nouveau chef plus jeune plus fou nous
permettrait de revenir à la charge). Ni même quand Jean Charest défaisant
ce dernier espoir ( quoique... c’est à ce moment que commence à s’installer
un constat de dissolution de l’imminence de la création de l’État souverain
).
La crise souverainiste : la perte de l’imminence ?
À partir du moment où, prématurément, ce gouvernement de Jean Charest
menace de reprendre le pouvoir, majoritaire ou minoritaire, commence à
s’installer un nouveau paradigme : l’imminence a fait long feu. Même les
plus tenaces constatent que l’imminence de la souveraineté fait place à
l’ajournement. C’est la crise. La crise de confiance, la crise de l’espoir,
la crise de la mobilisation, la crise de l’unité. Si l’objectif est
toujours là, s’installent peu à peu de diverses manières, une nouvelle
donne. Le principe de l’imminence est invalidé. Il faut compter sur une
autre constante. Cela se décline de diverses manières selon son vécu, ses
expériences, son tempérament, phobique ou contra-phobique. On se repliera
dans le découragement, ou l’on foncera, peu importe si l’on fonce dans un
mur...
D’aucun s’accrochent et pensent que cette imminence peut ressurgir, il
suffit de parler d’indépendance. Cependant, l’imminence est tout aussi
reportée, puisqu’il faut d’après eux, quitter le PQ et recommencer
ailleurs, dans Québec solidaire ou dans le PI. D’autres, disent au
contraire, qu’il faut plutôt rester au PQ, et mettre nos priorités
ailleurs, sur l’économie, sur la justice sociale, etc. Entre les deux, le
Parti québécois sous la gouverne de Pauline Marois, accepte la perte de
l’imminence sans pour autant perdre de vue l’objectif. Tel Jacques
Parizeau, ils veulent travailler à la construction du pays dans la
constance et cela commence par la prise du pouvoir.
Le paradoxe « imminentiste »
Le paradigme souverainiste postule que l’imminence est mobilisatrice, et
qu’inversement le report est démobilisateur. Ainsi, les « imminentistes »
ne se permettent de quitter le PQ, que parce qu’ils ont jeté la serviette,
ils ne croient plus à l’imminence de la souveraineté. Tant qu’à faire donc,
ou par dépit, ou encore par esprit de punition, autant abonder dans le
report et ajourner le tout pour de bonnes raisons. Recommencer ailleurs un
autre PQ. Par contre, si le PQ affichait de bonnes chances de former le
prochain gouvernement sans ajourner le débat à faire, l’imminence ainsi
accessible, leur interdirait de quitter le navire. C’est l’effet Parizeau
de 1994, il nous a fait croire à l’imminence de la souveraineté, avec
raison... mais le résultat... Aujourd’hui, nous ne serions qu’en peine de
sauveur.
Le fait par exemple pour des souverainistes, comme Andrée Ferretti, ( Le
Devoir-2008 11 21-Lettres - [Mettre fin au
rapt->http://www.ledevoir.com/2008/11/21/217599.html] ) de se rabattre
sur Québec solidarité, un parti qui n’a aucune chance de prendre le pouvoir
à brève échéance, ne fait que consacrer la perte de l’imminence et reporter
indéfiniment la résurgence de l’imminence. Car il faudra du temps, pour que
QS ou le PI puissent avoir quelques chances de former le gouvernement.
Ainsi, on quitte parce que la souveraineté est ajournée, mais on contribue
à l’ajournement en décidant de recommencer, donc de reporter le tout. Dans
le meilleur des cas, le PI ne pourra prendre le pouvoir, que parce qu’il
aura supplanté le PQ. Un tel processus ne pourra que prendre beaucoup de
temps, au minimum deux ou trois élections, une fourchette de 8 à 12 ans.
Qu’importe ! Nous sommes en perte d’imminence autant abonder dans le
report.
L’imminence a fait long feu, parce qu’on aura mal accepté que le PQ
accepte la perte de l’imminence en choisissant le report dans la constance
déterminée. Les indépendantistes sous prétexte de refus du report, en
quittant le PQ pour QS ou le PI, ne font pas autrement que le PQ, ils
participent à l’ajournement, puisque, ce faisant, le PQ est affaibli, et
bien sûr, l’imminence devient de plus en plus non plus un report, mais un
véritable ajournement indéfini. Par contre, en acceptant la perte de
l’imminence, en appuyant le PQ, les indépendantistes auraient plus de
chance que ressurgisse bien plus rapidement l’imminence de la souveraineté,
d’autant s’ils font ce qu’ils disent et qu’ils font la défense et
illustration du bien-fondé de son avènement, parallèlement au PQ qui n’en
parlerait pas. Comme Obama l’a fait, il ne s’est pas présenté comme un
candidat des noirs, mais les noirs ont tenu sa candidature pour tel. On
connaît le résultat. L’imminence de la souveraineté implique une constante,
car, pour être doté des moyens qu’il faut pour mettre en branle l’imminence
de la souveraineté, il faut des souverainistes au gouvernement. Ainsi,
l’ajournement pourrait être d’une plus courte durée en élisant maintenant
un gouvernement du PQ, mais cela semble échapper à bien des « imminentistes
».
En lieu et place du PQ...
Sous prétexte de refus des reports, on abonde dans le report.
En lieu et place de ce report, profitant de ce report, puisque l’imminence
fait place au report, ce à quoi tout le monde semble adhérer, ne
vaudrait-il pas mieux fonder la lutte souverainiste sur autre chose que
l’imminence de la souveraineté de l’État du Québec, mais bien sur ce
pourquoi nous voulons la faire, à savoir, donner au peuple souverain du
Québec l’occasion de fonder l’État qu’il désire, sur la base d’une
invalidation de l’État actuel du Canada qui s’impose d’autorité, sans
jamais s’être nommément fondé sur et par la volonté démocratique du peuple
souverain du Québec ? En somme, ne faudrait-il pas cesser de tabler sur
l’imminence mais plutôt tabler sur la constance et la congruence ?
L’éclatement souverainiste : « l’imminentisme » doublé d’attentisme
Le renversement du paradigme de l’imminence de la souveraineté menace le
mouvement souverainiste d’éclatement. Cette dispersion peut néanmoins être
contrée. Ce qui est plus difficile à contrer c’est l’attentisme. D’aucuns
réagissent au report de l’imminence de la souveraineté en abondant encore
dans le report. Ici, ce n’est pas le PQ la cause de la perte de
l’imminence, mais ce serait la cheffe qui par ses manques ne ferait pas
l’affaire. Si l’on s’abstient de lui faire la guerre, on s’abstient de
l’appuyer et de se mobiliser pour faire de cette élection une lutte à finir
pour renverser le gouvernement démissionnaire et canadianisateur de Jean
Charest. On table sur sa victoire, on table sur la défaite de Pauline
Marois, pour la renverser. On n’a qu’à attendre. Sa défaite fera le reste.
On n’a qu’à attendre, pour la remplacer par Gilles Duceppe. Lui sera mieux
faire. Il saura restaurer l’imminence de la souveraineté... Les attentistes
permettront donc par leur désistement à priver le PQ, Pauline Marois, d’une
possible victoire.
Le souverainisme affronte donc une double menace d’effondrement. Une
menace d’éclatement centripète engendré par une fuite des personnes qui
quittent le PQ pour recommencer ailleurs la lutte souverainiste et une
menace d’éclatement centrifuge venant des personnes qui s’abstiennent de
s’impliquer dans la présente campagne électorale parce qu’elles acceptent
un effondrement temporaire qui reporte d’une élection le retour espéré du
PQ au pouvoir. Comme si tels reports étaient les seules solutions pour
affronter la crise que provoque le report de l’imminence de la
souveraineté. Un fait nouveau dans le parcours souverainiste. Jamais n’a pu
s’imposer une telle impression qui nous place devant un fait accompli, la
souveraineté ne semble pas prête de s’imposer. Ce qui pose la question de
l’a propos de la stratégie souverainiste de « l’imminentisme ».
« L’imminentisme » est un principe politique qui contient la condition de
son propre effondrement. Compter sur l’imminence de la souveraineté pour
mobiliser le peuple, mobiliser les troupes a ses limites et nous les avons
atteintes.
Une double constance qui contient sa propre congruence.
L’imminence de la souveraineté est peut-être mobilisatrice, mais il suffit
qu’elle disparaisse pour que disparaisse la mobilisation. Il s’agit donc
pour les « imminentistes » d’assujettir le bien-fondé d’une démarche, sur
la probabilité qu’elle advienne. En lieu et place de cet assujettissement,
la valorisation de la congruence qui consiste à donner à ce peuple
souverain du Québec un État validé par lui, permet de mobiliser le peuple
sans pour autant que l’imminence de la création de l’État souverain soit le
moteur de la mobilisation souverainiste, qui s’en trouve libérée de son
assujettissement à l’imminence de la souveraineté. Libérée de cet
assujettissement dès lors qu’il ne s’agit plus d’attendre la délivrance,
mais contester l’État actuel qui ne se valide pas sur le peuple souverain.
Ce défaut de légitimité n’a pas à être assujetti à quelque qu’imminence que
ce soit, puisqu’il existe déjà. Ce défaut de validité démocratique date de
près de 250 ans, c’est la constante de cet État. Une constante que
l’imminence de la souveraineté nous a toujours fait prendre pour
temporaire, alors qu’elle est... constante depuis près de 250 ans, et
depuis la trentaine d’années qui on fait de l’imminence de la souveraineté,
le moteur de la mobilisation souverainiste, cela n’a pas changé, cet État
du Canada reste et demeure illégitime. Or, il l’est d’autant que les
référendums perdants sont par défaut, tenus pour être une acceptation du
statut quo. Ce qui n’est pas le cas, mais qui fait office de validation par
défaut.
Cette constance nous désespère, mais nous n’y avons pas prêté attention
parce que l’imminence de la souveraineté allait bientôt nous en libérer.
Nous pouvions accepter de gouverner malgré tout, sans remettre en question
ce statut quo de manière décisive parce que nous croyions à tort ou à
raison, qu’un rien nous séparait de la séparation. La fin de l’imminence
nous place devant des faits nouveaux, pourtant fort anciens. Dès que
l’imminence est reportée, au lieu de nous attaquer à cette constante
constance du statut quo pour l’invalider, on a préféré et l’on préfère
toujours, l’ignorer. Une ignorance qui n’a d’intelligence que dans le fait
de se projeter dans une imminence théorique et imaginaire, mais qui dans le
concret n’est rien d’autre qu’un report de plus.
Faire valoir qu’il suffit de parler de souveraineté pour que l’imminence
soit de nouveau le moteur de notre mobilisation, ne fait que reporter le
problème dans le temps s’il est question de recommencer ailleurs que dans
le PQ, la lutte pour la souveraineté de l’État.
La constante canadianisatrice VS La constante démocratique
L’État du Canada validé par un double défaut
L’État du Canada se « valide » par défaut, notamment parce qu’il
s’abstient de recevoir un NON ferme s’il consultait le peuple souverain du
Québec qui le rejette. N’étant pas invalidé, il se prétend, se croit ou
fait mine de se croire, dûment validé, ce qui bien sûr n’est pas le cas.
Mais comme même les souverainistes ne développent rien d’autre que des
dénonciations pour en contester le fait... Ainsi, ce défaut des
souverainistes d’invalider cette prétention usurpatrice, participe à cette
validation par défaut du statut quo de blocage actuel. Cet État rejeté par
les souverainistes se « valide » aussi, paradoxalement, sur l’incurie
souverainiste. Il se valide sur le défaut des souverainistes «
imminentistes » de pareillement consulter le peuple souverain du Québec à
l’égard de l’invalidité d’un Canada refusé par le Québec.
Cette incurie, ce défaut de légitimité n’est ainsi légitimé que parce que
la création imminente de l’État souverain du Québec invaliderait d’office
cet État rejeté par le peuple souverain du Québec, ce défaut de légitimité
du Canada serait acceptable, selon les « imminentistes », parce qu’il n’est
que temporaire étant donné l’imminence de la création de l’État souverain.
La tolérance à la constance d’un État illégitime, est partie intégrante du
paradigme du Canada qu’on veut remplacer, mais s’avère aussi constant dans
le paradigme souverainiste qui s’abstient de rompre avec cette intolérable
illégitimité, étant donné que l’imminente souveraineté fera le travail. Par
ce défaut de « l’imminentisme » la constance de l’illégitimité
canadianisatrice est assurée non seulement pas l’État du Canada, qui sait
bien que soumise à l’approbation du peuple souverain du Québec, sa
Constitution serait démocratiquement invalidée, mais aussi et surtout,
cette tolérance à l’illégitimité du Canada actuel qu’engendre «
l’imminentisme », assure la constance du statut quo par les souverainistes
et indépendantistes eux-mêmes.
Ce double défaut de consulter le peuple souverain, prive le peuple
démocratique et souverain du Québec d’État valide. Un détail... qui dans
l’imminence peut à la rigueur être toléré, mais qui devient intolérable
dans la dissolution de l’imminence. La tolérance devient dès lors
désespérance. Pas étonnant que tant de souverainistes désespèrent. Ce qui a
pour effet de se retourner vers le peuple qui dès lors, se trouve à être
désespérant, confortable et indifférent... Alors même que c’est la
tolérance « imminentiste » qui a provoqué le défaut de légitimité qui fait
de ce peuple démocratique et souverain un peuple gouverné par un État
invalide et illégitime.
Le souverainisme et l’indépendantisme historique « imminentiste » fondé
sur la proche création de l’État souverain du Québec, prive le peuple
souverain qu’il veut libérer, d’un État valide, parce qu’il ne parvient pas
à fonder l’État qu’il désire pour ce peuple. Cette privation a des
conséquences funestes à maints égards politiques, politique intérieure et
extérieure, maints égards économiques, financiers, sociétaux, culturels et
artistiques. Un chapitre entier ne pourrait que survoler l’ampleur des
impacts négatifs structurels, culturels, sociétaux et psychosociaux.
Ne serait-ce que dans la question identitaire, l’estime/dénigrement de
soi, le dénigrement du politique, des élites, de l’anti-intellectualisme,
la fuite dans le divertissement tous azimuts, l’hostilité contre
l’autorité, son contraire, la séduction pour la droite, le sentiment
d’impuissance... Nous des sans-papiers, avec tout ce que comporte de
délinquance tel non-statut. Pire, nous sommes contraints de vivre dans la
falsification. On nous procure de faux-papiers, une reconnaissance factice
dans une Loi révocable, sans qu’elle se trouve inscrite dans la lettre de
la Loi irrévocable de l’État, la Constitution.
Les indépendantistes impuissants, puisant leur puissance dans leur rêve et
leur parole, hors la lettre de la Loi de l’État, ne cessent d’en mesurer
l’étendue, mais s’abstiennent tout autant de poser un geste à cet égard,
pour s’inscrire dans la lettre de la Loi de l’État, se contentant toujours
d’assujettir l’invalidité de l’État actuel à l’avènement pourtant toujours
reporté de l’État souverain du Québec, d’autant quand ils se divisent pour
entreprendre de recommencer ailleurs ce que le PQ aurait dû faire, selon
eux, persister dans l’entretien du sentiment d’imminence fût-elle factice,
à défaut de réelle imminence.
Un souverainisme « imminentiste » VS Un souverainisme de congruence
Profitant de la perte de l’imminence de la souveraineté de l’État, un
souverainisme de congruence pourrait se fonder dans la constance en prenant
d’abord acte du fait que le report de la création de l’État souverain
impose au peuple souverain qu’il veut pourtant défendre, un État invalide
et illégitime. Cet état de fait ne doit plus être assujetti à quelque
report que ce soit, ni à quelqu’imminence que ce soit. La congruence impose
de prendre acte de l’invalidité de l’État actuel. Non pas seulement dans le
fait de le dire, mais bien dans le fait d’incarner ce fait dans l’État,
dans la Loi de l’État, dans la lettre de la Loi de l’État, dans la lettre
de la Loi référendaire. En effet, c’est une chose d’affirmer que cet État
actuel du Canada est refusé par le peuple démocratique et souverain, mais
c’en est une autre d’appeler ce peuple à se prononcer à cet égard. Ce
faisant, pour la première fois, ce peuple souverain serait consulté à
l’égard de la succession des États autocratiques ou démocratiques qui lui
ont été imposés d’autorité depuis la Conquête par un Empire monarchique de
droit divin devenu monarchie constitutionnelle, sans consulter le peuple,
ce jusqu’au rapatriement de 1982 de la Constitution du Canada, toujours,
sans jamais nommément consulter le peuple démocratique et souverain du
Québec.
Si ce peuple, sous la menace de représailles économiques, politiques,
sociétales et culturelles, ne parvient pas à s’entendre sur ce qu’il
désire, un État souverain, autonome, ou fédéré de manière à détenir les
pouvoirs qu’il désire, il peut néanmoins s’entendre sur ce qu’il ne désire
pas, sur ce qu’il rejette, à savoir le Canada actuel. Et, ce peuple
souverain du Québec, rejette majoritairement le Canada unilatéral actuel,
rejette sa Constitution qui ne le reconnaît pas même comme existant en tant
que peuple démocratique et souverain, rejette sa structure et son partage
des pouvoirs, des souverainistes aux fédéralistes rénovateurs en passant
par les autonomistes adéquistes, tous rejettent l’État du Canada actuel.
Mais tous s’abstiennent de consulter le peuple à cet égard.
Une majorité claire pourrait surgir de tel exercice. Un exercice qui
rétablirait la réciprocité politique et démocratique égalitariste et
éthique. Si les souverainistes s’obligent à soumettre à l’approbation du
peuple souverain du Québec l’Acte qui fonderait, constituerait et
gouvernerait l’État souverain du peuple souverain du Québec, il n’y a
aucune raison pour qu’un autre État s’impose autrement et d’autorité.
Ainsi, tous les États seraient tenus de se soumettre à la démocratique
approbation du peuple souverain, pour peu que cet État soit démocratique,
comme de bien entendu, cela va de soi...
La congruence l’impose. Le principe démocratique de la souveraineté du
peuple l’impose. Une telle consultation aurait des impacts majeurs à
plusieurs égards pour la suite des choses. Ainsi, un référendum gagnant
pourrait être tenu. Pour une fois, la mobilisation souverainiste ne serait
soumise à aucun report, à aucun assujettissement d’imminence. Pour une fois
un NON tonitruant au Canada résonnerait partout dans le monde. Cet État ne
pourrait plus se dire légitime et valide. S’il veut soumettre par la suite
une Constitution du Canada reconnaissant d’abord l’existence du peuple
démocratique et souverain du Québec, doté des pouvoirs afférents utiles à
sa survivance, à son développement, à son déploiement dans les Amériques et
dans le monde. Si le Canada décide de soumettre telle Constitution, ce qui
n’est pas évidence, les souverainistes pourront de leur côté présenter à
l’approbation du peuple souverain du Québec, la défense et l’illustration
d’un meilleur choix en ce sens. Tant qu’à être peuple souverain reconnu par
le Canada, autant l’être peuple souverain doté d’un État propre, reconnu
par toutes les Nations unies de ce monde.
Le peuple souverain de périphérie
VS
Le centre démocratique de la souveraineté du peuple
Le risque politique des souverainistes est de voir le Canada obtenir
l’assentiment des Québécois pour un tel État du Canada rénové. Le risque
pour le Canada, est de voir l’État qu’ils ont toujours pensé s’imposer par
défaut, être complètement chambardé par un nouveau rapport de force établi
par le peuple souverain du Québec, libre de valider ou invalider les États
qui prétendent le gouverner à bon droit.
Je prétends que fonder un souverainisme non plus sur l’État, mais bien sûr
le peuple souverain fondateur de l’État souverain, est la seule congruence
possible. Il est question ici de centrer la souveraineté non plus sur
l’État, mais bien sûr le peuple, fondateur de l’État. Il est ici question
de prendre acte de la dissolution de l’imminence de la souveraineté de
l’État, non plus dans le report, mais dans la congruence. Non plus dans la
division, le manque de constance, la démobilisation et le découragement,
mais dans l’union, dans la mobilisation, la congruence de la logique
démocratique qui s’oblige à convoquer le peuple souverain pour qu’il ait
l’occasion de se prononcer sur une exigence réciproque à l’égard des États
qui prétendent ou aspirent à le gouverner à bons droits : tous les États
quelqu’ils soient, doivent être nommément validé par le peuple souverain du
Québec.
Seul un gouvernement souverainiste majoritaire, seul un gouvernement
souverainiste de coalition majoritaire peut permettre de consulter
valablement le peuple souverain du Québec à cet égard. Ce gouvernement peut
être celui du Parti québécois. Il est question déjà de référendum pour
rapatrier la culture. Pourquoi ne serait-il pas question d’invalider l’État
actuel qui ne permet pas tel rapatriement.
La dissolution de l’imminence de la création de l’État souverain, ouvre
des portes sur toute autre chose que la démission, le report de l’action,
la disqualification de la volonté démocratique du peuple souverain du
Québec et la division souverainiste. Pour cela, il faut renverser le
Premier ministre démissionnaire en élisant un gouvernement du Parti
québécois. Pour cela, il faut élire le Parti québécois, seul parti
souverainiste capable maintenant d’accéder au gouvernement. Pour cela, il
faut faire l’union souverainiste. Derrière le Parti québécois ou dans une
coalition électorale inédite.
La coalition souverainiste de l’UNION du peuple souverain du Québec
La démission de Andrée Ferretti du Parti Québécois, son intention affichée
de voter pour Québec solidaire pose la question de la dispersion du vote
souverainiste ( Le Devoir-2008 11 21-Lettres - [Mettre fin au
rapt->http://www.ledevoir.com/2008/11/21/217599.html] ). Le report de
l’imminence de la souveraineté l’aura convaincu que telle
démission-adhésion ne causera pas de préjudice à la cause, puisque le
report est déjà effectif. Le paradoxe reste entier, on quitte le PQ parce
qu’il est suspecté de reporter les échéances, alors que le fait de
recommencer ailleurs ne manquera pas de reporter l’échéance. Mais de cela
aussi il faut prendre acte. Ainsi, le mal peut faire place à un bien, dans
la mesure ou cette nouvelle expression diversifiée du vote souverainiste
permet par ailleurs un rassemblement dans une coalition électorale qui
seule peut empêcher la réélection du Premier ministre démissionnaire.
Coalition de désistement électoral congruent
Une coalition souverainiste pourrait très bien, sans délais ni autre
structure, nous préserver de la division du vote souverainiste. 48 heures
avant l’échéance du 8 décembre, une analyse des sondages et pointage par un
groupe de personnes nommées par les partis de la coalition pourrait
déterminer dans les comtés chauds, quel parti de la coalition est en mesure
de battre le candidat(e) d’un parti qui n’est pas membre de la coalition.
Dans un tel cas, le parti de la coalition qui permet l’élection adverse
contre un parti de la coalition, appellerait ses partisans, à voter pour
l’autre parti de la coalition gagnant. Sauf dans les contés des chefs de QS
qui seraient d’office appuyés par un tel désistement du PQ, cela, afin de
permettre à QS d’accepter de se désister dans les comtés où le PQ pourrait
battre le PLQ ou l’ADQ. À moins que l’ADQ accepte d’être partie de la
coalition électorale. Dans ce cas, le PQ appellera à voter pour Mario
Dumont dans son comté. À moins que l’on privilégie l’élection de
Victor-Lévy Beaulieu. En ce cas improbable d’union avec l’ADQ, Mario Dumont
pourrait toujours être appelé au gouvernement sans être député. Dans ce
cas, l’ADQ et QS pourront éventuellement participer au gouvernement de
l’Union souverainiste du Parti québécois ainsi élu.
Un référendum gagnant
L’État du Canada, les canadianisateurs, les fédéralistes rénovateurs,
tirent leur légitimité des deux référendums perdus par les souverainistes «
imminentistes ». En s’abstenant d’incarner dans la démocratique expression
du peuple souverain le rejet du statut quo, cela dans l’imminence de la
création de l’État souverain du Québec, le peuple souverain du Québec, se
trouve dans la constance de la force d’inertie d’un statut quo de blocage
imposé par une minorité de blocage, sans État légitime, sans État légitimé
par lui, se trouve à être un peuple orphelin. En perdant deux référendums,
l’État du Canada se trouve ainsi validé. Or, il ne l’a jamais été, et il ne
l’est pas pour autant. Ce n’est pas le Canada qui le fera, se valider tel
qu’il est, car, il ne le peut pas, il serait défait. Qui d’autre peut le
faire, sinon les souverainistes.
Or, « l’imminentisme » qui bât de l’aile, ouvre la porte à un tel
référendum gagnant. Cela ne créera pas pour autant l’État souverain, mais
une nouvelle défaite référendaire portant sur la souveraineté de l’État
cessera de valider par défaut le statut quo actuel. Le Canada devra être
validé par le peuple souverain du Québec, il devra renoncer au statut quo
pour ce faire. Dans tous les cas, le peuple souverain du Québec est
gagnant. Il peut donc faire l’unité et se constituer dans l’État qu’il
désire. Aux souverainistes dès lors mobilisés par autres choses que factice
et toujours reportée imminence de faire la défense et l’illustration du
bien-fondé de l’État du peuple souverain du Québec.
Double et salvateur renversement paradigmatique de l’impasse
canadianisatrice
Il s’agit ici de renversement paradigmatique. De double renversement. Il
est question de renverser le paradigme canadien de l’État imposé d’autorité
de la Souveraine, par le renversement du paradigme « imminentiste » de
l’État souverain du Québec. C’est un renversement qui s’impose par un
nouveau paradigme. L’exigence démocratique qui postule que seul le peuple
souverain est habilité par valider et légitimer la légalité des États qui
le gouverne. Rien d’autre.
Un gouvernement démocratique du peuple souverain du Québec
Un gouvernement d’ Union du peuple souverain du Québec n’engage pas
pour autant son premier mandat dans une tourmente référendaire.
L’échéancier n’est pas précisé, « l’imminentisme » fait place à la
congruence. Ainsi, la présente élection précipitée du 8 décembre 2008
oppose les démissionnaires du PLQ et la congruence démocratique qui fait du
peuple souverain, le centre de l’action politique souverainiste. C’est lui
qui décide. Point à la ligne. Il sera appelé tôt ou tard à se prononcer sur
la validité de l’État du Canada.
Le gouvernement de l’ Union du peuple souverain du Québec présidé
par le Parti québécois de Pauline Marois, prendra les décisions qui
s’imposent au regard des intérêts supérieurs de la nation. Un tel
gouvernement ne démissionnera pas face à la crise économique comme l’a fait
le Premier ministre démissionnaire Jean Charest. Un tel gouvernement
assumera ses responsabilités au regard des intérêts politiques,
économiques, sociétaux, culturels et environnementaux du peuple
démocratique et souverain du Québec, dans la constance de sa survie et de
celle de la langue française et dans la congruence politique du
développement et du déploiement de son économie, de sa santé, de son
éducation, de sa culture, de ses arts, de ses médias, et de sa stature
politique de peuple démocratique distinct et souverain.
Votons en Bloc pour le Parti québécois de Pauline Marois.
______________________________
PS
Dans Le Soleil d'aujourd'hui 2008 11 22, Gilbert Lavoie déclare :
« [La souveraineté est en hibernation sous Pauline
Marois.->http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/chroniqueurs/200811/21/01-803199-gilbert-lavoie.php]
»
Voilà toujours le discours propagandiste canadianisateur à l'oeuvre... On
tente de susciter la division et l'éclatement souverainiste. Ils ne voient
pas de problème à la perte de l'imminence. Voyons voir comment malgré tout
engendrer la division dans les rangs souverainistes. Voilà un média
fédéraliste qui tente de pomper les « purs et durs »... Ils ne seraient pas
suffisamment visibles... autant leur en donner... de la visibilité.
Michel David n'est pas en reste en parlant des...
[Les raisins de la
colère->http://www.vigile.net/Les-raisins-de-la-colere]
« Plus encore, le principal problème de Mme Marois, comme de M.
Boisclair, est qu’il n’y a plus suffisamment de ressentiment pour nourrir
le projet souverainiste. »
Michel David - Le Devoir 22 novembre 2008
Comme si la colère était le seul valable moteur de la souveraineté du
peuple souverain du Québec. « L'imminentisme » et « colérisme » seraient
les seules deux mamelles du Québec souverainiste ?
Du petit lait pour les canadianisateurs...
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