Go Terre-Neuve!

Pétro-Québec




L'Assemblée nationale a adopté la semaine dernière une motion exigeant des autorités fédérales et terre-neuviennes qu'elles suspendent pour deux ans les travaux d'exploration pétrolière au large des Îles-de-la-Madeleine, le temps que le Québec termine son évaluation environnementale du secteur. Cette requête est ridicule. Dans ce dossier, la crédibilité du gouvernement du Québec est nulle et celui de Terre-Neuve a parfaitement raison d'ignorer ses représentations.
Le gisement en jeu est celui d'Old Harry, une structure géologique située à 450 mètres sous la surface du golfe de Saint-Laurent, à cheval sur la frontière entre les deux provinces. La formation de grès pourrait contenir des quantités considérables de gaz ou de pétrole. Pourrait: on ne le saura pas tant qu'on n'aura pas foré.
Le député péquiste Bernard Drainville accuse Terre-Neuve de vouloir «voler» les ressources du Québec. «À partir du moment où Terre-Neuve a commencé à pomper de son côté, il y a de très fortes probabilités qu'ils en pompent de notre côté également», a dit M. Drainville. Selon deux géologues que nous avons consultés, il est peu probable qu'un producteur puisse ainsi siphonner le pétrole «québécois» en forant du côté de Terre-Neuve. Peu importe: nos élus font davantage dans la démagogie que dans la géologie.
Ottawa et les provinces se disputant la propriété des ressources extracôtières, toute exploitation nécessite une entente fédérale-provinciale. Terre-Neuve a signé un tel accord il y a 25 ans. Selon M. Drainville, «si le fédéral ne signe pas avec le Québec ce qu'il a signé avec Terre-Neuve, on va devoir se demander s'ils ne font pas exprès pour nous garder dépendants de la péréquation». Loufoque. S'il n'y a pas d'entente sur les ressources extracôtières entre le Québec et le fédéral, c'est que contrairement à ceux de Terre-Neuve, nos gouvernants n'ont jamais fait du pétrole et du gaz une priorité. À l'époque où Terre-Neuve négociait avec Ottawa, la société d'État québécoise chargée de chercher des hydrocarbures, la SOQUIP, concluait qu'il n'y en avait pas suffisamment sur notre territoire pour permettre une exploitation rentable.
Depuis ce temps, le gouvernement du Québec ne s'est intéressé au pétrole et au gaz qu'épisodiquement, coincé entre ses prétentions vertes et ses appétits financiers. On ne peut pas blâmer le gouvernement du Canada pour notre propre lenteur ni demander aux autres provinces de nous attendre.
Terre-Neuve et la société Corridor Resources sont aujourd'hui prêtes à explorer le gisement d'Old Harry. Avec le fédéral, la province impose à l'industrie des contraintes environnementales substantielles. Alors, laissons les Terre-Neuviens s'enrichir. Au Québec, nous nous contenterons apparemment de siphonner la péréquation.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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