Élection du 8 décembre 2008

Espérer un gain : choisir le court terme ou le long terme

Tribune libre 2008


M. Charest choisirait le gain à court terme que lui procurerait sa
possible réélection comme gouvernement minoritaire. Il profite de la
conjecture pour écarter une ADQ affaiblie qui lui ravit une partie de son
électorat depuis sa création, ce qui lui permet d’espérer former un
gouvernement majoritaire. Le PQ semble vouloir abonder dans ce scénario
électoraliste qui consiste à affaiblir l’ADQ. Est-il pas possible pour le
PQ d’envisager la chose autrement, cela pour empêcher le PLQ de faire des
gains au détriment de l’ADQ rétablissant un ordre ancien de bipartisme
sclérosé et obligatoirement polarisé dans le clivage
fédéraliste/souverainiste ?
À court terme l’ADQ est une menace pour le PQ qui lui ravit une partie du
vote souverainiste de droite attaché à faire les choses différemment du PQ
en donnant dernière chance au Canada de se renouveler en respectant «
l’autonomie » du Québec. Mais à long terme l’ADQ pourrait être l’allié du
PQ. L’ADQ aujourd’hui « autonomiste » pour se distinguer de ses deux
rivaux, a déjà été du côté du OUI. Ce qui n’a pas été, n’est pas et ne sera
jamais le cas du PLQ. L’ADQ pourrait très bien être un jour à nouveau du
côté des souverainistes. La présence de l’ADQ à l’Assemblée nationale
démontre que l’enjeu politique de la souveraineté du Québec ne se résume
pas à choisir entre le PQ et le PLQ. Une coalition PQ ADQ pour la
souveraineté du Québec démontre qu’en votant pour un Québec souverain on ne
vote pas pour un Québec souverain du PQ, comme si un parti unique devait
s’imposer dans un Québec souverain. Ce qui est un empêchement majeur pour
beaucoup de personnes. La présence de l’ADQ est l’image même du
multipartisme actuel se transposant dans un État souverain du Québec
rompant avec l’éternel clivage souverainiste/fédéraliste. Cette image vaut
son pesant d’or à long terme pour emporter la confiance et l’adhésion
majoritaire des Québécois désireux de fonder un État valide émanant
nommément du peuple souverain du Québec. Ce qui n’est pas le cas de l’État
unilatéral du Canada de 1982
À long terme donc, le PQ se distingue du PLQ en cela aussi. L’ADQ n’est
pas l’ennemi à abattre, au contraire. Si pour le PQ son adversaire est bien
le PLQ fédéraliste, la meilleure façon de contrecarrer ses plans est de
faire en sorte que l’ADQ ne s’effondre pas. Le meilleur moyen d’y parvenir
est de former une coalition PQ-ADQ afin de former un gouvernement qui
empêche M. Charest de livrer le Québec à des élections en pleine crise
économique.
Oser
Pour créer un pays, il faut oser sortir des sentiers battus de l’ordinaire
politique qui est le nôtre. En écartant la possibilité qu’un gouvernement
de coalition PQ/ADQ puisse être la solution de l’heure, le PQ prouve qu’il
n’ose pas oser alors que par ailleurs il n’a de cesse d’appeler les
Québécois à oser se donner un pays. La contradiction est flagrante. Au
contraire, le fait d’oser faire fonctionner l’État du Québec autrement que
dans les sentiers battus du bipartisme de coutume par gouvernements
minoritaires interposés, permettrait d’illustrer qu’on peut avec succès
oser faire suivre le geste à la parole. Le PQ considère que des élections
ne sont pas nécessaires, voire nuisible dans un contexte de crise
économique, la logique impose donc qu’il ne faille pas se contenter comme
de coutume de faire valoir en parole que l’odieux des élection doit être
porté par le PLQ, mais bien qu’il faut au contraire cesser de parler et
plutôt agir dans le sens de ce que l’on dit être le bien commun, à savoir
gouverner.
Que l’ADQ accepte ou non ne change rien à l’affaire. Le PQ aura proposé
quelque chose qui convienne à la situation politique et économique actuelle
de manière congruente avec un discours qui dénonce l’électoralisme à courte
vue du PLQ et qui appelle à oser mettre de l’avant des solutions nouvelles
à nos problèmes anciens et actuels, en gouvernant. Un rejet par l’ADQ de
cette proposition de gouvernance montrerait que le PLQ électoraliste et
l’ADQ ne veulent pas gouverner. Montrerait que seul le PQ sait prendre les
intérêts véritables de la nation par des gestes concrets de gouvernance et
non ses verbeux politicailleux intérêts partisans à court terme.
Oser le long terme : de la politique fiction ?
Une telle vision de long terme pourrait s’incarner dans une formule
nouvelle de coalition souverainiste PQ-ADQ-QS. Une manière éloquente de
ramener les fédéralistes purs et durs à la situation minoritaire qui est la
leur au Québec.
Madame Marois pourrait assumer la charge de Première ministre en invitant
son Vice-Premier ministre Mario Dumont à former un gouvernement de
coalition PQ-ADQ-QS. Cela de manière à incarner la stabilité d’un tel
gouvernement de coalition la Première ministre agirait dans le cadre
constitutionnel actuel un peu à la manière d’un Président qui nomme un
Premier ministre ayant la charge de former un gouvernement de coalition. Le
Vice-Premier ministre Mario Dumont a ainsi la chance de faire ses preuves
et montrer qu’il est capable de gouverner. La Première ministre Marois
aurait du temps pour se consacrer aux intérêts supérieurs de la nation en
temps de crise économique et dans la perspective de donner au peuple
souverain du Québec un État valide et légitime. Le PQ et l’ADQ manifestant
tous deux leur capacité de s’élever au-dessus de leurs intérêts partisans
au bénéfice de l’intérêt national de la population du Québec.
Deux ou trois élections complémentaires pourraient permettre de faire
élire des nouveaux venus à ce nouveau conseil des ministres de ce
gouvernement de coalition souverainiste. Madame Louise Harel et Rita
Dionne-Marsolais ayant manifesté leur désir de quitter la vie politique
pourraient être l’occasion de démissions libérant des comtés à céder à
Louise Beaudoin, Françoise David, ou Amir Khadir, ministres devenu(e)s.
Union du peuple souverain du Québec
Le PQ se trouverait ainsi à animer une coalition favorable à ce que le
peuple souverain du Québec se dote d’un État qui émane nommément de lui. Un
gouvernement de coalition pour affronter la crise économique et préparer un
programme commun permettant au peuple souverain du Québec de se doter d’un
État nommément et directement validé par lui, hors le statut quo de blocage
actuel fédéraliste du Canada qui n’a jamais été soumis à l’approbation du
peuple démocratique et souverain du Québec.
Luc A.
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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 novembre 2008

    @ M. L.P.
    Vous dites :
    « Si les référendums n’ont pas réussi c’est d’abord parce que l’opinion publique était contrôlée par les fédéralistes. C’est là le point le plus important de tous à corriger selon moi. »
    Je réponds...
    La désinformation certes est le moyen utilisé. La fabrication du consentement des élites, est le moyen utilisé pour emporter l'adhésion du peuple à son asservissement. Cela, grâce à la censure, et son contraire : la propagande. Celle que Gesca distille non pas seulement à travers ses pages éditoriales et d'opinion, celle des « lecteurs » et celle de ses chroniqueurs, mais aussi et surtout dans le traîtement déséquilibré de la nouvelle, notamment en tant de crise. Cela n'est qu'un moyen pour atteindre un objectif. Celui qui consiste à privilégier la fin, au mépris de la moralité des moyens. L'immoralité de la propagande ne doit pas cacher l'immoralité de ce qui fonde l'objectif à atteindre. À savoir, s'assurer que le Canada empêche la sécession du Québec, cela, parce que cette inaltérabilité éternelle du Canada est fondée sur une conviction profonde. Le Canada considère le peuple souverain du Québec comme son objet. Un objet lui appartient en propre. Pour le Canada du statut quo, le Québec, son territoire, sa population sont parties de ce qu'il possède en propre, sont parties de ce qui lui a été cédé par Louis XV après la Conquête de 1759, il y aura 250 ans le 17 septembre 2009.
    Il s'impose donc d'autorité, d'autorité de droit divin, venue d'en haut, sans même songer se fonder sur autre chose que son autorité divine. Sans même ne serait-ce que penser à appeler le peuple souverain à valider l'État unilatéral qu'il impose de force. Ce qui pose problème c'est que cet État se fonde et s'impose par la force et la contrainte, par le chantage abuseur, et par les menaces de représailles en toute asymétrie. La propagande n'est que l'outil nécessaire pour que s'impose l'abus de pouvoir qui lui, n'emporte pas librement l'adhésion de ce peuple souverain. Jamais l'État du Canada actuel n'aurait été approuvé par le peuple du Québec si on l'avait nommément consulté pour ce faire. Il ne le sera jamais. Pour qu'il s'impose, cet État a donc besoin de recourir à la propagation de menaces de représailles pour s'imposer, doit recourir à la propagande et du sophisme pour diffuser ces menaces dans un perpétuel malstrom de chantage et de distorsion de toute logique. Ce sont ces menaces qui sont la cause et non le moyen qu'on utilise pour les proférer. Ce sont les menaces de représailles qu'il faut combattre et dénoncer. Ce sont elles qui illustrent à quel point il n'est pas ici question de choix libre et démocratique. Ce sont elles qui démontrent que nous sommes victimes d'abus de pouvoir. Ce sont ces menaces qui font la honte de l'esclavagiste soucieux de défendre son droit de propriété sur son esclave. Celui qu'il menace d'abattre s'il osait décider librement de choisir de vivre hors le domaine du maître abuseur. Il l'a déjà fait contre les Patriotes, et menace toujours de le faire aujourd'hui encore.
    Les menaces de représailles d'abord
    La nuance me semble être importante. Si les référendums ont été perdus, c'est d'abord parce que le Canada du statut quo est un Canada de la menace et du chantage. Ensuite, c'est parce que des groupes financiers ont acheté des médias, parce qu'ils forment des conglomérats, pour faire un tir groupé pour s'assurer que le chantage et les menaces puissent bien être comprises par celles et ceux qu'ils veulent intimider par là-même. Ne dénoncer que la partisanerie des médias, sans dénoncer l'odieux du chantage de l'enfermement dans la menace de représailles qui tient lieu de politique libre et démocratique au Canada, ne fait que renvoyer dos à dos deux partisans rivaux qui veulent tous deux le pouvoir et qui se querellent pour conserver ou obtenir leur ascendant sur le peuple.
    L'État asymétrique imposé d'autorité VS L'État du peuple souverain
    Ce n'est pas le cas. Ici, l'une des parties au conflit appelle le peuple souverain du Québec à fonder l'État libre et démocratique qu'il souhaite, alors que l'autre partie impose par le chantage et les menaces de représailles un statut quo qui se refuse à fonder l'État qu'il impose d'autorité et de force sans appeler le peuple souverain à valider l'État unilatéral qu'il tient à tort pour légitime, du seul fait qu'il se dit légal. Une falsificatrice légalité qui n'a de foi et loi qu'en vertu des pouvoir d'une Souveraine d'un Empire désuet et de ses quelques juges de sa Cour, de sa Cour suprême.
    Ce n'est pas être partisan de cet État là qui fait problème, ce sont les moyens utilisés pour que cet État s'impose qui posent problème. C'est le caractère asymétrique des menaces de représailles qui ne sont proférées que dans un sens. Les souverainistes ne menacent personne de représailles, au contraire, ils veulent vivre en bon voisinage et en partenariat économique avec le Canada. C'est le caractère asymétrique des contraintes qui pose problème. D'un côté un État s'impose sans qu'il émane du peuple, et de l'autre l'État souverain du Québec doit s'imposer seulement via l'appel au peuple. Puisque les souverainistes s'obligent à le faire, parce qu'ils désirent donner la parole au peuple souverain, parce qu'ils désirent se distinguer ainsi d'un Canada unilatéral et au-dessus du peuple, il n'y a d'autre alternative que d'exiger la symétrie et la réciprocité. Le Canada pour être valide et légitime, cet État du Canada, quelqu'il soit, Canada du statut quo ou remodelé par la reconnaissance du peuple souverain du Québec et de ses pouvoirs afférents, doit être soumis nommément à l'approbation du peuple démocratique et souverain du Québec pour être considéré valide. Ce qui n'est pas le cas.
    C'est ce qu'il faut me semble-t-il dénoncer pour contrer la propagande canadianisatrice.

  • Archives de Vigile Répondre

    5 novembre 2008

    Si le pays est affaire partisane c'est par défaut de certains partis qui rejettent ce pays tel le PLQ et son chef qui admet la validité du projet à Paris puis fait campagne contre. Avec l'évolution des esprits on voit les partis se rapprocher du PQ avec une déclaration ou un rapport d'impôts unique qui frôle l'indépendance. Cette évolution se continuera-t-elle ou Gesca réussira-t-il a l'écraser? Elle continuera avec un vigile.net dans chaque région peut-être, ppour affronter les effrontés. Lunion des partis pourrait venir avec des défections du PLQ, amenant un vote déclarant la souveraineté du Québec avec l'appui du Bloc au fédéral.
    La division se résorbera peut-être lors d'un référendum si la nation consciente de son existence et fière est déterminée à se donner un pays. La peur ne tiendra plus alors. Une coalition comme en France sur des programmes de changements internes est plus facile à bâtir que pour faire sécession.
    Le bipartisme est un rêve du passé selon moi et Mario ne convaincra pas les électeurs alors que 5 partis se présentent devant eux. Il y aura toujours 3 partis et auant de mini-partis idéologiques au Québec auxquels s'ajoutera le Bloc advenant le pays, je crois.
    Toutes vos remarques sont importantes mais il faut miser d'abord sur l'évolution des esprits avec le temps et des communications équilibrées. Si les référendums n'ont pas réussi c'est d'abord parce que l'opinion publique était contrôlée par les fédéralistes. C'est là le point le plus important de tous à corriger selon moi.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2008

    @ M. L. P.
    Je ne dis pas que le multipartisme est menacé si l'accession à la souveraineté survient. Je dis que le fait de voir le PQ monopoliser le parti de la souveraineté nous fait de fait, voir la souveraineté comme une affaire de parti, avec tout ce que cela comporte de boulets. La souveraineté de l'État du peuple souverain est dès lors d'emblée plombée par les aléas de la partisanerie politique, par les aléas de l'équipe en place, elle plaît ou pas, ses actions plaisent ou pas...
    Par contre, en faisant de la souveraineté de l'État du peuple souverain du Québec non plus une affaire d'un seul parti, c'est tout autre chose. Non seulement on peut déjà rallier les partisans des ses différentes composantes, mais en plus on peut donner confiance à d'autres électeurs craintifs de mettre ses oeufs dans le même panier. Cela a fonctionné pour la France avec le Programme commun. Une union qui a permis au bout du compte de renforcer le PS de Mitterrand et de pouvoir atteindre la Présidence. Sans cette union de la gauche, et depuis qu'elle est dissoute, cela n'était pas possible et cela ne l'est toujours plus, cela à cause du multipartisme.
    En situation de bipartisme, on pouvait envisager que le PQ puisse avoir des chances d'emporter l'adhésion majoritaire du peuple souverain du Québec, Mais avions-nous raison de l'espérer ? Peut-être pas, justement. Peut-être fallait-il attendre la création de d'autres partis permettant la pluralité des obédiences dans la singularité de l'objectif unique à atteindre, à savoir la souveraineté de l'État, gauche, droite et centre confondus. Maintenant que le multipartisme est une réalité à laquelle nous nous sommes apprivoisés, alors qu'elle a longtemps été hors de portée, on s'empressait toujours de s'entendre pour éliminer le tiers gênant, maintenant que nous avons appris à composer avec cette nouvelle réalité, peut-être est-il temps de récolter les fruits que le multipartisme peut produire. Ne pas le faire pourrait être fort dommageable. Il ne s'agit que de cesser de se croire toujours en état de bipartisme. Il ne s'agit peut-être que de tenir compte de cette nouvelle réalité du multipartisme. Ce qui a l'avantage de préparer une accession à la souveraineté de l'État qui soit autre chose que reproduire un État de bipartisme toujours sclérosé dans l'opposition du clivage fédéralisme/souverainisme. En effet, si n'existaient encore que le PLQ et le PQ, advenant la création de l'État souverain, qui osait croire que le PLQ cesserait de vouloir perpétuer le débat en prônant toujours dans l'État souverain du Québec, le rattachement du Québec au Canada, se contentant de piéger, d'attendre les faux pas, être le bras armé d'un Canada qui ne cesserait de faire des jambettes au PQ, au Québec, pour le ravir à nouveau. Qui pouvait croire que cela ne surviendrait pas ? N'est-ce pas cette éventualité qui nous a fait espérer de meilleur contexte pour choisir de fonder ce nouvel État ? Qui nous a fait hésiter à le fonder en ce contexte de si grande fragilité ?
    N'est-ce pas ce contexte que nous avons su créer en détruisant le statut quo bipartiste ? N'est-ce pas le contexte idéal pour emporter cette fois une adhésion qui créerait un tout autre contexte ? À savoir, trois partis représentant une pluralité d'options politiques capable de s'exprimer dans l'État souverain sans qu'il soit toujours question de la question constitutionnelle, sans avoir à être encore soumis au même et lassant clivage fédéralisme/souverainisme PQ-PLQ. Autrement dit, en votant pour la création de l'État du peuple souverain du Québec dans un contexte d'Union pluraliste souverainiste, on en finirait une bonne foi pour toute avec cette division de nos forces. Le PLQ étant mis devant le fait de sa minorisation, devra dans cette éventualité, une fois créé l'État souverain, soit y adhérerm, soit se saborder, soit encore devenir un dinosaure fédéraliste marginal d'une minorité de la nostalgie canadianisatrice en voie d'extinction, un parti refuge d'un refus de reconnaître le peuple souverain du Québec, fondateur de l'État qu'il désire.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2008

    @ M. L. P.
    Oui, on peut le voir comme vous dites. L'ADQ de droite ravit les électeurs de droite du PLQ. Cela dit, il faudrait savoir si l'ADQ qui a déjà voté OUI à la souveraineté de l'État, qui est autonomiste, ( c'est-à-dire, contre le Canada actuel ), convainc la droite ou le centre droit fédéraliste ?
    Je n'en suis pas sûr. Les fédéralistes véritables restent au PLQ. Les autres, ne seraient pas de vrais fédéralistes. Ils seraient en fait tout, sauf de gauche, sauf péquistes, pour une raison ou pour une autre. Parce qu'ils sont plus jeunes, parce qu'ils n'aiment pas ce qu'a déjà fait le PQ, parce qu'ils sont anti-intellectuels, parce qu'ils sont rébarbatif à se faire gouverner par une femme, ou un homosexuel.
    La majorité des Québécois n'est pas fédéraliste
    Cela pour peu que les québécois soient fédéralistes. J'ai déjà écrit que je n'y croyais pas trop. Sans menaces de représailles, la très grande majorité des Québécois est en faveur d'un État émanant du peuple souverain du Québec. En faveur de détenir les pouvoirs qui sont ceux d'un État souverain. Ce qui les faits être en faveur du PLQ relève donc davantage des affinités électives que la position fédéralistes du PLQ. Du reste, ce n'est pas pour rien que M. Charest a fait sa lente mais fructueuse transformation sous l'influence de ses conseillers qui entouraient Robert Bourassa. C'est bel et bien parce que les fédéralistes savent qu'ils ne passent pas la rampe, ils n'emportent pas l'adhésion des Québécois. Ce n'est pas pour rien que l'actuelle Constitution du Canada n'a jamais été soumise nommément à l'approbation du peuple souverain du Québec. Elle n'aurait jamais passé. Elle ne passerait toujours pas.
    Ainsi, en s'abstenant de voir l'ADQ comme partie d'une Union du peuple souverain du Québec, on se prive d'incarner dans le réel-politique, un fait qui me semble incontournable. On contribue à faire en sorte que l'illusion que tente de matérialiser les canadianisateurs fasse toujours partie du paysage politique du Québec. À savoir, que nous sommes divisés sur la question du Canada. Nous ne le sommes pas. Le Canada actuel unilatéral imposé d'autorité ne passe pas, ne passera jamais. Ce que veulent les Québécois c'est une État bien à eux. Cela s'appelle un État qui émane du peuple. Cela s'appelle un État du peuple démocratique et souverain du Québec, associé ou non avec d'autres États d'Amérique, pas seulement le Canada. Associé économiquement. Cela s'appelle la souveraineté de l'État.
    Opportunisme de confusion
    Or, profitant de la confusion entretenue par les canadianisateurs, et pour se constituer une clientèle, Mario Dumont a joué la carte de l'ambigüité. Il a préféré cela au fait de jouer carte sur table. S'il trouve intérêt à jouer carte sur table, il jouera carte sur table. S'il pense conserver une clientèle digne de ce nom, il fera ce qu'il faut. Le PQ me semble avoir intérêt à long terme à enfoncer le mythe du clivage fédéraliste/souverainiste. Pour cela, il lui faut admettre qu'un Québec souverain comportera différents partis politiques de la gauche à la droite en passant par le centre. Ça tombe bien, l'ADQ, QS et le PQ couvrent ensemble l'échiquier. Dans ce contexte, le PLQ ne devient que ce qu'il est, un parti dinosaure du refus du Québec, adepte d'un Canada du statut quo. À moins qu'une révolution bien improbable le fasse faire lui-même la souveraineté de l'État devant un Canada inflexible.
    En attendant... il ne faut pas attendre. Il me semble qu'il faut cesser d'alimenter le mirage en distillant des vapeurs de divisions artificielles. Les Québécois sont unis dans le fait de désirer un État qui émane du peuple souverain qu'il sait constituer. Ne reste qu'à le Constituer, ce n'est pas pour rien que l'ADQ parle de Constitution. Une Union est possible.
    Le choix de la clarté
    Pour essentielle qu'elle soit le jour de la tenue d'une campagne référendaire, peut-être n'est-elle nécessaire maintenant. Peut-être l'est-elle aussi ? Plusieurs facteurs en décideront. Dont, des circonstances favorables. Autant s'y préparer si elles surviennent. D'autant que ce faisant, c'est le meilleur moyen de les faire apparaître.
    Entre autres choses, la façon dont Madame Marois critique les propositions de M. Dumont dans La Presse d'aujourd'hui, me semble très prometteur à cet égard et fort habile. « Marois juge l'annonce de Dumont prématurée ». En effet, on sent non pas une hostilité, mais bel et bien une ouverture. L'ADQ ne fait pas fausse route dans ses attaques des libéraux, mais le PQ trouve la proposition prématurée. Ensemble, quand nous connaîtrons la situation réelle du Québec, ( d'autant si nous prenions le pouvoir ensemble ), nous pourrons convenir ensemble, ( sans le PLQ ) ce qu'il convient de faire.
    La mise en place de l'Union
    En mettant de l'avant une telle critique constructive de l'apport de l'ADQ, nous sommes en présence de l'évincement du PLQ, qui se trouve hors de ce dialogue, marginalisé. On ne s'adresse même plus à lui, il ne compte plus. Il est hors course. C'est ce qu'il faut faire me semble-t-il. Ma proposition n'est que l'aboutissement de la chose, n'est que la formalisation, l'incarnation dans une entente en bonne et due forme, d'une Union concrète hors fédéralisme PLQiste.
    Comme si, on préparait la chose. Du moins, sans avoir moi-même su ou prévu comme la faire, on ne procèderait pas mieux pour la faire qu'en faisant ce qu'a fait aujourd'hui madame Marois. Je pourrais même la soupçonner de n'avoir pas écarté encore la possibilité d'envisager s'opposer aux élections en formant avec l'ADQ un gouvernement de coalition, du moins jusqu'au printemps...
    La déclaration de M. Parizeau, me semble aussi justifier qu'on en vienne à cette conclusion... : « Élections : Parizeau y voit un exercice irresponsable et dangereux ».
    Ne reste plus qu'un sondage défavorable au PLQ pour qu'il renonce à plonger le Québec dans les élections, ce qui me semble fort possible. Auquel cas, loin de remettre en question la coalition prévue en cas de démission du gouvernement Charest, s'il ne démissionne pas, son hésitation opportuniste, son intention affichée de refuser de gouverner en pleine crise, pourrait justifier Madame Marois de prendre avec l'ADQ la relève en le renversant maintenant.
    Tout ça bien sûr n'est que de la politique fiction... mais, comme on le sait, la réalité dépasse toujours la fiction... sauf que... avant qu'elle se matérialise, on ne sait pas comment elle pourra la dépasser. L'avenir nous fait circuler toujours à l'aveugle dans un plan courbe, pas moyen de dépasser, c'est toujours donc la réalité qui nous dépasse.
    Qu'une union effective se constitue ou pas, ne serait-ce que faire la distinction et refuser l'amalgame entre le PLQ et l'ADQ, ne serait-ce que cesser de voir l'ADQ comme parti fédéraliste pareil au PLQ historiquement incapable de se distancer du Canada du statut quo et éternellement partisan du NON au peuple souverain du Québec, me semble être déjà une coalition de fait qui fera son chemin. C'est d'abord dans la tête que se font les changements. Ensuite, ne reste qu'à trouver comment incarner cette idée que l'on se fait de ce que l'ont est dans la réalité des institutions politiques. Et, ça, on ne peut pas le prévoir avant que la pensée se matérialise dans la pensée. D'abord.
    Pour cela, il faut penser et penser sans restrictions supposées imposées par la réalité ou ce qu'on pense qu'est le réel. C'est ce à quoi je m'emploie ici, sans plus et sans attente.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 novembre 2008

    Si la coalition que vous suggérez ne se fait pas, l'Adq pourrait gagner 16% du vote, surtout au dépend des libéraux. Les déclarations plutôt fédéralistes et constitutionnelles de Mario lui font perdre les nationalistes tout en gardant sa droite fédéraliste, ce qui explique la remontée du PQ aux élections complémentaires et le recul des libéraux. Les indécis reviennent au PQ devant le girouettage de l'Adq et le remplacement de Boisclair par Pauline. Mario est peut-être un peu plus prêt du PQ avec son rapport d'impôts unique mais son droitisme viscéral s'oppose au PQ et mine la clientèle de Charest, Mario risque de perdre une moitié de son parti et de son électorat en s'approchant trop du PQ. Non? Le multipartisme n'est pas ménacé si le Bloc, advenant l'indépendance, descend au Québec pour former un autre parti avec des éléments du PLQ et de l'Adq ou autrement.

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2008

    @ M. Bousquet
    Effectivement, il s'agit d'une fiction politique. Il serait fort surprenant que l'ADQ et le PQ s'entendent. Comme vous le dites, ils est plutôt question de ne pas le faire. Ce qui n'empêche pas de penser, de formuler des propositions, histoire de ne pas toujours être sous l'emprise d'un discours dominant qui s'impose à nous à force de ne pas en entendre d'autres. Histoire d'ouvrir quelques portes, à commencer par celles qui se trouvent dans nos esprits conformistes, qui se retrouve forcément donc aussi dans l'esprit de nos dirigeants...
    Tout probable donc que nous serons bientôt en élection et que nous appellerons ensemble à voter pour le Parti québécois.
    @ Jean-Louis Pérez
    Union souverainiste - PQ-ADQ-QS
    « si nous voulons compter avec l’indispensable grande majorité de la clase moyenne québécoise » comme vous le dites, il faudra compter aussi sur le centre voire la droite et non seulement sur la gauche. Je parle donc d'une coalition souverainiste PQ-ADQ-QS et PI... si ce dernier existe toujours par ses membres confirmant sa direction...
    @ Mario Goyette
    Un peu plus loin dans le livre 23 Chapitre 12 - Les Cent-Jours à Paris - Chateaubriand écrit :
    « Ce Champ-de-Mai, si pompeusement annoncé et célébré le 1er juin, se résout en un simple défilé de troupes et une distribution de drapeaux devant un autel méprisé, Napoléon, entouré de ses frères, des dignitaires de l'Etat, des maréchaux, des corps civils et judiciaires, proclame la souveraineté du peuple à laquelle il ne croyait pas. Les citoyens s'étaient imaginé qu'ils fabriqueraient eux-mêmes une constitution dans ce jour solennel ; les paisibles bourgeois s'attendaient qu'on y déclarerait l'abdication de Napoléon en faveur de son fils ; abdication manigancée à Bâle entre les agents de Fouché et du prince Metternich : il n'y eut rien qu'une ridicule attrape politique. »
    Je ne parle pas « d'attrape politique »... je ne parle pas de peuple souverain à la souveraineté duquel je ne crois pas. De souveraineté du peuple démocratique à laquelle ne croiraient pas les partis politiques démocratiques dont il est ici question. Il ne s'agit pas de coaliser des intrigants pour restaurer un Empereur défaillant, c'est tout le contraire. Il s'agit d'union de grand partis démocratiques ayant pour objectifs communs de soustraire le peuple souverain du Québec à l'autorité usurpée de la gouverne d'une Souveraine défaillante et de son État unilatéralement et d'autorité imposé d'en haut. Tout comme ce que déplore Chateaubriand, un État imposé d'autorité par une coalition d'intérêts occultes et disparates trop faibles pour emporter chacun d'adhésion de l'autorité démocratique du peuple toujours alors déniée.
    Mais bon... je comprends l'idée.
    En conséquence, bien sûr que cette Union du peuple souverain du Québec que j'appelle de mes voeux ayant pour objet de soumettre nommément à l'approbation du peuple souverain du Québec un Acte légitime qui fonderait l'État démocratique qu'il désire, n'empêcherait pas ensuite à ses composantes de lutter démocratiquement pour faire valoir chacune leurs idées pour accéder au pouvoir que confère l'élection démocratique de leurs députations respectives.
    N'est-ce pas justement ce qu'aurait souhaité Chateaubriand ? Il en était bien loin le pauvre et s'en désolait à bon droit dans cet État instable de France qui précédait les Républiques démocratiques, dont la Ve, que l'on connaît aujourd'hui. Il est long le parcours de l'autocratie à la démocratie... Chateaubriand nous en fait un bel étalage.
    Cela dit, l'Union dont je parle me semble incontournable le jour où un référendum sera de la partie. Qu'elle se concrétise bientôt dans une union de gouvernement ou dans une union électorale me semble aller de soi, mais n'est peut-être pas incontournable. On verra... Autant malgré tout, se faire à l'idée. Je ne vise pas autre chose en évoquant cette éventualité.
    Je ne suis du reste pas le seul. D'autres plus crédibles en ont aussi évoqué la possibilité et le bien-fondé.
    Politique québécoise - L’opposition aux commandes !
    André Binette, André Joli-Coeur - Le Devoir (opinions) 29 octobre 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    2 novembre 2008

    Bonjours M.Archambault. " Mais ni les républicains, ni les révolutionnaires, ni les satellites de Bonaparte, n'étaient assez forts pour établir leur puissance séparée, ou pour se subjuguer mutuellement. Menacés au dehors d'une invasion, poursuivis au dedans par l'opinion publique, ils comprirent que s'ils se divisaient, ils étaient perdus: afin d'échapper au danger, ils ajournèrent leur querelle: les uns apportaient à la défense commune leurs systèmes et leurs chimères, les autres leur terreur et leur perversité. Nul n'était de bonne foi dans ce pacte; chacun, la crise passée, se promettait de le tourner à son profit; tous cherchaient d'avance à s'assurer les résultats de la victoire. Dans cet effrayant trente et un, trois énormes joueurs tenaient la banque tour à tour: la liberté, l'anarchie, le despotisme, tous trois trichant et s'efforçant de gagner une partie perdue pour tous."
    Mémoires d'outre-tombe. Tome 2, page 354, Chateaubriand.

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    2 novembre 2008

    Si, par une stratégie quelconque, comme vous venez de l’exposer dans cet article, Françoise David et Amir Khadir devaient être élus pour pouvoir conformer un « … gouvernement de coalition souverainiste », l’on peut déjà assurer que le PQ se verrait irrésolublement placé dans une dérive d’autodestruction. Car le Pouvoir, Monsieur Archambault, il ne faut pas le prendre à n’importe quel prix, et surtout si nous voulons compter avec l’indispensable grande majorité de la clase moyenne québécoise pour faire du Québec un nouveau pays parmi le concert des nations du monde avec un IDH élevé.
    JLP

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    2 novembre 2008

    Faudrait qu'une coalition PQ-ADQ se fasse avant mercredi prochain vu que les élections provinciales doivent être déclenchées le 5 ou le 6 novembre par M. Charest. Selon moi, ça ne se fera pas parce que le PQ et l'ADQ ne voient pas le futur du Québec de la même façon "gauche-droite et autonomie contre souveraineté". Ils ne sont pas prêts à faire des compromis, ils aiment mieux se détruire l'un l'autre.
    Fait que...on va suivre la campagne électorale, on va voter pour le PQ si on est souverainiste ou indépendantiste et pour le PLQ si on est fédéraliste et pour l'ADQ si on est entre les deux avec penchant vers le fédéralisme.