Realpolitik 101 pour les indépendantistes québécois

Devant la gravité de la situation, le PQ demeure le seul choix réaliste

Trois enjeux majeurs à court terme : la corruption du régime actuel, la maîtrise de nos richesses naturelles, l’immigration

Chronique de Richard Le Hir



Realpolitik : Stratégie politique, élaborée par Ludwig August von Rochau, juriste, journaliste et penseur allemand du 19e siècle, à partir de ses observations de la politique européenne, qui s'appuie sur le possible, laissant de côté les questions abstraites et les jugements de valeur, et dont le seul objectif est l'efficacité. Cette stratégie sera particulièrement favorisée par Otto von Bismarck pour procéder avec succès à l’unification de l’Allemagne.

Vient un moment où il faut savoir ce qu’on veut et prendre les moyens pour parvenir à ses fins, surtout lorsque l’horizon devient menaçant. « On », ce sont les indépendantistes québécois, « l’horizon menaçant », c’est la perte de la maîtrise sur nos richesses naturelles et sur notre avenir collectif en tant que peuple formant une nation, du fait de l’assujettissement du gouvernement Charest à des intérêts autres que ceux du Québec et des Québécois, autrement dit à la corruption du régime.
Devant la gravité de la situation et l’imminence de certains événements qui pourraient revêtir un caractère irréversible, les indépendantistes québécois doivent mettre de côté leurs états d’âme et leurs préférences personnelles pour se concentrer sur un seul but : reprendre dans les meilleurs délais le contrôle de l’État québécois.
Il est certain que, dans un contexte idéal, toutes les déceptions que les indépendantistes ont accumulées depuis les débuts du Parti Québécois justifieraient largement qu’ils le lâchent au profit d’un autre parti existant ou d’un nouveau parti à créer qui serait plus respectueux de leur idéal d’indépendance. Mais justement, le contexte n’est pas idéal, et les indépendantistes n’ont pas le luxe du « mieux ».
Québec-Solidaire, tout bien intentionné soit-il, rejoint une fraction trop mince de la population et ne constitue pas encore une alternative crédible au parti au pouvoir. Et si c’est le raisonnement qu’il faut faire dans le cas de Québec-Solidaire, il s’applique encore plus à des partis qui ne sont même pas encore formés. On ne crée pas un parti en trois coups de cuillère à pot. Ceux qui ont vécu les premières années du PQ s’en souviendront, et il en a été de même pour l’ADQ.
Malgré tout le prestige personnel et le crédit politique dont jouissaient René Lévesque et Yves Michaud en 1967 lorsqu’ils ont quitté le PLQ, le PQ n’est parvenu à prendre le pouvoir qu’en 1976, après deux premiers essais infructueux en 1970 et 1973. Je ne crois pas que ce soit faire insulte aux quatre députés démissionnaires du PQ que de dire qu’ils ne jouissent pas du même ascendant auprès de la population que pouvaient en avoir Lévesque et Michaud lorsqu’ils ont quitté le PLQ.
Que cela nous plaise ou non, la réalité brutale d’une prochaine échéance électorale qui pourrait survenir aussi rapidement qu’à l’automne de cette année nous oblige à « faire avec » le PQ.
Et la nécessité absolue pour le PQ d’emporter une victoire décisive lors de la prochaine élection pour empêcher que certaines directions prises par le gouvernement Charest ne deviennent irréversibles oblige à lui accorder tout leur soutien, quelques puissent être leurs réserves.
Dans une telle optique, les indépendantistes doivent se servir de tout leur poids pour obtenir du PQ des engagements précis sur les trois enjeux majeurs mentionnés plus haut, en faisant le pari que « l’appétit venant en mangeant », les Québécois comprendront que l’indépendance n’en est que la suite logique et le moyen de consolider pour toujours les gains qui pourraient être ainsi réalisés, ce que nous ne sommes pas parvenus à faire avec les gains de la Révolution Tranquille.
Je ne vois personne au PQ refuser de faire l’indépendance si telle devait être la volonté de la population. Le programme prévoit toujours à l’article 1 la réalisation de la « souveraineté du Québec ». Mais pour y parvenir, il faut que les conditions de l’indépendance soient réunies. Certaines de ces conditions dépendent de facteurs externes, et la conjoncture canadienne et internationale évolue actuellement dans le bon sens. Les autres conditions dépendent de facteurs internes comme la reprise en mains des leviers de l’État pour s’attaquer aux grands enjeux identifiés plus haut.
Reste l’épineuse question du leadership du PQ. Avec ou sans Pauline Marois ? Tous les membres du parti ne peuvent qu’être préoccupés par la faible performance de Pauline Marois, sondage après sondage, malgré le soutien quasi-soviétique qu’ils lui ont accordé. Pauline Marois elle-même devrait s’en inquiéter. C’est une question qu’il appartient au PQ et à Pauline Marois de régler, et tous les indépendantistes souhaitent qu’ils soient guidés par leur sens des responsabilités envers ceux qui les soutiennent et envers l’objectif qu’ils disent poursuivre.
Cela dit, s’il faut aller à la guerre avec une main attachée derrière le dos, il ne faudra pas se surprendre que les rangs des combattants soient plus clairsemés, avec les conséquences que cela comporte pour son issue.
Parallèlement au combat électoral qui attend le PQ, celui de l’indépendance n’en revêt que plus d’importance, et le besoin d’un réseau comme Cap sur l’indépendance ne s’en fait que plus sentir. Heureusement, il existe, et il devra poursuivre son action avec toute l’ardeur des militants qui l’animent. Au bout du compte, ce seront leurs efforts qui feront la différence entre atteindre le but et se résigner à l’échec.


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12 commentaires

  • Bruno Deshaies Répondre

    23 juillet 2011

    23 juillet 2011, par Bruno Deshaies

    Bruno Deshaies, 23 juillet 2011
    Nic Paine dixit :
    « ...on sent déjà gronder l’immense énergie […]. Quelque chose veut se passer ; ayons l’intelligence de ne pas en entraver l’avènement, et d’être prêts à nous imprégner de la nouvelle donne. Et surtout, à en forger la suite. » ICI : http://www.vigile.net/La-nuit-politique-serait-elle-sur
    Mettre le cap sur l’indépendance n’est pas une ritournelle. Il s’agit maintenant de créer un mouvement de masse qui dépassera les limites de l’action des partis politiques tous confondus. C’est un OBJECTIF dont il ne faut pas se départir.
    Ce n’est pas une question technique d’électoralisme et de parlementarisme mais une question NATIONALE. Ce n’est pas le SOCIAL en tant que tel ici qui est l’enjeu mais l’ensemble de la société québécoise avec toutes ses forces et ses faiblesses vers un avenir prochain radicalement différent. Autrement dit, nous voulons collectivement, comme nation québécoise, « être maître chez soi » et « être présent au monde » en tant que collectivité nationale distincte. Telle est la signification profonde de l’indépendance.
    Tous les québécois font partie du Québec. Ils sont membres d’une société unique, différente, distincte et démocratique. Par conséquent, nous sommes tous dans le même bateau. Imaginons que nous avons formé un équipage avec des idées partagées et acceptées par une majorité de québécois afin d’arriver à bond port, c’est-à-dire sur le cap de l’indépendance. Il est évident que pour atteindre LE cap, on ne doit pas naviguer comme on veut selon les fantaisies de chacun d’entre nous, car le port d’arrivée ne changera pas de place. Il serait malheureux d’arriver ailleurs à cause d’une erreur de navigation tous azimuts. Par conséquent, nous aurons à apprendre à lire et à interpréter les bonnes cartes et à agir en conséquence.
    L’indépendance n’est pas une marchandise. Plutôt que tout autre chose, c’est une question NATIONALE. Elle suppose une sociologie du national en tant que telle pour mettre fin à l’ambivalence entre l’idée fédérale et l’idée d’indépendance. La voie de l’indépendance est LA solution intelligente, possible et surtout légitime.
    On ne rêve plus, on agit ! On n’imagine pas un pays, on veut le faire distinct dans le monde mais par soi, collectivement. On révolutionne une situation « A » pour qu’elle devienne une situation « B », c’est-à-dire celle que nous voulons maîtriser collectivement pour devenir vraiment une nation indépendante et libre. Enfin, la vie internationale fera partie de nos ambitions et de nos préoccupations. Nous serons maîtres complètement de notre vie collective à l’interne et à l’externe.
    Le message doit être clair et être solidement appuyé par le plus grand nombre de Québécois. À ce stade-ci, malheureusement, nous sommes trop tiraillées individuellement et collectivement. Alors, la population hésite de s’embarquer sur le même gros bateau collectif qui soit le seul capable de nous conduire à bon port.
    Nous ne voulons pas dire comme les Américains, avant la formation de la Grande Union, que mon « pays » c’est chaque « colonie » prise individuellement sans égard pour l’UNION ou du « E pluribus unum » qui signifie « Out of many, one » qui a persisté dans l’histoire américaine jusqu’en 1956 où la devise fut officiellement remplacée par « In God We Trust ». Or, le « nous » de cette devise demeure fondamentalement le peuple américain, toute la nation sous un même drapeau national et un même sentiment national.
    Si l’on croit fermement que notre bateau, c’est La Grande Hermine de l’indépendance nationale du Québec, il faudrait impérativement travailler ensemble auprès de la population québécoise. Pour ce faire, il ne faut pas que l’action pour l’action, que les manifestations pour les manifestations ou que l’étalage de coalitions circonstancielles ou arc-en-ciel uniquement pour créer un impact ponctuel.
    Les transformations d’une société ne s’opèrent pas facilement. Il faut une préparation, une gestation, une maturation, puis un incontournable changement de mentalité. Les actions d’éclat seulement sont insuffisantes. Il faut aux défenseurs de l’idée d’indépendance des fondements solides qui, au plan des idées d’abord, vont créer un mouvement susceptible d’envahir l’espace public québécois en profondeur.
    La communication ne se fera pas autrement entre le mouvement d’idées nouvelles et la population. Au final, la population québécoise doit parvenir à comprendre le besoin de savoir et le désir d’agir efficacement. Ici entre en jeu deux ressorts moteurs de l’action : la volonté et le courage.
    Le Québec existe réellement. Les Québécois doivent être informés de telle manière qu’ils sentent l’attrait et la stimulation suffisante pour se joindre à l’équipage de La Grande Hermine en vue de réaliser ensemble l’indépendance de leur pays. C’est urgent.

    Le bateau a besoin d’un équipage « national » pour réussir à naviguer avec assurance tout en se disant : « Lorsque la mer est agitée, le travail c’est tous les jours, par tous les temps. » Or, seul un solide équipage formé par un ensemble d’hommes et de femmes vivant et travaillant sur le même bateau pourra assurer le travail nécessaire et les manœuvres appropriées à bord qui permettront d’arriver au bon port : l’indépendance nationale du Québec.
    N.B. Le même commentaire pourrait convenir à la Tribune libre de Pierre Cloutier http://www.vigile.net/Quelques-prop...
    AJOUT :
    - Réfléchissons sur la nature d’une coalition.
    Une coalition peut être :
    - une alliance conclue momentanément entre des individus, des groupes ou des partis pour défendre des intérêts communs ;
    - une alliance momentanée contre un ennemi commun.
    La coalition suggérée, est-ce une alliance pour défendre des intérêts communs ou pour s’allier momentanément contre un ennemi commun ? On ne le sait pas.
    Si c’est pour défendre des intérêts communs, la coalition a beaucoup de travail à faire.
    Si c’est contre un ennemi commun et si c’est le Canada, il y a beaucoup de travail à faire encore.
    Une coalition qui mettrait la charrue avant les bœufs ferait fausse route. Pour le moment, la coalition se limite à regrouper des amis qui courent après des lièvres très différents et des méthodes multiples. Beaucoup de produits à vendre et beaucoup de vendeurs qui croient sincèrement qu’ils ont raison chacun dans leur coin. Telle est la situation actuelle.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2011

    D'accord avec vous monsieur LE HIR, le PQ demeure le seul choix réaliste. Fractionner encore davantage le mouvement indépendantiste en une kyrielle de partis ne ferait que redonner le pouvoir à la clique corrompue du gouvernement de John-James Charest; ce qui est en soit notre pire cauchemar.
    Jacques L. (Trois-Rivières)

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2011

    Seul un aveugle ne peut voir que le PQ s'en va au désastre aux prochaines élections avec la direction actuelle. La question est de savoir quel choix les indépendantistes auraient intérêt à faire. Investir massivement le PQ et installer un nouveau chef dont l'indépendance serait la seule motivation politique ou fonder un nouveau parti à partir d'anciens candidats et membres péquistes. Il m'apparaît que l'une ou l'autre option devrait comporter l'obligation de se faire de chaque élection, une élection référendaire.
    Le PQ offre l'avantage d'avoir déjà une machine capable de remporter rapidement une victoire. D'autre part, les innombrables squelettes des mauvaises décisions que ce parti traîne laisse songeur quant à sa capacité de se réformer. Un nouveau parti n'aurait pas à traîner un tel bilan tel un boulet et il n'en tiendrait qu'à lui d'éviter des appuis de mauvais chefs ou programmes à la soviétique. Le désavantage d'un tel parti est effectivement le risque que cela prenne plusieurs années à prendre forme dans un contexte tel que décrit par M. Le Hir. Et comme le PQ ou tout autre parti qui promouvoit l'indépendance il aura à faire face aux attaques médiatiques. En ce qui me concerne tout est ouvert à l'heure actuelle ainsi que voter pour QS ou le PI qui offre déjà des éléments de ce que je recherche comme électeur.
    En passant par le sujet des attaques médiatiques, ne serait-t'il pertinent de s'interroger dans l'ordre des derniers événements sur la crise au PQ sur les fuites d'enregistrements transmis à La Presse?
    Si vous voyez ce qui se passe avec l'empire Murdoch vous ne faîtes pas des liens vous???
    Étant donné que ces types de l'oligarchie tendent à coucher ensemble, il serait bien judicieux de fouiller une histoire qui pourrait possiblement ébranler un adversaire majeur de notre cause à tous. Mon petit doigt me dit que des tactiques à la News of the wolrd ont été depuis longtemps utilisé contre nous.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    15 juillet 2011

    Bref,
    parce que créer un nouveau parti est trop long avant l’élection, il faudrait faire avec ? Pourtant on sait que l’enjeu de la prochaine élection, si on se rappelle le 02 mai à Ottawa, sera le CHANGEMENT ! Et le PQ est vu comme un vieux parti.
    On dit : travailler à l’interne pour que le PQ s’engage envers les 3 enjeux. Ceci ne peut apporter à l’électorat le CHOC qui fera voit PQ comme CHANGEMENT. Et de l’intérieur, le seul épouvantail qui puisse infléchir PQ, vers CHANGEMENT, c’est le spectre BQ 02 mai 2011 !
    Et l’atout, qui sera reconnu comme CHANGEMENT, nous l’avons en main, et seulement avant l’élection : COALITION DE TOUS LES INDÉPENDANTISTES : On oublie parfois que Cap sur l’Indépendance, c’est un réseau :

    o
    Ainés pour la souveraineté
    o Comité indépendantiste du Cegep du Vieux-Montréal
    o Comité souverainiste de l'UQAM
    o Conseil de la souveraineté du Québec
    o Fondation Octobre 70
    o Les Intellectuels pour la souveraineté
    o Les jeunes patriotes du Québec
    o Les Vigiles du Samedi
    o Libre marcheur
    o Ligue d'action nationale
    o Mouvement des étudiants souverainistes de l'UdeM
    o Mouvement national des Québécoises et des Québécois
    o Mouvement pacifique pour l'indépendance du Québec
    o Mouvement souverainiste du Québec
    o Rassemblement pour l'indépendance nationale
    o Rassemblement pour un pays souverain
    o Réseau de Résistance du Québécois
    o Société nationale des Québécoises et Québécois des Laurentides
    o Société nationale Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine
    o Société Saint-Jean-Baptiste de la Mauricie
    o Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal
    o Vigile
    en plus du PI, QS et qui voudra prendre le train.
    Il semble que les démissionnaires du PQ aient surtout ça en tête. Ça ne les apparente peut-être pas au « charisme » de Lévesque et Michaud, mais…
    Et PQ sait bien que c’est COALITION OU BLOC… Certains souhaitent laisser PQ prendre sa dégelée pour que les Québécois se réveillent… Or, ils sont comme la grenouille dans l’eau chauffante : se laissent canadianiser doucement, absorbés par le sport professionnel (Ça, c’est winner !). Ils ne voient pas jusqu’où ça peut aller. L’appauvrissement par les jobs McDo ou Wal-Mart, ça ne suffit pas. En plus de délocaliser les emplois, Harper laissera s’effondrer les ponts sur le Saint-Laurent, notre identité : de Québec, Champlain, Mercier, Louis-H Lafontaine. Nous restera
    Céline : « Take a kayak ! »

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juillet 2011

    Il y a de ces mantras qui n'existent que pour mieux manipuler les consciences. Dans ce cas-ci, nous avons affaire à une puissante proposition visant à convaincre qu'il est primordial de réunir les conditions gagnantes pour avoir une chance d 'obtenir l'adhésion d'une majorité de citoyens à l'idée de l'indépendance du Québec. Les manipulateurs l'ont créé et s'en servent, en réalité, pour masquer leur incompétence à promouvoir adéquatement la cause et à la faire triompher dans la tête et le cœur des québécois. Pire, ils s'en servent pour piéger une part importante de l'électorat indépendantiste dans l'unique but de prendre et/ou maintenir un pouvoir servant leur propres intérêts au détriment de la cause. Ils ne croient plus en l'indépendance. Ils sont devenus fédéraliste mais ils ont besoin de l'importante base nationaliste pour se faire élire et pour gouverner. Ils tentent donc de faire croire qu'il est urgent de reprendre le contrôle de l'état provincial pour réunir les conditions gagnantes alors qu'au contraire ils se mettent dans des conditions d'assujettissement et de soumission face au pouvoir politique, constitutionnel et légal du fédéral. Ils vont au devant de cruels échecs advenant une éventuelle bataille de juridiction.
    En réalité, les manipulateurs n'ont qu'à accréditer la propagande des fédéralistes pour mieux assoire leur dogme. Ces derniers utilisent d'ailleurs énormément de ce mantras comme par exemple : "les québécois ne veulent plus de référendums", "les québécois sont tannés des chicanes constitutionnelles" ou encore "l'appuie à l'indépendance plafonne à 40%". Il ne reste plus pour les manipulateurs péquistes que d'apposer une étiquette sur ces affirmations tordues : "les Conditions Gagnantes".
    Puisque le PQ est le seul organe bien organisé et structuré capable de canaliser l'espoir des indépendantistes, il maintient en otage cette clientèle rendue fragile et vulnérable par l'impuissance même, l'orgueil ou la malhonnêteté de ses leaders. Le plus cruel, est que cette tromperie fini par rendre réel l'impossibilité de réunir ces fameuses conditions gagnantes. Par conséquent, ceux qui ont noyauté le PQ sont devenus les pires ennemis du peuple québécois.
    Pour une raison ou pour une autre, vous passez sous silence l'existence du PI qui est pourtant la seule formation politique à préconiser et à promouvoir ouvertement et sans détours l'indépendance du Québec. Il s'est pourtant volontairement donner cette SEULE mission sans aucun programme de gérance gouvernementale. Sa démarche sera clairement et simplement de proclamer l'indépendance du Québec une fois élu. Au prochaine élection, il sera en mesure de recueillir facilement entre 18% et 25% du suffrage. C'est le bassin naturel des indépendantistes convaincus. D'ici ce temps, tous les efforts seront déployés pour démasquer la manipulation odieuse des dirigeants du PQ et pour faire connaître le programme politique du PI.

  • Jacques Bergeron Répondre

    15 juillet 2011

    Il nous fait toujours plaisir de lire vos commentaires, très judicieux et toujours détachés d'intérêts politiques que d'autres peuvent avoir.Comme vous, je crois que nous devons cesser ces luttes fratricides qui font plaisir aux ennemi-e-s de notre idéal. Je vois sourire J.J.Charest, et la famille Desmarais, ces destructeurs du pays du Québec, devant l'espace politique que les indépendantistes, faisant passer leurs intérêts avant ceux de l'idéal de plusieurs millions de Québécois-es, leur cède. Aujourd'hui, c'est un autre indépendantiste qui se remet à la tâche afin de découvrir «une nouvelle façon de faire de la politique», alors que tous les éléments existent déjà.Les député-e-s du Parti Québécois que nous avons élu-e-s sous cette bannière ne semblent pas comprendre qu'ils et elles ont tous les éléments en main pour faire une nouvelle façon de faire , ne serait-ce que d'aller demander à nos concitoyen-ne-s de définir le pays dans lequel ils et elles veulent vivre. Il semble que cette méthode ne soit pas assez importante pour les «5» démissionnaires et pour M. Drainville. Pourtant, elle pourrait s'avérer le moyen pédagogique par excellence pour promouvoir l'indépendance du Québec.Malheureusement nous avons souvent l'impression que ce moyen ne répond pas aux attentes des «intellectuel-le-s» du Plateau et de Québec ni aux démissionnaires, qui n'ont pas,par ailleurs,
    le courage d'abandonner leurs postes de député-e-s élu-e-s sous la bannière du Parti Québecois, sans laquelle ces personnes n'auraient pas été élu-e-s, ce que je me suis permis d'indiquer à la représentante de Crémazie,lui demandant d'abandonner son poste et de se représenter comme candidate lors d'une élection complémentaire, ce qu'elle semble craindre, tout comme les «4» autres démissionnaires. Disons que le respect qu'on pouvait avoir pour ces gens s'est envolé avec leur refus de se plier à cette méthode démocratique qu'exige une élection sous la bannière d'un parti politique.On devrait d'ailleurs condamner cette rencontre de Charlevoix, (que de mauvais goût chez ces gens) consistant à aller provoquer la chef du «P.Q.» dans sa circonscription?Pouvait-on s'attendre à d'autre chose chez des gens qui refusent de reconnaître qu'ils ont été élus comme membres d'un parti politique et qu'en agissant comme ils le font,trompent leurs électrices et leurs électeurs?

  • Rhéal Mathieu Répondre

    15 juillet 2011

    Monsieur Le Hir,
    Merci pour cette prise de position courageuse.
    Il y en a beaucoup qui pensent que le camp indépendantiste a tout le temps devant lui pour reprendre en main la situation, c’est-à-dire :
    - se payer le luxe de perdre la prochaine élection provinciale, aux mains des Libéraux ou des Legault/Sirois/ADQ,
    - survivre à la démoralisation d’un quatrième mandat fédéraliste,
    - se ressaisir et se refaire un moral,
    - se rebâtir un nouveau parti indépendantiste,
    - se présenter éventuellement à une autre élection provinciale,
    - possiblement, passer un autre 5 ans sur les banquettes de l’opposition.
    Pour quel résultat finalement ? Pour revenir au pouvoir sous un autre nom et constater :
    - que la corruption a complètement gangréné tout l’appareil gouvernementale,
    - que tous les actifs des Québécois (Hydro-Québec, fonds de pension, ressources naturelles) sont passés sous le contrôle du privé,
    - que l’environnement est pourri par le gaz et les énergies polluantes,
    - que l’effet combiné de la démographie et de l’immigration ont fait du Québec une Louisiane du Nord et
    - que l’État du Québec n’est plus qu’une chiffe molle incapable de mener quelque combat que ce soit contre l’État fédéral.
    S’il y a un quatrième mandat fédéraliste, que ce soit le résultat de la division du camp indépendantiste, ou d’une vague orange irrationnelle, ceux qui, actuellement, divisent le camp indépendantiste vont pointer tout le monde, sauf eux. Mais il sera trop tard.
    Votre texte devrait les ramener sur terre. Dans 15 ans, le sort en aura été jeté du destin de la nation québécoise.
    Il ne restera qu’à fermer les livres.
    Le fédéral le sait, Charest le sait, la 5ième colonne le sait, mais les "plus catholique que le pape" et les gérants d’estrade de l’indépendance font semblant de ne pas le savoir.
    Rhéal Mathieu.

  • Jean-Jacques Nantel Répondre

    15 juillet 2011

    Trois choses sont certaines:
    1 - Les souverainistes n'ont plus le temps d'attendre parce que les Québécois de souche (encouragés par les ténors souverainistes) n'ont pas fait d'enfants pendant quarante ans et que, maintenant, cela nous tombe sur le nez avec l'immigration massive qui va vite nous minoriser.
    2 - L'indépendance se fera en se servant du PQ comme d'un vaisseau amiral.
    3 - La direction actuelle du PQ (pas seulement Pauline Marois) ne veut pas mettre la souveraineté de l'avant pour des raisons électoralistes et arrivistes. Ils veulent continuer de tataouiner pour se faire élire alors que nous n'avons plus le temps.
    Dans un tel contexte, nous devons changer la direction du PQ; ce que les arrivistes ne nous laisseront pas faire parce qu'ils contrôlent le PQ. Aussi, la seule alternative viable est d'attendre une dégelée du PQ lors de la prochaine élection aux mains d'une population qui est excédée de son actuelle attitude mensongère. La population, en effet, veut de la véracité et le PQ refuse de lui en donner. Seulement après cette dégelée pourrons-nous reprendre le contrôle du PQ et y aller avec un projet honnête de souveraineté.
    Les chefs souverainistes jouent présentement aux dés avec l'avenir de notre patrie. On a les chefs qu'on mérite...
    Jean-Jacques Nantel

  • Jean-Pierre Bélisle Répondre

    15 juillet 2011

    Mon vieil ami Richard, je vous entends.
    Je ne suis pas vraiment surpris par vos propos car, dans le présent contexte et à des degrés divers, nous oscillons tous intérieurement entre notre soif de fondamental et les exigences du compromis réaliste. Mais votre shift de paradigme m’apparait genre inopiné.
    La Realpolitik, selon la définition qui structure votre texte, demeure un exercice périlleux d’arbitrage entre ce que l’on considère « l’utopie » et ce que l’on perçoit comme étant les forces de la réalité.
    On peut en invoquer le principe avec aplomb pour asseoir rationnellement une orientation ou décision, mais, en définitive, rien n’est jamais incontestable dans une analyse. C’est d'ailleurs l’Histoire qui, en définitive, décerne aux compromis le prix de la clairvoyance ou de la myopie sinon pire, le prix citron de la compromission.
    Je vous connais depuis assez longtemps pour exclure absolument toute possibilité de compromission et je sais que vous n’êtes pas myope politiquement. Mais j'ai le sentiment que votre exercice est périlleux.
    Périlleux par l’effet combiné du moment choisi, de l’urgence alléguée et, surtout, des conséquences stratégiques possibles de votre orientation sur le mouvement citoyen indépendantiste en plein ascension.

    Affirmer à l’instant présent que le PQ est "le seul choix possible" m’apparaît aussi audacieux que de miser au Poker les économies familiales avant d’avoir toutes les cartes en main. Mais peut-être les avez-vous.
    Si le PQ est élu et que "la faim de l'indépendance vient en mangeant", vous serez qualifié de grand visionnaire. Mais s’il s’avérait que le PQ se fasse laver comme le BQ, non seulement vous pourriez y perdre votre chemise, mais - surtout - c’en sera fait pour un bon bout du mouvement citoyen indépendantiste dont vous êtes l'une des icônes.
    [En passant, puisque vous êtes président du R.I.N., pourquoi ne pas en avoir fait conjointement l’annonce avec le réseau Cap sur l’indépendance ?]
    Urgence! Urgence! Que d’urgences successives depuis les années où l’Union Nationale clamait l’urgence de défaire le gouvernement Taschereau, corrompu par les puissances d’argent et soumis à la prédominance des trusts.
    Pourtant, plus on avance, d’une élection à une autre, plus la corruption s’incruste en profondeur. Tout comme le pillage des ressources et les mouvements migratoires d'ailleurs. Nous ne sommes pas les seuls: le phénomène est mondial et il s’accélère avec la décomposition terminale du système financier.
    Alors, la question demeure ouverte: un gouvernement provincial péquiste sera-t-il plus outillé que ceux des pays souverains pour faire face à ces enjeux majeurs?
    En sous-question, (en paraphrasant à nouveau Pierre Cloutier), si un gouvernement du parti Québécois n'est pas plus outillé que les pays souverains pour faire face aux enjeux majeurs et qu'il veut vraiment un pays, ne devrait-il pas plutôt avoir le courage minimal de ses convictions indépendantistes et les mettre sur la table, à la 1ère occasion raisonnable, c’est-à-dire, lors de la prochaine élection?
    En opposition aux vues courantes de la gouverne traditionnelle (quelle qu’en soit la saveur) sont apparues récemment chez les jeunes des idéologies de remplacement fondées sur l’agir citoyen. Des idéologies structurantes et enthousiasmantes que partage un segment non négligeable de la jeunesse indépendantiste.
    Pour ceux-ci, la réingénierie politique et fonctionnelle du Parti Québécois apparait invraisemblable après tant d’années de lente déliquescence. Alors, disent-ils, ‘ça prendra le temps que ça prendra’. Mais pas question de se remettre au travail partisan traditionnel avec ou au bénéfice d’un vieux parti dont vous disiez vous-même,il n'y a pas si longtemps, qu'il était en train de s’Union-nationaliser.
    "Faire avec le PQ", sera toute une douche froide.
    Vient un moment, dites-vous, où il faut savoir ce qu’on veut. Vient aussi un moment où l'on sait clairement ce que l’on ne veut plus.
    Comme indépendantiste, mon seuil d’aveuglement volontaire et de reniement n'est déjà pas loin d'être atteint. Pour paraphraser Pierre Cloutier, Il y a des niveaux où je ne pourrai plus m’abaisser.
    En espérant que le choix ne se résume pas aux seules options Cap sur l’Indépendance utopique ou cap sur la gouvernance réaliste,
    En toute amitié et dans le style Stanislas,
    Jean-Pierre Bélisle

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011

    Bonjour M. Le Hir
    Les impératifs sont exacerbés, jamais nous n’avons eu auparavant un si mauvais gouvernement qui agit ouvertement à l’encontre des intérêts du peuple en le dépossédant et en l’assujettissant. La première priorité c’est de le remplacer, dites-vous. Et vous dites qu’il faut voter pour le PQ à cette fin. Or il est plus plausible que les prochaines élections seront remportées par le CAQ peut-être, peut-être par le PLQ avec Nathalie Normandeau à sa tête, avec le PQ troisième dans les 2 cas. Il n’y a plus assez de gens prêts à se boucher le nez et les yeux, encore une fois, pour voter PQ, il est trop tard.
    Les choses peuvent bouger rapidement ; admettons que le PQ prenne le pouvoir sans avoir changé fondamentalement, c’est-à-dire en continuant à agir comme il a toujours agi depuis 1995. À la lumière de ses actes et de ses non actes, il n’y a aucune raison de croire que la gouverne péquiste sera différente de la gouverne actuelle. Oui on pourra faire la lumière sur la corruption, ce qui n’est pas rien, mais ce sera à peu près la seule différence. Si on se fie à ses actes plutôt qu’à son beau discours, le PQ ne pense pas différemment du PLQ en ce qui concerne les ressources naturelles et l’immigration.
    Malgré ses promesses, bien avant de protéger nos acquis et nos droits, le PQ a toujours manœuvré surtout pour maintenir la cote de crédit du Québec, autant auprès des financiers que des politiques. Le PQ est soumis aux élites anglophones, il refuse de leur faire face.

    Le PQ n’est pas nationaliste, en plus il est plutôt favorable au multiculturalisme. Quand il s’agit de protéger notre identité le PQ perd ses moyens, il ne sait plus quoi faire et devient vulnérable aux journalistes alors il se cache. Comme on l’a vu ces dernières années avec la crise des accommodements raisonnables. Le PQ, comme le PLQ, est devenu trop proche de certaines puissances économiques, il est devenu depuis 1995 une autre de leurs marionnettes.
    Je dis depuis quelques années, comme Nic Payne, qu’il vaut mieux perdre peut-être les prochaines élections plutôt qu’un autre 20 vingt ans à tourner en rond. Puis recommencer, encore recommencer, dans 20 ans. À un moment donné, il faut faire le travail de se renouveler, examiner les stratégies, voir les failles et tenter de procéder autrement. Le meilleur temps pour faire ça c’est lorsqu’on n’est pas au pouvoir. S’il y a une certitude c’est bien qu’une fois au pouvoir, aucun parti politique ne se transforme véritablement, il s’use plutôt, il ramollit et devient de plus en plus électoraliste.
    Le plan Marois est un petit changement de stratégie et si quelqu’un d’autre que Pauline Marois était à la tête du PQ, je voterais probablement pour lui. Il y a plusieurs personnes connues en qui j’aurais confiance, des hommes et des femmes, mais je n’ai pas confiance en Mme Marois, je n’ai jamais eu confiance en elle depuis que je m’intéresse à la politique. Je ne me souviens d’aucun de ses bons coups (on entend toujours les garderies, OK, mais ensuite ?) mais je retiens qu’elle est responsable du gâchis à l’éducation qui a entrainé toute une génération d’enfants, dont les miens. Dans sa carrière de ministre elle a toujours prêché la nécessité de prendre le pouvoir, et elle ne fut jamais aux premiers rangs lorsqu'il fallait défendre des positions nationales. Pour moi c'est ça Pauline Marois.
    Mme Marois parle aujourd’hui comme elle a toujours parlé, en fine politicienne mais sans vision, et sans détermination, ne semblant pas comprendre toute l’importance de ce qui se passe. Elle ne se prononce jamais clairement sur les enjeux importants, elle ne prend pas position pour ne pas se mouiller et souvent même, elle reste muette et s’absente. Je veux bien croire qu’elle ne doit pas dévoiler ses stratégies, comme disent ceux qui tentent de défendre l’indéfendable, mais elle ne dit rien, et force est de constater qu’elle navigue à vue. Pauline Marois est probablement une bonne personne dans la vraie vie, comme on dit, mais je ne l’aime pas parce qu’elle est une politicienne d’abord et avant tout, une politicienne vouée au pouvoir, prête à tous les compromis et tous les coups bas pour l’obtenir.
    Il me semble, pour autant que je m’en souvienne, qu’elle a toujours eu ce mauvais jugement qui lui fait dire des énormités et prendre des positions contraires au bon sens. On dirait que tout le monde a décidé d’oublier ça et se faire accroire que Mme Marois a changé, qu’elle a maintenant quelque chose à dire et qu’elle est déterminée à procéder. Faut-il être désespéré pour croire cela, est-ce du fatalisme ? Est-ce le fameux réflexe "c'est une femme, donc c'est du changement" alors qu'elle est tout sauf du changement ?
    Pauline Marois a toujours été comme ça et je suis persuadé que son bas taux de popularité d’aujourd’hui a toujours été comme ça aussi, auprès de la population, depuis toute sa carrière de politicienne. Quand j’ai vu le PQ totalement désemparé se précipiter sur Mme Marois pour la couronner chef, j’ai compris bien des choses.
    1. On est encore, au minimum, à quelques décennies de l’indépendance. Or je crois comme Duceppe qu’il y a urgence et donc, forcément ça va casser. Avant ou après les prochaines élections, mais ça va casser. Le plus tôt serait le mieux.
    2. Les délégués du PQ vivent dans leur petit monde souverainiste, ils se parlent entre eux et en viennent à perdre de vue la réalité. Pauline Marois, à qui on avait refusé la chefferie à 2 reprises auparavant, l’a pris par défaut cette fois-ci.
    3. En fine politicienne sans envergure, c’est-à-dire incapable de s’imposer par ses idées et sa personnalité, Pauline Marois a repoussé de 2 ans le Congrès qui vient d’avoir lieu en avril ; elle savait qu’après cette date il serait trop tard pour tenter de discuter et de changer quoi que ce soit. Elle a gagné ce point, et des gens comme Robert Barberis-Gervais ou Louis Champagne sautent à pieds joints dans le piège. De la fine politique comme on la connaît depuis toujours. Dans 20 ans comme je le disais récemment, d’autres se lèveront comme eux pour faire taire les lucides et pour faire perdurer la machine.
    Avant je votais PQ en me bouchant le nez, aujourd’hui c’est fini. Pas par vengeance puérile mais avec le souci qu’il faut faire avancer les choses véritablement. Je ne veux pas attendre encore 20 ans et reprendre encore le même combat dans 20 ans sans avoir avancé d’un iota. Il n'y a aucune bonne raison d'attendre encore avant de commencer véritablement le travail d'émancipation à faire. Je ne suis pas un « pressé » de l’indépendance, je suis lucide et je vois qu’on tourne en rond depuis 1995. Les « pressés » ce sont ceux qui veulent absolument que le PQ prenne le pouvoir, indépendamment de ce qu’il en fera.

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011

    Monsieur Le Hir,
    Je vous lis avec intérêt et vos commentaires sont souvent judicieux. Je ne vous suis pas ici sur cette tribune que je trouve prématurée sinon inutile. Prématuré, votre article vaut renoncement à établir un rapport de force avec le PQ dans le contexte où la constitution d'une telle force d'action sur lui devient envisageable : démissionnaires du PQ + CAP sur l'indépendance. Votre article enjoint malheureusement les indépendantistes à se jeter sans condition dans les bras du PQ, en espérant qu'une fois élu le rapport de force - seulement alors - que pourrait constituer le CAP pourra agir sur lui. Inutile, parce que le PQ n'y gagne rien à ce stade alors que la difficile mise en scène d'une présence indépendantiste indépendante est sous-estimée. Je le déplore.
    Sur la personnalisation à outrance de Jean Charest, je pense que c'est une erreur. Le fédéralisme est la cause de nos déboires et Charest n'est que l'acteur d'un régime qui transcende largement son action. Faudra-t-il crier victoire lorsque Charest, vaincu, sera remplacé par Mme Normandeau ou par qui sais-je ? Recommencer indéfiniment un autre combat conjoncturel alors que notre lutte est structurelle ? Saurons-nous un jour aller au-delà des masques ?
    Sur l'urgence de la situation. Il y a certes urgence et elle n'est pas nouvelle. Agir avec précipitation en sautant pieds joints dans le camp de ceux qui ne nous représentent pas politiquement ne fera pas disparaître l'urgence. Aucune garantie que le PQ bougera VRAIMENT sur les dossiers que vous établissez comme prioritaires : richesses naturelles et immigration. Corruption, peut-être. Mais le bon gouvernement ne fait pas l'indépendance. Redressement linguistique ? On peut rêver...
    Une faute traditionnelle des indépendantistes est leur refus de se constituer eux-mêmes en force politique autonome durable, qu'elle soit partisane ou non. Le premier RIN s'est effacé devant le PQ pour les mêmes raisons (?) que le RIN-2 s'apprêterait à le faire ? On risque d'en retirer les mêmes effets. Toujours renoncer à l'idéal, seul ultimement porteur de grande cause, pour se mettre à la remorque d'une victoire électorale toujours décevante, au prétexte de sauver les meubles. Les victoires électorales successives du PQ, il faut le reconnaître, n'auront pas changé le sens dans lequel l'histoire persiste. Toutes les stats le prouvent amplement. Le PQ au pouvoir n'a jamais pu sauver les meubles dans le passé et l'allure que prend sa prochaine gouvernance annonce la continuité, en plus pâle. Nous sommes mal en point, raison de plus de constituer des munitions politiques au lieu de se rendre.
    Petite remarque sans malice, vous lancez l'appel aux indépendantistes de reprendre le pouvoir alors qu'ils ne l'ont jamais détenu. Un peu plus de rigueur ici serait souhaitable.
    Cordialement,
    GV

  • Archives de Vigile Répondre

    14 juillet 2011

    [1] Le Parti québécois? Peut-être. On verra.
    [2] Le PQMarois? Non. Ni le plan Marois.
    [3] Il y a des niveaux où on ne s'abaisse pas.
    [4] Désolé, mais c'est comme cela.
    [5] Taux de popularité de Pauline Marois : 15%
    [6] Intentions de vote pour le PQMarois : entre 18% et 28%
    [7] Les conclusions sont faciles à tirer.
    Pierre Cloutier