Deux Fonds, deux mesures

Corruption à la ville de Montréal



(Québec) «Nous devons être au-dessus de toute perception négative», soutient le président du Fonds de solidarité FTQ, Yvon Bolduc. Lorsque des fonds publics sont en jeu, les dirigeants devraient toujours avoir cette phrase en tête. Le Fonds de solidarité et la FTQ semblent l'avoir compris.
Le gouvernement libéral et son ministre Raymond Bachand continuent malheureusement de faire fi de cette règle élémentaire avec les Fonds d'investissement économique régionaux (FIER).
Yvon Bolduc et Raymond Bachand n'évoluent pas dans la même arène, direz-vous. Des fonds publics sont néanmoins en cause dans les deux cas. Québec accorde plus de 100 millions $ en crédits d'impôt pour le Fonds de solidarité. Québec investit plus du double dans les FIER.
Bien sûr, le Fonds de solidarité FTQ tente de limiter les dégâts, de faire taire la critique et de rester un attrait pour les investisseurs en annonçant qu'il resserre ses règles de gouvernance.
Il faut cependant une dose de courage pour admettre publiquement que le fonctionnement de l'organisation est déficient, ou du moins soulève des doutes. Le président Bolduc et le conseil d'administration franchissent ce pas en changeant le tir et en diminuant la présence de membres de la FTQ dans le processus de décision du Fonds.
Même s'il a passé quelques années à la tête du Fonds de solidarité, le ministre du Développement économique et des Finances n'a pas cette sagesse. Le premier ministre Jean Charest non plus. Les deux hommes ont continué pour une deuxième semaine de nier ou de minimiser les déficiences, les ratés et les possibles conflits d'intérêts observés dans certains FIER à travers le Québec.
Selon M. Charest, les FIER sont même une «réussite». Mais pour qui? La population se pose de plus en plus la question. Pour les amis libéraux? Pour Québec, Montréal ou l'Ontario? Pour les chiens et les chats qui peuvent vivre à l'hôtel?
Le gouvernement refuse de réclamer l'éclairage du Vérificateur général. Le ministre se contente d'une enquête de la part d'Investissement Québec dont le président n'a pas su démontrer jusqu'à maintenant qu'il avait la situation bien en main.
Sans même la loupe du Vérificateur, des éléments troublants sont connus et ont même été reconnus par Investissement Québec. M. Bachand peut donc procéder à un réalignement dès maintenant pour corriger les lacunes observées sur la mission, la destination et la gestion de fonds dont les deux tiers proviennent des coffres de l'État.
Le Fonds de solidarité de la FTQ n'a pas attendu d'être l'objet d'une enquête ou d'accusation pour changer ses règles de gouvernance et imposer un moratoire dans ses investissements dans les entreprises de Tony Accurso.


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