Quelle bande de menteurs. Ils ont commencé par dire «On ne savait pas!» Quelqu'un a sorti un rapport de 2005 qui concluait noir sur blanc à la collusion criminelle dans l'obtention des contrats. «On ne l'a pas vu! C'était un rapport secret!»
> Dossier: Commission Charbonneau
Mensonges, foutus mensonges.
Les dirigeants politiques de Montréal, et notre maire pleurnichard en premier, Gérald Tremblay, savaient. Ils savaient combien, ils savaient qui. Mais ça faisait leur affaire de laisser faire. Ou bien parce qu'ils avaient les deux mains dedans, comme, d'après la police et plein de témoins, Frank Zampino, ou bien pour survivre politiquement, comme Gérald Tremblay.
Ah! on a bien planté Martin Dumont, et c'est vrai qu'il faut faire attention avec les vedettes d'un jour de la CEIC. Mais ce qu'il a dit de Gérald Tremblay à propos du financement illégal de son parti («moi, j'ai pas à savoir ça»), un ex-fonctionnaire vient de le répéter à propos des coûts extravagants des travaux publics. Il savait; il ne voulait rien savoir.
Il savait tellement! Mais il n'a rien fait. Rien de rien de rien. Il a laissé les maniganceux et les pourris continuer leur système.
Dans ces années-là, il était très dangereux d'être honnête et de dire la vérité un peu trop fort, à l'hôtel de ville de Montréal.
Parmi les gens honnêtes qui travaillaient dans l'administration, il y avait Serge Pourreaux, qui a dirigé les approvisionnements dans cette bureaucratie monstrueuse et corrompue.
Le rondouillard et jovial ingénieur était intrigué de voir qu'on payait des prix ridiculement élevés à Montréal pour un bout de trottoir. C'est lui qui a rédigé le fameux «rapport secret». Un rapport pas secret pour 2 cents, ni pour 50 millions par année (le coût minimum du gaspillage facile à endiguer). Mais que Michael Applebaum a déclaré «secret» quand les médias l'ont révélé l'automne dernier.
- Hein, quoi?? Mais on ne nous a jjjjjamais parlé de ça...
Et ils ont prétendu l'avoir sorti de derrière les fagots, mesdames et messieurs, tout émus d'apprendre des évidences.
Menteurs, menteurs, menteurs!
M. Pourreaux a présenté le fruit de ses recherches au comité exécutif, incluant le maire Tremblay, en 2005. Il ne parlait pas de mafia, ni du café Consenza, ni de 3%. Il faisait une simple et implacable analyse d'ingénieur. La cause était claire: un marché fermé, pas de concurrence. L'effet était chiffrable: des travaux de 35% à 50% plus chers à Montréal qu'ailleurs au Québec - il suffisait de traverser le pont de votre choix, surtout vers la Rive-Sud.
Ah il était content, Gérald Tremblay! Il a même félicité M. Pourreaux aux urinoirs (si les urinoirs avaient des oreilles... ils coûteraient encore plus cher. Vous avez raison, on va laisser faire.).
Et il arrive quoi, ensuite?
Il arrive qu'en janvier 2006, l'intrigant avocat Robert Cassius de Linval va voir M. Pourreaux et lui dit: désolé, mon vieux, on ne peut plus travailler avec toi, prends ta retraite.
Ce Cassius de Linval, ex-directeur des «affaires corporatives», surgit de loin en loin au détour d'un témoignage à la Commission. Il a l'air de jouer l'exécuteur d'oeuvres pas très élevées jusqu'à maintenant. On lui attribue des commandes d'opinions juridiques complaisantes. Et maintenant, la mise à l'écart d'un homme qui venait chatouiller le système criminel implanté à la Ville.
Qu'est-il arrivé des constatations de M. Pourreaux? Foutre rien. On l'a renvoyé aimablement et huit ans plus tard, tout ça est devenu «inconnu» et «secret».
Ouais, ouais.
Gérald Tremblay a laissé Zampino prendre le contrôle de l'hôtel de ville. Il a eu la chienne. Ou alors ça ne le dérangeait pas. Ou ça faisait son affaire. Peut-être qu'il finira par nous le dire.
Mais il le savait tellement!
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