Il existe mille et une bonnes raisons pour que les Québécois se donnent un pays, se fassent considérer, voire respecter par les autres, fassent reconnaître leurs droits à l'indépendance, et toutes autres considérations.
Tous les arguments présentés par les Intellectuels pour la Souveraineté sont riches de sens, dignes et valables en toutes circonstances et pour toutes raisons, sauf l'essentiel.
Leur principal défaut, c'est de faire graviter l'argumentaire autour des droits individuels et collectifs, alors que ce dont il s'agit lorsqu'on parle de souveraineté et d'indépendance, ce ne sont pas les droits mais les pouvoirs et c'est tout autre chose.
En position de faiblesse, on revendique des droits. En position de force, on ne revendique plus mais on exerce son pouvoir.
Les arguments stratégiques se rapportant au pouvoir sont ce qu'on appelle en géopolitique et en droit des arguments statutaires auxquels s'ajoutent les arguments principes.
Dire qu'on nous a fait des injustices ne mène nulle part. En principe et en politique, il suffit de revendiquer ses droits et la justice y trouve son compte. Mais ce n'est pas ce dont il s'agit pour le Québec.
L'argument statutaire est plus simple et se rapporte aux statuts acquis au terme d'un investissement collectif à long terme.
Car le statut est complètement dans ses investissements. Cela, une foule de Québécois n'arrivent pas à le comprendre.
Il ne s'agit pas pour nous de revendiquer notre "droit " à être reconnus peuple et nation parce que nous le sommes depuis longtemps et si on veut mesurer ce temps, il suffit d'examiner le rapport Durham de 1839 qui nous reconnaît peuple et nation.
Peuple parce que nous avons vécu 400 ans d'enracinements dans la vallée du Saint Laurent et que pendant tout ce temps, nous avons défriché et mis en valeur un des territoires les plus inhospitaliers et les plus rudes du monde.
Nous ne sommes pas une race, terme associé à racines, parce que nous n'avons pas tous les mêmes racines ancestrales. Race ne veut pas dire racisme mais enracinement et souches communes.
Nous sommes un peuple, ce qui veut dire population contrastée et différenciée par la géographie et l'histoire communes, le territoire étant un facteur majeur de subsistance et d'identité.
En matière d'État, nous ne sommes plus une province depuis la Loi 99 adoptée le 11 décembre 2000.
Les arguments principes se rapportent aux treize principes de stratégie d'État. Le principal et le plus central de ces arguments est celui de la concentration et de l'économie de l'effort et des moyens.
Inféodés comme nous le sommes à Ottawa, il ne nous est pas possible de mettre ce principe cardinal en pratique et réaliser nos objectifs avec une économie de moyens. Le système actuel est du gaspillage.
Pour mettre en pratique le principe cardinal de concentration de l'effort et d'économie de moyens, il faut faire appel aux autres principes: Appréciation du contexte et de la situation, détermination et maintien d'objectifs praticables et réalisables en terme de temps et d'espace, maintien du moral, coordination, coopération et logistique.
Ce sont les arguments les plus forts et qui vont le plus loin. Ce sont des arguments de pouvoirs et non des arguments de droits à revendiquer.
À nous de s'en tenir à cet argumentaire géopolitique et qui va nous mener au but que nous nous proposons: UN SEUL ÉTAT BIEN À NOUS.
JRMS
Arguments faibles et arguments forts
En position de faiblesse, on revendique des droits. En position de force, on ne revendique plus mais on exerce son pouvoir.
Tribune libre 2010
René Marcel Sauvé217 articles
J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en E...
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J. René Marcel Sauvé, géographe spécialisé en géopolitique et en polémologie, a fait ses études de base à l’institut de géographie de l’Université de Montréal. En même temps, il entreprit dans l’armée canadienne une carrière de 28 ans qui le conduisit en Europe, en Afrique occidentale et au Moyen-Orient. Poursuivant études et carrière, il s’inscrivit au département d’histoire de l’Université de Londres et fit des études au Collège Métropolitain de Saint-Albans. Il fréquenta aussi l’Université de Vienne et le Geschwitzer Scholl Institut Für Politische Wissenschaft à Munich. Il est l'auteur de [{Géopolitique et avenir du Québec et Québec, carrefour des empires}->http://www.quebeclibre.net/spip.php?article248].
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2 commentaires
Archives de Vigile Répondre
13 août 2010Chère Andrée Ferretti en or
Il est évident que nous n'avons pas la même conception de ce qui fait une situation, par opposition à un contexte.
Mes définitions viennent de mes études géopolitiques aux Universités de Montréal, de Londres, de Vienne et de Toronto et de la formation reçue dans les armées canadienne, britannique, allemande et l'expérience vécue avec l'armée du Ghana.
Elles me viennent aussi de l'expérience vécue pendant la guerre froide en Europe, pendant la guerre civile au Ghana, où j'ai travaillé trois ans et la guerre post-coloniale vécue à Chypre et au Moyen Orient.
Ajoutez-y les voyages et études sur place dans de nombreux pays, afin d'avoir du matériel pour écrire.
Mes maîtres à penser comprennent:
Aristote (écrits politiques dans lesquels il invoque des motifs géographiques pour justifier certaines prises de position en politique);
Saint Thomas d'Aquin, qui vous mets les pieds dur par terre dans sa Somme contre les Gentils,
Sun Tsu;
Vegetius Renatus;
Machiavel;
Jomini;
Klauzewitz;
Marmont;
Blaise de Montluc, de nombreux généraux et finalement: Technique du Coup d'État de Curzio Malaparte.
sans oublier les profs et instructeurs qui m'ont appris à dicerner entre un contexte et une situation.
Dernier maître à penser: Martin Buber : Je et Tu, pour les situations.
J'apprécie la riche formation littéraire que vous avez reçue. Ma formation est pratico pratique et tournée vers l'action, définie comme science et art du possible.
Pour moi, le Canada est un continent dont je connais les faiblesses géopolitiques, plus ou moins masquées par Ottawa. Je compare l'histoire du Canada avec celle de la Scandinavie et de l'Union Kalmar,là où j'ai trouvé le plus d'analogies et que le temps me permet de vérifier.
Si nous en discutions de vive voix, avec des cartes, un de ces jours à la SSJB de Montréal. La carte parle plus fort que tous les autres langages. Elle vous met en contexte (constantes et continuités) et vous permet d'aborder le problème des situations (variables) qui se présentent.
Salutations distinguées
René Marcel Sauvé
Archives de Vigile Répondre
13 août 2010"En position de faiblesse, on revendique des droits. En position de force, on ne revendique plus mais on exerce son pouvoir."
Entièrement d'accord avec cet énoncé, monsieur Sauvé. Et j'en suis heureuse.
Mon problème avec votre vision des choses demeure cependant entier. Il réside dans votre oubli, pour ne pas dire votre négation -ce qui est fort étonnant pour un soldat, fût-il de l'armée canadienne- que les situations ne se défont pas d'elle-même, mais que leur transformations ne peuvent être, ne sont toujours que le résultat d'une lutte.
Ici, comme ailleurs dans le monde, l'indépendance du Québec n'adviendra qu'au terme du combat que nous menons depuis plus de deux siècles. Non par le démembrement interne de l'État canadien dont le destin appartient déjà en partie, et entièrement pour l'avenir, aux minorités de diverses immigrations.
Situation qui guette à nos portes. D'où l'urgence plus urgente que jamais de la réalisation de l'indépendance du Québec.
Luttons ensemble
Andrée Ferretti.