Affaire Jean-Claude Saint-André!

Tribune libre 2008

Faut-il sacrifier un ami, ou la cause? Voilà la question à laquelle je suis
confronté depuis que nous avons appris qu'on avait refusé la candidature de
Jean-Claude Saint-André? Les différents bulletins de nouvelles d'hier soir
et de ce matin nous apprenaient que des partisans de l'ancien député de
l'Assomption s'étaient permis de manifester lors de l'assemblée de mise en
nomination dans cette circonscription électorale. Encore ce matin, on nous
invitait, par message courriel, à «venir manisfester» notre désapprobation
de la décision prise à l'encontre du candidat Saint-André,lors d'une
assemblée se tenant à Montréal.
Même si nous n'aimons pas, mais pas du tout la décision de ne pas accepter
la candidature de Jean-Claude Saint-André comme candidat du Parti Québécois
dans l'Assomption, n'avons-nous pas le devoir de nous demander si en
agissant comme nous le faisons,nous ne nuisons pas à la cause de notre
idéal, plutôt que d'aider le candidat Saint-André. Il faudrait bien que les
amis de Jean-Claude se posent cette question avant qu'il ne soit trop
tard,sinon ils risquent de nuire à leur idéal, et au nôtre, en permettant
que le PLQ reprenne le pouvoir et accélère la vente des sociétés d'État que
des précédents gouvernements ont créés afin de développer l'économie du
Québec avec de grands succès devons-nous le constater.Bien sûr, que nous
déplorons ce qui est fait à l'ami Saint-André! Mais dès lors que la chose
est faite, et qu'il nous est impossible de la défaire,nous devons, pour le
bien de notre idéal et du Québec, oublier, même si ce n'est pas facile,
l'injustice qui a été faite à un excellent candidat, même si pour y
arriver, nous devons le sacrifier.Plusieurs autres candidats ont été
sacrifiés sur l'autel politique bien avant l'homme que nous estimons et que
nous défendons.Nous n'avons qu'à penser,entre autres, à Pierre Bourgault et
à Marcel Chaput et on acceptera cette mauvaise décision.Il serait vraiment
malheureux que par notre action nous permettions à Jean Charest de
reprendre le pouvoir,ce qui lui permettrait de continuer à vendre notre
pays à Paul-Desmarais et à quelques autres amis du PLQ. On ne doit pas
donner raison à Garcia, ou à Ménard ou à d'autres petits copains de
Charest. Il nous faut nous rallier à la décision prise contre notre
volonté. Pierre Bourgault, Marcel Chaput l'ont fait pour le bien de la
cause comme je l'indquais plus tôt. Allons-nous nuire à notre idéal afin
d'aider notre ami qui a été lésé dans ses droits? Messieurs/Dames, vous
avez la parole!
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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4 commentaires

  • Jacques Bergeron Répondre

    13 novembre 2008

    Merci à ceux qui se sont permis de m'écrire au sujet de ce texte. Je me suis permis de répondre à chacun, tout en soulignant dans ma réponse à la question de M. Picard, que le plus important pour moi était le «pays» à naître,le Québec, bien sûr.Même si on peut regretter la décision annoncée, dans le Devoir de ce matin, démission du PQ de M. Saint-André, ce dernier doit être assuré qu'il conserve notre amitié.

  • Georges-Étienne Cartier Répondre

    12 novembre 2008

    Me semble qu`on peut se permettre d`attendre après l`élection (4 semaines...!)pour en décider, tout en mettant nos énergies au service de l`effort que fait le PQ pour nous débarasser de l`obstacle que constitue, on ne peut décemment qu`en convenir
    (temps d`antenne, couverture médiatique, pouvoir d`initiative comme de blocage, etc...) le démolisseur Charest !

  • Luc Bertrand Répondre

    12 novembre 2008

    Monsieur Bergeron, je comprends très bien votre inquiétude vis-à-vis la réélection qui semble s'annoncer pour le gouvernement Charest. Effectivement, s'il redevient majoritaire comme dans son premier mandat (2003-2007), il risque fort bien de recommencer sa vente de feu des actifs de l'État québécois et à se désengager de nombreuses des missions du gouvernement québécois (les deux au profit d'amis du parti libéral dans le secteur privé) pour être en mesure de réaliser ses promesses ou réduire la dette du Québec.
    Cependant, c'est l'ensemble des membres qui restent au sein du Parti québécois ainsi que les indépendantistes qui ont abandonné le navire depuis de nombreuses années qui se doivent de remettre en question leur vote en faveur du PQ, de l'ADQ ou de tout autre parti dans l'optique d'assurer une soi-disante meilleure gestion provinciale. La vraie question que tous doivent se poser est la suivante: la cause que nous poursuivons est-elle l'élection du PQ ou la réalisation de l'indépendance du Québec?
    Tous les militants qui, à l'instar de Jean-Claude St-André, ont lu et font depuis la promotion de la nouvelle approche stratégique proposée par Robert Laplante en 2004 ont réalisé l'impasse de la voie référendaire retenue par le Parti québécois depuis le congrès de novembre 1974. Lorsqu'il a remisé son option fondamentale pour se consacrer à la gouverne provinciale (la stratégie du bon gouvernement), le PQ a été incapable de régler les problèmes du Québec pour une raison bien simple: il ne contrôle pas l'autre moitié des pouvoirs nécessaires au progrès de la nation québécoise. Ces pouvoirs sont détenus par le gouvernement fédéral et Ottawa n'a jamais hésité à user de son autorité pour restreindre la portée des pouvoirs du gouvernement du Québec (adoption unilatérale d'une nouvelle constitution (qui est la loi fondamentale sur laquelle s'appuie toute législation ou jugement du Canada), jugements de la Cour Suprême, coupes dans les transferts au Québec, imposition de conditions au financement du fédéral, etc.). En somme, non seulement le PQ n'a pas fait la promotion de l'indépendance du Québec, mais son impuissance vis-à-vis les diktats d'Ottawa ont discrédité le seul parti que les Québécois voyaient comme indépendantiste. C'est de cette manière que l'appui à la souveraineté a toujours stagné, voire régressé, lorsque le PQ était au pouvoir. Pierre Bourgault et Marcel Chaput se sont donc sacrifiés pour rien. Bref, si le PQ voulait être cohérent avec lui-même, obtenir le respect des électeurs et vraiment faire avancer les Québécois, il n'aurait jamais dû dissocier la réalisation de l'indépendance de son élection. Il aurait donc fallu qu'un vote pour le Parti québécois soit automatiquement un vote pour l'indépendance.
    Aujourd'hui, Pauline Marois nous propose à nouveau une gouverne provinciale (à peu près la même que celle de Boisclair, excepté l'obligation de tenir un référendum), mais occulte encore la nécessaire prémisse de plénitude des pouvoirs que procurerait l'indépendance. On nous propose encore la même stratégie qui n'a absolument rien donné à part faire reculer l'espoir de faire du Québec un pays. Or, depuis 1995, nous n'avons cessé de nous affaiblir en terme de potentiel de réalisation de la souveraineté. Les libéraux ont considérablement réduit la capacité d'intervention de l'État québécois, l'immigration continue à s'intégrer à la minorité anglophone, le francophones ont tombé sous les 50% sur l'île de Montréal et notre jeunesse est grandement désabusée de notre combat national et est davantage préoccupée par son propre avenir et celui de la planète. Il n'y a plus de temps à perdre: d'ici 5 à 7 ans, il deviendra démographiquement et statistiquement impossible de faire l'indépendance. Un gouvernement Charest majoritaire pourrait même réformer la carte électorale pour rendre virtuellement impossible même un gouvernement national propre à déclarer effective notre indépendance.
    Ou bien nous élisons le PQ et laissons l'équipe actuelle, portant pour plusieurs un bilan les discréditant devant la population, hypothéquer l'avenir sans garantie de réussite, ce qui alourdirait la tâche à accomplir pour réussir notre indépendance. Ou bien nous joignons le nouveau Parti indépendantiste et recommençons la promotion des avantages concrets pour le Québec d'être indépendant. En attendant, les adversaires de la politique du pire pourront se rabattre sur le PQ afin d'empêcher Jean Charest d'être majoritaire.
    Luc Bertrand

  • Frédéric Picard Répondre

    12 novembre 2008

    Le problème est beaucoup plus profond qu'une simple personne, monsieur Bergeron. Le PQ, en faisant une telle saloperie, a bafoué les règles élémentaires de la démocratie. Il devient comme les autres partis. Pire, il bafoue ses propres statuts. Jamais René Lévesque n'a embauché des taupins et des portiers de bar pour molester des indépendantistes. René Lévesque a envoyé Bourgault dans Laurier Dorion, soit. Mais il a fait avec. Il a fait avec surtout quand Bourgault fut élu sur l'exécutif.
    On peut se poser la question dès lors, est-ce que le PQ est le véhicule qui va nous amener à l'indépendance ? Vous savez, le PQ n'est pas la cause. La cause n'est pas le PQ. PI et QS incarnent mal le rêve souverainiste québécois. QS, à cause de ses positions quasi Staliniennes et le PI à cause de sa démocratie Stalinienne.
    Mais, à force de prendre les québécois pour des valises, le parti Québécois risque de causer la création d'un parti beaucoup plus sérieux pouvant prendre le relais de l'indépendance. La nature a horreur du vide.
    Moi, je choisit la démocratie avant la cause. La cause avant le parti. Le parti avant l'homme. Et vous ?