En réponse à Marco Miccone

Les faits confirment l'ouverture du Québec aux immigrants

À propos de « La colère d'un immigrant »

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Vient un moment où les faussetés finissent par revêtir un caractère presque haineux

Le Devoir publiait le 3 mars dernier un article du dramaturge Marco Miccone, intégré à la communauté anglophone du Québec. J'en cite cet extrait : :

La communauté italienne n’a pas oublié le long conflit, parfois violent, qui l’a opposée, il y plus de 40 ans, aux tenants de l’école Française, pour tous. On lui reprochait le choix fait en toute légalité, de l’école anglaise, mais on oubliait , en même temps, que l’école qu’ils défendaient avait refusé, quelques années auparavant , beaucoup d’immigrants catholiques d’âge scolaire dont l’auteur de ces lignes.

J’ai lu , sans surprise, ce lourd propos contre les Canadiens-Français, devenus aujourd’hui des Québécois, contre leur volonté de conserver leur langue en les accusant , entre autres inepties, d’avoir interdit aux Italiens, dont Marco Miccone, de l'accès à nos écoles, catholiques et de langue française, un mode de culpabilisation, bien connu de ceux et celles qui ont défendu leur langue et leur culture - et qui les défendent toujours malgré le propos que l’on trouve dans son texte - ce qui ne semble pas l'avoir empêché d’apprendre le Français dont il démontre une certaine maîtrise par ailleurs. .

Fermeture de nos écoles aux immigrants Italiens !

Malheureusement, il m’est impossible de partager cette contre-vérité avec l’écrivain lorsqu'il affirme n’avoir pu étudier dans nos écoles de langue française. Comment pourrais-je accepter l’affirmation de cet écrivain d'origine italienne alors que j’avais comme professeur Albert Colangelo, devenu principal, lui- fils d’immigrant; que nous côtoyions des Bruno, des Di Guglielmo, des Del Vecchio, des Renzo, deux familles, celle de Paul envoyant ses enfants à l’école Holy Cross et celle d’André envoyant ses enfants à l’école Saint-Jean-de-Matha et Dollard-des-Ormeaux, des Di Lallo ayant envoyé leurs trois premiers enfants dans les écoles de ce qui à l'époque était encore la CECM. On pourrait continuer ainsi pendant des pages, ce qui prouve que nos écoles étaient ouvertes aux immigrants qu’ils aient été Italiens, Anglais ou Polonais, ou de toute autre origine.

Malheureusement, Mario Miccone n’est pas le seul à soutenir ce genre de propos,
presque haineux à notre égard. Je pourrais ajouter qu’un voisin Anglophone venant de White Horse me fit un jour part que son enfant serait refusé dans nos écoles. Je me suis permis de lui suggérer d’y présenter son fils Mark qui fut accepté. Nous avons revu ce monsieur et son épouse qui avaient retiré leur fils de son école quelques jours après notre départ du Bouvard des Trinitaires de Ville-Émard.

On pourrait continuer ainsi à dénoncer ce mythe de notre fermeture à l’immigration , alors que la réalité est toute autre. Les immigrants de ma jeunesse (j'aurai 84 ans bientôt), comme ceux aujourd’hui, choisissaient tout simplement de s'inscrire en masse à l’école de langue anglaise qui leur était accessible, comme le dit si bien Marco Miccone.

Si Marco Micone s’était seulement donné la peine de lire « l’Histoire de la Commission des écoles catholiques de Montréal », par Robert Gagnon, il se serait évité d’écrire les faussetés dans son article sur les immigrants, gens que nous avons toujours acceptés dans nos écoles et qui ont choisi d’envoyer leurs enfants dans les écoles de la majorité silencieuse de langue anglaise essentiellement pour des motifs d'avancement économique.

Mais de grâce qu’on arrête d’essayer de nous culpabiliser pour défendre sa décision , comme le fait Marco Miccone en attaquant le Québec de langue « française » désireux de se donner un État laïque qui lui ressemble, et oeuvrons à la défense et à la promotion de cette langue que nos ancêtres nous ont léguée.


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4 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2017

    «Les faits confirment l'ouverture du Québec» Pour mon père, fils d'immigrant, il n'y a jamais eu de doute, il était Québécois pure laine. Tant que je me souvienne, mon grand-père lui-même, arrivé sur le continent dans la jeune vingtaine, ne s'est jamais identifié à autre chose que «nous autres».
    Pour d'autres immigrants, attirés par le pouvoir et l'argent d'abord, tout faire pour joindre le suprémacisme anglo-saxon, le camp des vainqueurs, dont la prétendue supériorité morale est une composante inséparable, a été leur choix. Quand on comprend ça, on comprend la désinvolture et l'aplomb avec lesquels ils nous accusent de «racisme» et de «fermeture aux autres». C'est un trait récurrent chez les colonisateurs et leurs assimilés.

  • Marcel Haché Répondre

    8 mars 2017

    Marco Miccone est un trou du cul typique du West Island.
    Le West Island, ce n’est pas seulement un électorat, c’est bien davantage un repaire, le sanctuaire des jaunes et des vichystes qui en mènent large dans la « belle province », et qui le font aussi bien en français qu’en anglais pour autant que c’est contre Nous.
    N’est-il pas temps que les patriotes cessent de creuser des tranchées inutilement, et qu’ils combattent vraiment ? C’est-à-dire quoi ? C’est-à-dire ceci : qu’ils rendent coup pour coup, lorsque c’est requis évidemment, à tous ceux-là qui sont dans le « Quebec bashing », même le plus feutré.
    Cela ferait-il tellement baisser le lectorat de Vigile de dire très-très crûment la vérité concernant toutes les fake news qui Nous accablent ? On jase.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 mars 2017

    Malheureusement, M. Miccone n'est pas le seul à tenir des propos fallacieux qui entretiennent l'opinion que les Canadiens-français sont des xénophobes, voire des racistes ou des antisémites. Même des indépendantistes perpétuent ce mythe délétère.
    À la suite de la publication de son essai Les Juifs du Québec, in Canada we trust, Victor Teboul, un indépendantiste notoire, donnait une entrevue, à Raymond Desmarteaux à Radio-Canada international, au cours de laquelle il reconnaissait que les Juifs, personna non grata en Nouvelle-France jusqu'à la conquête anglaise, étaient débarqués en 1763 avec les conquérants et leur langue. Toutefois, il laisse entendre, que dans une forme de commensalisme, les Juifs avaient suivi naturellement le corps anglais qui le nourrissait.
    Plus précisément, il affirme " (...) que cette identification (au monde anglophone) s'est accentuée, s'est prolongée tout au long de l'histoire du Québec puisque, comme on sait, les structures scolaires confessionnelles et que, par conséquent, les Juifs avaient été acheminés directement vers le secteur anglo-protestant et cette division, donc, a continué de s'accentuer malgré le fait que des Séfarades sont arrivés plus tard, dans les années 60, et ont créé leurs propres institutions de langue française (...).
    Contrairement à Victor Teboul, Robert Gagnon, historien de l'UQÀM, démontre que les juifs n'étaient pas acheminés directement vers le secteur anglo-protestant. Ce sont les juifs, eux-mêmes, qui ont choisi sciemment de s'intégrer définitivement à la communauté anglophone à la fin du 19e siècle après une tergiversation vénale.
    Pour bien saisir l'état de l'éducation nationale du 19e siècle jusqu'en 1960, il faut rappeler que chaque groupe confessionnel (protestant et catholique) finançait l'éducation de leurs coreligionnaires par leurs taxes. Les citoyens d'autres confessions avaient le choix de joindre les catholiques ou les protestants. L'attraction protestante était plus forte car les protestants, plus riches et moins nombreux que les catholiques, versaient des subsides par élève substantiellement plus élevés que ceux des catholiques.
    Ce rappel étant fait, dans son livre, Histoire de la Commission des écoles catholiques de Montréal (CECM) aux pages 85 et 86, M. Gagnon rappelle aussi à la mémoire que l'ancêtre de la CECM, le Bureau des écoles catholiques, avait conclu une entente en 1887 avec les riches communautés juives portugaise et espagnole pour payer 80% de leurs taxes scolaires. Toutefois, conseillés par la Commission scolaire protestante, les juifs allemands et polonais, infortunés, réclamèrent le même traitement que celui réservé aux riches juifs. Il s'en suivit une négociation entre le rabbin DeSola et le Bureau, négociation qui échoua. Finalement, tous les juifs, riches et pauvres, passèrent à la riche commission scolaire protestante. De plus, en 1903, sous la pression des juifs, le gouvernement du Québec adopta une loi assimilant les juifs aux protestants à des fins scolaires, p. 128.
    Du reste, cette préférence pour les écoles protestantes et anglaises n'est pas propre aux juifs. C'est aussi le fait de tous les immigrants catholiques, qu'ils soient irlandais, italiens, polonais ou ukrainiens, qui, à l'instar des juifs, ont préféré, pour une large majorité, joindre les écoles anglaises de la CÉCM ou celles d'autres commissions scolaires.
    Est-ce bien de l'antisémitisme des Canadiens-français dont il s'agit ?

  • Yves Corbeil Répondre

    7 mars 2017

    Que c'est triste de lire des choses de la sorte quand on sait qu'on forçait personne avant que le PQ arrivent avec la loi 101 en 1977 pour contribuer à la francisation des nouveaux arrivant.
    Il avait le choix le Monsieur.
    Par contre une chose qui n'a pas changé,
    http://vigile.quebec/archives/ds-societe/juifs-ecole.html
    Ceci demeure une aberration difficile a expliqué en 2017.