Un «sabotage» justifié

Quand tout le monde sera d'accord... Prétexte à la jeanchrétien (Quand le OUI fera "consensus" au Québec...)



Hier à la Chambre des communes, les partis de l'opposition ont accusé le premier ministre de chercher à «saboter» les efforts internationaux visant la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). L'opposition a notamment dénoncé la position prise par M. Harper au cours du sommet du Commonwealth en fin de semaine.


Lors de cette réunion tenue en Ouganda, le Canada a été l'un des seuls pays à s'opposer à un projet de communiqué engageant les pays développés à atteindre des cibles chiffrées de réduction. «Nous n'accepterons pas un cadre qui est contraignant pour certains pays mais pas pour d'autres», a expliqué le premier ministre canadien. Ce n'est évidemment pas un point de vue qui plaît à ceux qui ont fait du traité de Kyoto une sorte de religion. C'est pourtant une attitude parfaitement raisonnable.
Comment peut-on croire que le monde parviendra à éviter des changements climatiques catastrophiques si trois des cinq plus gros émetteurs de GES, les États-Unis, la Chine et l'Inde, ne font pas leur part? La Chine est devenue cette année, selon certaines données, le principal émetteur de gaz à effet de serre du monde. L'Inde talonne la Russie pour le quatrième rang.
Lors des négociations menant à Kyoto, la Chine et l'Inde avaient été exemptées, comme tous les autres pays en voie de développement, des cibles contraignantes. On estimait alors injuste de les forcer à freiner leur développement alors que le gros des dégâts avaient été causés par la croissance économique exponentielle des pays riches.
Aujourd'hui, ce raisonnement ne vaut plus. Si rien n'est fait, l'augmentation rapide des émissions de GES de la Chine et de l'Inde annulera les efforts des pays développés. M. Harper a raison: dans la stratégie post-Kyoto, tout le monde doit embarquer, y compris bien sûr les États-Unis.
Certains croient que si les pays développés «donnent l'exemple», les pays moins industrialisés suivront. C'est faire preuve de beaucoup de naïveté. On ne peut évidemment pas imposer aux pays pauvres de freiner leur développement. Mais en leur imposant d'atteindre des cibles précises - évidemment moins exigeantes que celles fixées pour les pays riches - on les incitera à ne pas faire les erreurs que les pays développés ont commises. À s'enrichir par la voie du développement durable plutôt que par celle du gaspillage éhonté des ressources.
Cela dit, la position de M. Harper sur la scène internationale sera crédible dans la mesure où le sont les politiques environnementales de son gouvernement. Or, plusieurs experts ont exprimé de sérieux doutes sur l'efficacité du plan de réduction des GES présenté par les conservateurs. Par exemple, la Table ronde nationale sur l'environnement et l'économie, un organisme fort modéré, a jugé que le gouvernement «surestimait» l'impact de son plan sur la réduction à court terme des émissions.
Compte tenu de sa tiédeur initiale dans ce dossier, le premier ministre ne peut pas s'étonner que beaucoup de Canadiens aient des doutes sur sa sincérité lorsqu'il prétend aujourd'hui rechercher une stratégie internationale efficace. Ils le croiront davantage lorsque son gouvernement aura démontré sa détermination à atteindre les cibles - moins exigeantes que celles de Kyoto - qu'il a lui-même fixées.
apratte@lapresse.ca
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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