Le Canada doit donner l'exemple

Nous ne pouvons pas nous permettre d'être à la traîne

De Kyoto à Bali



Nous sommes à un tournant dans l'histoire de notre planète. Les changements climatiques - la plus grande menace écologique à laquelle l'humanité doit faire face - menacent aussi la santé, la sécurité et la prospérité de notre monde. Les générations futures nous jugeront sur ce que nous allons faire au cours des prochains mois et des prochaines années pour résoudre ce problème.
Cette semaine à Bali, les délégués venus du monde entier pour assister à la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques vont poursuivre le travail amorcé lors de celle qui s'est tenue à Montréal en 2005. À cette conférence, que le Canada présidait, le monde a fait une importante percée. Nous avons réussi à élaborer le Plan d'action de Montréal, à lancer officiellement le protocole de Kyoto et à amorcer des discussions impliquant tous les pays, y compris les États-Unis, l'Inde et la Chine, sur la nécessité de réduire davantage encore les émissions de gaz à effet de serre. Ce fut un grand moment pour le Canada, et pour le monde. (...)
En ce moment crucial, le Canada ne peut pas se permettre d'être à la traîne. Pourtant le ministre de l'Environnement, John Baird, entreprend cette conférence sans tenir compte des conseils de ses propres scientifiques et en affirmant que le Canada n'agira pas à moins que les États-Unis et les pays en voie de développement, comme l'Inde et la Chine, en fassent autant.
Bien sûr, nous voulons tous voir les grands émetteurs de gaz à effet de serre s'engager dans la lutte, qu'ils soient pays développés ou en voie de développement. Mais ce sont les pays riches, comme le Canada, qui doivent donner l'exemple.
À l'heure actuelle, le Canada dit: "Si vous n'adoptez pas de cibles contraignantes de réduction des émissions de gaz a effet de serre, je n'en accepterai pas non plus."
Le Canada devrait plutôt dire: "Je vais donner l'exemple; je vais faire ma juste part, faites la vôtre. Ceux qui, comme moi, ont les moyens d'en faire davantage le feront ; quant aux autres, ils doivent aussi agir, mais selon leur propre capacité. "
Et pour faire sa juste part, le Canada doit s'engager à réduire ses rejets de gaz à effet de serre de 20% par rapport à 1990, d'ici à 2020.
Nous devons aider la communauté internationale à s'entendre pour empêcher que la température moyenne mondiale n'augmente de plus de 2o C. Nous devons aider à ouvrir la voie à une véritable réduction des rejets de gaz à effet de serre dans tous les pays. Malheureusement, comme le premier ministre n'a pas voulu le faire, le Canada aura du mal à être crédible lorsqu'il essaiera de convaincre les autres pays de souscrire à des réductions quantifiables. C'est ce que nous constatons déjà à Bali. (...)
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L'auteur est le chef du Parti libéral du Canada. Il a été ministre de l'Environnement sous Paul Martin.


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