Monsieur Pratte,
Le constatez-vous ?
Votre monologue sur la valeur, l'orientation et la qualité du vote des Québécois et des Québécoises concernant la fédération est-il à la hauteur de ce que l'on pourrait attendre d'un intellectuel de libre pensée ?
Votre parti pris ne se rapproche-t-il pas de la pensée d'un serviteur d'un groupe financier qui a ses propres intérêts ?
Il semblerait, qu'à vos yeux, cette fédération a bien apporté à l'ensemble des Québécois et des Québécoises. En êtes-vous si sûrs ?
Comment qualifiez-vous les interventions de Jean Charest présentant les attentes des Québécois et des Québécoises ? Ses attentes ne sont-elles pas les mêmes qu'au temps des Diefenbaker, des Pearson, des Trudeau, des Martin, des Chrétien, des Harper, des Dion ? Qu'ont fait ces « bâtisseurs » de leur Canada ?
N'ont-ils pas agi pour leur Canada en pillant les volontés québécoises pour se grandir comme Canadians ?
Trudeau n'a-t-il pas rapatrié la constitution en s'appuyant sur ses propres Canadians et ses députés élus du Québec disant qu'ils avaient une voix prépondérante sur la volonté unanime de notre propre Assemblée nationale ? Trudeau est possiblement un grand homme pour leur Canada et n'a-t-il pas été considéré et n'est-il pas encore considéré comme un « traître » pour la majorité des Québécois et Québécoises ?
Et toutes les promesses lors des référendums ?
Dans votre monologue, vous considérez ce qui fait votre affaire.
Monsieur Pratte, n'avons-nous pas majoritairement fait preuve d'ouverture envers ses hommes plus Canadians que Québécois ? Ont-ils, un tant soi peu, fait honneur à leur parole en agissant, après les référendums comme ils l'ont fait l'un et l'autre ? Que valent leurs paroles ? Nous le savons. N'est-ce pas pour ces raisons que fut créé le BLOC QUÉBÉCOIS ?
Monsieur Pratte, valorisez tant que vous voulez leur Canada et rapetissez autant que vous le voulez l'existence parallèle de l'État Québécois, de la Nation Québécoise, des valeurs québécoises et vous servirez les seuls intérêts de ceux qui vous paient.
Un dialogue n'oblige-t-il pas la communication, de façon égale, des textes sur un sujet donné ? Nous vivons dans deux Pays différents et nous monologuons de part et d'autre parce que vos façons de faire et celles de l'entreprise que vous servez ne permettent pas de diffuser les voix discordantes, selon vos critères.
LES RECONNAISSANCES
Et vous croyez que le Québec et leur Canada peuvent avancer en offrant des reconnaissances factices ? Qui sont-ils donc pour se considérer tellement supérieurs qu'ils vont acquiescer à une reconnaissance factice de l'autre ? Quelle supériorité ont-ils ? Une supériorité financière ?
« Égalité ou Indépendance », « Maître chez nous », « Souveraineté culturelle », « Loi 101 » voilà quelques slogans qui ont fait avancer les Québécois parce que ceux qui nous ont présenté ses thèmes ont été légitimement élus au Parlement du Québec, dans notre Assemblée nationale.
Qu'ont fait les autres de votre Canada pour contrecarrer les volontés québécoises bien claires et bien exprimées ?
Ceux qui ont fait grandir votre Canada l'auraient-ils fait au détriment de rapetisser le Québec ?
Et vous voulez que l'on ait une considération égale tant pour leur Canada que pour le Québec ? Vous voulez nous voir construire davantage leur Canada pour que nous disparaissions dans leur « multiculturalisme » pour nous rendre sans voix sur les diverses scènes internationales ?
Le Canada représente-t-il vraiment le Québec en Afghanistan ? en l'ONU ? en l'Unesco ? en Amérique latine et sur tous les continents ? Le Premier Ministre du Québec n'a-t-il pas subi l'affront du Canada pour l'intronisation du Président du Mexique ?
Aimez votre Canada si vous le voulez.
N'avons-nous pas le droit et l'obligation de s'aimer en tout premier lieu et d'apprécier ce que nous pouvons faire pour nous-mêmes et pour l'ensemble des citoyens de la terre ? Après, on verra. Les unions libres entre les peuples peuvent se réaliser, d'égal à égal.
Leur apparente supériorité ne tient plus la route. Égal à égal. Rien d'autre.
Robert Bertrand