Les Français Québécois que nous sommes, il faut bien le dire, on est pleins de défauts. On nous les signale à l'occasion: on parle, on parlotte, on discute, on jase, on palabre, on va d'un référendum à l'autre, d'une charte à l'autre, des droits fondamentaux aux autres.
Se décider, c'est dur.
On a bâtit, on a défriché, on a trimé dur au cours de ces 406 ans d'Histoire.
On a un Parlement, une Assemblée nationale. On y envoie des représentants élus.
Une fois au pouvoir ces élus craignent, trop souvent, de se positionner clairement.
Pour moi, un ÉLU s'est démarqué dont on ne parle pas assez souvent. Daniel Johnson, père.
Il s'est fait élire après avoir écrit son livre : ÉGALITÉ ou INDÉPENDANCE.
Il est descendant irlandais. Les mots veulent dire des choses. L'homme Anglais, contrairement à l'homme Français, en politique, il agit. Il ne parle pas pour rien dire.
Une fois élu, Daniel Johnson, père a confronté un adversaire coriace qui malgré ses volontés, au début, bien nationalistes québécois, s'est vu sur une scène différente, à Ottawa, et devait servir la majorité qui n'était pas la sienne. Il s'est voué corps et âme à asservir les Québécois.
ÉGALITÉ ou INDÉPENDANCE, Pierre Elliot-Trudeau l'a discuté en conférence constitutionnelle avec Daniel Johnson. Il lui a servi une fin de non recevoir.
Ce que Johnson a fait, les circonstances lui permettaient, il est allé rencontrer Charles De Gaulle pour le convaincre de venir au Québec parler de LIBERTÉ. Je ne crois pas que quand il a écrit son livre, Daniel Johnson savait qu'il irait, un jour, parler de tout cela au président de la République française.
Cela ne convenait pas à Trudeau, cela ne convenait pas à Drapeau, cela ne convenait pas au groupe naissant de René Lévesque qui n'a pas apprécié l'apport de De Gaulle. Pourquoi, je n'ai jamais compris. C'était en 67-68.
«Quoiqu'il arrive, j'irai en France» répondre à l'invitation de De Gaulle de s'y rendre. C'était défier Trudeau et sa vision d'un Canada bilingue, d'une mer à l'autre et de soumission de l'État québécois aux volontés extérieures.
Pour Daniel Johnson, père, ce temps là était terminé.
À la conférence de presse, avant de se rendre à la Manic pour l'inauguration du barrage, le premier ministre du Québec, Daniel Johnson ajoutait : « Je vais aller mourir, debout, en haut ». C'était à la Manic à plus de 700 km au nord de Québec.
Daniel Johnson avait même ajouté : « Je suis dangereusement en forme ».
Il savait le danger qui l'attendait -- en haut -- Il venait de le dire en conférence de presse, qu'il allait « mourir en haut » . On comprend bien ce que l'on veut comprendre et on prend les précautions nécessaires. Quel journaliste a relevé ce fait ? Comment les médias de l'époque ont-ils couvert ce «scoop» prémonitoire ?
C'était en conférence de presse à Québec devant des dizaines de journalistes. C'était télévisé en direct. J'ai vu et j'ai entendu comme tous ceux et celles qui ont écouté cette conférence de presse.
À Ottawa, c'était la consternation. On ne veut pas voir Daniel Johnson se rendre à Paris rencontrer De Gaulle qui l'attendait.
De Gaulle lui avait réservé Le Petit Trianon, la résidence des rois, pour son séjour en France. Rien de moins.
On peut imaginer l'attitude d'Ottawa sur les façons d'agir de De Gaulle et l'acceptation de Daniel Johnson de se rendre sur les lieux.
Le Canada pouvait-il se permettre un De Gaulle et un Johnson parler d'une même voix du Québec LIBRE en Europe, avec tous les journalistes qui entourent De Gaulle à chacune de ses conférences de presse ?
Le Canada connaît l'enjeu.
Vous croyez que le président de la République française et le premier ministre du Québec vont parler du Canada lors du séjour de Daniel Johnson en France ?
Pour éviter le désastre appréhender, il faut donc agir contre ce Daniel Johnson qui ose défier le Canada.
POUR DES RAISONS D'ÉTAT
Il fallait qu'Ottawa contrôle son homme.
De Gaulle recevant Daniel Johnson à l'Élysée et lui faisant visiter la France quelques jours.
Le nombre de journalistes qui auraient suivis les déplacements et les conférences de presse partagées avec De Gaulle et les discours à la foule de Daniel Johnson.
Tout était dans la balance : ÉGALITÉ ou INDÉPENDANCE.
Qui n'aurait pas vu cela ou apprécié à sa juste valeur ce qui était en cause ?
Les journaux contrôlés par les adversaires avaient-ils intérêt à en faire état ? À ébruiter ce qui allait arriver ? Il fallait mettre tout en place pour bien contrôler la situation.
Avons-nous des jaloux, en nos murs, qui se voient futurs présidents de la République du Québec et qui ne voient rien de bon chez les adversaires au point de les répudier, de leurs faire des crocs-en-jambe, de déprécier leurs démarches et sans le faire trop paraître, apprécier le fait qu'il a eu ce qu'il méritait ?
Les circonstances aidant, je me permets ce lien :
http://www.rcinet.ca/…/la-grande-guerre-qui-a-donne-naissa…/
La Grande Guerre qui a donné naissance au Canada d’aujourd’hui
« Le Canada s'est fondé grâce à la Première Guerre. » Plus nos soldats meurent, plus ça fonde un Pays ! Quand le ridicule ne tue pas.
La Nouvelle-France ( le Québec ) s'est fondée grâce aux découvreurs, ceux qui sont allés de par le Continent pour nommer les nouveaux lieux, les habiter ces nouvelles villes et les faire prospérer.
Voilà une différence d'appréciation.
Daniel Johnson et bien sûr, il n'avait pas à le convaincre, le Général Charles De Gaulle l'avaient compris toute l'importance de notre ÉTAT du Québec.
Le président de la France, le général Charles De Gaulle est venu le proclamer, asseoir solidement notre réalité en l'affirmant haut et fort.
Des « petits » de vision et d'appréciation ont suivi.
Ils voulaient marquer, à leurs façons leurs temps.
Se seraient-ils buter à une fin de non recevoir de la part d'Ottawa ?
Auraient-ils eu des menaces directes ou indirectes qui les faisaient bifurquer vers des propositions moins claires, moins fermes, moins radicales ? Ils ne sont pas sans savoir ce qui est arrivé, factuellement, à Daniel Johnson, père
Les adversaires sont radicaux mais nous sommes fermes dans nos volontés.
Ils sont prêts à la guerre, monsieur René-Marcel Sauvé l'a démontré avec le dossier « Neat Pitch ».
Rien ne les arrêtera.
Deux ans après 68, en 70, ces adversaires ont compris qu'ils avaient un moyen de contrôler notre monde : les mesures de guerres.
500 prisonniers : « JUST WATCH ME »
Avec ce qu'il aurait fait auparavant, c'était quasi rien...
On voit bien ce que l'on veut voir et on fait l'appréciation des choses comme on veut bien les faire.
Les faits sont là. Ils sont tenaces.
La STRATÉGIE DE L'ÉTAT, c'est d'affirmer l'État, c'est de lui donner toute la place que l'État a besoin pour défendre et promouvoir sa réalité d'État.
Oui, on veut un Pays.
On veut l'INDÉPENDANCE, on veut la SOUVERAINETÉ.
On veut parler au monde en étant sur toutes les scènes adéquates pour le faire et non sous la tutelle de quelqu'un d'autre.
Ça nous prend NOTRE PLACE dans le monde.
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13 commentaires
Archives de Vigile Répondre
17 octobre 2015Merci pour le très bon article. Daniel Johnson (père) est certainement le plus grand homme politique de la nation Québécoise, après Louis-Joseph Papineau.
Ceci dit... l'article de M. Bertrand a manqué un peu la cible... je m'explique: Pour bien comprendre ce qui s'est passé au Québec à cette époque, il faut analyser le tout d'un œil international. En faites... il est crucial de voir ce que le général De Gaulle était entrain d'accomplir mondialement. La ligne directrice la plus importante c'est sa bataille contre toutes les institutions de Crown Agents, de 1958 à sa mort. Crown Agents englobe tout les services administratifs et exécutifs de L'Empire Britannique. (Voir "A short History of Crown Agents and Their Office", by Arthur William Abbott, C.M.G, C.B.E. The Chiswick Press 1959, -- A.W. Abbott a été Secrétaire de Crown Agents de 1954 à1958). Souvenez vous... De Gaulle avait, en autres choses, sorti la France de L'OTAN.
De Gaulle a vue une opportunité en or s'ouvrir à lui; le centenaire de la création du Canada allait devenir un flan majeur dans le démembrement de Crown Agents. Et si les Canadiens se dotaient d'une constitution qui leur est propre ... que le Canada devenait indépendant ! Voilà le vrai enjeu ! Ça valait la peine d'être essayé. Nous, Québécois... il faut se poser la question: C'était quoi tout ce brouhaha à-propos des conférences constitutionnelles ? Bon... oui... on se souvient de Meech Lake... mais ça... c'est 20 ans plus tard ! Mais tout cette histoire à commancé bien avant.... Allez-voir la proposition de constitution que Johnson avait enfanté: http://www.oquebec.org/Daniel_Johnson_Constitution.pdf -- Constatez par vous même ce que De Gaulle & Johnson était sur le point de réussir.
Robert Bertrand Répondre
11 novembre 2014Proposition de Daniel Johnson, père concernant la Constitution du Québec.
http://www.saic.gouv.qc.ca/publications/Positions/Partie1/DanielJohnsonPere1966.pdf
Marcel Haché Répondre
11 novembre 2014Johnson Nous portait dans son cœur. La Révolution tranquille n’a pas été déviée à partir de Québec mais d’Ottawa. C’est d’Ontario, en effet, qu’est venue la contre-révolution. C’est de là, provenant de ceux qui ne Nous portaient pas dans leur cœur, que les entraves à notre élan ont commencé à se mettre en place.
Le chef des pas-de-cœur s’appelait P.E.T. Et c’est lui, parce qu’il parlait notre langue et qu’il portait notre nom, c’est lui qui a été chargé de faire dévier tout un peuple de sa propre affirmation.
P.E.T. fut un lâche sans relâche, un traître, même à la retraite un traître, lors de Meech, toujours dévoué au service de l’institution fédérale.
Ils sont des milliers de P.E.T. maintenant. Toute la gang du N.P.D. qui prétendent Nous défendre à Ottawa maintenant, sont tous, du premier au dernier, des fils et des filles de P.E.T. Et je les défierais bien, chacun chacune, de renier P.E.T. maintenant en notre nom à Nous. Ce n’est pas Nous, c’est Ottawa qu’ils portent dans leur cœur.
On oublie cependant ici (ou on n’a jamais su) que Johnson invitait les indépendantistes à rejoindre l’Union Nationale, ce qu’ils se sont bien gardés de faire. Mais pour faire quoi plutôt ? Hélas, les indépendantistes ont préféré s’engager dans la voie du « souverainisme », du « référendisme » surtout, (plutôt que persévérer) ce qui s’est révélé être à la fin une voie sans issue.
Et nous sommes dans le champ maintenant, avec toutes nos chansons sur le référendum dans le fond de la gorge. C’est parce qu’il a le sentiment d’avoir tourné en rond que le peuple québécois ne veut plus entendre parler de référendum. Me semble...que nous devrions en prendre bonne note. Rien ne fait plus plaisir aux rouges, en effet, que d’entendre des séparatistes reprendre leurs incantations sur le référendum.
Quelle merde, en effet, cette stratégie du référendum que certains voudraient brasser à nouveau !
Ce que proposait Johnson, laisser mourir la constitution à Londres, cette méthode politique, c’était l’antithèse d’une autre méthode, celle de Claude Morin, qui fut acceptée et portée par les indépendantistes supposément les plus patriotes. Il en traîne sur Vigile de ces indépendantistes. C’est cette méthode qui les a entraîné tous les deux, Claude Morin et René Lévesque, là où ils ne voulaient plus aller « pantoute », après que leur maudite méthode politique fut dévastée par la gang du West Island en 1980, et dont P.E.T. incidemment, était le champion incontesté, et reste encore, quoi qu’on en dise, le champion vénéré.
Le West Island est resté fidèle à lui-même, pas nous, les indépendantistes. Pas Nous non plus…
Danièle Fortin Répondre
10 novembre 2014_
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Mille excuses la précieuse citation du texte de Marc Chevrier est incomplète :
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« [D]e même, aucun des leaders souverainistes péquistes et bloquistes n’a été capable de dire, depuis la fondation du mouvement souveraineté-association, que le but de l’indépendance nationale est de fonder une République du Québec. Défini à coup de chansonnettes, de poésie, d’incantations flamboyantes et d’études de faisabilité platement techniques en créant autour de lui une espèce de brouillard dont les échancrures vaporeuses dansent avec leurs hérauts artistes, le concept de souveraineté est devenu un fourre-tout, un écran de fumée, une coquetterie de langage, un mantra dont la monotonie masque à peine la pauvreté. »
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Les caractères gras sont de moi.
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Danièle Fortin Répondre
10 novembre 2014-
_ Merci M. Bertrand de nous rappeler la mémoire du dernier chef politique républicain au Québec.
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Faut-il aussi ajouter que la question du rapatriement du BNA Act faisait partie d'un projet cher à Ottawa. À ce propos, dès 1965, dans son manifeste « Égalité ou indépendance », Daniel Johnson était très clair : pas question de participer au rapatriement du document colonial ayant fondé le Dominion of Canada. « QU'ON LE LAISSE MOURIR À LONDRES ! » écrivait-il en lettres majuscules dans son opuscule. Il y proposait plutôt une nouvelle constitution basée sur la reconnaissance des « deux peuples fondateurs » et dont le peuple canadien français y trouverait une place à sa mesure dans l'égalité et la dignité.
« Ce ne peut être que le peuple souverain, parlant par ses mandataires dans une assemblée constituante ou exprimant directement sa volonté par voie de référendum. [...]. » Et là, Johnson de prendre comme exemple certaines républiques dont les peuples respectifs constituent l'autorité suprême de l'État-nation : Les États-unis, l'Allemagne de l'Ouest, la France, la Tchécoslovaquie et bien sûr le pays natal de son grand-père, l'Irlande. Et Johnson de poursuivre : « Il faut une patrie à la nation canadienne-française. Si elle ne parvient pas à se réaliser d’un océan à l’autre, dans un fédéralisme nouveau et binational, elle n'aura pas d'autre choix que de faire l'indépendance du Québec. [...]. Si la sécession devenait pour les Canadiens français le seul moyen de rester eux-mêmes, de rester français, alors ce ne serait pas seulement leur droit, ce serait même leur devoir d'être séparatistes.
Et quant à moi, je n’ai aucun doute que, le cas échéant, l’Union nationale soit le seul parti capable de réaliser l’indépendance dans l’ordre, dans les respect de la liberté individuelle et des droits acquis.» «Égalité ou indépendance », 1965, p. 110.
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Daniel Johnson avait une vision fortement différente de l'indépendantisme-souverainiste de René Lévesque et que les chefs lui ayant succédé ont suivi avec un rigueur ou un aveuglement exaspérant. D'abord accepter de se soumettre au projet humiliant pour notre peuple de négocier le retour d'un "Acte" colonial. Ensuite, Johnson ne s'inspirait pas de pays en voie d'émancipation comme se plait à le faire les péquisto-bloquistes et onistes en regardant du côté de l'Écosse et de la Catalogne, NON ! Ses modèles de libération nationale étaient des réussites ( mise à part l'Irlande qui devra reconquérir ses six comtés du Nord ).
Depuis près de cinquante ans, le péquisme n'a rien fait d'autre que de se et nous bercer de formules vides sans substance. Il me faut ici recourir à la très belle imagerie qu'en faite le politologue Marc Chevrier :
« Défini à coup de chansonnettes, de poésie, d’incantations flamboyantes et d’études de faisabilité platement techniques en créant autour de lui une espèce de brouillard dont les échancrures vaporeuses dansent avec leurs hérauts artistes, le concept de souveraineté est devenu un fourre-tout, un écran de fumée, une coquetterie de langage, un mantra dont la monotonie masque à peine la pauvreté. »
Chevrier, M. « La fin du souverainisme... mais peut-être pas de l’indépendance », juin 2011.
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http://agora.qc.ca/documents/souverainisme--la_fin_du_souverainisme_mais_peut-etre_pas_de_lindependance_par_marc_chevrier
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Et dire que maintenant il nous suffit, pour nous émouvoir, du poing levé d'un histrion sans programme politique ayant fait fortune dans l'industrie de la presse à sensation et le showbiz...
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Archives de Vigile Répondre
10 novembre 2014N'est-ce pas lui qui le premier a dit :"C'est à cause du vote ethnique et de l'argent:"?
Robert Bertrand Répondre
9 novembre 2014Daniel Johnson, père, n'a pas été de tout repos pour le Canada de Trudeau.
Tout cela s'est passé depuis un bon moment et sachant la connaissance de l'Histoire pour plusieurs de nos lecteurs, il est intéressant de noter ce qui a été réalisé en moins de deux ans comme Premier Ministre du Québec.
Je cite depuis la page :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_Daniel_Johnson_(p%C3%A8re)
« Lorsque l'Union nationale reprend le pouvoir, en 1966, les observateurs de l'époque croient qu'il s'agit de la fin de la Révolution tranquille et même d'un retour à l'ère Duplessis. Au contraire, Daniel Johnson poursuit les réformes commencées sous Lesage. Les Cégeps sont créés. La loi sur le Protecteur du Citoyen est adoptée. On met en place le ministère des Institutions financières.
Les relations Québec-Ottawa prennent une nouvelle tangente. Johnson exige la signature d'un nouveau pacte d'égal à égal avec le reste du Canada, sinon il déclenchera, dit-il, le processus devant mener à l'indépendance, de là son slogan "Égalité ou indépendance". Les négociations avec Ottawa ne sont cependant pas un succès, surtout avec l'entrée en scène de Pierre Elliott Trudeau.
Avec l'appui du président français, Charles de Gaulle, Johnson accroît significativement le rayonnement international du Québec. Expo 67 et le "Vive le Québec libre! du général De Gaulle le font connaître à travers le monde.
En janvier 1968, le Gabon, sous la pression du président français, invite le ministre de l'Éducation québécois à la conférence annuelle des communautés africaines et malgaches, à Libreville, sans passer par Ottawa. Le mois suivant, le Canada, mécontent, rompt ses liens diplomatiques avec le Gabon.
Automne 1966: négociations avec Ottawa sur le régime fiscal. Johnson réclame 100 % de l'impôt sur le revenu et sur les sociétés.
1er décembre 1966: première session de la 28e Législature. La loi sur les prêts et bourses aux étudiants est adoptée. Au cours des mois suivants, l'Assemblée législative discute de la création d'un ministère des Affaires interprovinciales et d'un ministère de la Fonction publique ainsi que d'une loi devant instituer un protecteur du citoyen.
27 janvier 1967: dépôt de la loi 21 créant les Collèges d'enseignement général et professionnel (les Cégeps).
14 avril 1967: Création du Ministère des relation internationales, par l'adoption de la Loi modifiant la Loi du ministère des Affaires fédérales-provinciales et certaines lois connexes (Bill no 33)1.
27 avril 1967: inauguration d'Expo 67.
18 mai 1967: Daniel Johnson rencontre Charles de Gaulle à l'Élysée. Les deux chefs d'État veulent établir une étroite collaboration entre le Québec et la France.
15 juin 1967: Daniel Johnson annonce la construction d'une cité parlementaire à Québec. Le coût de la construction des immeubles, dont le Complexe G qui doit compter 30 étages, est établi autour de 30 millions $.
24 juillet 1967: la phrase du général de Gaulle (« Vive le Québec libre ! »), lancée du haut du balcon de l'hôtel de ville de Montréal, déclenche un véritable séisme dans les relations Québec-Ottawa et Ottawa-Paris.
3 août 1967: François Aquin démissionne du caucus libéral et devient le premier député indépendantiste de l'Assemblée législative.
25 août 1967: le rapport de la Commission Castonguay recommande l'instauration d'un régime d'assurance-maladie universel, complet, public et obligatoire.
14 septembre 1967: Accord Johnson-Peyrefitte avec la France au sujet de la culture, l'éducation et les visites diplomatiques. Cela prévoit la création de l'Office franco-québécois pour la jeunesse.
6 février 1968: Daniel Johnson affronte le ministre fédéral de la Justice, Pierre Elliott Trudeau, lors de la conférence fédérale-provinciale. Celui-ci lui nie la prétention d'être le seul porte-parole des francophones au Canada. Selon lui, ces derniers doivent obtenir l'égalité linguistique avec les anglophones et non un statut particulier qui mènerait tout droit à la séparation.
22 février 1968: création de l'Office de la radio et de la télévision du Québec, devant mener à la mise en place d'une télévision publique québécoise.
20 avril 1968: Trudeau devient premier ministre du Canada et annonce des élections générales pour le 25 juin.
24 juin 1968: Lundi de la matraque : Trudeau assiste au défilé de la St-Jean, Bourgault (chef du 3e plus gros parti au Québec) est battu et arrêté pour sa simple présence. Trudeau décide de braver l'émeute.
25 juin 1968: À la SRC, le journaliste Claude-Jean Devirieux est suspendu pour avoir dénoncé la brutalité policière la veille. La SRC déclenche une grève d'un jour en soutien à Devirieux. Trudeau remporte les élections et obtient un gouvernement majoritaire. Cette victoire n'est pas annoncée à la SRC, en raison de la grève.
26 septembre 1968: Daniel Johnson meurt d'une crise cardiaque à la veille de l'inauguration du barrage de Manic 5.
Ce qui est majeur n'est pas présenté dans toute cette nomenclature : La visite du Général Charles de Gaulle au Québec.
Une atmosphère du genre de la LIBÉRATION.
24 juillet 1967
Lorsque le général de Gaulle arrive à Montréal, le 24 juillet 1967, il est au Québec depuis la veille et gagne Montréal en suivant le Chemin du Roy.
http://archives.radio-canada.ca/sports/provincial_territorial/clips/1048/
Il faut entendre le Général ( son discours au balcon )
Imaginez ce qui se serait produit en France avec Daniel Johnson, en visite officielle.
Yves Rancourt Répondre
9 novembre 2014Ça semble plutôt risqué d'être Premier ministre au Québec, surtout à l'ère de l'affirmation nationale. Avant Daniel Johnson, Maurice Duplessis meurt aussi dans le Nord en 1959. Paul Sauvé meurt à 53 ans après seulement 112 jours de pouvoir, épuisé dit-on? Jean-Jacques Bertrand aurait pu aussi y laisser sa peau mais meurt à 56 ans peu après avoir perdu l'élection de 1970. Lucien Bouchard vient bien près de mourir de la maladie mangeuse de chair. Pauline Marois échappe de peu à une tentative d'assassinat. Quelqu'un a-t-il examiné tous ces dossiers et trouvé des explications pour chacun d'entre eux? Curieux, non?
Merci pour ce texte, monsieur Bertrand.
Archives de Vigile Répondre
9 novembre 2014Il n'empêche que Paul Desmarais a su faire reculer Daniel Johnson père.
Et par le fait même, il s'est emparé des âmes de ses deux fils.
Pas facile de tenir tête aux Desmarais.
Archives de Vigile Répondre
9 novembre 2014Quel dommage que ce grand homme Daniel Johnson père ait engendré deux pleutres comme fils. Daniel et Pierre-Marc
Archives de Vigile Répondre
8 novembre 2014La Grande Nouvelle-France s'est fondée à l'échelle continentale avec le réseau des alliances amérindiennes formé par la Grande paix de Montréal de 1701, une fois le verrou iroquois sauté. Avant cette paix, les Cinq Nations iroquoises accomplissaient un génocide des tribus des Pays d'en Hauts et de la vallée de Ohio. Le Régiment de Carignan-Sallières a joué un rôle de fondation.
Archives de Vigile Répondre
8 novembre 2014Je viens de terminer le livre de Pierre Duchesne sur «Jacques Parizeau, tome 1 Le Croisé». À partir de la page 375 de son livre, on ne relève que des commentaires positifs à l'égard de Daniel Johnson père venant de l'auteur et de Jacques Parizeau. C'est sidérant de lire le chapitre portant sur «La Loi de la Guerre» et des bassesses des fédéralistes en 1970-1971.
James A. Wilkins Répondre
8 novembre 2014J'ai bien apprécié ce texte. En effet Daniel Johnson père, a dans deux ans, fait grandement progresser notre spécificité. De l'Assemblée Législative à l'Assemblée Nationale, de Canadiens-français à Québécois. Tous savent que malgré la partisannerie, René Lévesque et Daniel Johnson père se vouaient une admiration mutuelle. Ce n'est pas Pierre Bourgault ni René Lévesque qui ont forgé mon cheminement à devenir un indépendantiste convaincu mais bien Daniel Johnson père avec ce petit livre qui a vulagarisé de façon magistrale l'évolution constitutionnelle du peuple français d'Amérique. C'est L'ÉGALITÉ comme peuple qu'on nous refuse mais c'est malheureusement L'INDÉPENDANCE que l'on se refuse!
Cinquante ans plus tard le choix entre les deux est toujours une problématique fondamentale qui nous divise. Quand aurons nous le courage de conclure une fois pour tout ?
James A. Wilkins
Lac Brome