Sans scrupule

La privatisation des soins de santé n'est rien d'autre qu'une volonté d'enrichissement personnel et corporatif

Tribune libre - 2007

Pendant que le premier ministre met en place un autre processus de
consultation sur le système de soins de santé dont la présidence sera
carrément assumée par les compagnies d'assurance elles-mêmes en leur
porte-parole Claude Castonguay, le ministre Couillard nous fait la
démonstration par ses avertissements aux médecins fautifs que la
privatisation des soins de santé n'est rien d'autre qu'une volonté d'enrichissement personnel et corporatif.
D'ailleurs cette décision de Charest de créer sans avertissement un
processus de consultation fait sur mesure pour satisfaire les velléités de
prise de profit de l'establishment financier sur les malades, les mêmes qui
l'ont fait venir à Québec en invitant Daniel Johnson à quitter son poste,
n'est certainement pas le fruit du hasard et serait plutôt lié au peu de
temps qu'il lui reste pour respecter une promesse faite à ses sponsors. Le
moment le plus judicieux étant bien sûr en début du mandat puisque le
gouvernement est minoritaire et que sa carrière de Premier Ministre tire à
sa fin. Si Charest pense à l'avenir, c'est strictement au sien, pas à celui
du Québec. Cet homme n'a pas véritablement de sens de l'État, il procède en
catimini et réfléchit en affairiste. Philippe Couillard vient d'en faire la
démonstration.
L'avertissement du Ministre de la santé permet de constater quelle est la
véritable nature de cette faune qui se vautre dans la plus pure démagogie
pour tenter de s'enrichir. Castonguay s'occupe de la crédibilité du
discours grâce à des médias aux ordres d'un assureur et d'un Premier
ministre complaisant tandis que des mercenaires de la santé s'occupent
d'attaquer le système à sa base afin de créer des situations de faits. Il
s'agit d'une stratégie plus ou moins réfléchie mais qui se consolidera avec
le temps, comme le promet le président de Medecina, Patrick Mercier.
Couillard aurait pu choisir de tergiverser en organisant par exemple des
rencontres bidons afin de permettre aux affairistes de la santé de
continuer à mettre en place leur procédée d'enrichissement personnel. En
choisissant le respect de la loi, il heurte les intérêts d'avenir du futur
ex-Premier Ministre. Sur le plan politique l'image devient saisissante,
d'une part Jean Charest qui se plie aux désirs d'un lobby hypocrite et
démagogue et Philippe Couillard qui menace justement ceux que le Premier
Ministre tente de favoriser.
Il n'y a aucun humanisme, ni chez Castonguay, ni chez les hors-la-loi de
la santé, il n'y a que profits à faire. Chacun d'entre eux sait
pertinemment qu'un parent qui voit son enfant malade n'hésitera pas à
s'appauvrir pour obtenir une priorité qui deviendra factice avec le temps
puisque à peu près tout le monde va payer sans que le système soit vraiment
plus efficace; même ceux qui ont peu vont mettre leurs mains dans leur
poche. La santé est une mine d'or pour les assureurs et les médecins sans
scrupule, ils vont unir leur force pour contribuer à discréditer le système
de santé avec l'aide des médias de Gesca et à le déstabiliser en offrant
des services à la limite de l'illégalité.
Le plus grand allié de ce lobby infect est l'indigence d'une population
que se laisse convaincre que l'intérêt de la majorité correspond à celui
d'une caste riche qui se demande comment il se fait que le système de santé
ne les soigne pas en priorité étant donné leur importance.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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1 commentaire

  • Lionel Lemay Répondre

    6 juin 2007

    Il est évident que Jean Charest à une dette de reconnaissance envers Paul Desmarais et Power Corporation qui contrôlent le PLC et le PLQ et qui ont dépensé une fortune pour amener Charest au PLQ.
    Il ne faut pas se surprendre de voir ce dernier faire tout en son possible pour rendre la politesse à M. Desmarais qui est propriétaire de trois plus grosses compagnies d'assurances du Canada via Power Corporation, soit la Great West Life, la London Life et la Canada Life.
    On peut imaginer que le temps presse pour Charest de privatiser le système de santé, une manne extraordinaire pour ces compagnies d'assurances, car il ne sera pas en poste pour bien longtemps encore si les Québécois se réveillent.