Le Parti Québécois prend donc l’avance dans les sondages avec 34% alors que
l’Action Démocratique ferme la marche avec 26%. Pourtant tous les oracles
qui peuplent notre petit monde de la chroniquerie québécoise nous
annonçaient avec leur habituelle unanimité la fin du PQ un peu comme
Chantal Hébert nous annonce sans broncher année après année la mort du Bloc
Québécois.
Malheureusement pour nous, nos faiseurs d’opinion n’ont rien
d’original et font piètre figure comparés aux chroniqueurs politiques
français ou anglais et, comble de malheur, ils collent 25 ans avant qu’on les
remplace. Si on ajoute à cela que la moitié de la presse écrite est
mandataire des intérêts de la famille Desmarais et que les chroniqueurs
politiques doivent se soumettre à leurs exigences idéologiques et
politiques, nul besoin d’aller plus loin pour comprendre que la
concentration de la presse est un levier antidémocratique puissant.
Comment diable peut-on faire confiance aux idées émises par un André Pratte
ou ailleurs par la scénarisation radioromanesque quotidienne d’un Rhéal
Séguin.
La question la plus intéressante concernant ce sondage outre le fait que
le PQ monte et descend, tout comme les autres partis, et que cela est loin
d’être terminé, c’est quel scénario sans intérêt vont-ils nous pondre cette
fois-ci. Ils vont faire exactement comme Alain Dubuc hier dans sa
chronique où il met en cause les excès des médias dans la crise des
accommodements raisonnables alors que lui-même est un cadre dans un média
qui en a tiré profit abondamment. Hypocrisie.
Aujourd’hui, tous les fossoyeurs patentés du PQ qui l’enterraient
joyeusement hier vont annoncer sa résurrection aujourd’hui en mettant
l’accent évidemment sur les erreurs de Dumont et sur les difficultés de
Charest de tirer profit de ses bons coups. Plus besoin de lire les commentateurs, les propos téléguidés se répètent. Chaque petit chroniqueur
politique devra donc se taper une page sur ce thème en y insérant des
exemples archi remâchés. C’est cela que l’on nomme la scénarisation
journalistique de la politique et cela n’a rien à voir avec de
l’information mais tout à voir avec une bulle dans laquelle ces
chroniqueurs se complaisent et s’isolent. Un exemple, les lecteurs ont bien
compris que le traitement qu’a subi André Boisclair servait d’abord
l’excitation des journalistes bien avant le public.
La crédibilité des propos dans les chroniques politiques en souffre, déjà
que les journaux ne parlent jamais des magouilles des propriétaires et de
l’establishment, il apparait évident que les médias ne sont plus un
instrument de la démocratie mais un outil pour des intérêts financiers dont
les journaux doivent taire les activités douteuses.
En France la dénonciation des médias aux ordres fait l’objet d’un débat
virulent, pas ici. En Italie les manigances d’un Berlusconi ont forcé la
création d’une enquête dont les révélations provoquent une onde choc sans
précédent. Toujours rien ici.
Il faut s’ouvrir les yeux, l’information sombre dans la médiocrité et non
seulement concernant la politique, c’est un cancer généralisé.
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
Médias - un cancer généralisé
Plus besoin de lire les commentateurs, les propos téléguidés se répètent
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
7 décembre 2007Bonjour,
Enfin quelqu'un qui parle des "vraies affaires". Je me souviens en 1987, lors de mon premier voyage au ViêtNam, là-bas on m'a montré un numéro de l'Actualité. On pouvait y lire un article justement sur le ViêtNam. Un épouvantable torchon, un tissus de mensonges, d'exagérations, un survol hyper superficiel. Je dois dire que j'ai eu honte de ce qu'on publiait chez-nous.
Un peu comme les Cubains, c'étaient de méchants 'communisses", il ne fallait surtout pas en dire du bien! J'ai contacté l'équipe éditoriale de l'Actualité à partir du ViêtNam et je n'ai reçu qu'un accusé de réception laconique me disant que le journaliste qui avait pondu cet infect papier était un pigiste et qu'ils n'avaient pas pu en vérifier l'exactitude. En revenant au Québec le mois suivant, j'ai tenté de publier un article pour rétablir la vérité et c'est là que je me suis apreçu que notre presse libre ne l'était pas tellement plus que dans ces pays où la censure est reine. Ce n'est pas le politique qui gouverne ici, c'est le gros capital. Ce n'est guère mieux.
Alors bravo pour votre mise au point journalistique. Tous ensemble, il ne faut pas làcher.
Ivan Parent
Jean Pierre Bouchard Répondre
6 décembre 2007La loi sur la citoyenneté relève j'ose le dire du "gros bon sens" en faisant référence au dernier recensement 2006 sur l'état du français au Québec et au Canada!
Si les commentateurs sont aveugles et suicidaires, les gens peuvent se réveiller et ne pas les croires.
Nos médias presses, radios et télés sont consternants. Le réseau LCN fait de la variété avec Denis Lévesque et Richard Martineau dans la même chaîne par son manque d'articulation ne fait rien de bien mieux. Le réseau TVA proprement dit pratique la télé de divertissement à mort tout comme Radio Canada qui toutefois dans le domaine informatif comprenant RDI tente de nous convaincre de notre insignifiance nationale.
Je fuis autant que possible toute cette bouillie médiatique sinistre en n'oubliant pas que le militantisme hypocrite de Gesca s'avère une pollution de l'esprit tout comme le torchon du JdM. Quant à la tiédeur éditoriale du Devoir et de ses chroniqueurs, elle risque de s'ajouter à cette démission des élites sur la question nationale à quelques exceptions près.
Archives de Vigile Répondre
6 décembre 2007Le pouvoir est complètement dans ses communications. Cet axiome central en géopolitique ne s'est jamais démenti au cours des six derniers millénaires de l'histoire de l'humanité. Tous les pouvoirs qui sont nés, ont existé et subsisté et sont morts ont suivi en fait la trame des communications existantes et ont tenté d'en prolonger les effets pendant des centaines d'années.
Dans cet espace continental qu'on appelle Canada, le pouvoir est né du chemin de fer, des lignes télégraphiques, de la presse à grand tirage et des navires à vapeur. Entre temps ont surgi l'automobile, le chasse neige, la souffleuse à neige, le camion et l'avion qui ont ouvert des espace centripètes peu utilisés par les populations régionales, dont les Québécois, qui se fréquentaient assez peu à l'intérieur du Québec. Puis, a surgi l'ordinateur, les communications satellites et surtout l'Internet et le cellulaire, qui déplacent les communications vers les gens les plus ordinaires,
En Espagne, l'Internet a jeté le gouvernement Aznar dehors. En France, il a produit le NON à l'inféodation des Français à l'Europe. Il a fait massivement voter NON par les Hollandais aux mêmes questions européennes. ET maintenant, l'Internet et le cellulaire viennent d'administrer le coup de mort à la Belgique.
Et maintenant au tour du Canada, en commençant par Ottawa, bien ingouvernable comme le gouvernement de Bruxelles.
Desmarais, Rupert Murdoch et tutti quanti n'en ont plus pour longtemps. Au moins, Rupert Murdoch s'en rend compte. Desmarais est trop méprisant des gens ordinaires et persiste à vouloir les manipuler à coup d'expédients commodes, comme on le voit dans chez les faiseurs d'opinions qui n'auront plus autre chose à faire que du pelletage de nuages.
René Marcel Sauvé, géographe