Ici Radio-Canada...

La SRC cherche avant tout, comme son acolyte GESCA, à indiquer à leurs auditoires respectifs que ‘tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes’.

Médias - information, concentration, reproduction

Je lisais ce matin cette invective de [Patrick Bourgeois à l’égard de
Radio-Canada et sa grande prêtresse Christiane Charette->12527]. Je n’ai pu
m’empêcher de sourire. Pas par ironie mais plutôt via ce sentiment que je
ne contrôle plus le rictus nerveux qui m’accable à l’approche d’une
nouvelle en provenance de Radio-Canada.
Comme l’Affaire Hérouxville’ a fait le tour de la planète et que l’analyse
de l’attitude des médias envers Hérouxville est présentement analysée par
des universitaires, sociologues, philosophes et recherchistes de tout
acabit, je ne peux ici que participer à leurs travaux en leur indiquant
combien Radio-Canada a traité la nouvelle avec une extrême condescendance.
Tous pourraient conclure que l’Affaire Hérouxville’ aurait connu un
meilleur traitement si elle était née à Montréal plutôt qu’à Hérouxville.
Avez-vous déjà remarqué qu’à Radio-Canada, une seule clique d’animateurs
et d’animatrices se partage le pactole de l’information d’une émission à
l’autre? Toujours les mêmes invités, les mêmes tables rondes, les mêmes
propos diffusés d’une émission à l’autre, a mari usque ad mare, sans
véritables nuances et surtout sans choc des idées. Lorsqu’un animateur ou
une animatrice est à la radio, il ou elle se retrouve systématiquement à la
télévision quelques années plus tard et vice versa. La formule est simple,
elle indique que l’échangisme demeure une règle médiatique populaire à la
SRC. Des preuves? Mesdames Bazzo et Charrette ne se sont-elles pas échangé
leur auditoire? Lorsque RBO fait un ‘Bye Bye’, n’est-ce pas l’équipe de
‘Tout le monde en parle’ qui embrasse soudainement l’humour? Lorsque RDI
nous inflige à cœur de semaine les opinions scabreuses de trois ex de la
politique, est-elle consciente de l’absence totale d’une diversité
d’opinions? On croirait plutôt y déceler le signe d’un club à l’agonie.
Lorsque la SRC invite toujours les mêmes soi-disant experts à se prononcer
sur un sujet, en fait, elle désinforme. Elle ne peut même pas
s’enorgueillir d’une certaine originalité. Je me souviens de ces
intervenants, toujours les mêmes, qui avaient reçu la grâce de faire valoir
leur opinion sur les accommodements raisonnables. Étaient-ils
représentatifs de toutes les tendances? Certes non. Le moindre écart de
pensée et l’animateur rabrouait parfois même effrontément l’invité. À
combien de reprises a-t-on déformé la pensée de certains auteurs opposés à
la sempiternelle rectitude politique? Constat navrant s’il en est un.
La SRC cherche avant tout, comme son acolyte GESCA, à indiquer à leurs
auditoires respectifs que ‘tout va pour le mieux dans le meilleur des
mondes’. Ironiquement, il est vrai que Montréal ne connaît aucun problème
d’intégration, de langue ou autre! Allons-donc! Que penser justement de ces
journalistes de GESCA qui répandent leur unique point de vue à travers les
ondes de notre société d’État? Le mariage de La Presse et de Radio-Canada a
été depuis longtemps célébré. L’union semble résister à toute dénonciation
au grand désespoir de leurs auditoires. De quoi se convaincre que la
convergence est affaire d’État et mère de nécessité.
J’ai été à même de constater la folle censure dont a fait l’objet mon
essai racontant [l’Affaire Hérouxville’->8190]. J’ai reçu des dizaines de demandes
d’entrevues de la part des recherchistes de toutes les émissions télévisées
d’affaires publiques de Radio-Canada sans pourtant qu’une seule ne se soit
concrétisée. Peut-ton maintenant se poser la question : Pourquoi? On avait
presque condamné le récit avant même sa publication. Il fallait cacher tout
discours s’opposant à l’opinion intellectuelle rectiligne des bien-pensants
de la SRC. D’ailleurs, Télé-Québec n’a pas échappé non plus à cette règle.
Constatons que beaucoup d’animateurs et animatrices de Télé-Québec ont
avant tout séjourné à la SRC. Quel heureux hasard que ces mêmes personnes
soient liées aux mêmes intérêts convergents!
Nous savons tous que le mandat de Radio-Canada est avant tout dicté par le
gouvernement fédéral. Le gouvernement actuel ne tolère aucunement que la
diversité s’applique à l’opinion publique, surtout si elle provient du
Québec. Il semble que le ROC ne saurait apprécier que le Québec puisse
dominer le discours. Sachant d’ores et déjà que notre premier ministre
canadien n’accepte aucunement qu’on se distancie de ses opinions, comment
pourrait-on se surprendre que Radio-Canada soit muselée?
Aussi, comme
Montréal contrôle toute l’information, je crains qu’il soit utopique de
croire que les régions puissent avoir leur mot à dire. Dans l’odyssée de
Patrick Bourgeois, Matane n’est qu’un exécutant. Ce que Radio-Canada juge
important se mesure désormais à la jugeote de décideurs ligotés.
D’ailleurs, ce phénomène généraliste subsiste dans toute la presse écrite.
Soixante pour cent de leurs articles proviennent d’agences de Presse.
Comment peut-on pouvoir y déceler une richesse d’opinions? On ne discerne
même plus le vrai du faux. Image de notre époque, direz-vous.
Malheureusement, ici comme ailleurs, les colporteurs de nouvelles, tels
des messagers omnipotents, revendiquent leur bulle, celle de
l’infaillibilité! Pourtant la bulle n’est que papale!
Si on dit que les absents ont toujours tort, n’en croyez rien. On
s’étonnera davantage de les voir mener leur rébellion bien légitime à
travers ce média beaucoup plus objectif qu’est Internet.
Bernard Thompson
Hérouxville
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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9 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 avril 2008

    Le 4 avril dernier, Max Bradette livrait sa dernière émission sur les ondes de CJMS. Il a été licencié. Ses patrons libéraux se sont offusqués qu'il ne convie à sa table que des indépendantistes dont Patrick Bourgeois ainsi que le chef et le président du Parti Indépendantiste, Éric Tremblay et Richard Gervais, alors que les fédéralistes déclinaient toute invitation de la part de l'animateur.
    Ce renvoi n'est pas le premier. Il démontre à quel point les fédéralistes ont le bras long, si long que la tentation de le mordre se fait de plus en plus vive. Peut-être qu'à force de gruger dedans on finira par l'arracher pour aller l'enterrer...

  • Christian Huot Répondre

    3 avril 2008

    Selon des infos reçues à notre carnet ce midi, il semble que Patrick Bourgeois a été pleinement entendu ce matin à l’émission de Mme Charrette, de 9:17 à 9:41, en entrevue avec Marc Laurendeau. Dans ce cas…
    Quelqu’un peut demander à M Thomson s’il veut bien faire un ajout à ce billet. Ou bien nous laisser ses impressions sur cette nouvelle liberté d’expression accordée à M Bourgeois.
    ch

  • Albert Bertrand Répondre

    31 mars 2008

    Super commentaire cher Lotbinière. C’à rime en crime. Au fait, tu fais cuire ta dinde vivante. Faudrait que tu nous donne ta recette. On penserais à la Charrette en l’entendant glousser dans sa sauce à 325°. Je me suis bien bidonné en te lisant, mais quand j’ai pogné le mot « borborygmes» là j’ai pris la mesure de mon ignorance. Encore fouiller dans mon Petit Robert de 1969. Non j’exagère. Je suis repartit à rire de plus belle en lisant la définition et j’ai compris pourquoi elle me fait kier comme disait Duplessis pour faire plus distingué. Merci pour ces 5 minutes de rigolade. Chu toutjours pu capable mais je me sens moins seul.

  • Archives de Vigile Répondre

    30 mars 2008

    Joël Le Bigot est, à mon avis, le renard plus rusé de tous les renards du Québec.
    Analysez bien ses commentaires, surtout très tôt au début de l'émission.
    Méfiez-vous!
    Marie Mance V

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    28 mars 2008

    @ PUCAPAB: Si on peut voter, j'approuve sur les 3 propositions.
    La radio qui fut bloquée à un seul poste tente de nous phogocyter le cerveau. En fait j'approuve aussi le 4ième point: mùsica por favor!

  • Raymond Poulin Répondre

    28 mars 2008

    En plein dans le mille, comme d'habitude, M. Thompson. Il reste cependant, peut-être, deux exceptions à Radiocan: Joël Lebigot et Gilles Archambault; aussi, parfois, Jean Dussault. Mais faut pas le dire trop fort, "ils" vont les retirer....

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2008

    J’ai commencé à décrocher au moment du congédiement sauvage du zapartiste François Parenteau. Je me souviens aussi d’une entrevue de Jean-François Lisé et André Pratte à Christiane Charrette. Elle faisait valider par André Pratte, tout ce que J-F Lisé disait. Je l’entends encore sur un ton que je percevais comme rampant et obséquieux, répéter sans cesse « qu’en pensez-vous monsieur Pratte ». Elle me faisait chier! Non pas que Lisé soit toujours objectif, mais de là à considérer Pratte comme l’étalon de l’objectivité, il y a des limite à faire la carpette devant le titre d’éditorialiste en chef. Votre texte M. Thompson me fait réaliser pourquoi Christiane Charrette et René Homier-Roy chu pu capable. Pu capable non plus de Maisonneuve qui coupe des interlocuteurs intéressants sous prétexte de donner la chance à d’autres pour immédiatement consommer le temps ainsi économisé, à donner ses commentaires banals et prévisibles. À d’autre moment, c’est pour aller chercher le plus d’appels à la recherche du commentaire percutant. Les appelants devraient réaliser qu’ils ne servent que de faires valoirs pour M. Maisonneuve et son émission. Comme disait Félix Leclerc, ils sont les nigauds qui font marcher son bateau. Vite un CD dans le lecteur.

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2008

    M. Thompson
    Encore une fois, Hérouxville, M. Drouin et vous êtes des personnes avec une clairvoyance unique. avec un jugement fiable et juste, avec des prises de positions qui sont visionnaires de ce qu'est le Québec actuel et précurseurs de ce qu'il sera demain.
    Le point de vue que vous avez concernant Radio-Cadna et Gesca est d'une justesse inattaquable.
    D'ailleurs à ce point de vue, depuis plus d'un mois sur mon blogue personnel ici http://lumenlumen.blogspot.com/, j'ai fais quelques billets sur l'empire Power Corp, Gesca et Paul Desmarais. J'ai subis les foudres des mercenaires de Gesca. Patrick Lagacé et Richard Hétu censurent tous mes commentaires sur leurs blogues.
    En plus de bafoué ma liberté d'expression, il prouve tout ce que vous dites dans votre billet ici concernant Radio-Cadna et Gesca. Le blocage de la diversité d'opinion et d'information devient de la désinformation.
    Encore une fois, sur mon blogue j'ai fait un billet sur la désinformation...C'est ce qui a mis le feu au poudre entre moi et Lagacé....
    Enfin...en conclusion...Félicitations pour votre tenacité, votre fierté,
    Ce n'est que le début...continuons le combat...
    Lumenlumen
    Luc Ménard
    Mirabel

  • Archives de Vigile Répondre

    28 mars 2008

    «Si on dit que les absents ont toujours tort, n’en croyez rien. On s’étonnera davantage de les voir mener leur rébellion bien légitime à travers ce média beaucoup plus objectif qu’est Internet.»
    Je pense effectivement que vous avez parfaitement raison. C'est pourquoi tous les matins, à l'heure de la Matante criarde et superficielle, je préfère consulter Vigile....