Lettre à ces jeunes vieux députés

On ne bâtit pas un pays sur des chicanes

Pacte électoral - gauche et souverainiste

Une chicane pourrait être cette petite ouverture entre les deux vantaux d’une fenêtre ou un dispositif installé sur une route pour produire une série de virages artificiels mais aussi une querelle de mauvaise foi se basant sur des détails de peu d'importance. Quoiqu’il en soit, ce mot prend toute sa signification lorsqu’on le lie au Parti Québécois. Ce parti est passé maître dans l’art de la diversion, si vous préférez, de la dérive. Pas n’importe quelle dérive, non! Celle dont les vagues successives entraîneront un jour ou l’autre ce parti vers son autodestruction.
La cause fondamentale de cet éventuel échec provient de cet esprit réducteur qui transpire des théories actuelles énoncées par ces soi-disant concepteurs experts de l’indépendance. Lorsqu’ils tentent de définir les balises du pays dont ils rêvent, c’est comme si le rêve devenait cauchemar dès sa première manifestation. L’Histoire devrait nous guider. Devrait-on demander à nos jeunes vieux députés de dénigrer ce passé pourtant riche de remarquables leçons? Certes non. L’immense expérience d’un Daniel Johnson (père), d’un Jean Lesage, d’un Jacques Parizeau ou d’un René Lévesque et même d’un Robert Bourassa devrait déjà nous donner de bons indicateurs de la brèche nationaliste à exploiter! Ce qu’on serait en droit de s’attendre de ces jeunes vieux députés siégeant actuellement à l’Assemblée Nationale, c’est de demeurer imaginatifs et surtout proactifs comme leurs prédécesseurs l’ont été, eux qui ont usé d’un langage que tout citoyen pouvait comprendre : le langage de l’humilité. Mais lorsque jugement et discernement ne sont plus partie intégrante de l’éducation depuis la réforme Marois, on comprend ce texte anodin de quelques députés en mal de sensation. Quand on n’a pas d’idées à formuler, on fait signifier nos invectives.
Le Parti Québécois a été formé pour faire l’indépendance du Québec et non pour discourir pendant quarante ans sur la définition de son accession. De faire de l’article 1 du programme de ce parti un alinéa est en soi un exploit! Mais combien étonnant est l’appui réducteur que le dernier congrès lui a accordé! On peut facilement comprendre la réaction de Monsieur Parizeau. La recette Marois risque d’en laisser plusieurs pantois face au « soufflé » qu’elle propose car pour ce qui est du vent, c’est du vent! Qui plus est c’est tout à fait contraire à l’objectif du parti. Abandonner ses principes pour gouverner est une véritable honte. Ce n’est certes pas la dignité qui a coloré ce parti ces derniers temps. Qu’on se rappelle les débats de l’Assemblée Nationale depuis plus de deux ans, débats imprégnés de l’acharnement de ces jeunes vieux députés et de leur cheffe à transformer tout propos en mots irrespectueux et échanges verbaux en désastres dignes d’un boucher abattant ses bêtes de mille coups de couteaux. Il est vrai que la nuit des longs couteaux qu’ils n’ont probablement pas vécue semble encore à elle seule inspirer certains agents provocateurs.
Dans l’Histoire du Québec, rarement a-t-on vu de si nombreuses chamailles et de si fréquents débats nourrir à eux seuls les ambitions d’un parti politique. C’est ce à quoi devraient réfléchir les jeunes vieux députés du Parti Québécois au lieu de jeter le blâme sur ceux et celles qui ont passionnément contribué à vouloir faire du Québec un pays.
« Tant que les mouches feront souffrir l'âne, la vie restera un jeu de chicanes [Adolphe Matthis] ».


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    15 juin 2011

    Dans l'histoire du Québec, le mouvement souverainiste va surement paraitre dans le livre des records Guinness pour le plus grand nombre de chicanes de famille.
    Et ça continue. C'est pas ma faute, c'est la tienne. J'ai raison tu as tort. Tu n'es pas d'accord , tu comprends rien ou tu es un traitre.
    Restera plus grand monde au parti pour s'obstiner ou abaisser les autres car ça sent la fin.
    Bon travail de démolition.
    M.Rousseau