Les partis d’opposition, tout particulièrement le Parti québécois et Québec solidaire, ont été l’objet de plusieurs critiques dans le cours du débat sur les droits de scolarité. À entendre le premier ministre Charest, ils ont jeté de l’huile sur le feu et contribué à en faire une crise devenue incontrôlable.
S’il est vrai que dans les échanges à l’Assemblée nationale ou en dehors de ses murs certains parlementaires ont pu tenir occasionnellement des discours excessifs, pensons à Amir Khadir, il n’est pas vrai que l’opposition peut être responsable de l’ampleur de cette crise. Son rôle est de s’opposer, de critiquer le gouvernement, de le pousser à modifier ses positions et, bien sûr, ultimement à chercher à prendre le pouvoir. Les trois partis d’opposition à l’Assemblée nationale ont joué le rôle qu’on attendait d’eux.
Cette crise s’étant vite polarisée, il était difficile pour ces partis de faire fléchir le gouvernement. Il fallait être pour ou contre la ligne dure qu’il tenait. Dès lors, il n’y avait plus place à la nuance. C’est ainsi que le Parti québécois et Québec solidaire ont fait le choix de porter le carré rouge.
La polarisation du débat a, peut-on croire, davantage servi le gouvernement que l’opposition. Comment en effet empêcher Jean Charest d’associer les carrés rouges parlementaires aux débordements des manifestations quand il y a de fait de la violence dans les rues ? Comment l’empêcher de répéter chaque jour que Pauline Marois est inconstante quand, de fait, au long de ce conflit, elle a varié sa position sur les droits de scolarité ?
La chef péquiste n’a rien fait pour se dégager de cette polarisation. Au contraire, voyant le conflit muter en crise sociale, elle a compris que son intérêt était d’être le point de ralliement du mouvement d’opposition au gouvernement libéral. Elle a aussi compris que le danger serait de se laisser doubler sur sa gauche par Québec solidaire et son député, Amir Khadir. Le charismatique député de Mercier dispose d’une grande liberté d’action. Il peut manifester, contrevenir à la loi 78, appeler à la désobéissance civile, se faire arrêter. Il n’a pas à se préoccuper du caractère responsable de ses paroles et de ses gestes et de leur impact.
Prétendante au poste de premier ministre, la chef péquiste se doit de donner l’image d’une personne responsable qu’elle aurait avantage à conforter pour annihiler les attaques personnelles de Jean Charest sur son inconstance. La relative accalmie que connaît la crise étudiante est une occasion pour lever certaines ambiguïtés et nous dire quand et comment elle réglerait la question des droits de scolarité si elle était élue première ministre. Ce débat reprendrait-il à l’infini ? Pour beaucoup d’électeurs, la réponse à cette question sera déterminante dans le choix qu’ils feront lors de la prochaine élection.
Conflit étudiant
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé