Qui trop embrasse...

Commission Castonguay



Le comité Castonguay avait pour mandat de proposer de nouvelles avenues pour financer les coûts croissants des soins de santé. Il a déposé hier une brique plus imposante que le rapport de la commission Clair, dont le mandat était pourtant beaucoup plus large.

M. Castonguay et ses collègues ont choisi de tirer dans toutes les directions, proposant une réforme de fond en comble du système de santé. Il y a là de bonnes idées. Malheureusement, en touchant ainsi à tout, les auteurs ont négligé d'approfondir les questions relatives au financement à proprement parler. C'est une occasion ratée.
Permettre aux médecins de pratiquer à la fois dans le public et dans le privé, ouvrir les portes toutes grandes aux assurances privées, modifier les rôles du ministère de la Santé et des agences régionales, changer les modalités d'attribution des budgets, gérer différemment les établissements, mettre en place un Institut national d'excellence en santé, tout y passe. Le groupe Castonguay reconnaît pourtant que «les fréquents changements de structure au cours des années ont semé l'incertitude et le désarroi dans le personnel de nombreux établissements. Le besoin de stabilité est manifeste». Alors, pourquoi vouloir virer le système à l'envers?
C'est que, selon le comité, le gouvernement devrait limiter la croissance des dépenses de santé à celle de l'économie, soit 3,9% au lieu des 5,8% prévus suivant les tendances actuelles. L'objectif est sensé, mais extrêmement ambitieux. Le comité met de l'avant diverses mesures devant permettre de «mieux utiliser les ressources du système». Cependant, il n'a pas chiffré leur impact financier. Et certaines relèvent des voeux pieux, par exemple lorsqu'on souhaite l'émergence d'«un nouveau syndicalisme»...
Côté revenus, Claude Castonguay, Michel Venne et Joanne Marcotte proposent que les Québécois paient une franchise pour les soins qu'ils reçoivent. À titre d'illustration, ils évoquent une somme de 25$ par visite médicale jusqu'à concurrence de 1% du revenu familial, ou une franchise de 65$ par visite jusqu'à concurrence de 2% du revenu du ménage. Le comité écarte en une phrase peu convaincante le risque que pourrait entraîner ce système sur l'accessibilité aux soins. C'est pourtant l'aspect le plus controversé d'une telle mesure!
Le comité avance l'idée de faire payer davantage une visite aux urgences que dans une clinique de première ligne, de sorte que les malades soient orientés vers les ressources appropriées à leur état. Est-ce vraiment souhaitable? Faisable? La gestion d'un tel système ne risque-t-elle pas d'être complexe et coûteuse? Plutôt que d'imaginer la réforme du siècle, le comité aurait dû mieux étayer l'argumentaire en faveur de ses propositions relatives au coeur de son mandat, le financement.
Le gouvernement avait aussi demandé au comité Castonguay d'«examiner les modifications qui pourraient être suggérées à Loi canadienne sur la santé». Dans la mesure où les provinces veulent miser davantage sur le privé et sur les contributions directes des usagers, cette loi constitue un obstacle important. Le dossier est juridiquement et politiquement complexe. Le sujet a peu été étudié et le trio aurait pu apporter là une contribution précieuse; il se contente d'énoncer des généralités.
N'ayant pas appuyé ses idées les plus controversées par des démonstrations solides, le comité s'exposait au sort que lui a réservé le ministre de la Santé. M. Couillard a eu beau dire, par politesse, que le rapport Castonguay «vivra plusieurs années», ses commentaires étaient autant d'épitaphes.
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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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