Québec réclame plus de sièges à Ottawa

La minorisation politique du Québec au Canada


Jocelyne Richer - Le gouvernement Charest fait volte-face et monte dans le train des détracteurs du projet de loi fédéral C-56, qui aurait pour effet de diminuer le poids politique du Québec au Canada.
L'Assemblée nationale a adopté à l'unanimité, mercredi, une motion visant à exhorter le gouvernement de Stephen Harper à retirer le projet de loi C-56, qui redessine la carte électorale du pays en revoyant à la hausse le nombre total de sièges à combler à la Chambre des communes, mais sans augmenter celui du Québec.
La veille, pourtant, invité par l'opposition officielle à s'indigner devant cette situation, le premier ministre Jean Charest avait haussé les épaules.
En vertu des changements proposés par le gouvernement Harper, le nombre total de circonscriptions électorales fédérales passerait donc de 308 à 330, en 2014. Mais au Québec, il demeurerait le même, soit 75.
En conséquence, la proportion de sièges réservée au Québec passerait de 24 à 22 pour cent, un scénario qui inquiète l'opposition à Québec.
Mercredi, le gouvernement a adhéré au projet de motion contre C-56, en y ajoutant une demande de retrait d'un autre projet de loi, le C-43, qui «vise essentiellement à transformer le mode de sélection des sénateurs sans le consentement du Québec».
En Chambre, le premier ministre Charest a fait valoir à ce propos, mercredi, que l'intention de son gouvernement était «non seulement une représentation, puis une position du Québec sur la Chambre des communes, mais également sur l'autre chambre du Parlement fédéral, qui est le Sénat, sur lequel le chef de l'opposition officielle a toujours été silencieux».
Il venait de se faire reprocher par le chef de l'opposition officielle, Mario Dumont, de n'afficher «aucune revendication pour le Québec» et de se placer «en position de faiblesse» par rapport au gouvernement fédéral dans ce dossier.
La motion adoptée mercredi ne fixe pas de plancher au nombre de sièges que le Québec devrait avoir, lors d'une éventuelle reconfiguration de la carte électorale fédérale, ni de proportion à conserver, quel que soit son poids démographique.
En 1992, lors de l'accord constitutionnel de Charlottetown — qui n'a jamais été entériné — le Québec se voyait accorder — et garantir — 25 pour cent des sièges aux Communes.
Une motion pour la langue française
Une autre motion de l'Assemblée nationale visant le gouvernement fédéral a été adoptée à l'unanimité, mercredi, cette fois sur la promotion de la langue française, à la suite de la publication, la veille, d'un rapport accablant du Commissaire aux langues officielles.
Présentée par le ministre des Affaires intergouvernementales, Benoît Pelletier, la motion vise à encourager le gouvernement fédéral à «prendre les mesures énergiques qui s'imposent» pour favoriser «l'épanouissement» de la langue française au pays.


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