Première concertation formelle des ex-péquistes

Les démissionnaires choisissent Charlevoix pour lancer leur réflexion commune

2011 - actualité souverainiste


Le cliché de la première rencontre formelle des démissionnaires qui a lieu hier dans le fief de Pauline Marois.

Photo : Ulysse Lemerise Bouchard


Québec — Quatre des démissionnaires du Parti québécois du mois de juin se sont réunis hier afin de discuter des différentes «options qui s'offrent à eux». Paradoxe, c'est dans la circonscription de Charlevoix, représentée par leur ancienne chef Pauline Marois, que les Pierre Curzi, Louise Beaudoin, Lisette Lapointe et Jean-Martin Aussant ont tenu leur première rencontre formelle. Ils s'étaient croisés lors de l'assemblée organisée par Pierre Curzi le 21 juin, mais n'avaient pas eu le temps de discuter vraiment, a-t-on raconté.
Le lieu de la réunion a été déterminé par un cinquième personnage, lui aussi député péquiste démissionnaire, Camil Bouchard. Ce dernier a représenté la circonscription de Vachon de 2003 à 2009. Proche de Pierre Curzi, il a invité les quatre anciens collègues à se rencontrer dans Charlevoix.
«On a commencé à discuter sur des manières de se coordonner, de se concerter», a relaté Louise Beaudoin au téléphone hier soir. Pour autant, a tenu à préciser la députée de Rosemont, il n'est pas question de former un groupe parlementaire et encore moins un parti politique. «J'en ai quitté un après 40 ans, il n'est pas question d'en fonder un autre», a-t-elle dit.
«On vient de retrouver notre liberté de parole. On veut l'exercer individuellement, mais aussi collectivement à l'occasion, ponctuellement; parce que sur beaucoup de choses, on va être d'accord», a déclaré Mme Beaudoin. «C'est un premier rendez-vous auquel on tenait et il y en aura d'autres», a-t-elle ajouté.
Coalition
Aucune conclusion n'a été tirée de la rencontre d'hier, a-t-elle assuré. «La seule chose dont on soit certains, c'est qu'on est tous souverainistes!» Seul Jean-Martin Aussant n'a pas fermé la porte à la création d'un nouveau parti, ces dernières semaines. Pierre Curzi a plutôt opté pour une nouvelle coalition souverainiste. Une option que le député péquiste de Verchères, Stéphane Bergeron, semble appuyer, si on en juge par le courriel qui a été révélé par Le Devoir plus tôt cette semaine.
M. Bergeron écrivait à un sympathisant du parti indépendantiste: «Imaginez l'espoir extraordinaire que susciterait l'apparition, sur la scène politique québécoise, d'une coalition progressiste et souverainiste... Cela trancherait sérieusement avec la morosité et le cynisme ambiants.»
Revenons à la rencontre d'hier. Un thème est toutefois revenu à plusieurs moments, a insisté Mme Beaudoin: «On est tous très axés sur la question de la participation citoyenne.»
La question avait été soulevée par l'ancienne ministre et M. Curzi le jour de leur démission. M. Curzi avait soutenu avoir été «personnellement, très, très bouleversé de voir que ce qu'on appelle la politique, la mobilisation, ça se passait réellement à l'occasion, par exemple, des gaz de schiste. Tout à coup, on voit qu'il y a une mobilisation citoyenne majeure et là on se rend compte que ça, cette mobilisation-là, elle n'est pas entendue par le Parti libéral».
Hier, au téléphone, Louise Beaudoin soutenait que l'important était de «renouveler la politique». «Il faut rapprocher les citoyens de la politique. C'est la seule façon [de] réussir à redémarrer toute cette idée d'indépendance.»
Dans une entrevue au Devoir le jour de la démission des Curzi, Lapointe et Beaudoin, Camil Bouchard avait affirmé être parti en 2009 pour des raisons qui rejoignaient celles de ces anciens collègues. Il avait alors dénoncé la mainmise du cabinet de la chef sur le parti et les élus. Il soutenait aussi que la ligne de parti était l'un des facteurs qui minaient actuellement «la capacité des citoyens de s'associer à la politique». De plus, à ses yeux, parce que le pouvoir semblait à portée de main, le PQ se montrait trop prudent dans ses prises de position. De gauche? Du centre? «Parfois, je me disais: il est ni l'un ni l'autre, il est nulle part!»


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