Pouvez-vous éclairer ma lanterne?

Tribune libre 2008

J'ai plusieurs questions à vous poser. Prenez le tout avec un ton amical;
je ne cherche pas la confrontation, je cherche plutôt à comprendre.
Alors voilà:
Si QS et le PI offraient formellement au Parti Québécois une coalition,
est-ce que ce dernier accepterait? Sachant que des militants extrêmement
motivés se retrouvent chez ces tiers partis et que le pourcentage des voix
qu'obtiendra le PQ additionné à ceux de QS du moins, possiblement du PI
dans Chambly, permettrait aux souverainistes de remporter des comtés
chauds, est-ce qu'il considérerait cette offre? Nous savons qu'une telle
coalition se fonderait invariablement sur la souveraineté. Ce ne serait
sûrement pas un problème: l'objectif numéro un du PQ n'est-il pas la
souveraineté?
En mai 2008, [Mme Marois offrait à QS et au PI « d'établir un dialogue
»->http://www.vigile.net/Marois-veut-ouvrir-le-dialogue] pour « [...] faire
front commun sur la promotion de la souveraineté. » Elle parlait de « [...]
mettre des intérêts partisans et immédiats de côté pour se mobiliser
derrière l’objectif [...] » et envisageait une plate-forme commune avec QS
et le PI. Si elle parlait de mettre les intérêts partisans de côté,
pourquoi « Une plateforme commune ne veut pas dire renoncer à des sièges ;
nous sommes un grand parti politique, nous allons assumer nos
responsabilités à cet égard-là. Il va y avoir 125 candidats du Parti
québécois aux prochaines élections »? Est-ce que je dois comprendre qu'elle
proposait tout simplement l'absorption de QS et du PI sous ses propres
conditions? Est-ce vraiment crédible d'offrir de faire front commun
derrière
le PQ? La contradiction n'est-elle pas flagrante? Comment ouvrir
un dialogue avec des organisations électorales en leur disant que le PQ
n'envisage aucun compromis? De toute façon nous attendons toujours Mme
Marois et son dialogue. Pourquoi?
Aussi, les appels à l'unité derrière le PQ se multiplient. Vous croyez
qu'un simple appel à l'unité suffit? Ne croyez-vous pas que c'est la
souveraineté qui unit les souverainistes? Si oui, pourquoi le PQ se
contente de gouvernance provinciale? Demander de l'argent à Ottawa et des
pouvoirs en culture, comme si on pouvait en attendre du gouvernement
canadien, n'est-ce pas autonomiste? Pourquoi le PQ ne martèle pas
activement que l'indépendance est nécessaire devant une population de plus
en plus sceptique? Pourquoi croyez-vous qu'il y a un problème d'unité? Ne
serait-ce pas la responsabilité du PQ de faire l'union des souverainistes
derrière la souveraineté? Ce serait les souverainistes qui seraient
coupables de ne pas s'unir derrière un parti qui n'offre qu'une certaine
façon de gouverner une province? Ça en ferait des fédéralistes? C'est rendu
qu'être souverainiste se résume à battre Jean Charest? Vous votez pour le
PQ ou contre Jean Charest? Vous pensez sincèrement qu'une unité fondée sur
le vote stratégique est viable?
Si le PQ parlait activement de souveraineté, croyez-vous qu'il en serait
perdant? Croyez-vous que l'électorat voit la nécessité de faire
l'indépendance si même le PQ n'en parle que secondairement? Croyez-vous que
l'option peut remonter dans les sondages sans qu'on en fasse la promotion
devant l'électorat? Avec une société de moins en moins politisée, vous
comptez sur les électeurs pour aller s'informer d'eux-mêmes? Vous croyez
que les organisations non électorales suffisent à la promotion? Si oui,
pourquoi l'option stagne-t-elle?
D'où vient la dispersion? Ce sont de faux souverainistes qui ont appuyé le
PQ pour ensuite devenir « alliés objectif de Jean Charest »? Toute personne
ne votant pas pour le PQ est fédéraliste du fait qu'il s'allierait à Jean
Charest? Si tel est le cas, l'option souverainiste ne reçoit plus beaucoup
d'appuis si on considère les abstentionnistes. De quoi à désespérer.
Croyez-vous que c'est en accusant de fédéralisme les gens qui n'appuient
pas le PQ que vous allez les y amener?
Croyez-vous que le message global que transporte le PQ, soit ce qui ne
s'est pas perdu dans l'espace politique au cours de la campagne, donc de
battre Jean Charest et de régler des problèmes en santé et en éducation,
est apte à créer des passions et à mobiliser? Ne se croirait-on pas dans
une élection municipale? Ne croyez vous pas que l'enjeu de la souveraineté
inciterait les gens à aller voter, à créer un certain intérêt pour la
campagne?
Pouvez-vous éclairer ma lanterne?
- Antonis Labbé
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --


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7 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2008

    M. Archambault,
    La réponse que m'a entre autres apporté l'élection c'est que le PQ a échoué au plan de l'unité souverainiste. Le PI? Je sais, et je le répète, que le PI n'était pas prêt. Et alors. Le PQ aurait perdu de toute façon et vous le savez très bien. Je veux bien croire que le PI n'existe pas dans l'espace politique; en fait, j'en suis très conscient, mais sachez que les raisons de cette réalité ne sont pas nécessairement liées à son discours, parce que pratiquement personne ne le connait. Reste que vous connaissez mon opinion du bashing, on n'a pas à revenir là-dessus.
    Aussi, les questions que je me posais étaient des questions constructives. Le PQ n'est pas un absolu et sa stratégie peut être remise en question, surtout avec les résultats qu'on connait. Il a maintenant 4 ans pour agir. En tant que grand parti il a la responsabilité de pousser l'initiative d'une union ou du moins reprendre un combat actif pour l'indépendance. Le fera-t-il? Je l'ignore. Le prochain congrès sera déterminant en ce sens. Je ne m'enfermerai toutefois pas chez moi en attendant le congrès ou que les dirigeants du PQ se déniaisent: je vais continuer de cogner aux portes pour parler d'indépendance, que ce soit au nom du PQ ou non. Parler de politique provinciale ne m’intéresse pas. Plus vite il se réalignera, plus vite je parlerai en son nom.
    « Ce qu’il faut c’est faire l’union souverainiste. »
    Comment la faire ? Je vous pose la question. En poursuivant avec la même stratégie ? En parlant de souveraineté de façon active ou non ? Si non, comment ? Vous croyez que les souverainistes vont se réunir parce qu’on leur dit de se réunir ? Ça ne prendrait pas de concret selon vous ? Répondez, au moins on va être fixés. Je vous rappelle que c’est la responsabilité du PQ de réunir les souverainistes et une victoire morale ça ne vaut pas grand chose, surtout quand on obtient 35% de 57% et que plus d’un million de souverainistes n’ont pas voté PQ parce qu’ils ne s’y reconnaissaient plus. Et qu’est-ce qu’on fait ? On les blâme au lieu de tenter de les ramener en parlant activement de souveraineté? Un grand parti qui renie sa responsabilité dans la défaite, c’est grave.
    Si pour les souverainistes ce résultat est une victoire, on n’est pas sortis du bois. Il ne faut pas se satisfaire de ce résultat comme le fait Marois, il faut en prendre acte et agir en conséquence.
    De plus, quelle belle occasion Mme Marois a perdue en marmonnant un «Québec… gagnant» au lieu de crier un «Québec… indépendant», libre, souverain, ou peu importe, lors de son discours après la réélection de Charest, alors que des militants criaient «On veut un pays ! On veut un pays !» Tout ce qu’elle a trouvé à leur offrir c’était un «Québec gagnant». Je ne comprends pas. En quoi est-ce que ça mobilise ce slogan là ? Et dire que lorsque j’ai entendu «On va bâtir un Québec…» je retenais mon souffle en me disant que ça y était, elle va le dire, j’avais repris espoir…puis rien. Qu’est-ce qu’elle attend pour me prouver que j’ai tort ? C’est pathétique. Expliquez-moi cette stratégie et en quoi il faut poursuivre ainsi, parce que je ne comprends pas.
    « [...] le PQ a gagné quelque chose.»
    À part avoir gagné 1% et les sièges que le vote de contestation adéquiste lui avait enlevé, il n’a pas gagné grand-chose. Le PQ aura gagné quand le Québec sera indépendant. C’est aussi simple que ça.

  • Archives de Vigile Répondre

    12 décembre 2008

    @ Antonis Labbé
    « Croyez-vous que le message global que transporte le PQ, soit ce qui ne s’est pas perdu dans l’espace politique au cours de la campagne, donc de battre Jean Charest et de régler des problèmes en santé et en éducation, est apte à créer des passions et à mobiliser ? Ne se croirait-on pas dans une élection municipale ? Ne croyez vous pas que l’enjeu de la souveraineté inciterait les gens à aller voter, à créer un certain intérêt pour la campagne ? »

    Le PI a échoué. La récente élection prouve bien que le PI a échoué. Prouve que le PQ a gagné quelque chose. Que c'est avec lui qu'il faut avancer. Le PI... Il n'était pas prêt, mais s'est lancé malgré tout. Jusqu'auboutiste jusqu'au bout... Voilà le résultat. 13 centième de 1% - 4 230 votes dans tout le Québec. C'est ça qui aurait pu nous procurer la victoire !? C'est pour ça qu'il fallait tout faire ça... des mois et des mois d'obsessif « PQ-rentre-dedans » !? Et, vous comptez continuer en plus !
    Et... le lendemain d'un résultat accablant, vous persistez. Vous ne trouvez pas que l'élection a donné réponse à votre question !? Le PI n'est que virtuel. Il n'existe pas dans la réalité. Il n'y a pas à considérer d'union avec ce qui n'existe pas.
    Si union il y a ce sera avec QS, qui lui... existe.
    Le PI a fait long feu. Ce qu'il faut c'est réintégrer les partis souverainistes, QS ou le PQ. Ce qu'il faut c'est cesser la division. Ce qu'il faut c'est faire l'union souverainiste.
    Si le résultat récent n'éclaire pas votre lanterne, c'est qu'il n'y a pas de chandelle dedans. Il n'y a rien à allumer. C'est la grande noirceur de la vindicte. Rien qui vaille.
    Pour ce qui est d'une union souverainiste PQ - QS, ce n'est qu'une question de temps. J'y travaille. Joignez-vous à moi, mais pour cela il faudra cesser d'enfoncer le PQ ou QS, il faudra travailler en appui et non en opposition, ensemble, en toute synergie, dans le respect mutuel et la concorde. Ce qui n'empêche pas de faire valoir ses idées, de manifester ses enthousiasmes, de se mobiliser pour ce qui nous mobilise, de manière communicative.
    Bientôt il faudra à nouveau appuyer le Bloc québécois... faire là aussi l'union souverainiste. On a du pain sur la planche, les chantiers ne manquent pas. Votre apport est tout ce qu'il faut pour que cette union du peuple souverain du Québec produise les effets espérés par ce peuple abusé. Vous et toutes celles et tous ceux qui avaient jeté la serviette en propagent l'opprobre sur le PQ. Tout ce qui à participé au désistement souverainiste. 2000 voies à peine nous ont déparées d'un gouvernement minoritaire renversable par une coalition majoritaire... souverainiste.
    Vous avez participé à cette défaite. Votre action a particpé à cette défaite. Vous n'avez pas envie de participer à la victoire ? La moindre des choses serait d'assumer. De prendre acte de l'impasse dans laquelle vous avez voulu nous entraîner et dans laquelle vous vous êtes empêtré.
    Si le PI doit survivre à sa défaite, il doit imiter QS. Vous devez rompre avec le « PQ-rentre-dedans », et le dénoncer. Si le PI peut survivre à cette défaite, il doit faire ce qu'il dit, parler du bien fondé de la souveraineté de l'État du peuple souverain du Québec. Il doit monter des dossiers, attaquer les canadianisateurs. Il doit se lancer dans la bataille avec les armes qu'il faut, et s'abstenir quand il ne peut les réunir. Si le PI doit survivre, l'avenir nous le dira, il doit d'abord prendre acte de la faillite de sa stratégie de la division, de la démission, du report.
    Pour l'heure, il semble qu'il soit encore dans le déni. Dommage. Tant de ferveur rassemblée en pure perte.

  • Archives de Vigile Répondre

    11 décembre 2008

    Le regroupement des forces politiques est nécessaire mais comment? En offrant une union au P I qui est allé chercher .6% du votre tout en rejetant constamment le PQ? En tentant d'associer Québec-Socialiste qui fait passer l'idéologie avant la nation et crie victoire avec 4% du votre contre 38% pour le PQ? Seuls les citoyens sensés peuvent y mettre bon ordre en abandonnant temporairement les petits partis pour se donner un pays quitte à revenir à leur formation plus tard. Les partis qui ne font pas cela seront rejetés par les peuple éternellement car ils empêchent l'arrivée du pays. Cela occasionnera toujours un refus de l'électorat qui s'en souviendra longtemps.

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2008

    O écrit:
    « [...] que faisons-nous, le jour fatidique de l’élection ? On se demande s’il ne serait pas mieux de le laisser en place pour ménager la susceptibilité des partis collatéraux frus d’avoir manqué des postes dans le parti qui est déjà en place pour déloger la corruption criante ! »
    Parce que bien sûr les gens du PI et de QS sont là par opportunisme et carriérisme...
    Bravo M. O, vous venez de répondre à toutes les interrogations du mouvement indépendantiste. Le PQ n'est pas là pour faire la souveraineté, mais bien pour prendre le pouvoir d'une province contre Charest.
    De toute évidence, je ne recevrai aucune réponse à mes questions, vu que les inconditionnels du PQ se contentent de les contourner avec leur rhétorique stratégique préfabriquée. Belle façon d'arriver à un pays.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    8 décembre 2008

    Au moment où Patrick Bourgeois nous révèle le résutat de son enquête sur les non fréquentables amitiés de Jean Charest (La Nébuleuse): Maintenant qu'on peut lire noir sur blanc combien de dizaines, centaines d'amis donateurs à la caisse ont été placés par lui dans les postes-clés de l'administration publique, amis qui continueront ce cercel vicieux de l'engraissement de la grosse caisse, on devrait réaliser qu'il suffira de quelques mois pour qu'il termine son oeuvre de corruption qu'il sera hardu de démanteler si un jour on réussit à rompre cette Nébuleuse de mafieux, que faisons-nous, le jour fatidique de l'élection? On se demande s'il ne serait pas mieux de le laisser en place pour ménager la susceptibilité des partis collatéraux frus d'avoir manqué des postes dans le parti qui est déjà en place pour déloger la corruption criante!

  • Archives de Vigile Répondre

    8 décembre 2008

    L'option stagne parce que les prédicateurs de l'option parle de tout, sauf de l'option. Ce qui intéresse ces tièdes de la cause, c'est le pouvoir, pensant qu'avec le pouvoir,ils pourront tout faire, sauf l'indépendance.
    Nestor Turcotte

  • Christian Montmarquette Répondre

    8 décembre 2008

    C'est le PQ qui refuse toute négotiaction, et ce, depuis fort longtemps !
    D'autre part : Qu'est-ce que la liberté mes amis-es ?
    La plus importante des libertés ne réside pas seulement dans la ratification d'un entente contitutionnelle intervenue entre deux États, mais fondamentalement dans la libération de l'oppression économique des tous les citoyens et de toutes les citoyennes.
    Tenter de faire l'indépendance en négligeant cette fondamentale notion, équivaut à vouloir faire du pays du Québec une république de bananes.
    Christian Montmarquette
    Québec solidaire