Pourquoi le Québec doit devenir un pays ?

Deux articles récents apportent des arguments pour faire du Québec un pays.

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Chronique de Claude Bariteau

Deux articles récents, l’un de Michel Vastel ([Corridor ou cul-de-sac ?->8138], Le Journal de Québec du 11 août), l’autre de Paul Bernard ([Redistribuer la richesse dans le but d’en créer->8106], Le Devoir du 10 août), apportent des arguments pour faire du Québec un pays. Ils concernent les infrastructures et la façon d’être entre Québécois de toutes origines sur le plan social, deux ingrédients indispensables à la consolidation de toute nation politique, car ils renforcent l’économie et cimentent les liens sociaux.
C’est dans cette perspective que je les ai lus. Aussi, ces textes me sont apparus clairement des révélateurs des effets structurants des politiques canadiennes sur les activités des membres composant la nation politique québécoise, dont la particularité est de ne pas avoir un pays pour s’affirmer collectivement. Voyons d’abord comment ils sont des révélateurs avant d’en souligner les incidences et de cerner les issues possibles, car le choix de l’une ou l’autre issue, quoi qu’on dise, est et sera toujours déterminant quant à la pérennité ou non de la nation politique québécoise.
Les infrastructures
Dans le premier texte, Michel Vastel signale que Lawrence Cannon, ministre des Transports, de l’Infrastructure et des Collectivités, aussi le responsable du Québec, entend développer le corridor Québec-Windsor afin que les entreprises de transport qui opèrent au Québec transitent d’avantage par le grand poste frontalier que deviendra Windsor.
En 2004, importe-t-il de le souligner, seulement 5,7G$ des 66G$ de produits d’exportations en provenance du Québec ont passé par Windsor pour se rendre aux États-Unis. Voilà qui montre qu’en matière de transport des biens exportés les intérêts du Québec se retrouvent ailleurs, soit sur l’axe nord-sud plutôt qu’est-ouest, principalement à Lacolle, ce que tout le monde sait, mais aussi au sud de Sherbrooke et de Saint-Georges.
Or, pour le Canada, l’axe est-ouest doit primer au Québec pour desservir la grande région de Toronto, là où bat le cœur de l’économie canadienne, l’axe nord-sud en dehors de l’Ontario devenant une affaire plutôt provinciale. Cette approche prévaut depuis la création unilatérale de la Province du Canada-Uni par le gouvernement britannique et, après la création du Canada, elle s’est accentuée, le Québec étant constamment invité à s’y greffer.
Tout cela est connu, mais trop souvent banalisé. Les aéroports au Québec, les autoroutes, les chemins de fer et les ports sont pensés et aménagés dans l’axe est-ouest dont Toronto et l’Ontario constituent la plaque tournante. La canalisation de la voie maritime du Saint-Laurent en témoigne clairement.
Un autre exemple patent est l’aéroport P.E.T. Après la consolidation de l’aéroport Pearson, qui a rendu caduc celui de Mirabel, cet aéroport, localisé à Dorval, a maintenant une vocation régionale. Or, le choix de Mirabel fut imposé par le Gouvernement canadien au Gouvernement du Québec, car ce dernier, à l’époque, privilégiait l’implantation d’un aéroport international dans le corridor Longueuil-Saint-Hyacinthe.
Retenue, cette localisation aurait favorisé le développement de ce corridor plutôt que celui à l’ouest de Montréal et, aujourd’hui, on ne chercherait pas à protéger l’aéroport P.E.T. qui s’y trouve. On parlerait plutôt de se doter d’un TGV entre Québec et Montréal, avec arrêt à l’aéroport, disons, de Beloeil, puis d’un autre TGV pour lier Montréal à New York. On parlerait aussi d’aménagements routiers pour assurer le transport de biens et de personnes du nord au sud et vice-versa.
En d’autres termes, Windsor ne ferait pas partie de nos préoccupations. S’il le devient, c’est qu’au Canada nos taxes contribuent à renforcer la plaque tournante canadienne qu’est le sud de l’Ontario. Puis, au Québec, si nous voulons nous doter d’infrastructures qui nous avantagent, nous devons en payer la note en surplus, ce qui constitue un frein. Enclavé dans cette logique, le Québec se retrouve avec des infrastructures qui ne correspondent guère à ses besoins.
Voilà qui explique en grande partie l’état de son réseau routier et les liens déficients entre le rectangle routier Montréal-Québec et les villes-clés des régions périphériques, dont Rimouski, Saint-Georges, et cetera. Le même constat peut être fait en ce qui concerne les aéroports, le transport ferroviaire et le transport maritime. On peut même pousser l’analogie dans tous les secteurs. Le constat sera le même.
La façon d’être entre Québécois
Le dossier abordé par Paul Bernard, qui en est un exemple, met l’accent sur la nécessité d’un investissement social pour lutter contre des inégalités en hausse depuis une vingtaine d’années dans la plupart des pays industrialisés. Comme le rappelle le sociologue de l’Université de Montréal, dans cette lutte, la pire des approches est la réduction des programmes sociaux comme des impôts et le déploiement de mesures coercitives pour forcer les individus à travailler.
À ses yeux, il importe plutôt, comme le révèlent plusieurs recherches récentes, d’assurer « à tous les citoyens des conditions qui leur permettent de participer au marché du travail (…) dans les meilleures conditions ».
L’atteinte de ces conditions optimales passe par des services publics universels en éducation comme en santé et un soutien aux familles dont les membres participent au marché du travail. Avec ces services, il y a, là où ils sont mis en application intelligemment, un accroissement de la productivité, donc des entrées d’impôts qui permettent leur maintien.
C’est ce que font, avec succès, les pays scandinaves et certains pays de l’Union européenne. Il est important ici de souligner qu’il s’agit de pays ayant mis de l’avant des politiques visant à utiliser les dépenses sociales courantes pour les transformer en des investissements sociaux générateurs d’une hausse de la productivité.
Peut-on, au Québec, qui est une province du Canada, choisir cette approche et l’appliquer indépendamment du Canada, qui est un pays ? Poser la question, c’est y répondre. Pour déployer une telle approche au Québec, il faudrait, d’abord, qu’elle soit mise en place au Canada. Or, même si certains en rêvent, leurs rêves demeureront toujours des rêves. En ces matières, ce pays, le Canada, s’est toujours inspiré des politiques britanniques. Elles ont comme particularité de miser sur des programmes complémentaires, plutôt que globaux, afin d’atténuer les écarts.
Le Gouvernement du Québec doit donc, dans ce dossier, se comporter comme dans celui des infrastructures. En santé, c’est connu. Les règles canadiennes contraignent les programmes québécois et obligent à des réaménagements complexes parce que le Québec n’a pas en mains les marges de manœuvre qui lui permettraient de faire autrement en collaboration avec les groupes en présence. Seules des percées secondaires ici et là sont possibles. Guère plus.
En éducation, c’est moins connu, sauf en milieu universitaire où le Gouvernement du Canada s’est investi avec des programmes ciblés de recherche, des bourses du millénaire et des chaires. Du coup, il a forcé celui du Québec à s’ajuster, ce qu’il fit non sans se retrouver devant certains problèmes. L’état actuel du réseau universitaire québécois les révèle. Il y a un sur-financement d’activités périphériques, la plupart en partenariat, et un sous-financement de l’essentiel, et ce, au point que les universités s’apparentent maintenant à des centres de formations techniques et professionnelles.
Quant à la main-d’œuvre et au soutien aux familles dont les membres participent au marché du travail, il existe des politiques canadiennes avec lesquelles le Québec doit composer. En fait, il doit ajuster ses objectifs à ceux définis par le Canada et, s’il veut faire plus, il lui revient de débourser en conséquence. En d’autres termes, il ne peut pas sortir des paramètres définis par le Canada, ce qui est clairement ressorti notamment dans les dossiers de la main-d’œuvre et des garderies.
Les conséquences et les issues
Telles sont les conséquences de ne pas être un pays et, ne l’étant pas, de devoir constamment se penser à l’intérieur du moule canadien dans ces domaines vitaux et de ne pas aménager le Québec en fonction de nos intérêts. Ces conséquences sont, entre autres, structurelles, fiscales et politiques.
Structurelles parce qu’elles façonnent l’aménagement du territoire québécois et notre façon d’être selon les choix du Canada. Fiscales parce qu’elles nous obligent à des débours pour corriger les effets des orientations canadiennes, ce qui explique en partie le fardeau fiscal des Québécois et des Québécoises à revenus moyens. Politiques parce qu’elles contribuent à la hausse des inégalités et conduisent à quémander et à toujours devoir s’ajuster plutôt qu’à construire selon nos intérêts.
Il n’y a pas cinquante façons d’aborder ces problèmes. J’en vois deux. La première consiste à couper dans les services publics (infrastructures et politiques sociales) en les privatisant partiellement afin de diminuer le fardeau fiscal des Québécois et des Québécoises à revenus moyens, ce qui se transformera par contre en frais à la hausse pour les services auxquels ils voudront avoir accès.
Dans cette perspective, il s’agit d’appliquer un remède contraire à celui que proposent les chercheurs cités par Paul Bernard. En l’appliquant, on ne fera toutefois que s’ajuster aux politiques canadiennes qui, depuis 1980 mais surtout après 1995, ont miné le Québec de la Révolution tranquille à la faveur du déploiement d’ingrédients multiples visant à renforcer l’économie ontarienne et à cimenter la nation politique canadienne.
La deuxième façon est de sortir du moule canadien. La déployer implique de l’audace collective chez les Québécois et les Québécoises de toutes origines pour se doter du moule que fournit la création d’un pays. Sans ce moule, nous ferons du sur-place, qui que nous sommes, comme nous en faisons actuellement en cherchant à sortir d’une impasse à l’aide de correctifs qui, en bout de piste, ne font qu’accentuer l’ampleur de l’impasse.
Lorsque nous nous serons dotés de ce moule, nous serons en mesure de concevoir nos infrastructures et nos investissements sociaux en vue de dynamiser notre développement et, par ricochet, consolider les liens sociaux, déjà présents, entre les Québécois et les Québécoises de toutes origines. C’est uniquement de cette façon que nous parviendront à faire ce que font certains pays européens.
* * *
Faire ce choix, c’est sortir d’un univers pour en construire un autre, différent. Avec ce choix, la langue devient un problème secondaire. Le français s’officialise, car il n’est plus la langue d’une minorité canadienne, l’affichage relève de décisions du Gouvernement du Québec plutôt que de la Cour suprême du Canada et l’immigration se réalise selon les critères du Gouvernement du Québec. Par ailleurs, le Gouvernement du Québec doit respecter les droits et les libertés reconnus aux minorités par les Nations unies et les Québécois et Québécoises, qui deviennent, disons trilingues, construisent leur pays à la hauteur de leurs aspirations et de la façon dont ils veulent vivre politiquement.
Avec un tel choix, la problématique de la diversité se définirait indépendamment des balises de la Constitution du Canada comme de la Cour suprême de ce pays et la Commission Bouchard-Taylor aborderait cette question au sein d’un pays réel.
Actuellement, elle le fait en présumant que l’État du Québec est du même ordre qu’un État comme le Danemark ou l’Espagne, ce qui est un biais incompréhensible qui suppose l’existence d’une citoyenneté québécoise, qui n’existe pas. Ce biais conduira à inviter les Québécois et les Québécoises à se comporter comme s’ils avaient un pays, ce qu’ils n’ont pas. Penser la diversité dans une province du Canada ne peut se faire qu’à l’intérieur du moule canadien. Et, dans ce moule, les dés sont pipés comme dans les infrastructures et les dépenses sociales. Tout s’y fait à la canadienne plutôt qu’à la québécoise.

***
Claude Bariteau, anthropologue

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Claude Bariteau est anthropologue. Détenteur d'un doctorat de l'Université McGill, il est professeur titulaire au département d'anthropologie de l'Université Laval depuis 1976. Professeur engagé, il publie régulièrement ses réflexions sur le Québec dans Le Devoir, La Presse, Le Soleil et L'Action nationale.





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4 commentaires

  • Robert Bertrand Répondre

    16 août 2007

    Le Québec a su créer la Société Générale de Financement, il a su créer la Caisse de Dépôts et de Placements pour un certain contrôle de nos finances.
    Ce que les administrateurs font avec ces sommes sont, entre autres, du vouloir et des décisions que pourraient prendre un gouvernement du Québec. En plus, les Caisses populaires sont du Québec.
    Tous ces avoirs financiers pourraient-ils mieux servir les intérêts des Québécois ?
    Tout dépend de la servilité que les administrateurs ont à l'égard des engagements envers la haute finance internationale et la haute finance étrangère au Québec.
    Une orientation peut être donné vers des objectifs majeurs du Québec qui doivent être définis par notre État du Québec et le Gouvernement du Québec.
    Nos adversaires, les banques à charte du Canada dont les sièges sociaux sont tous à Toronto et dont les administrateurs ont des objectifs précis : servir les intérêts du Canada pour le développement du Canada, vont-ils investir dans le Québec qui veut se réaliser comme Pays ?
    Vous le comprenez immédiatement. Les intérêts ne les sollicitent pas à investir au Québec pour quelque motif que ce soit.
    85% des avoirs des banques à charte du Canada sont investis hors le Québec pour le développement du Canada ou dans les "paradis fiscaux". 15% seulement de ce qui provient du Québec se fait réinvestir au Québec. Nous avons un déficit d'investissements de la part des banques à charte du Canada.
    Et, qu'est-ce qui crée de bons emplois sinon la qualité des investissements ?
    Ottawa préfère nous retourner quelques milliards en péréquation. Il est important de comprendre que ce qui est important dans les investissements, c'est la qualité de ces investissements.
    Les banques à charte investissent ailleurs qu'au Québec pour servir la qualité des bons emplois ailleurs qu'au Québec.
    Les seuls qui seraient des "leviers" possibles pour nos investissements de haute qualité, c'est la Société Générale de Financement(SGF)ou la Caisse de Dépôt et placements et les Caisses populaires.
    Notre intérêt personnel et collectif c'est de voir ce que font ces grands centres de la finance du Québec pour le développement du Québec. Le Québec donne-t-il des directives ? Est-ce le "laisser-faire"?
    Ces décisions et ces objectifs appartiennent aux éluEs du Québec par le Parlement de l'État du Québec. Le font-ils ?
    La finance a toujours été l'affaire des autres pour les autres. Notre devoir collectif c'est d'assumer son avenir par ses propres moyens qui sont sur notre propre sol et que l'on pourrait contrôler ou, disons mieux, que l'on pourrait orienter, diriger, solliciter d'aller dans un certain sens avec des objectifs à déterminer.
    Nos besoins sont NORD-SUD ? Alors, il faut leur dire et exiger que ces organismes en tiennent compte.
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays
    PS: pour les besoins de ceux qui nous lisent, je me permets de dire que nous n'avons aucun lien de parenté que je connaisse avec Luc Bertrand

  • Luc Bertrand Répondre

    15 août 2007

    Monsieur Robert Bertrand,
    Les premiers ministres du Québec n'y sont pour rien (sauf pour taire cette véritable arnaque nationale aux électeurs québécois). Ceux-ci n'ont aucun pouvoir sur la manière qu'Ottawa choisit de dépenser les impôts que NOUS sommes contraints, en tant que province inféodée à la majorité canadian, à payer pour faire partie du plusse meilleur pays du monde.
    Que les premiers ministres libéraux québécois se soient abaissés à un tel sabotage fiscal du Québec pour nous retenir de force dans le carcan canadian pourrait s'expliquer et confirmer ce que nous pensons, à juste titre, d'eux. Mais que penser des premiers ministres PÉQUISTES qui ont joué servilement le jeu?
    Votre interprétation vaut sûrement la mienne.

  • Luc Bertrand Répondre

    15 août 2007

    Quelle excellente analyse de monsieur Bariteau! Elle confirme très clairement QUI Lucien Bouchard et son groupe de soi-disants "lucides" SERVENT lorsqu'ils faisaient porter, par leur manifeste (et deux fois plutôt qu'une!), la responsabilité du déficit de compétitivité du Québec face à l'Ontario essentiellement sur le dos des syndicats et travailleurs québécois! Vous l'avez tou(te)s deviné: les fédéralistes et l'establishment financier torontois qui tire les ficelles de la politique canadienne. A beau mentir qui vient de loin, comme le dit l'adage. Resortir des boules à mites pour passer sous le tapis que la véritable cause structurelle du retard du Québec est le fait que nous finançons, par nos impôts fédéraux et québécois, DEUX réseaux de transport, l'un qui nous subordonne à l'Ontario (défrayé par le fédéral à même NOS impôts), l'autre qui sert véritablement nos intérêts (payé par nos impôts à Québec), est une véritable trahison envers les Québécois(e)s et de l'hypocrisie crasse.
    Et dire que c'est ce même Lucien Bouchard qui a déshonoré sur la place publique, en décembre 2000, un homme autrement plus courageux et digne que lui (Yves Michaud) pour une citation tirée malicieusement hors contexte, seulement pour régler ses comptes avec les "pur(e)s et dur(e)s" du Parti Québécois! À moins que ce n'était, au vu du présent article, pour le punir d'avoir défendu les intérêts des Québécois(e)s les moins nanti(e)s contre ses amis des banques, eux qui n'avaient comme seuls péchés que de ne pas être assez "productifs" et de ne pouvoir payer ses honoraires!
    Monsieur Michaud, comme vous aviez raison! Quel mauvais cirque! Et quel mauvais guignol!

  • Robert Bertrand Répondre

    15 août 2007

    Nos chefs d'État du Québec ne pensent pas au développement du Québec pour le Québec. Jusqu'à présent, en lisant l'article présenté par Monsieur Claude Bariteau, on le comprendra mieux, nos Chefs d'État du Québec ont servi les intérêts du Canada en tout premier lieu.
    Le serment que prêtent nos élus ne sont-ils pas de servir les intérêts des Québécois et du Québec ?
    Il y a un manque flagrant en regard de leurs responsabilités personnelles et collectives de la part de tous les éluEs du Québec de devoir servir les intérêts du Québec.
    Monsieur Claude Bariteau en fait une démonstration éloquente.
    Nos intérêts du Québec sont NORD-SUD et on ne développe rien qui favoriserait notre développement économique. On laisse le soin au Canada de favoriser l'Ontario d'abord et avant tout.
    Quand donc nos éluEs assumeront-ils leurs responsabilités à l'égard des Québécois ?
    Le Québec réagit aux décisions du Canada plutôt que d'être l'artisan de son propre développement.
    Les Chefs des partis politiques du Québec doivent agir en conséquence.
    Robert Bertrand, rédacteur,
    Québec un Pays
    http://cf.groups.yahoo.com/group/Pour-le-Pays-du-Quebec/message/28880