« L'ennemi, c'est pas le P.Q., c'est le Canada » (tiré du forum de Vigile).
Le Canada serait l'ennemi du peuple québécois ? Maintenant ! En 2008.
Vraiment ?
Il y aurait quelques questions auxquelles il vaudrait la peine de
répondre. Cela pourrait nous faire éviter de toujours répéter comme un
mantra ce qui fait s'éloigner l'électorat québécois du P.Q., et, au-delà,
de l'indépendantisme lui-même. Il y a un langage de victimes à rejeter en tout premier lieu. Secondairement, tout un langage guimauve qui consiste à prendre de telles précautions verbales et littéraires, qu'à la fin, on n'est plus capable de distinguer un indépendantiste d'un fédéraliste qui aimerait ça être indépendantiste.
J'écris à nouveau que le vieux discours péquiste est éminemment contre-productif, c'est-à-dire QU'IL PROVOQUE LUI-MÊME LE CONTRAIRE DE CE QU'IL SOUHAITE.
J'espère, quant à moi, que, sur Vigile, on soit capable d'aller au-delà
des procès d'intentions, et qu'on veuille bien examiner une critique pour
ce qu'elle est, et non pas la rejeter simplement parce qu'elle ne fait pas
partie du répertoire de la chorale. Vigile n'est pas une chorale.
J'écris ici le P.Q. parce que c'est lui qui tient le haut-parleur. C'est
lui qui rassemble le plus grand électorat indépendantiste, souverainiste.
Pour reprendre un langage de fonctionnaire, c'est lui qui serait le plus
imputable. Mais en réalité, c'est tout le mouvement indépendantiste qui est traversé par un discours qui décrit et dénonce sans cesse la victimisation du peuple québécois. Le peuple québécois aliéné, colonisé, prisonnier. Le peuple québécois victime.
Pas moyen de convaincre un gars au volant d'un Hummer sur les boulevards Taschereau ou St-Martin qu'il est colonisé et victime ! Imperméable, le gars, à ce genre de discours. Un discours qui éloigne. Et le spectacle de Céline Dion, vendredi soir, à Québec, n'a surtout pas révélé un peuple colonisé, prisonnier, victime de la « canadianisation » du 400 ieme. Y a pas là autant de millage à faire, ailleurs que sur Vigile, qu'on pourrait
croire.
Et pourtant, les sondages marquent une tendance lourde : les libéraux
infâmes, nos aimables capitulards, sont présentement les grands prédateurs de la désaffection (les sondages) l'égard de l'A.D.Q.Cela pourrait laisser présager qu'ENCORE UNE FOIS, une deuxième fois en effet, le P.Q.n'arrive pas à profiter pleinement de l'usure pourtant visible et généralement fatale au parti du gouvernement. Viendra bien un jour où il faudra cesser de questionner la chefferie du P.Q., la mauvaise influence des purs et durs, ainsi que le réchauffement de la planète !
Le problème n'est sans doute pas le jockey, c'est le cheval. C'est le P.Q.
lui-même. Point.
Pourquoi encore l'étapisme ? Il a donné beaucoup déjà. Mais je crois qu'il
a donné tous les fruits qu'il pouvait. Il n'en donnera pas plus à l'avenir
Ce n'est pas seulement la conjoncture des années 70-80 qui a changé
radicalement maintenant. C'est le rapport lui-même de l'électorat à la
politique qui a changé. Le peuple québécois a changé.
De la même façon qu'aujourd'hui nous payons nos comptes à Hydro-Québec, parce que, naguère, un peuple québécois a déjà voté pour la nationalisation de l'hydro-électricité, le peuple québécois n'est plus maintenant tout à fait le même peuple québécois qui a élu les libéraux, en 1962, avec mandat et légitimité de nationalisation. Il reste parmi nous plusieurs électeurs de cette époque, mais à la vérité, leur nombre n'en fait plus une puissance politique comme à l'époque. La même usure du temps guette le mouvement indépendantiste actuel, qui fait face à une problématique insoupçonnée à l'époque de la création judicieuse de la stratégie étapiste.
Cela fait quelque temps déjà que les élections québécoises montrent un
plafonnement, en pourcentage des votes, à l'égard de l'option qui nous est si chère. Cela peut inquiéter. Pourtant, cela n'est pas le plus inquiétant.
Ce qui est inquiétant, vraiment, c'est Montréal. La grande région de
Montréal. La bataille linguistique ne s'y fait plus à notre avantage. Et
ça aussi, c'est une tendance lourde. Qui va se refléter, tôt où tard, mais
de plus en plus, aux votes. Le phénomène va rayonner et finalement le
nombre de députés « souverainistes »va en être affecté. La Constitution de G. Larose , la citoyenneté québécoise, les grands projets ,la voiture électrique, à l'hydrogène, à l'eau, au vent, (pardon
trop facile!), l'énergie éolienne, « name it ». Sont tous de grands
projets souhaitables, mais secondaires. L'urgence est ailleurs. Mais c'est
comme si les souverainistes, ayant gagné la bataille de l'étapisme, ils
hésiteraient maintenant à entreprendre l'assaut final, prisonniers qu'ils
sont d'un discours « victimaire », que l'électorat boude par ailleurs. Soit
dit à leur grand désespoir.
Au discours « victimaire » correspond tout
naturellement le discours incantatoire du P.Q. Et malgré tout, le peuple québécois serait dans sa marche de libération. Je le crois. Le pays serait en vue. Peut-être ! Mais le pays Québec n'existe pas. Pas plus que le pays Canada. Existent deux peuples. Et encore ! Le peuple canadien…Allez y voir ! Mais le peuple québécois, lui, c'est lui le pays Québec !
Faire l'indépendance ne devrait donc jamais être « faire l'indépendance du Québec », encore bien moins la « souveraineté du Québec ».Cela n'intéresse pas le peuple. Parce que cela lui est extérieur. Le peuple québécois ne s'intéresse qu'à lui-même. Il ne s'intéresse pas au peuple canadien, ni américain, ni anglais ni français, ni tibétain. Il le fait d'ailleurs comme tous les peuples. Parce qu'il est comme tous les autres peuples : c'est lui le pays.
L'indépendance, c'est plutôt faire ou vouloir faire l'indépendance du
peuple québécois. Pour que ce peuple-là, le nôtre, enfin, bientôt, se donne un État-Nation. Un état totalement souverain, nécessaire à son
épanouissement, si ce n'est maintenant à sa survie…Nous sommes bien
en 2008 ! Et toutes les récriminations que l'on pourrait avoir à son
encontre (j'en lis souvent sur Vigile) ne riment à rien, et seraient plutôt
contre-productives, quand elles ne sont diffamantes.
Nous sommes une nation souveraine. Par deux fois malheureuses, notre
nation a affirmé sa souveraineté. Nous avons un territoire et un état
souverain, en partie seulement. C'est quand même pas rien pour un peuple « victime », avachi, mou, indolent, endormi, peureux, alouette !
Pourquoi faudrait-il maintenant ne pas questionner les leaders et les
militants de la grande marche étapiste ? Après 30 ans de marche, finalement infructueuse --- en tous cas quant à l'essentiel de notre projet--- cela pourrait être intéressant. Si, en 2008, Vigile ne peut pas servir à cela, à quoi pourrait-il bien servir ? Le grand parti québécois est maintenant contesté, au moment justement où il y a urgence…d'accélérer le pas !
Et Vigile et les Vigilants traîneraient de la patte, parce que la prudence
nécessiterait que nous ne manquions pas notre coup la prochaine fois ? Que notre peuple supposément victime, aliéné, colonisé, prisonnier, il lui
faudrait la plus grande prudence comme à un malade ? Pour qu'un autre coup ne lui soit pas le coup fatal ? Parce que tant de forces le dénationaliseraient maintenant qui n'avaient pas, il y a 30 ans, au moment de l'adoption de l'étapisme, la même virulence, et ne constituaient pas l'immense danger connu maintenant ?
Pourquoi ne pourrions-nous pas remarquer que le même phénomène de
dénationalisation existe au supposé Canada « ennemi » (ainsi qu'aux
U.S.A.).Peut-être même que le phénomène pourrait y être plus avancé
qu'au Québec. Car, enfin, la société « multiculturelle » n'est pas destinée
au seul peuple québécois. Elle est canadienne avant d'être québécoise. Et cette société molle, multiculturelle, celle de la charte et des juges,
canadienne et relâchée, serait capable maintenant de retenir de force une autre société, la nôtre ? Non mais…*&ch !+* ! La société « multiculturelle »canadienne, ce n'est quand même pas une société
impérialiste dure comme sa précédente. On n'est pas ici dans la misère de la Tchéchénie !
Pourquoi ne pourrions-nous pas remarquer, ADMETTRE, maintenant, en 2008, que les geôliers si agressifs de naguère ont déserté la prison ? Et qu'à bien des égards, (pas à tous égards, quand même !) nous brassons la cage bien inutilement ?
Réponse : parce que si cela était admis, faudrait aussi admettre que la
déclaration elle-même d'indépendance du Québec (PAR VOIE SIMPLEMENT ÉLECTORALE, MAJORITAIRE) ne poserait pas les problèmes que les indépendantistes redoutent tant depuis 30 ans.
Le peuple québécois redoute peut-être moins l'indépendance qu'Il ne
redoute les indépendantistes eux-mêmes. Il redoute, en effet,
l'indépendance(le passage) et les conséquences de l'indépendance, mais
parce que les indépendantistes doutent eux-mêmes les premiers…au
premier niveau : le niveau électoral…
Il faut donc attaquer (politiquement) le P.Q. très résolument. Pas comme
l'ennemi, le P.Q. est indépendantiste et frère de tous les
indépendantistes. Mais c'est un frère paresseux et velléitaire.
Nos aimables adversaires d'en face ne le sont pas moins. Eux aussi, les
promoteurs de la société canadienne multiculturelle (la GG en tête) sont
des velléitaires. Pourquoi ne pas les bousculer ?
Réponse : parce que les indépendantistes (ici, hélas ! surtout au P.Q. !)
manquent de détermination. On me rétorquera que le P.Q. ne manque pas de réalisme ! Peut-être. Mais vient un temps où le réalisme, c'est justement la détermination, et l'audace qui vient avec.
La fidélité seule au pays ne suffira pas, ni ne le fera jamais advenir.
La Révolution Tranquille est si loin…
Même pas du P.Q. bashing
Le vieux discours péquiste provoque lui-même le contraire de ce qu'il souhaite
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6 commentaires
Archives de Vigile Répondre
31 août 2008Quelqu'un serait-il capable de nommer les grands leaders qui ont conduit le Kosovo ou l'Ossetie du sud à l'indépendance? On pourrait dire Bush et Poutine "aux premiers chefs", la seconde "indépendance" étant une réplique à la première tout simplement. Il y a des questions stratégiques de pétrole dessous ces fausses déclarations de principe. La partition du Québec en cas de déclaration d'indépendance viendrait d'un rapport de force et non du processus menant à cette déclaration. De plus, les partitions ne sont pas plus éternelles que les États eux-mêmes. Le territoire québécois a été partitionné déjà avec le Labrador. C'est une perte, oui. Est-ce que la chose restera toujours ainsi? Pas sûr. Peut-être.
Bien sûr qu'il faut réagir aux élucubrations des plus tonitruants racistes anglais. En cour quand il y a matière à le faire comme l'a fait monsieur Rhéaume, en confrontant les "bons anglais" qui se proclament démocrates pour ceux qui sont en contact avec eux, en les ignorant quand leurs manœuvres ne semblent avoir qu'un effet marginal sur le débat. Il vaudrait peut-être la peine, par exemple, d'amalgamer Stéphane Dion aux partitionnistes hystériques du West-Island lors de la prochaine campagne, question qu'il se rétracte sur ce plan. Il ne s'agit pas là de stratégie, mais de tactiques à la portée de chacun de nous.
Mais tant que les chefs péquistes s'obstineront, en fin de course électorale notamment, à chercher des votes fédéralistes, ils perdront le mien. Il y a depuis longtemps plus de 40% d'électeurs favorables à l'indépendance. Quand le PQ récolte 30% des votes dans des élections où à peine 70% des électeurs se donnent la peine de voter, il y a un éléphant dans le salon que bien du monde cherche à ignorer.
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
30 août 2008C’est quand même incroyable !
Tant de mots nébuleux, de frappes sur le clavier, de temps que recherchait Proust… pour finir par dire que nous disons la même chose !
Les nouveaux venus sur Vigile peuvent bien nous fuir (comme la gale) !
Vous pouvez utiliser le mercenaire du hockey comme prophétie, ça me va. Mais vouloir ignorer le pouvoir de Tyler est de l’inconscience : leur journal Suburban, dans leurs municipalités unilingues défusionnées fait son chemin ! Ils sont les maîtres de Charest qui a laissé angliciser la ville. Et Galganov, même retiré en Ontario, continue son travail de sape francophobe que M. Rhéaume s’est cru obligé de poursuivre en justice. Leur sectarisme, je l’ai vu à l’œuvre dans une réunion orangiste au Ruby Foo’s l’automne dernier et ils ne sont pas prêts de désarmer. Voyez-les réapparaître comme hydres dès que le Bloc tentera de faire campagne… (tiens, prophète moi aussi...)
Et tout ça vous sert de diversion pour éviter le sujet. C’est le grand mal de Vigile : on discute toujours à côté du sujet, ce qui plaît bien aux Canadians. De l’essentiel, jamais vous ne parlez :
« Il propose de déclarer unilatéralement l’indépendance après le vote. Mais QUEL vote ? QUI ira-t-il recruter pour obtenir la majorité écrasante nécessaire à contrer les menaces de partition du territoire brandies autant par Harper que par Dion ? »
La crise actuelle en Géorgie nous rappelle l’importance de se réserver l’appui de la communauté internationale. Il ne suffit pas de faire de la littérature avec des facéties comme : « Je soumets que l’avenir est possible pour l’idée de l’indépendance du Québec. Rapidement. Que les indépendantistes n’ont rien à craindre, ni des dinosaures, ni de la partition, ni que le ciel pourrait nous tomber sur la tête. »
L’alliance nécessaire et efficace de tous les indep du Québec servira à produire, en vue du vote de demain, une réponse crédible aux quidams qui nous demandent sérieusement : « Quel sera le niveau de vie dans cette république de bananes que vous nous concoctez ? »
Archives de Vigile Répondre
30 août 2008Je viens de voir des extraits de Pierre Elliott Trudeau à son "meilleur". Vous savez ces invectives contre le peuple québécois arriéré ou le mangeur de hot-dogs Robert Bourassa. Je repense à la situation dans les années 1970. Je repense à mon père travaillant dans une "grande shop canadienne" où l'anglais dominait…
Je regarde ma situation, celle des membres de ma famille, de mes amis et je la compare à ceux qui nous ont précédés…
On voit très bien que nous sommes en meilleure posture aujourd'hui.
Il nous manque tout de même la détermination de ceux qui avaient faim. C'est dans l'ordre des choses. Beaucoup d'entre nous sont repus.
En fait, nous sommes maintenant bourrés de "Maple Leaf", de cette nourriture industrielle dont les anglosaxons sont les plus grands promoteurs en raison de leur mépris de la nourriture. La contre-attaque à l'image de marque du Canada par la listériose est remarquable ces jours-ci: les adversaires du projet indépendantiste vise le fromage artisanal québécois dont on s'enorgueillit avec raison. Il est remarquable en effet que nous ayons développé si rapidement cet héritage exemplaire du peuple français dont nous sommes issus. C'est donc notre identité qu'on vise. Celle que nous développons, pas celle du colonisé que le Canada aimait tant. C'est plus subtil que Trudeau et ça demande une réplique appropriée.
Il est en effet difficile de distinguer aujourd'hui un péquiste d'un fédéraliste parce qu'aucune de nos valeurs identitaires n'est reçue aujourd'hui par le PQ comme n'étant pas honteuse. En économie aussi, on finit par penser en terme d'ouverture au mondialisme plutôt que de penser à notre développement national dans une économie mondialisée.
Se regrouper disent certains? Ne le sommes-nous pas déjà à l'Assemblée nationale? Les députés adéquistes parlent au nom de leurs électeurs. Les péquistes aussi… Où est le problème? Il est dans le fait qu'aucun de ces partis ne proposent l'indépendance du Québec, c'est à dire le prolongement de notre identité en terme politique. C'est le peuple, avec les moyens qu'il a, qui doit se défendre seul.
Marcel Haché Répondre
30 août 2008M.”O”.
J’ai lu votre texte deux fois.
La première fois, j’ai été surpris : vous me sembliez faire la démonstration de ce que j’avance dans mon texte.
La deuxième fois, j’ai été amusé par vos références à Galganov , à B.Tyler : des activistes politiques sans influence politique réelle.
Puisque vous avez du goût pour les dinosaures, je vous suggère un petit dinosaure à naître prochainement. Dans un mois environ. Avec la saison de hockey. Bien mieux que les vieilles reliques finies sans intérêt que vous dénoncez. Il s’agit de Georges Laracque.
Je vous retourne donc le conseil que l’on m’a donné dernièrement, sur Vigile, et qui consiste à aller voir sur « auteur », la lettre O, et repérer l’article du 31 Mai dernier, de l’auteur Ouhgo. Ma réponse à Ouhgo y était quasiment prophétique. Je n’en tire pas vanité, mais de la résolution. Peut-être cela vous fera-t-il réaliser que les indépendantistes ne PEUVENT pas être des ennemis entre eux. Et que, malgré les apparences, nos vues ne sont pas si éloignées.
Mon présent article plaide pour l’avenir. Je ne cherche pas à prédire le passé ! Je soumets que l’avenir est possible pour l’idée de l’indépendance du Québec. Rapidement. Que les indépendantistes n’ont rien à craindre, ni des dinosaures, ni de la partition, ni que le ciel pourrait nous tomber sur la tête.
Le peuple québécois est un peuple adulte et moderne. Notre société en vaut bien d’autres !
M.Ben
Il faut remarquer que beaucoup de nations récemment constituées en état-nation(en Occident !) n’y sont pas arrivées
au terme d’une longue lutte de « maturation nationale » ni d’activisme, non plus que de terrorisme…Les peuples étaient là depuis longtemps. Ils étaient fidèles à eux-mêmes. Comme tous les peuples. Le peuple québécois n’est pas si différent à cet égard. Il est fidèle lui aussi.
Pour plusieurs d’entre ces peuples, il a suffit que les leaders, les élites, indiquent le chemin avec détermination…
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
28 août 2008M. Haché,
Puisque vous avez la clairvoyance de remarquer l’assimilation galopante à Montréal, autant par malveillance à l’OQLF que par inconduite dans le dossier de l’immigration, comment pouvez-vous conclure qu’il n’ya pas plus urgence en la demeure maintenant qu’il y a 30 ans? Montréal, c’est d’ailleurs le problème que vous identifiez comme numéro UN! Vous avez observé Me Brent Tyler et sa croisade contre la loi 101 : selon lui, les Anglos sont les gens en péril au Québec. Vous avez suivi Howard Galganov, son fier à bras, qui utilise la rhétorique surannée du Chanoine Groulx pour Nous traiter de racistes et antisémites, à pleine radio et journaux, alors que Leur côté s’alimente encore aux théories orangistes bien présentes dans leurs références, ces sources auxquelles ils s’abreuvent pour combattre le meilleur outil de protection de notre minorité en Amérique, la loi linguistique.(Loyalisme et fanatisme : petite histoire du mouvement orangiste canadien. P.-L. Bégin, éd. Du Québécois, 2008) Ce n’est pas de l’histoire ancienne. Ces gens-là élisent Charest pour qu’il exécute son plan (qui l’a dévié temporairement de son but de PM Canada) avoué de casser le Québec : On le revoit, brandissant son passeport canadien : « Amenez-le moi, Lucien Bouchard et son indépendance, moi, je vais m’en occuper! »
Et vous vous embrouillez dans une comparaison oiseuse avec le multiculturalisme Canadian, qui ne serait quand même pas la Tchétchénie… N’avez-vous pas compris que la Nation de M. Harper, à l’intérieur du Canada uni, c’est une autre nation, égale à toutes les autres, que le Canada laisse se développer en ghettos : Ukrainiens, Doukhobors, Irlandais du Nord, Pachtounes, Mandarins, Pakistanais, Lithuaniens…? Pourquoi nous multiculturaliser, pensez-vous? Harper permettra-t-il aux Afghans rassemblés ici en communauté de réclamer leur indépendance? Comment réagit-il actuellement vis-à-vis des Ossètes du Sud?… Et vous dites que nos geôliers ont relâché la garde!
Quand un Québécois ne voit même plus la ruse et la tricherie qu’on utilise contre lui, c’est le syndrôme de Stockholm, l’acceptation de sa geôle, la tentation de l’assimilation.
Surtout quand il critique la route tortueuse que doit emprunter le PQ pour maintenir ses troupes contre un tel assaut final, et SURTOUT, qu’il ne met de l’avant AUCUNE solution à la désaffection populaire. Il propose de déclarer unilatéralement l’indépendance après le vote. Mais QUEL vote? QUI ira-t-il recruter pour obtenir la majorité écrasante nécessaire à contrer les menaces de partition du territoire brandies autant par Harper que par Dion?
Vous demandez à quoi peut servir Vigile? Vigile est un site INDÉPENDANTISTE, pas anti PQ. Si ce parti crée de l’impatience comme un soldat éclopé qui vise mal, la solution n’est pas de l’abattre comme un chien. La solution est de resserrer les rangs autour de lui en une alliance stratégique électorale. La mécanique est expliquée ailleurs. Même le PI admet que dans 5-7 ans, le combat sera perdu. Il n’aura pas le temps de se construire d’ici là. Que les différents chefs aient développé de l’animosité entre eux ne doit pas leur avoir fait perdre la raison : Pour contrer les plans de John Charest, les indépendantistes doivent voter en bloc, comme votent en bloc les anglos et allos sujets de Sa Majesté dans le but de simplifier leur vie Canadian dans une seule langue. L’énergie ne doit pas aller contre le parti déjà à l’Assemblée, elle doit aller à l’élaboration d’un procédé qui heurte le moins les différentes factions AVANT que nous ayons atteint la chaise! Après l’indép, il sera temps de refaire des partis aux tendances diverses de gestion. Mais ça, c’est une autre histoire…
Archives de Vigile Répondre
28 août 2008Votre réflexion me semble juste dans l'ensemble. Dans le monde actuel, les gestes radicaux rapides et efficaces sont beaucoup plus adaptés à la situation. Le niaisage, le chiâlage, le discours victimaire appartiennent au monde "d'avant". Le politologue qui parlait de "faire son deuil" à la suite des élections de 2003 avait raison: c'est juste qu'on n'avait pas compris qu'il fallait faire le deuil non pas de l'indépendance mais de la stratégie velléitaire adoptée depuis 1973.