En 2007, les émeutes ont éclaté à Mexico, à Dakar, à Port-au-Prince et dans plusieurs autres capitales. Les gens avaient faim. Les prix des denrées de base avait doublé. Il avait suffi d'une hausse du prix de l'énergie et de la volonté de Bush de s'engager dans la production d'éthanol à partir du maïs pour que la spéculation redouble et mette à genoux des populations entières. Et pourtant!
Et pourtant, en 2000, le grand monde s'était réuni pour convenir des « objectifs du millénaire » dans lesquels on retrouvait la volonté pour 2015 de réduire de 50% la pauvreté extrême, c'est-à-dire celle des gens qui vivent avec moins de 1 dollar par jour. Depuis, nous avons parcouru plus de la moitié du chemin. Qu'en est-il? L'inverse. Au lieu d'avoir divisé, on a multiplié par deux l'extrême pauvreté! Ils étaient 500 millions. Depuis juillet 2009, ils sont 1 milliard 20 millions. Beau succès!
Tout cela parce que l'agriculture et l'alimentaire sont marchandisés et mondialisés au même titre que les chaussettes et les outils de bricolage. Et pourtant l'agriculture et l'alimentaires sont, comme l'air et l'eau, à la base de la vie. Les laisser plus longtemps être régis par les règles du capitalisme mondialisé nous conduit sur un mur. Un autre! me direz-vous. Expliquons-nous.
Des chaussettes ou des télés, qu'il y en ait moins, qu'elles tardent à venir ou qu'elles coûtent plus cher, il nous est possible de composer avec ces désagréments. La nourriture, pas! Les populations doivent pouvoir conserver leur pleine indépendance de produire, de transformer, de distribuer et de consommer ce qui leur est vital pour exister, s'épanouir et rayonner, sans que quiconque n'interfère dans le processus.
Appelons cela la souveraineté alimentaire, du nom du courant mondial qui s'en réclame. Ici, au Québec, plusieurs organisations y souscrivent. Elles se sont regroupées dans les coalitions GO5 et l'Alliance alimentaire internationale notamment. Au niveau international, les Rencontres du Mont-Blanc (RMB) viennent d'y consacrer leur assises biennales. Le 9 septembre dernier, le département international de l'Union des producteurs agricoles (UPA.DI), sous le thème « On ne riz pas avec la faim » y consacrait une journée. Une clameur se lève. Personne ni aucun groupe n'a le droit et ne devrait détenir le pouvoir de contrôler les conditions d'alimentation d'aucune nation..
Déjà, collectivement et au niveau planétaire, nous avons réussi à soustraire la culture des règles de l'OMC. Rappelons que c'est le Québe,c appuyé par la France, qui, le premier, a mené la charge. Il n'est pas interdit, également en matière de souveraineté alimentaire, qu'il prenne l'offensive et réussisse. La cause ne manque pas de justesse.
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