La souveraineté par vote majoritaire de l’Assemblée nationale

Comprendre notre intérêt national

Voici ci-joint un texte que j’ai préparé, montrant qu’il est impossible de faire la souveraineté par référendum et qu’il serait possible d’y arriver en toute légitimité par un vote majoritaire de l’Assemblée nationale

LE QUÉBEC POURRAIT PROCLAMER SA SOUVERAINETÉ DE FAÇON DÉMOCRATIQUE SANS PROCÉDER PAR RÉFÉRENDUM OBLIGÉ.

L'histoire nous démontre que les nombreux changements imposés au peuple québécois depuis son existence l'ont toujours été par décisions unilatérales des autorités françaises, des forces armées et de la monarchie britannique. Depuis la passation des pouvoirs à Ottawa, la majorité canadienne anglaise a pris la relève. La nouvelle Constitution fut adoptée sans consultation populaire et malgré le refus unanime de l'Assemblée Nationale du Québec. La démocratie est absente dans toutes les décisions prises par Ottawa pour maintenir sa domination sur le Québec.
Depuis la découverte de la Nouvelle-France par Jacques Cartier en 1534 et jusqu'à ce jour, jamais personne n'a consulté ou obtenu un consensus du peuple québécois pour effectuer les nombreux changements au régime gouvernemental du pays de nos ancêtres, les colons français devenus canayens, canadiens français et finalement québécois au fil des ans.
Le territoire de la Nouvelle-France occupé par le Québec d'aujourd'hui est devenu une colonie française lorsque Samuel de Champlain, en 1608, fonda la ville de Québec. En 1612, il est nommé lieutenant du vice-roi en Nouvelle-France et devient le premier gouverneur du territoire régi selon les lois françaises.
En 1629, les Anglais ont pris possession de Québec qu'ils ont occupé pendant trois ans. Le traité de St-Germain-en-Laye restitue cette colonie à la France. Quelques années plus tard, en 1647, la France a créé le Conseil de Québec, chargé de l'ordre et la justice en Nouvelle-France. Ce dernier fut supprimé en 1663 et remplacé par le Conseil Souverain, premier appareil politique donné au Québec qui est élevé au statut de province française.
Après la conquête de Québec et Montréal par l'armée anglaise en 1759-60, la Nouvelle-France aurait été illégalement cédée à l'Angleterre par le traité de Paris en février 1763. En effet, selon une étude détaillée du droit français et européen faite en 2006 par l'avocat québécois, Me. Christian Néron, le Roi de France Louis XV aurait outrepassé ses compétences légales en cédant unilatéralement ses propres sujets à un souverain étranger sans avoir obtenu leur consentement préalable. Les recherches de Me. Néron à Paris ont révélé que le Conseil d'État présidé par le Cardinal Richelieu, en 1628, avait décrété, bien avant la conquête, que les premiers colons de la Nouvelle-France et leurs descendants auraient à perpétuité la nationalité française. La majorité des Québécois auraient donc une double nationalité.
Le cadre administratif du territoire conquis est établi par proclamation royale le 7 octobre 1763 et la Province of Quebec est déclarée colonie anglaise. Seuls les Anglais protestants peuvent participer à la vie publique de la colonie administrée selon les lois anglaises.
Voulant s'assurer la loyauté des canayens devant l'imminence d'une insurrection des colons américains, le roi George lll a sanctionné le Quebec Act of 1774 qui établit une constitution pour la province et en agrandit le territoire jusqu'aux Grands-Lacs. On garantit la liberté de religion pour les catholiques qui peuvent aussi accéder à la fonction publique.
L'Angleterre a de nouveau changé la constitution en 1791 pour remplacer la Province of Quebec par deux nouvelles provinces, le Haut-Canada (Ontario) et le Bas-Canada (Québec) sous l'autorité d'un Gouverneur général pour les deux provinces.

Après la rébellion des patriotes de 1837 et suite à la proposition de Lord Durham visant à assimiler les canadiens-français, la reine Victoria proclame l'Acte d'Union de 1840 qui réunit les deux nouvelles provinces que l'on appellera désormais Province of Canada, La langue française est bannie au parlement et aux organismes gouvernementaux. Les institutions en matière d'éducation et de droit civil français sont dissoutes. Ce n'est qu'en 1848 que le parlement britannique légalise de nouveau le français en Chambre et dans les documents officiels. Les Anglais n'avaient plus rien à craindre car c'est à cette époque qu'ils sont devenus majoritaires au Canada.
Lors de discussions tenues à Charlottetown et à Québec en 1864 les délégués, au nombre de 33 dont 29 anglophones et 4 francophones, surnommés les Pères de la Confédération, ont soumis 72 résolutions qui ont servi de base à la nouvelle Constitution de 1867. Le peuple n'a jamais été consulté.
Pendant ce temps, dans le but inavoué de consolider leur emprise sur le gouvernement, le gouverneur général Sir Edmund Head a convaincu la Reine Victoria de déménager le Parlement du Canada dans l'ancienne province anglophone du Haut-Canada, à la frontière du Bas-Canada. Le déménagement de Québec vers Ottawa eut lieu à l'automne 1865.
En décembre 1866, quelques-uns des plus influents Pères de la Confédération se rendirent à Londres pour présenter leur projet au Gouvernement anglais. L'acte de l'Amérique du Nord britannique, une loi votée uniquement par le Parlement britannique entra en vigueur le 1er juillet 1867. Le nouveau Dominion of Canada compte maintenant quatre provinces, l'Ontario, le Québec, le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Aucune consultation populaire, référendum ou élection ne fut faite sur le thème. Personne au Canada n'avait été élu avec le mandat de changer la Constitution.
Les québécois ont subi plusieurs autres injustices par la suite. En décembre 1891, Ottawa a convaincu le Lieutenant-gouverneur du Québec de destituer le Premier ministre Honoré Mercier, nationaliste trop populaire au Québec et à l'étranger, sous prétexte que son parti aurait détourné des fonds provenant d'une subvention fédérale. Il sera acquitté ultérieurement de ces accusations.
En juillet 1917, la conscription est votée par le Premier ministre conservateur Robert Borden, malgré l'opposition farouche des députés et du peuple québécois. Le 12 octobre de la même année, il forme un gouvernement unioniste incorporant des députés libéraux anglophones. Les Québécois et Canadiens francophones sont exclus du cabinet fédéral pour la première fois. Le 2 avril 1918, l'armée est envoyée à Québec pour réprimer les manifestations anti-conscription, faisant quatre morts et plusieurs blessés. Borden suspend ensuite l'habeas corpus.
En 1927, le Québec est dépouillé de son seul accès terrestre à l'océan Atlantique lorsque le Conseil Privé de Londres octroie le Labrador à la colonie de Terre-Neuve. Le but inavoué était de régler un litige impliquant une société qui avait construit une usine de pâtes et papiers au Labrador et qui avait déclaré faillite. L'Angleterre avait prêté 5 millions de dollars à cette société et les requérants dans la faillite ne pouvaient acquérir les biens de l'entreprise que s'ils étaient situés dans une colonie britannique plutôt que dans un pays souverain. Deux des cinq lords-juges du Conseil Privé étaient requérants dans cette faillite. Comme toujours, le gouvernement fédéral a ignoré les protestations du Québec suite à cette affaire scandaleuse.
En 1931, ce même Conseil Privé de Londres décide que la diffusion radiophonique relève dorénavant du fédéral et retire au Québec ce puissant outil de propagande et d'information.

Le Statut de Westminster (1931) permet au Dominion of Canada et aux provinces de faire désormais leurs propres lois dans leurs domaines respectifs mais seul le Parlement britannique peut changer la Constitution de 1867. Plusieurs provinces se sont jointes au Canada au fil des ans, sans consultations populaires, toujours selon des modifications constitutionnelles sanctionnées par la Couronne britannique.
En 1939, la Cour suprême a décidé que les Inuits du Québec sont de compétence fédérale.
Le 27 avril 1942, suite à un plébiscite pan-canadien, la conscription est imposée aux Québécois malgré que le Québec ait voté NON dans une proportion de 71,2%. En 1943, l'Assemblée Nationale du Québec vote une motion demandant la restitution du Labrador. Cette requête demeurera sans résultat.
En 1960, un vent de nationalisme souffle sur Québec; c'est le début de la Révolution tranquille. On assiste à la naissance du R.I.N. Au printemps 1963, le F.L.Q. et l'A.L.Q. font sauter leurs premières bombes. En avril 1963, Québec procède à la nationalisation de l'électricité. Lors de l'Expo 67, De Gaulle lance son fameux "Vive le Québec libre". René Lévesque fonde le Parti Québécois le 14 octobre 1968.
Le 7 septembre 1969, la loi des langues officielles votée par le gouvernement Trudeau reçoit la sanction royale; l'anglais et le français deviennent les langues officielles au Canada. La même année, malgré l'opposition de Québec, Ottawa décide de construire un nouvel aéroport de Montréal à Mirabel, affaiblissant Montréal comme table tournante du transport aérien qui fut éventuellement déménagée à Toronto. Des centaines de cultivateurs ont été expropriés et chassés de leurs terres. L'aérogare de Mirabel a depuis fermé ses portes.
En octobre 1969, le gouvernement de l'Union Nationale dirigé par Jean-Jacques Bertrand, dépose le projet de loi (Bill 63) visant à permettre à tous l'accès à l'école anglaise, provoquant un grave remous dans tout le Québec. Malgré les manifestations devant le parlement de Québec et l'opposition des libéraux René Lévesque et Yves Michaud, le gouvernement de l'Union Nationale, cherchant à se rallier le vote anglophone, adopte le Bill 63.
En avril 1970, quelques jours avant les élections provinciales où le Parti Québécois se présente pour la première fois, la très anglaise Royal Trust nous fait le Coup de la Brinks en transférant ses fonds de Montréal vers Toronto à bord de neuf camions blindés. Malgré ce coup d'éclat, le P.Q. obtient 7 sièges mais arrive second au suffrage populaire à l'élection du 29 avril. La Crise d'octobre 1970 amène Trudeau à décréter la Loi des mesures de guerre; l'habeas corpus est suspendu et l'armée canadienne prend le contrôle du Québec. Plusieurs nationalistes québécois bien connus sont arrêtés sans mandat.
En juin 1971, Trudeau soumet aux provinces un projet d'entente constitutionnelle qui ignore les revendications du Québec. Robert Bourassa refuse et Trudeau le traite de mangeur de hot-dogs. La même année, Ottawa adopte la loi sur le multiculturalisme qui vise à banaliser la culture française du peuple fondateur; les Québécois deviennent une ethnie parmi les autres.
La Loi 22 sur les langues officielles est adoptée par le gouvernement Bourassa en Juillet 1974. La langue de travail et de la fonction publique est le français qui devient aussi la seule langue officielle du Québec tout en reconnaissant les deux langues nationales. Ottawa a vite décidé que la Loi 22 ne s'applique pas à la fonction publique fédérale oeuvrant au Québec.

Le Parti Québécois de René Lévesque est porté au pouvoir le 15 novembre 1976. La Loi 101 est sanctionnée le 26 août 1977; le français devient la seule langue officielle du Québec et la seule permise dans l'affichage commercial. Alliance Québec, un groupe d'anglophones largement financé par Ottawa, conteste aussitôt la loi devant les tribunaux et la Sun Life déménage son siège social de Montréal à Toronto prétextant que la Loi 101 nuit à ses opérations internes. Le 1er Novembre 1979, le livre blanc sur la Souveraineté-Association est déposé à l'Assemblée Nationale. Le 13 décembre 1979, la Cour Suprême déclare inconstitutionnels trois chapitres de la Loi 101.
Le 15 avril 1980 voit le lancement de la campagne référendaire à l'Assemblée Nationale. A la Conférence de Vancouver, le concept de souveraineté-association préconisé par René Lévesque est rejeté par quatre provinces mais les délégués affirment que le statu quo constitutionnel est inacceptable. Ottawa a saboté la campagne référendaire en menant une campagne parallèle illégale. Trudeau a influencé le vote en promettant de renouveler le fédéralisme pour satisfaire les demandes du Québec. René Lévesque a perdu le référendum du 20 mai 1980, obtenant seulement 40,44% du vote. Le 16 septembre, une conférence des premiers ministres fédéral et provinciaux pour négocier une constitution ne donne aucun résultat. Trudeau a renié sa promesse.
En octobre 1980, Trudeau annonce son intention de rapatrier la Constitution du Canada avec ou sans le consentement des provinces, d'adopter une formule d'amendement et inclure une Charte canadienne des droits et liberté qui aurait préséance sur toute loi fédérale ou provinciale.
En septembre 1981, la Cour Suprême déclare légale la procédure de rapatriement de Trudeau mais qu'elle contrevient aux procédures normales de changements constitutionnels. Le valet de Trudeau, Jean Chrétien, durant la nuit des longs couteaux, à l'insu du Québec, négocie avec les provinces anglophones la nouvelle constitution qui diminue les pouvoirs du Québec sur la langue et l'éducation. Le 2 décembre 1981, la Chambre des Communes vote en faveur du rapatriement sans l'accord du Québec. Le 25 mars 1982, la Chambre des lords de Grande-Bretagne adopte le Canada Bill qui autorise le rapatriement de la constitution et le 17 avril 1982, la Reine d'Angleterre vient à Ottawa promulguer la nouvelle constitution. Seule la version anglaise a cours légal. Même si le Québec n'a pas signé la nouvelle constitution, il y est assujetti et perd tous ses droits réels garantis par la Constitution de 1867. Toute loi provinciale contraire à la nouvelle constitution peut être renversée par la Cour Suprême.
Le 26 juillet 1984, la Cour Suprême, s'appuyant sur la nouvelle Constitution de 1982, charcute de nouveau la Loi 101 en permettant aux parents venus des autres provinces et résidant au Québec d'inscrire leurs enfants à l'école publique anglaise.
Le 22 décembre 1986, l'article 58 de la Loi 101 qui fait du français la seule langue autorisée dans l'affichage commercial est déclaré inconstitutionnel par la Cour d'Appel. Le 19 décembre 1988, la Cour Suprême permet la prépondérance du français dans l'affichage commercial mais stipule qu'on ne peut interdire une autre langue.
En Janvier 1990, Ottawa diminue ses transferts aux provinces. Québec perd 220 millions en 1990-91 et 389 millions l'année suivante.
Le 23 juin 1990, l'Accord du Lac Meech , entente unanime de toutes les provinces qui octroyait au Québec ses cinq revendications pour signer la nouvelle Constitution, est devenu caduc parce que Terre-Neuve et le Manitoba ont renié leur entente et refusé de ratifier l'Accord avant la date limite.

Le 20 juin 1991, l'Assemblée Nationale adopte la Loi 150 qui prévoit la tenue d'un nouveau référendum sur la souveraineté, au plus tard le 26 octobre 1992. Ottawa a aussitôt réuni les neuf provinces anglophones, les Territoires canadiens et des représentants de quatre groupes autochtones afin de concocter un projet d'accord constitutionnel, l'Accord de Charlottetown, un net recul par rapport à l'entente du Lac Meech. Malgré les réticences qu'il avait déjà manifestées, Robert Bourassa signe l'Accord et amende la Loi 150 pour que le référendum d'octobre 1992 porte sur les propositions de Charlottetown et non plus sur la souveraineté du Québec. C'est suite à cette décision que Jean Allaire et Mario Dumont ont fondé le Parti de l'action démocratique (ADQ).
Les 11 premiers ministres ont accepté de tenir un référendum pan-canadien sur l'Accord de Charlottetown au lieu de celui prévu par l'Assemblée nationale. Les ministres anglophones espéraient sans doute noyer le vote québécois, croyant que le reste du Canada voterait en faveur de l'Accord. Cette manoeuvre n'a pas donné les résultats anticipés car l'Accord fut rejeté par l'ensemble des canadiens. Le Canada anglais a jugé qu'on accordait au Québec des concessions inacceptables et les Québécois n'y voyaient rien qui puisse satisfaire leurs revendications historiques. Bien pris qui croyait prendre!
En 1994, le gouvernement libéral de Daniel Johnson (fils) accepte qu'Ottawa verse une somme de 517 millions pour la rénovation des infrastructures, ce qui constitue une intrusion directe dans une compétence provinciale.
En février 1995, Ottawa impose une nouvelle formule de transfert d'argent aux provinces. Québec est lourdement pénalisé. Une étude menée en 1996 révèle que le Québec a perdu 11 milliards en transferts fédéraux depuis 10 ans.
En juin 1995, Jacques Parizeau, Lucien Bouchard et Mario Dumont s'entendent pour proposer aux Québécois un nouveau référendum sur la souveraineté du Québec associée à un partenariat politique et économique avec le reste du Canada. L'Assemblée nationale adopte le décret référendaire qui fixe la date du scrutin le 30 octobre 1995.
On sait maintenant comment les fédéralistes sans scrupule ont bafoué la démocratie de façon éhontée. On connaît l'histoire du scandale des commandites ainsi que du love-in du 27 octobre organisé par Brian Tobin où Ottawa payait 90% des dépenses du voyage des canadians venus à Montréal nous dire qu'ils nous aimaient. Avec le concours de Postes Canada, le fédéral a retracé de potentiels électeurs pour le NON hors Québec. Un total de 11717 électeurs hors Québec ont voté le 30 octobre 1995, soit huit fois plus que lors de l'élection québécoise précédente. On se pose des questions sur la légitimité de ces électeurs. Le Canada a aussi violé ses propres règlements et mis sur pied une opération visant l'octroi précipité de la citoyenneté canadienne. Alors que le nombre annuel des naturalisations était en moyenne de 21733 entre 1988 et 1998, on constate qu'en 1994 et jusqu'en octobre 1995, années de l'élection du PQ et du référendum, il y a eu 40500 et 43850 naturalisations, soit plus du double de la moyenne annuelle. Il a même laissé entrer un certain Al Rauf Al-Jiddi, recherché par les États-Unis pour ses liens avec Al Qaeda. Finalement, le Directeur général des élections du Québec rapporte qu'on a laissé voter 50000 personnes qui ne détenaient pas la carte d'assurance maladie du Québec. Ce total de 102600 votes douteux en faveur du Non a fait la différence quand on sait que le OUI a perdu par quelque 54000 voix.
Le projet de loi C-20 concocté par MM Chrétien et Dion, sanctionné le 29 juin 2000, met un obstacle quasi infranchissable à la tenue d'un référendum. Ottawa doit au préalable approuver la question, l'importance de la majorité des voix, le pourcentage des électeurs admissibles ayant voté et tous autres facteurs qu'Ottawa juge pertinents.

Comment pourrait-on justifier une obligation pour le Québec de procéder par voie de référendum avec une telle preuve d'ingérence malhonnête et subversive de la part d'Ottawa.
Depuis ce temps, le gouvernement fédéral continue de s'infiltrer dans les compétences provinciales et la Cour Suprême du Canada ne se gêne pas pour charcuter nos lois sur l'éducation et notre langue officielle, au profit des minorités anglophones et allophones, sans trop de protestations de la part de nos dirigeants. Les partis souverainistes ou autonomistes québécois semblent résignés et donnent l'impression qu'ils ont mis de côté leur raison d'être.
Il faut se rappeler que le gouvernement du Québec n'a jamais consenti au rapatriement et aux changements apportés à la Constitution canadienne et n'a jamais signé d'entente à cet effet depuis 1982, quel que soit le parti au pouvoir.
Actuellement, il y a quatre partis qui se séparent le vote de ceux qui ont comme but commun de faire du Québec un pays, soit indépendant, autonome ou souverain, tenant compte des différents points de vue de chacun. Dans les circonstances, il sera difficile d'accéder au pouvoir s'il n'y a pas de fusion, coalition ou entente quelconque entre ces partis. Au dernières élections, en 2007, le PQ, l'ADQ et le QS ont obtenu ensemble 62.8% des votes et 62.3% des sièges alors que les libéraux ont formé un gouvernement avec seulement 33.1% des votes et 37.7% des sièges.
Un gouvernement formé d'une coalition des partis voulant changer démocratiquement le statut du Québec aurait la légitimité voulue, avec plus de 62% des sièges et des votes, pour procéder par le biais d'un vote majoritaire de l'Assemblée Nationale. La réaction du reste du Canada serait forte mais nous aurions certainement la reconnaissance des Nations Unies.
Le PQ qui fut le vaisseau amiral du mouvement souverainiste jusqu'en 1995, persiste à vouloir procéder par référendum lorsque le temps sera propice. Il n'a pas encore compris qu'il ne sera jamais possible de gagner un référendum contrôlé par Ottawa. Au parti de l'ADQ, on espère changer le gouvernement fédéral en confédération mais on semble ignorer que le reste du Canada a toujours refusé de faire des concessions au Québec, rejetant les accords du Lac Meech et de Charlottetown.
Le nouveau Parti Indépendantiste est le seul qui se dit prêt à déclarer l'indépendance du Québec par un vote de l'Assemblée Nationale s'il formait un gouvernement majoritaire suite à une élection. L'avantage de cette approche est que si l'on n'obtient pas la majorité désirée lors d'une élection, on peut toujours recommencer à la prochaine élection.
J'ai appuyé le PQ depuis sa fondation mais comme le temps presse, j'ai décidé de joindre le Parti Indépendantiste car je crois qu'il a trouvé le seul moyen de trancher le noeud gordien qui nous maintient sous l'emprise du Canada anglais. Il faudrait que les militants des autres partis souverainistes se joignent au PI ou insistent auprès des dirigeants de leurs partis pour qu'ils forment une coalition avec ce parti. C'est le seul moyen démocratique à notre disposition pour nous libérer de la domination anglaise et fonder notre propre pays où nous serions enfin "maîtres chez nous" comme l'aurait voulu Jean Lesage.
Lionel Lemay

Laval, Qué.


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13 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    16 septembre 2008

    Je ferai un clin d'oeil à monsieur Haché qui voit juste. Il faut un courage de commando chez nos leaders en effet.. Une fois franchies toutes les étapes du scénario, si Ottawa s'oppose encore et que l'ONU suggère un référendum comme au Kozovo pour régler le conflit, alors le peuple serait prêt à voter majoritairement pour le oui à la suite de ses leaders bien déterminés et les québécois seraient peu nombreux à voter non: anglos, 50% des néos . De cette manière seulement je vois des conditions gagnantes réunies par nos leaders, le référendum et le pays gagné.avec 60% et plus du vote au grand dam de Chrétien-Dion-Gesca-RC. Ca ne peut tomber magiquement du ciel pendant qu'on attend des conditions favorables.

  • Lionel Lemay Répondre

    15 septembre 2008

    Réponse à Luc. A.
    Je comprends vos arguments à l'effet qu'il ne faut pas agir de la même façon que le Canada anglais nous a traité depuis toujours. L'habeas corpus serait vite suspendu et l'armée fédérale serait déployée sur notre territoire. Cependant, à la lecture de votre argument, je suis persuadé que la doctrine énoncée et les moyens préconisés pour faire du Québec un État souverain ne pourront réussir parce que le conquérant dominant refuse tout changement à "Sa Constitution" qui donnerait au Québec colonisé les pleins pouvoirs qu'il revendique. L'apartheid linguistique existe toujours au Canada. Par contre, comme je l'expliquais dans mon texte du 8 septembre, une élection au Québec où seraient réunis dans une coalition tous les partis prônant un changement de statut pour le Québec, soit la souveraineté (avec ou sans association), l'indépendence, ou comme le souhaite l'ADQ, une vraie confédération, auxquels se joindraient certainement quelques libéraux désabusés, tiendrait lieu de référendum si on expliquait au peuple, bien avant les élections, les termes de la nouvelle Constitution d'un Québec souverain.
    Daniel Turp du PQ en a déja soumis une ébauche très méticuleuse qui pourrait servir de base à une discussion entre les chefs des différents partis pour être acceptée ou amendée par tous, avant sa publication précédant une campagne électorale. Entre parenthèses, je crois qu'une mention à l'effet d'accorder un libre passage de personnes et de biens entre les Maritimes et l'Ouest canadien serait un plus en faveur de l'acceptation du document par la majorité des gens. Les électeurs qui accorderaient leur vote à l'un ou l'autre de ces partis seraient en faveur d'une nouvelle constitution et seraient conscients que si l'un des partis obtenait la majorité des sièges, il aurait la majorité voulue pour faire accepter la nouvelle Constitution de l'État québécois par l'Assemblée nationale.
    Il faut se rappeler que lors de l'élection de 2007, il y avait trois partis, le PQ, l'ADQ et le QS qui préconisaient un changement. Ils récoltèrent plus de 62% des votes et des sièges alors que Jean Charest a pris le pouvoir avec seulement 33% des votes et 37% des sièges. Une telle aberration ne devrait jamais plus se reproduire.
    En attendant, vu qu'aucun des trois partis précités n'a jamais fait savoir qu'il préconisait la voie électorale comme solution au problème, ceux qui optent pour un Québec souverain n'ont d'autre choix que d'accorder leur vote au nouveau PI, le seul parti qui en fait son cheval de bataille.
    Je souhaite ardemment que tous les chefs des partis qui veulent un changement se rencontrent et s'entendent sur un projet de constitution et sur les moyens à prendre afin d'obtenir la majorité nécessaire pour former un gouvernement ayant la légitimité et le pouvoir pour combler les voeux du peuple démocratique et souverain du Québec.
    Lionel Lemay

  • Archives de Vigile Répondre

    14 septembre 2008

    @ Lionel Lemay
    Permettez-moi de vous féliciter pour votre travail de vulgarisation historique résumant la description des différents ordres étatiques s'étant succédé depuis la fondation de Québec par Champlain en 1608. Je ne suis pas historien en ne peut juger de leur exactitude, mais cela m'instruit grandement à plusieurs égards.
    Pour ce qui est de votre conclusion ( un peu trouble ) à l'effet que la seule solution est d'abonder dans le sens du projet du PI qui propose d'accéder à l'indépendance politique par une seule déclaration de l'Assemblée nationale, soit par le remplacement du PQ par le PI, soit pas la constitution d'une coalition en ce sens, permettez-moi de la discuter.
    Votre description du parcours historique montre bien que jamais le peuple souverain du Québec n'a été consulté pour valider les États qui se sont succédé pour le gouverner avec ou contre son consentement. Ce fait est capital. Notamment à l'heure où les souverainistes s'engagent tous à rompre avec cet ordre « normal » qui est le nôtre depuis toujours. Soit en faisant un référendum pour enclencher le processus d'accession ( suivi d'une autre consultation référendaire pour faire approuver la Constitution de l'État souverain du Québec ), c'est la position historique des souverainistes du PQ, soit en le faisant après une déclaration d'indépendance de l'Assemblée nationale qui serait suivi d'un référendum approuvant la Constitution de l'État souverain du Québec ainsi créé, ce qui est la proposition du PI.
    Rompre avec l’historique état des choses...
    L’État venu d’en haut, l’État de droit divin...
    Ainsi, il est question de rompre avec l'État actuel, de deux manières. Non seulement en créant un nouvel État souverain, mais bien en faisant en sorte que cet avènement soit approuvé nommément et directement par le peuple souverain du Québec. Il s'agit donc d'un renversement paradigmatique de ce qui a permis jusqu'à maintenant à l'Empire britannique et aux États qu'il a implantés et qui lui ont succédé ici, de s'imposer ici comme État légal, en s'abstenant de le faire valider nommément et démocratiquement par le peuple souverain, de manière à ce qu'il soit non seulement légal, mais légitime.
    À une nuance près... Le PQ, ( le souverainisme étatique historique ), lui veut rompre dès maintenant, en se validant sur une décision du peuple souverain avant d'enclencher le processus. Le PI, lui, veut rompre lui aussi, mais seulement après avoir créé l'État souverain du Québec, qui ne serait que validé ensuite par un vote référendaire portant sur sa Constitution.
    Ce que propose donc le PI, consiste à faire ce qui a toujours été fait ici, c'est-à-dire, créer l'État sans nommément consulter d'abord le peuple démocratique et souverain. Une élection n'est pas une consultation suffisante permettant de nommément valider la création de l'État. C'est ce processus qui a permis à l'État actuel de s'imposer. Le PI dit... s'ils l'ont fait, tout au long de notre histoire, faisons-le, nous aussi. Ce qui peut se défendre, mais qui ne peut être considéré comme étant une rupture... avec ce qui a permis d'imposer au peuple souverain l'État actuel invalide.
    Pourquoi devrait-on privilégier l'imitation de l'État que l'on veut remplacer ?
    Pour des raisons stratégiques ? Cela ne me semble pas suffisant. Car d'autres solutions existent pour rompre avec l'ordre étatique qui se fonde non pas sur le peuple démocratique et souverain, mais bien sûr la succession des États monarchiques... En effet, si l'Assemblée nationale, grâce à la constitution d'une coalition de la majorité de ses député(e)s en faveur de la déclaration de l'indépendance de l'État du Québec, comme le propose le PI, déclare l'indépendance du Québec, elle le fera en vertu du pouvoir que lui donne l'actuel État du Canada, dont... elle n'a pas approuvé la Constitution... L'Assemblée nationale, n'a de légalité que par le fait qu'elle est partie de l'État du Canada actuel, qui lui n'a pas été fondé par le peuple souverain du Québec. Cet État du Canada n'émane pas du peuple souverain, il n'est que l'avatar d'un Empire monarchique de droit divin... comme vous le démontrez si bien dans votre résumé historique. L'Assemblée nationale du Québec n'émane donc pas du peuple souverain du Québec. Ce qu'elle pourrait déclarer concernant la création de l'État souverain du Québec, n'a de validité que par les pouvoirs que lui confère l'État du Canada, tel qu'invalide qu'il est, étant donné qu'il n'a jamais été nommément, ni fondé, ni constitué par le peuple souverain du Québec. Une telle déclaration de telle Assemblée nationale ne serait donc que transitoire et ne constitue en aucun cas un geste de rupture d'avec la pratique ayant cours ici depuis toujours.
    Depuis toujours, puisqu'à l'époque de la Nouvelle-France, nous vivions sous l'empire de la monarchie de droit divin. Le Monarque, le Souverain, incarnait la souveraineté du peuple. Cela, quand le peuple y consent et jusqu'à ce qu'il n'y consente plus. Lors de la Révolution française, un tel ordre étatique a été renversé, par la force et la rébellion du peuple... s'est imposé un nouvel ordre, l'ordre démocratique... dont la logique suppose que l'État se fonde sur le peuple souverain et démocratique. Cela s'est aussi produit lors de l'accession des États-Unis à l'indépendance, là aussi par la guerre et la force. En France, l'État actuel a été fondé par le peuple souverain, appelé à fonder la Cinquième République française par Charles de Gaulle. Par contre, aux États-Unis, jamais le peuple souverain n'a été appelé à nommément approuver sa Constitution, mais sa validité se fonde sur le consentement du peuple. Elle se valide par le fait qu'elle n'est pas contestée par le peuple. Aucun parti politique, aucune instance institutionnelle ne la conteste. Au Royaume-Uni, aucune révolution n'a renversé l'ordre monarchique historique. Cet État est néanmoins passé de la monarchie autocratique, à une monarchie dite constitutionnelle, sans Constitution, du reste, n'en ayant pas, cet État se valide par le consentement du peuple à son égard. Aucun parti ni institution ne remet en question la validité de cet État, même si on discute le fait d'en faire ou non une république, renvoyant aux oubliettes de l'Histoire, la monarchie constitutionnelle qui le constitue, par l'usage...
    Au Québec, l'État du Canada est contesté dans sa Constitution même, il est même invalidé par le fait que l'une de ses composantes des ses institutions, à savoir l'Assemblée nationale, ne le reconnaît pas, ayant refusé d'adhérer à sa Constitution rapatriée en 1982 par Pierre Elliott Trudeau et légalisée par la signature de la Souveraine de l'Empire, sa propre Souveraine devenue, ainsi que légalisé par la décision de quelques juges de sa Cour suprême autorisant le Parlement d'Ottawa à la légaliser unilatéralement sans le consentement du Québec­. Mais cette contestation n'a pas permis d'invalider l'État.
    Cela, pour la bonne et simple raison qu'une composante d'un État invalide ne peut pas invalider l'État dont elle n'est qu'une composante, d'autant si elle se fonde seulement sur l'invalidité qui est la sienne parce que partie d'un État qu'elle dit invalide... D'où le blocage.
    Tous ces États ont pu s'imposer sans jamais être nommément et démocratiquement validés par une décision majoritaire du peuple souverain du Québec parce que nous avons vécu depuis toujours sous les auspices d'États monarchiques de droit divin. Ils se sont validés eux-mêmes d'en haut donc. Alors qu'il est pour le souverainisme historique, question de le faire autrement, c'est à dire, faire en sorte que l'État qu'il désire soit nommément et directement fondé par le peuple démocratique et souverain. Le PI, lui, désire ne rompre avec cette pratique qu'après s'être lui-même nommément fondé sur le peuple lui-même, mais bien, sur l'Institution de l'Assemblée nationale qui n'a de légalité et de légitimité ( contestées et contestables ) que par l'État ancien invalide actuel du Canada. Ce qui me semble tout à fait inapproprié.
    Si l'on veut rompre avec l'ordre étatique que l'on conteste, dont on conteste la validité, il me semble qu'il faille procéder autrement que par le... « si vous l'avez fait... on peut le faire ».
    Le peuple souverain fondateur de l’État
    Cette autre manière est celle du souverainisme étatique historique, celle du PQ... qui fait du peuple souverain du Québec le seul et unique fondateur de l’État souverain du Québec.
    Ce cependant, cette voie se heurte à la résistance de l’État du Canada qui parvient à assurer son existence sans se soumettre à pareille fondation en mettant usant de menaces de représailles économiques, politiques,culturelles, en usant de chantages émotifs et de blocage, en manipulant ses propres règles immigratoires, en ne respectant pas les lois du Québec quant au financement des campagnes référendaires, et en mobilisant son appareil d’état pour commanditer illégalement tel financement ou telle campagne de fabrication du consentement de l’opinion publique.
    Ces mesures ont de l’impact parce qu’elle s’attaque à l’État souverain à créer. Ce changement d’ordre politique ne peut se produire que dans la mesure où cette création devient dans ce contexte d’hostilité incontournable. Il apparaît l’être seulement quand la situation devient intenable. Lorsque le Canada manifeste son mépris à l’égard du Québec ou des Québécois, comme cela survient parfois, ou lorsque la langue est menacée, ou lorsque la survie même de ce peuple l’est dans ce Canada inflexible là... Dès lors qu’après avoir créé cette hostilité, le Canada manifeste plutôt la reconnaissance du bien-fondé de la préservation et la défense de la nation du Québec, l’État actuel devient préférable à l’hostilité que provoquerait la fondation de l’État.
    Rétablir la symétrie dans le processus de validation de l’État légitime
    Or, reste que cet État du Canada, ne fait qu’assurer la survie sans pour autant se valider par les voix du peuple démocratique et souverain... comme s’obligent à le faire les souverainistes qui ne créeraient l’État du Québec qu’en le fondant sur les voix du peuple souverain.
    Cette asymétrie, tolérée jusqu’à maintenant par les souverainistes, doit cesser.
    Cette tolérance pouvait être admise il y 30 ans, dans le contexte de l’imminence de l’avènement de l’État souverain du Québec. Pas la peine d’invalider l’État du Canada, si peut se fonder l’État souverain du Québec dans quelques années, s’il suffit d’emporter l’adhésion des quelques milliers de Québécois qui suffit à obtenir les quelques points de pourcentage qui manque pour avoir une majorité en faveur de la création de l’État souverain du Québec. C’est là qu’est née la loi sur la clarté qui voulait imposer une majorité « qualifiée » au fur et à mesure où l’atteinte de cette majorité simple devenait possible...
    Maintenant que cette imminence est tout sauf prochaine, peut-être serait-il temps de se pencher sur la question de la validité de l’État actuel de manière à rétablir la symétrie quant à la validité des États qui nous gouvernent, qui prétendent nous gouverner à bon droit, ou qui aspirent à le faire.
    Dès lors que la symétrie s’établit, je ne crois pas que la majorité qualifiée puisse être à nouveau invoquée... Dans une démocratie, telle qu’on les connaît, difficile d’obtenir beaucoup plus que 50% + 1 des voix quand il est question de Constitution. L’exemple européen en fait foi... Les changements soumis aux voix des pays en ce qui concerne les éléments constitutifs de l’Europe, peinent à être validés par des majorités qualifiées, et ne sont rejetés que par de faibles marges... Ce qui correspond au résultat référendaire de 1995 et de Meech et Charlottetown. Si le Canada était contraint de soumettre nommément son actuelle constitution de 1982, il serait difficile de la faire acceptée au Québec. Si une constitution remaniée reconnaissant la nation du Québec, sans pouvoirs afférents, sans souveraineté culturelle, le résultat serait le même. Si une Constitution du Canada, rénovée de fond en comble, incluant une réelle reconnaissance du peuple souverain du Québec, accompagnée d’un nouveau partage des pouvoirs comprenant une réelle souveraineté culturelle, même une telle Constitution, aurait du mal à obtenir la majorité simple, étant donné le fait qu’un tel État, ne serait qu’une version édulcorée de ce que représenterait le fait d’être vraiment maître chez soi... ce que représenterait le fait que ce peuple souverain du Québec se dote, sans menaces, ni chantage, d’un véritable État souverain.
    Ainsi, en rétablissant la symétrie quant à la validité des États qui sont habilité à gouverner démocratiquement le peuple souverain du Québec, les choses ne se présentent plus de la même manière et cela se situe en totale rupture avec l’état des choses qui nous fait être sous l’emprise de l’État du Canada dans un état de blocage perpétuel qui nous fait être hors l’État, sans état valide, dans le vide de l’Histoire, dans un no man’s land étatique, insoutenable.
    Pour rétablir la symétrie, il n’y a qu’une manière de le faire, c’est d’appeler le peuple démocratique et souverain du Québec à exiger des États quels qu’ils soient, à lui nommément et directement soumettre l’Acte qui le fonde, le constitue et le gouverne. Cette institution référendaire fonderait en quelque sorte le peuple souverain du Québec, hors l’État, en tant que population du Québec, formant le peuple souverain du Québec. Un tel référendum, invaliderait l’État du Canada, tant et aussi longtemps qu’il n’aura pas, via l’Assemblée nationale du Québec, fait approuver par référendum sa Constitution. Cet état de fait n’aurait pas d’autres conséquences légales, mais consacre l’absence de légitimité de telle légalité. Ce qui change le statut du Québec et du peuple du Québec à l’égard des autres États de ce monde. Dès lors, l’État du Canada n’a plus la légitimité qu’il affiche aujourd’hui. Ce qui change un certain nombre de chose de manière radicale...
    Cela engendre un tout autre contexte politique et géopolitique. Sans que ne soit perturbée la vie courante, sans provoquer de crise économique. Ce qui est à tout prix l’obsession normale d’un peuple, pouvoir vaquer à ses occupations et assurer son développement. Cette démarche se situe dans la continuité des faits, mais dans la rupture d’avec ce qui a été le lien que les États ont entretenu avec le peuple, se posant d’autorité, au-dessus de lui... cette rupture d’état établit désormais un nouvel ordre Majeur. Le peuple démocratique est souverain, devient Le Souverain... c’est lui le seul et unique fondateur de l’État démocratique. Cela sans rien perturber de sa vie courante et de son noble et digne appétit de pouvoir vivre en paix, sans menace, ni chantage, ni dérangement.
    Ce nouvel ordre permet de mettre les États concurrents sur le même pied. Ne reste plus qu’à attendre les offres... celles que nous proposera l’État du Canada... celle que nous proposeront les souverainistes. On aura à choisir entre deux formes d’État. Deux États souverains, ou un seul État reconnaissant notre souveraineté de peuple souverain. Bien sûr, je voterai pour l’État souverain du Québec... pour la Constitution de l’État souverain du Québec...
    L’imminente répétition du tour de force de Trudeau
    À l’heure où, M. Charest parle à nouveau de souveraineté culturelle... Au moment où les Conservateurs tentent de nous faire croire que la nation du Québec est reconnue, nous en sommes qu’aux préliminaires qui vont bientôt enclencher un processus de modification de la Constitution canadienne... tôt ou tard... dès que le Bloc québécois aura été éliminé de leurs jambes... affaiblissant ainsi le souverainisme. Cela pourrait être plus tôt qu’il n’y paraît aujourd’hui...
    Si rien est fait pour rétablir la symétrie dont on parle, si rien ne fonde la réalité de l’existence du peuple souverain du Québec, il se pourrait qu’une fois encore, nous soyons dans la continuité, victime de l’imposition d’une nouvelle Constitution du Canada, qui n’aurait encore de force de loi que par le vote de nos député(e)s.
    Que le PI propose de faire ne même, me semble tout à fait non pas dénoncer telle chose, mais au contraire la valider... ce qui soustrait toujours le peuple souverain du processus de fondation de l’État. Si le Québec souverain peut se créer par le vote des député(e)s de l’Assemblée nationale, pourquoi le Canada ne pourrait-il pas se valider lui aussi de telle manière ? Un référendum le validant ensuite pourrait n’être qu’une formalité... dans les deux cas... cela créant l’effet d’entraînement utile...
    Un vrai geste de rupture, sans créer d’effets pervers de déstabilisation économique, comme se plaît à nous en menacer les canadianisateurs, serait de mettre aux premières loges des commandes, et pour la première fois de son histoire, le peuple démocratique et souverain du Québec... déclarant être tel, et exigeant désormais des États, quels qu’ils soient, de nommément soumettre à sa directe approbation, leur Constitution...
    Luc A.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2008

    À monsieur Haché,
    Vous avez raison, il faut un commando bien décidé tel des Parizeau, Morales, Chavez, Washington, Gandhi etc. Sans cela peu d'espoir. Attendre que les conditions gagnantes soient réunies, je ne connais aucun pays indépendant qui a fait cela. Votons Bloc car Duceppe semble ce genre de personne et attendons voir avec Pauline.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 septembre 2008

    Monsieur "O"
    Je ne suis ni philologue, ni linguiste, ni logicien, ni diplômé universitaire. J'ai commencé à gagner mon pain à l'âge de 16 ans. J'écris dans la langue du monde ordinaire et à part quelques personnes tatillonnes, la majorité des gens ordinaires ont compris ce que je voulais dire.
    Lionel Lemay

  • Marcel Haché Répondre

    10 septembre 2008

    J'espère que la direction me permettra d'ajouter et de répondre ici à "L.P."
    Je partage votre façon de voir concernant le scénario que vous avancez.Mais il y a une grande différence entre "porter" la question nationale et la gérer.Le P.Q. "gérait".Nous savons maintenant que gérer ne suffit pas !
    J'ajouterais très respectueusement ceci,tout gérant d'estrades que je suis,le P.Q. constitue une immense armée de la cause nationale.Bien plus fidèle et surtout,surtout, bien plus redoutable que son propre état-major.
    Votre scénario,lui, fait appel à des commandos...très décidés.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 septembre 2008

    M. Lemay, puisque vous insistez :
    Si votre intention était d’y proposer 2 options, ce n’est pas ainsi que ça se lit. Le paragraphe amenant l’idée de coalition des partis se conclut par l’idée de reconnaissance des Nations-Unies. En parfait accord avec les irréprochables 5 pages précédentes.
    Arrive alors la ruse : « Le PQ qui fut le vaisseau amiral du mouvement souverainiste jusqu’en 1995, persiste à vouloir procéder par référendum lorsque le temps sera propice(véridique). Il n’a pas encore compris qu’il ne sera jamais possible de gagner un référendum contrôlé par Ottawa.(sauf si majorité écrasante) » Alors que plusieurs partisans du PI ne cessent de marteler au contraire que le PQ a éliminé l’option « référendum »(et la souveraineté avec). Et on nous rassure à nouveau par le rappel que le ROC a toujours refusé toute concession au Québec.
    Enfin, sans mentionner qu’on aborderait une seconde hypothèse : « …Il faudrait que les militants des autres partis souverainistes se joignent au PI ou insistent auprès des dirigeants de leurs partis pour qu’ils forment une coalition avec ce parti. »
    (nonobstant son actuelle force d’attraction de 0 siège à l’Assemblée) La logique ne voudrait-elle pas plutôt que PI offre ses sympathisants en coalition indépendantiste avec ceux des partis déjà pourvus de députés élus ?…

  • Lionel Lemay Répondre

    9 septembre 2008

    Réponse simple à "O"
    J'ai mentionné deux alternatives. Soit que les militants se joignent au PI pour former un parti majoritaire ou que les 4 partis forment une coalition qui serait majoritaire à l'Assemblée nationale. Je ne vois aucune ruse dans la manière de présenter ces options.
    Lionel Lemay

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    9 septembre 2008

    M. Lionel Lemay,
    Comme dans les grands parlements: cinq pages d’un préambule impeccable où tout le monde opine du bonnet. Puis, subitement, dans une demi-page de conclusion rapide où tous ont hâte de passer au vote, une ruse.
    Dans cette spécialité de la philosophie qu’on appelle La logique, on qualifierait ce travail de Syllogisme vicieux.
    Prémisse majeure : Un gouvernement formé d’une coalition des 4 partis voulant changer le statut du Québec(62% des sièges) aurait la légitimité pour procéder par vote majoritaire à l’Assemblée nationale.
    Prémisse mineure : Or le PI (0% des sièges), s’il forme un gouv majoritaire, se dit prêt à procéder par vote majoritaire à l’Assemblée nationale.
    Conclusion : Donc, il faudrait que les militants des autres partis souverainistes se joignent au PI
    Et vive Jean Lesage.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2008

    Voici un scénario qui aurait pu se réaliser si on avait été moins théoricien, moins hésitant.
    Nous sommes en l'an 2000, le PQ est au pouvoir et le Bloc a 54 sièges à Ottawa. Bouchard-Landry s'entendent avec Gauthier-Duceppe pour faire l'indépendance ensemble. La loi 99 avancée par Facal reconnait le Québec comme état indépendant du Canada et souverain. Deux ou trois députés de l'opposition se rallient avec le PQ et appuient la loi ou déclaration sollenelle. Le Bloc fait les gestes et les votes d'appui au gouvernement de Québec souverain amenant avec lui deux ou trois députés des autres partis fédéraux. Les 125 députés de tous partis et tous niveaux de gouvernements représentent environ 60% du vote. Québec invite Ottawa à négocier la passation des pouvoirs d'ici un an comme le voulait Parizeau et va a l'Onu faire valoir son droit à l'autodetermination. Les pays de la francophonies commencent à reconnaître le Québec suivis des USA et des autres pays pendant que les électeurs indécis se jettent du coté du pays portant ainsi la majorité d'appui à 70%. Chrétien qui n'a que 20 députés québécois est envoyé en vacance comme au temps du dernier référendum par le Roc qui prends le contrôle et commence à négocier. Un an plus tard le Québec accède à l'indépendance . Vos commentaires sur ce scénario sans référendum, scénario que Levesque n'aurait pas pu faire car il y avait 75 députés fédéraux libéraux du Québec à Ottawa pour s'opposer au pays québécois alors.

  • Marcel Haché Répondre

    8 septembre 2008

    Merci pour ce formidable plaidoyer,M.Lemay.
    On se rappelle facilement à la lecture de votre texte qu'il y a longtemps,le P.Q. fut à ses débuts un parti particulièrement dur et hargneux.
    Une simple poignée de députés élus en 1970,en face d'un gouvernement de navets,avaient attiré l'attention de tout un peuple qui s'était mis alors à souffler.À espérer sa liberté.
    Il en faudrait peut-être moins qu'on ne le croit pour que notre nation se remettre à souffler...en direction des indépendantistes

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2008

    A la suite de cette synthèse convainquante de toutes les décisions qui concernent les Québécois et qui leur ont été imposées, avant d’ajouter mon commentaire, il faut relire le texte de Gaston Laurion que voici:
    “Pendant combien de temps, dans nos médias, voudra-t-on persister à confondre référendum et indépendance, faisant de l’utilisation de celui-là la condition nécessaire de l’obtention de celle-ci ? Encore une fois, relayant quelques autres chroniqueurs, Michel David, dans le Devoir du samedi 30 août 2008, écrit ce qui suit : « Maintenant que le PQ a officiellement renvoyé la souveraineté aux calendes grecques […] »
    Or je soutiens, et je ne suis pas le seul à le faire, qu’il n’en est rien, l’indépendance étant toujours au programme du Parti québécois. Qu’on me prouve le contraire ! Car on peut très bien travailler à la conquête de l’indépendance sans lier celle-ci à l’exercice d’un référendum ; cet instrument de consultation ne devrait servir en effet qu’à l’adoption d’une nouvelle constitution et non pas à une déclaration d’indépendance, ce dont une Assemblée nationale majoritaire peut très bien s’acquitter. (....)”
    Je contresigne et j’ajoute une précision. Lors de son dernier conseil national, le Parti québécois a enlevé l’obligation de faire un référendum le plus tôt possible. On a pourtant vu et entendu Pauline Marois au micro réaffirmer dans un cri du coeur que son objectif est toujours de faire du Québec un pays. Elle a ainsi réaffirmé qu'il n'y pas un lien absolu entre référendum et indépendance. Elle pourrait donc être d'accord avec la position de Gaston Laurion. Nous aimerions savoir ce qu'elle pense de cette position.
    Après avoir pris des distances avec le référendum, il faut faire un pas de plus et proclamer que, de toutes façons, comme l’écrit si bien Gaston Laurion “on peut très bien travailler à la conquête de l’indépendance sans lier celle-ci à l’exercice d’un référendum ; cet instrument de consultation ne devrait servir en effet qu’à l’adoption d’une nouvelle constitution et non pas à une déclaration d’indépendance, ce dont une Assemblée nationale majoritaire peut très bien s’acquitter.” C’est aussi ce que dit Lionel Lemay et c’est aussi ce que j’ai écrit ici même dans des articles sur le référendum et l’étapisme en rappelant qu’avant l’élection de 1973, René Lévesque, Jacques Parizeau et Jacques-Yvan Morin, dans une brochure intitulée “Comment se fera l’indépendance” affirmaient que c’est l’Assemblée nationale majoritaire qui enclencherait le processus d’accession à l’indépendance sans référendum. Telle était la position officielle du Parti québécois de 1968 à 1973. Il faut y revenir.
    Il faut que le Parti québécois revienne à cette position qui s’appuie sur les pouvoirs de l’Assemblée nationale du Québec comme expression de la volonté populaire. Une première étape a été franchie: le report “aux calendes grecques” d’un 3è référendum par le Conseil national du PQ. On nous dira: vous avez fait deux référendums donc c’est le référendum qui est “la” méthode d’accession à la souveraineté. Je réponds: non. Le référendum, c’est “une” méthode, ce n’est pas la seule et même comme il a été démontré depuis la Loi sur la clarté par des penseurs indépendantistes qui ont écrit sur Vigile.net, le référendum n’est plus opportun. Il faut que le Parti québécois se prononce officiellement sur ce sujet qui est d’une importance capitale.
    Le Parti québécois doit adopter officiellement que “ on peut très bien travailler à la conquête de l’indépendance sans lier celle-ci à l’exercice d’un référendum ; cet instrument de consultation ne devrait servir en effet qu’à l’adoption d’une nouvelle constitution et non pas à une déclaration d’indépendance, ce dont une Assemblée nationale majoritaire peut très bien s’acquitter.”
    Le Parti québécois doit affirmer qu’il fondera son action de gouvernement en marche vers l’indépendance sur les pouvoirs de l’Assemblée nationale qui posera les gestes nécessaires par vote majoritaire et que ces votes majoritaires exprimeront légitimement la volonté du peuple québécois.
    Tous ceux et celles qui partagent ce point de vue, de l'intérieur comme de l'extérieur du Parti québécois, doivent travailler et peser de tout leur poids pour que le Parti québécois prenne cette position avant les prochaines élections.
    Il faut cessez de s'opposer au Parti québécois. Il faut plutôt participer à un processus démocratique au sein du mouvement indépendantiste auquel il n’y a aucune raison de s'exclure. Le Parti québécois a besoin du dynamisme de tout le monde sur la question d’une importance capitale soulevée dans les articles récents de Gaston Laurion et Lionel Lemay.
    Robert Barberis-Gervais, Vieux-Longueuil, 7 septembre 2008

  • Archives de Vigile Répondre

    8 septembre 2008

    Tout à fait d'accord, cher Monsieur.
    PIERRE B.