Depuis la naissance du Parti québécois, nous sommes nombreux à vouloir trouver la solution afin de convaincre le peuple québécois d'adhérer à sa souveraineté politique. Nombreux y sont allés d'astuce, de formule ou de méthode sur le "comment" faire la souveraineté. Aujourd'hui, avec le résultat du 26 mars, plusieurs ont pesé sur le bouton "urgence" afin de développer une idée rapide pour régler l'approche référendaire. Malgré les bonnes intentions et la motivation première de mes collègues que je partage vivement, force est de constater qu'au sein du Parti québécois, les messages de la population ont souvent comme réflexe de faire un repli sur soi. Se convaincre entre nous. Il faut maintenant faire le constat que de nous rassurer dans nos certitudes n'aide en rien à comprendre le message que la population a envoyé à l'ensemble de la classe politique le 26 mars dernier.
La population doit décider
Depuis des lunes, le Parti québécois donne parfois l'impression d'un parti qui prend plaisir à agiter le calendrier dans ses réunions pour décider de la date d'un référendum et ainsi accentuer le préjugé que la souveraineté est devenue un dogme pour les militants péquistes. Pourtant, le projet souverainiste demeure plus actuel que jamais, alors que les idées qui ont été jadis rejetées pour faire place à la prise en main du peuple québécois sont maintenant devenues source d'idées nouvelles et modernes. Et si le Parti québécois décidait d'évacuer le débat sur le "comment" afin de se concentrer sur le "pourquoi" la souveraineté ? Il est là le défi d'une nouvelle génération de souverainistes. De retourner aux sources qui ont vu naître le parti de René Lévesque. La confiance du Parti québécois envers le peuple et la confiance du peuple envers le Parti québécois.
Les Québécoises et les Québécois doivent devenir les seuls maîtres à bord pour décider quand ils voudront réaliser l'indépendance du Québec, tandis que le rôle du Parti québécois doit maintenant devenir le défenseur d'un projet et non d'un comité de discussion stratégique sur le moment propice. Fini les campagnes électorales ou le mot "référendum" viendra évacuer les débats qui animent le Québec d'aujourd'hui, soit le choc démographique, la santé, l'éducation et les services publics. En prêtant flanc sur le référendum, nous avons oublié de parler de l'essentiel, soit la souveraineté du Québec. Pas seulement entre nous, mais également avec la population du Québec. Il est donc anormal qu'aujourd'hui, le peuple du Québec, qui peut signer un registre pour modifier un règlement de zonage ou défusionner sa ville, ne puisse pas, lui-même, signer un registre pour décider d'être consulté sur la souveraineté lorsqu'il le désirera.
La consultation d'initiative nationale
La consultation d'initiative nationale doit être aujourd'hui la façon la plus logique pour que le Québec puisse consulter la population sur la souveraineté et ainsi assumer son destin. Le jour où des centaines de milliers de Québécoises et de Québécois se lèveront pour réclamer l'indépendance par leur signature, aucun Jean Chrétien ou Jean Charest ne pourra remettre en question le désir du peuple d'être consulté sur son avenir politique. Ce qui est encore plus triste pour les fédéralistes, c'est qu'ils devront maintenant faire le débat sur l'avenir du Québec en comparant les deux options, soit le fédéralisme canadien ou le Québec comme pays.
Pauline Marois l'a très bien dit dans son discours inaugural comme chef du Parti québécois : "les gens seront capables de nous dire quand ils seront prêts à choisir leur destinée".
Un temps révolu
Le message du 26 mars dernier est assez clair. On a poussé le cynisme de la population à son paroxysme en gouvernant sans prendre le pouls de la population ou en l'ignorant tout simplement. Que ce soit au fédéral ou, ici, au Québec, les gens se sont dotés de gouvernements minoritaires afin de s'assurer d'une meilleure prise sur le pouvoir public. Par contre, on constate, aujourd'hui, que les gouvernements minoritaires à Québec et à Ottawa ont cette capacité de créer de la nouvelle, alliant suspense et tractation, mais le dernier budget du Québec démontre que cela n'est pas toujours gage de réussite. Permettre à la population de décider davantage et aux politiciens de le faire un peu moins permettrait sans doute de rebâtir le lien de confiance entre le monde et ses élus.
Il faut donc saisir ce message qui démontre que la consultation d'initiative nationale a sa place sur d'autres sujets que l'avenir du Québec. L'interaction entre le peuple et le gouvernement pendant le mandat électoral est aujourd'hui nécessaire afin de rapprocher le pouvoir politique et la population.
Cette idée ne constitue pas la vérité absolue ou la solution parfaite, mais l'objectif, aujourd'hui, est de susciter des discussions et des débats afin que l'on trouve des solutions à la situation qui afflige la politique et la perception de celle-ci. Il faut vaincre les préjugés et mobiliser les gens autour d'idées novatrices qui responsabiliseront les élus, mais également la population qui doit cesser de céder le pouvoir de façon cynique avec une croix à chaque élection.
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Philippe Boucher, directeur des communications Association des gens d'affaires et professionnels de Gatineau et ex-président du Parti québécois de l'Outaouais
Pour une consultation d'initiative nationale
PQ - Pauline : gouverner mais encore ?....
Philippe Boucher1 article
Directeur des communications Association des gens d'affaires et professionnels de Gatineau et ex-président du Parti québécois de l'Outaouais
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