OTTAWA capitale de la bêtise - Québec n’agit guère mieux (2/3)

Il ressort de cette analyse que les gouvernements du Canada et du Québec province sont à la traîne dans la lutte à la récession. Ces deux gouvernements n’assument pas leurs responsabilités vis-à-vis les citoyens.

Tribune libre 2009



L’article précédent ( http://www.vigile.net/Ottawa-capitale-de-la-betise-1-3 ) présentait les mesures draconiennes proposées par le financier montréalais averti, Stephen Jarislowsky, pour relancer l’économie canadienne. Il démontrait aussi l’inaction et l’incapacité de Stephen Harper, conservateur d’extrême droite, à relever le défi de la récession et du chômage qui l’accompagne.
OTTAWA
La situation économique se détériore et Stephen Harper piétine et s’englue dans l’attentisme. Cette paralysie du gouvernement fédéral est diamétralement opposée aux mesures urgentes recommandées par Stephen Jarislowsky dans l’article précédent (http://www.vigile.net/Ottawa-capitale-de-la-betise-1-3 ).
Afin d’insuffler plus de vigueur à l’économie pour combattre la récession, la Banque du Canada abaisse son taux d’intérêt directeur à 1,50% et déclare dans un langage prudent : « Bien que l’économie canadienne ait évoluée en gros conformément aux attentes durant l’été et au début de l’automne, ELLE ENTRE À PRÉSENT EN RÉCESSION SOUS L’EFFET DE LA FAIBLESSE DE L’ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE MONDIALE… » (1).
Le journaliste rapporte également : « L’économiste d’IHS Global Insight, Dale Orr, croit que la baisse annoncée hier par la banque centrale était plus que nécessaire en raison de L’ABSENCE DE MESURES POUR RELANCER L’ÉCONOMIE PAR LE GOUVERNEMENT FÉDÉRAL » (1). Poursuivant sur sa lancée, l’économiste déclare :  « « Aujourd’hui, la demande pour un plan de relance de la part du Canada est évidente a écrit M. Orr. AU LIEU D’EXAMINER CE QUE LE GOUVERNEMENT POUVAIT FAIRE POUR STIMULEWR L’ÉCONOMIE EN CETTE PÉRIODE DIFFICILE, LE FÉDÉRAL A DÉCIDÉ D’ESSAYER DE PRÉSENTER UN BUDGET ÉQUILIBRÉ. » Derek Holt croit qu’il était essentiel que la Banque du Canada prenne les rênes parce que le plan de relance d’Ottawa, quand il sera dévoilé, n’aura peut-être aucun impact sur l’économie avant une autre année. » (1)
Même les maires des deux cotés de la frontière réclament des mesures urgentes. En effet, Le Devoir rapporte :  « Plusieurs maires canadiens et américains, réunis hier à Toronto, ont exigé des gouvernements du Canada et des États-Unis des mesures économiques, en vue principalement d’accélérer les investissements dans l’infrastructure publique » (2). Ces maires expriment leurs inquiétudes et révèlent le consensus qui se dégage de toute part pour créer des emplois par l’exécution pressante de travaux d’infrastructure dans le domaine public. Cette prise de position des maires contraste avec l’inertie de Stephen Harper.
Alors que les maires pressent les gouvernements d’agir et que « L’économie américaine s’englue dans une longue et dense récession » (3), que nous propose l’ineffable ministre des Finances de Stephen Harper? Incroyable, mais il se satisfait d’exhorter les citoyens à  NE PAS PANIQUER car cela risquerait d’être dévastateur pour le Canada (4). Tout ministre des Finances devrait avoir appris les règles de base applicables en période de récession. Dans les circonstances, NE PAS AGIR OU RETARDER À AGIR COMME IL LE FAIT PRÉSENTEMENT PEUT AVOIR DES CONSÉQUENCES PLUS DÉVASTATRICES. Pour nous convaincre, rappelons-nous les effets néfastes de la Crise de 1929 et de la Grande Dépression des années 1930 amplifiés par l’idéologie de l’inaction des gouvernements de l’époque car on croyait aveuglément en cette foi inébranlable du Libéralisme à l’effet que seul le Marché réglerait les problèmes.
Le comportement irresponsable de Stephen Harper et de son ministre des Finances se répètent dans la tournée dite de consultation de Jim Flaherty. À Saint-Jean au Nouveau-Brunswick, le journaliste rapporte les déclarations contenues dans son discours :  « …le ministre a reconnu l’ampleur des difficultés que vivent les États-Unis mais a ajouté du même souffle que le Canada était en position moins précaire que biens des pays devant le recul mondial, y compris par rapport aux États-Unis » (4). Ce prestidigitateur impénitent est vraiment toqué car il chante la même ritournelle avec la même conviction avant, pendant et après l’élection fédérale du 14 octobre 2008. Dit autrement, le ministre considère que, si les États-Unis se font couper les deux bras, les canadiens devrait se sentir très heureux s’il ne perdent qu’un seul bras. Emprisonné dans son idéologie conservatrice d’extrême droite, M. Flaherty voit la situation économique tel un aveugle qui cherche son chemin tout en hésitant. Nous savons tous qu’il n’y a pas pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, ce que nous démontre quotidiennement le duo Harper-Flaherty.
Le même journal rapporte aussi : « Selon le ministre, agir sous le coup de la panique et effectuer les mauvais choix représenteraient pour le gouvernement fédéral la pire des voies pour les familles canadiennes. À son avis, la gestion de la crise ne doit pas être in « sprint »… » (4). En effet, M. Flaherty se tient loin d’un « sprint ». Il bouge plus lentement qu’une tortue. Sa tournée canadienne de consultation s’avère plutôt être une tournée de propagande conservatrice destinée à camoufler l’ineptie de ce gouvernement derrière le leurre de la consultation.
À Saskatoon, M. Flaherty admet tardivement que « Le portrait économique continue à se détériorer » (5). Le ministre ajoute, faisant le lien avec la mise à jour économique du 27 novembre 2008 : « Il y aura un déficit (…) malgré ce qu’on avait dit dans la mise à jour économique. Il faut regarder les tendances à la baisse des PIB dans le monde » (5). Le duo Harper-Flaherty nous démontre une fois de plus qu’il se comporte comme un cancre de l’économie. En effet, tous les économistes savaient depuis longtemps que la situation économique mondiale se détériorait et que plusieurs pays, dont les États-Unis, étaient frappés par la récession. Seul le gouvernement conservateur refusait bêtement d’admettre ce fait., ce qui retardait la mise en œuvre de mesures préventives destinées à combattre la récession chez-nous.
Actuellement, le bât blesse doublement quant à l’inexistence de mesures économiques concrètes et l’exécution de travaux d’infrastructure pour pallier à la récession. Nous constatons une fois de plus que le duo Harper-Flaherty tire toujours de l’arrière quand nous lisons « Le FMI en veut plus » (6). Que dit le FMI par l’entremise de son chef économiste Olivier Blanchard? Voici deux déclarations très importantes qui confortent la thèse de Stephen Jarislowsky : « IL EST IMPÉRATIF DE JUGULER CETTE PERTE DE CONFIANCE, de relancer (…) la demande privée, SI L’ON VEUT ÉVITER QUE LA RÉCESSION NE SE TRANSFORME EN GRANDE DÉPRESSION » (6). Voilà où le Fonds démontre que le Canada n’est pas dans la course car il ne possède pas encore de plan de relance, encore moins un plan qui fonctionne : « Les dirigeants du Fonds répètent depuis des semaines que les plans de relance des grands pays industriels sont insuffisants par rapport à l’ampleur de la crise. « Pour le moment, une expansion budgétaire de 2% paraît suffisante. Mais il faut que les États soient prêts à faire plus, 3% ou plus si nécessaire » estime M. Blanchard. D’après lui, la relance économique doit intervenir « par l’augmentation des dépenses publiques », par l’intermédiaire d’un programme de grands travaux de construction de ponts ou de rénovation d’écoles, plutôt que « par des diminutions des recettes publiques », à l’instar de  « réductions d’impôts que les ménages sont tentés de transformer en épargne de précaution » » (6).
L’expansion budgétaire recommandée par le FMI signifie, pour le Canada, des sommes variant entre 30,7 et 46,1 milliards de dollars (7). Ces sommes sont colossales mais c’est l’effort financier à consentir pour combattre la récession et relancer l’économie. Le message du Fonds monétaire international (FMI) est on ne peut plus clair. Les citoyens ne doivent accepter rien de moins de la part du duo Harper-Flaherty.
Parmi les mesures qu’envisage M. Flaherty pour combattre la récession Il y a la réduction des impôts. En effet, il déclare :  « Il y a plusieurs manières de stimuler l’économie. L’une d’entre elles est d’investir dans les infrastructures et dans d’autres secteurs, une autre est de réduire les impôts pour laisser plus d’argent dans les poches des contribuables, ce qui favorise aussi la relance de l’économie » (8). Plusieurs raisons incitent les experts à ne pas recommander la réduction des impôts et, sur ce point, il se dégage un consensus. Le FMI, ci-haut, mentionne une raison. Il en existe plusieurs autres qui, bien que logiques pour le contribuable, ne contribueront pas ou peu à la relance de l’économie. À titre d’exemple, le paiement des dettes, l’achat de produits importés et le maintient de la restriction des dépenses personnelles. Ces raisons devraient inciter le duo Harper-Flaherty à ne pas miser fortement sur les réductions d’impôts.
QUÉBEC
Que fait Jean Charest depuis les élections générales du 8 décembre 2008 pour exercer sa part de responsabilités pour combattre la récession et le chômage? Peu d’engagement de sa part si nous excluons les travaux d’infrastructure pour rénover le réseau routier.
Nous observons que le Québec province et le gouvernement Charest sont à la remorque du Canada, pays indépendant, qui possède plus de pouvoirs. Par conséquent, le Canada dispose de plus de latitude pour agir. Cependant, pour contribuer comme il le doit pour combattre la récession, Jean Charest devrait ajouter à sa liste de travaux, les infrastructures municipales, la rénovation des écoles et des hôpitaux, deux réseaux qui ont un grand besoin de se moderniser. C’est aussi le moment de remplacer les équipements désuets dans les hôpitaux.
Il ressort de cette analyse que les gouvernements du Canada et du Québec province sont à la traîne dans la lutte à la récession. Ces deux gouvernements n’assument pas leurs responsabilités vis-à-vis les citoyens.
Nous verrons, dans le prochain article, que ces deux gouvernements sont ankylosés et que, malgré leur flot de paroles, ils n’agissent pas pour sauvegarder les intérêts des citoyens.
Pierre Daviau
Québec

(NDLA) Les caractères en lettres majuscules sont de nous.
(1) Julian Beltrame de la Presse Canadienne, Taux d’intérêt en baisse, 1,50% son plus bas niveau en 50 ans – La Banque du Canada abaisse son taux directeur et déclare le pays en récession, Le Soleil, mercredi 10 décembre 2008, p. 27.
(2) La Presse canadienne, Relance économique – Des maires réclament des mesures urgentes, Le Devoir, les samedi 13 et dimanche 14 décembre 2008, p. A 5.
(3) marc Jourdier, Vente au détail – L’économie américaine s’englue dans une longue et dense récession, Le Devoir, les samedis 13 et dimanche 14 décembre 2008, p. B 3
(4) Kevin Bisset, La Presse canadienne, Il ne faut pas paniquer, estime Flaherty – Cela risquerait d’être dévastateur pour le Canada, Le Soleil, samedi 13 décembre 2008, p.55 du cahier Affaires.
(5) Joël-Denis Bellavance, Jim Flaherty prévoit une récession, La Presse, jeudi 18 décembre 2008, p. A 26.
(6) Agence France-Presse, Le FMI en veut plus, Le Soleil, mercredi 24 décembre 2008, p. 35 (Cahier Affaires).
(7) Sur la base du Produit intérieur brut au prix du marché de l’année 2007 de Statistique Canada
http://www40.statcan.gc.ca/l02/cst01/econ04-fra.htm
(8) La Presse canadienne, Baisse de la confiance des consommateurs – Flaherty pourrait réduire les impôts, Le Soleil, samedi 3 janvier 2009, p.18 Actualités.
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