Ottawa, capitale de la bêtise (1/3)

Québec n’agit guère mieux

Tribune libre 2009



Sur fond de crise économique majeure, beaucoup de citoyens s’attendent que leurs dirigeants politiques agissent en personnes responsables et les rassurent honnêtement sur les mesures nécessaires pour atténuer la récession et créer des emplois afin de réduire le chômage important qui s’annonce. Malheureusement, ils observent que ces chefs politiques ignorent la gravité de la situation économique et agissent à l’encontre de l’intérêt commun.
L’intérêt commun, dans ce contexte de crise économique, requiert que les souverainistes de toutes convictions reconnaissent qu’il y va de l’intérêt supérieur du Québec que l’économie canadienne et l’économie américaine soient florissantes. En effet, comme tous les pays indépendants, le Québec province vit dans un monde interdépendant et une crise économique ne fait que rappeler ce fait avec plus d’acuité.

OTTAWA
Alors que plusieurs pays importants dans le monde ont déjà pris des mesures budgétaires et autres afin de combattre la crise économique, l’ineffable Stephen Harper présente aux députés une « mise à jour économique » indigeste marquée par l’inaction en matière économique et assorti de mesures inacceptables dont, l’abolition du droit de grève des fonctionnaires, l’abolition de l’équité salariale, etc. Cette vision de la gestion de la crise économique relève d’un conservatisme fanatique d’extrême droite extraordinairement dommageable pour la société, les familles et les travailleurs.
Afin de convaincre les citoyens sceptiques et les partisans aveugles de Stephen Harper, voici ce que dit un financier averti de Montréal. Âgé de 83 ans, Stephen Jarislowsky a vu couler l’eau sous les ponts. Il propose des mesures draconiennes pour relancer l’économie canadienne.

Le journaliste Philippe Mercure rapporte : La solution , selon lui (S. Jarislowsky ) : d’abord sécuriser la situation des banques et des compagnies d’assurances, PUIS INVESTIR MASSIVEMENT DANS LES INFRASTRUCTURES. Le refus de M. Harper de s’engager dans des investissements importants est une « erreur » a affirmé M. Jarislowsky. (1)
« Contrairement à (ce que dit ) M. Harper, si vous ne faites pas ce genre d’investissements et si vous n’imprimez pas d’énormes quantités d’argent VOUS ALLEZ EMPIRER LA RÉCESSION. Alors, il faut que ce soit fait. » (1)
Le Soleil rapporte l’opinion de M. Jarislowsky au sujet des investissements colossaux requis pour combattre la récession : « … il estime que la somme de 30 milliards $ avancée par les stratèges libéraux n’est qu’une « bagatelle » face aux problèmes à résoudre. (2)
Dans le Journal de Québec nous lisons : Contrairement à bien des politiciens, il (S. Jarislowsky ) ne craint pas vraiment l’émergence de déficits « structurels ». « Il faut d’abord renflouer ce qui existe pour ne pas l’empirer (la récession), a-t-il expliqué. C’est ça le problème. ET IL N’Y A PERSONNE QUI PEUT FAIRE ÇA À PART LE GOUVERNEMENT. » (3)
Enfin, voici les trois dernières citations qui devraient toutes nous interpeller au plus haut point  : « C’est le temps de supporter correctement les chômeurs et les assistés sociaux, de dépenser dans les infrastructures, et ce n’est pas le temps de chercher à équilibrer les budgets. » (4)
« Je ne comprends pas du tout Stephen Harper. Il nous mène tout droit vers une récession bien plus grave pour le Canada en ne proposant rien de concret. » (4)
« Contrairement à (ce que propose) M. Harper, si vous ne dépensez pas de manière substantielle, et que vous n’imprimez pas d’énormes sommes d’argent, vous allez empirer la récession, alors il faut le faire » estime Stephen Jarislowsky. (5)
Toutes les mesures proposées par M. Jarislowski contrastent substantiellement avec les actions proposées par [S. Harper dans sa mise à jour économique->rub860]. Cette divergence majeure dans les mesures à mettre en œuvre pour combattre la récession et protéger les emplois démontre que les décisions économiques basées sur l’idéologie conservatrice empireront la récession et accroîtront le chômage substantiellement. D’où le [choix de la coalition des partis de l’opposition->rub861] comme un moindre mal par rapport au danger que nous fait courir le conservateur Stephen Harper.
N’oublions jamais que ce premier ministre n’a démontré aucune empathie à l’égard des citoyens qui perdront leur emploi lorsqu’il a répondu en Chambre aux questions des députés s’inquiétant des effets négatifs de la crise financière américaine et internationale sur l’emploi. Sa réponse, marquée d’un cynisme funeste, fut :  « Cette période de turbulences offre de nombreuses opportunités d’investissement. »*. Voilà le vrai Stephen Harper, un politicien déconnecté des besoins fondamentaux des citoyens.
QUÉBEC
Campagne électorale oblige, Jean Charest se défile, se contorsionne, se contredit dans une entrevue accordée au quotidien Le Soleil. Le journaliste, dans un article intitulé « Charest écarte l’idée d’un plan d’urgence » (6), rapporte :
« … le premier ministre sortant s’est montré confiant que la tempête ne balaiera pas un grand nombre d’emplois au Québec » (6a). Cette affirmation de Jean Charest relève d’une attitude téméraire. En effet, comment imaginer honnêtement que le Québec sera épargné par la récession économique quand les États-Unis, l’Europe etc,. sont déjà frappés de plein fouet. Il ne semble pas se préoccuper que quelque soit le nombre de sans emplois, les conséquences sont toujours dramatiques dans les familles.
Le journaliste écrit « Le libéral jure qu’il n’a pas esquissé les contours d’un plan de sauvetage, si la situation dégénère. « Je ne veux pas me rendre jusque-là. J’espère que non. » » Plus loin Jean Charest affirme :  « Ce que je veux, c’est agir aujourd’hui pour justement éviter de se rendre au point où il faut faire des mesures encore plus fortes. » (6)
M. Charest n’en est pas à une contradiction près. Il affirme dans la même entrevue :  « nous avons devant nous une tempête économique. Comme chef et premier ministre, j’ai un plan et une vision à proposer… . » (7) Monsieur, si le Québec doit affronter une tempête économique, il y aura de nombreuses pertes d’emplois et les familles touchées vivront des moments difficiles. Alors M. Charest, il est urgent de faire un plan et de l’appliquer rapidement pour minimiser les effets dévastateurs de la récession économique.
Le prochain article renforcera les prises de position de Stephen Jarislowski. Il démontrera aussi l’urgence d’agir de la part de tous les gouvernements et confirmera l’incompétence absolue de Stephen Harper à diriger le pays.
Pierre Daviau

Québec

Le 8 janvier 2009
(NDLA) Les caractères en lettres majuscules sont de nous.
* Citation de mémoire.
(1) Philippe Mercure, Conférence de Stephen Jarislowsky « Harper est dans l’erreur », La Presse , jeudi 4 décembre 2008, La presse affaires p. 11.
(2) Sylvain Laroque, La Presse Canadienne, Harper devrait investir massivement dans l’économie, estime Jarislowsky, Le Soleil, jeudi 4 décembre 2008., p. 36.
(3) (PC), « Il faut investir massivement pour relancer l’économie », Le Journal de Québec, jeudi 4 décembre 2008, p. 48
(4) Jean-Philippe Décarie, L’apocalypse selon Jarislowsky, Le Journal de Québec, jeudi 4 décembre 2008, p. 49.
(5) (PC) Résultat de la  « cupidité extrême », Le Journal de Québec, jeudi 4 décembre 2008, p. 48.
(6) Michel Corbeil, Charest écarte l’idée d’un plan d’urgence », Le Soleil samedi 6 décembre 2008, p. 2-3.
(7) Michel Corbeil, Jean Charest en entrevue au Soleil – Meilleure campagne qu’en 2007, Le Soleil, samedi 6 décembre 2008, p. 5.


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